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Bob Makransky (extrait de son livre, Vivre la magie – Magical Living (Introduction to Magic Vm. II))

Traduction par Hélios

Pour les plantes, l’expérience de l’existence dans le monde est très différente de celle des animaux (humains compris). Comme elles ne peuvent se déplacer, elles vivent dans un état de profonde acceptation et de paix intérieure. Des émotions comme la peur, la haine, la jalousie, la possessivité, etc., leur sont totalement inconnues. D’un autre côté, les plantes sont capables de ressentir une large gamme d’émotions élevées, d’un genre que nous animaux humains pouvons à peine concevoir.
En même temps, les plantes partagent comme nous des émotions telles l’amour, la souffrance, la joie, la soif, etc. Le ressenti partagé avec les plantes fournit la base de notre aptitude à communiquer avec elles.

Il n’y a pas une grande différence entre ressentir les plantes et ressentir les gens. Quand nous entrons dans une pièce en nous retrouvant face à une personne en colère après nous, nous nous sentons relié à cette personne par une onde palpable de colère et de peur. Quand un bébé nous sourit, nous ressentons une soudaine joie qui nous fait automatiquement répondre au sourire.

La plupart de nos interactions avec les autres n’entraîne pas forcément une telle connexion et une telle instantanéité émotionnelle. Il se peut même que nous ne regardions pas les gens qui nous font face, encore moins capter une sensation. En raison de notre apprentissage social, nous avons tendance à considérer que partager nos sensations avec les autres constitue une menace. Nous avons appris à nous refermer pour nous défendre et à maintenir des interactions aussi stériles et aussi insensibles que possible.

Une bonne part de notre apprentissage social implique un entraînement à réprimer nos sens – à ne pas voir ce qui est juste sous nos yeux, à ne pas écouter ce que nos oreilles entendent, à nous sentir offensés par les odeurs, à être indisposés par ce qu’on touche. Nous couper de nos sensations nous rend indifférent et nous coupe du monde. Si nous voulons donc retrouver le sentiment de connexion que nous avions étant enfants, nous devons entreprendre de rebrancher nos sens avec nos sensations. Et comme les plantes ne constituent pas une menace, faire l’expérience de les ressentir est un bon point de départ.

Pour communiquer avec les plantes (ou les gens), vous devez les considérer comme vos égales. Si vous avez peur (ou honte) de parler avec des sans abri, des mendiants, des dérangés, etc., vous trouverez également difficile de parler aux plantes. Il est pourtant plus facile de communiquer avec les plantes qu’avec les gens, car elles n’ont pas de défenses et d’estime de soi nous obligeant à une sauvegarde. Échanger des sensations avec les plantes (ou avec les gens) ne veut pas dire déborder d’émotions ; il suffit simplement de les reconnaître en tant qu’êtres dont les sentiments sont aussi importants pour elles qu’ils le sont pour vous.

Apprendre à connaître les plantes

Pour débuter une communication avec les plantes, un bon moyen est de rester en contact quotidien avec les mêmes individus. L’idéal serait de sortir, de préférence seul, et d’aller vers le même arbre ou la même prairie pendant quelques minutes chaque jour. Si ce n’est pas possible, vous occuper de plantes de jardin ou d’intérieur fonctionnera aussi, bien qu’il soit plus facile d’entrer en communication avec de grands arbres. C’est parce qu’au point de vue ressenti, les humains et les arbres sont très semblables – l’aspect du rayonnement aurique [l’aura] des humains et des arbres est identique, alors que celui des insectes, par exemple, est très différent. Il est plus facile pour les humains et les arbres de communiquer mutuellement que de le faire avec les insectes.

Maintenant même la personne la moins sensible qui aborde un grand arbre devrait pouvoir recueillir une parcelle de la personnalité (l’état d’esprit) de cet arbre. Quelle émotion vous transmet l’arbre – du bonheur, de la tristesse, de l’amour, de la gaieté, de la lourdeur ? Pouvez-vous capter son genre : ressentir une présence masculine ou féminine – ou son âge : jeune et vigoureux ou âgé et serein ?

Vous pouvez faire appel à vos sens pour conforter vos sensations en lâchant prise plutôt qu’en cherchant à contrôler. C’est exactement ce qu’un rationaliste appellerait de « l’anthropomorphisme ».

Par exemple, les arbres avec des feuilles pointues (comme les palmiers et les yuccas) possèdent une énergie fougueuse, masculine. Les cèdres ont tendance à être des clowns ou des sages. Les bananiers sont joyeux et amicaux. Les arbres pleureurs dégagent vraiment une ambiance triste autour d’eux. Les grands arbres bien droits ont des personnalités fières et royales. Les arbres qui semblent vouloir ardemment atteindre le ciel atteignent vraiment le ciel.

Une bonne opportunité pour capter ce que ressentent les plantes est lorsqu’elles bougent. Les plantes ne sont jamais aussi heureuses que quand elles bougent – quand le vent et la pluie les agitent. Répondez à leur salut. Observez leur manière de danser sous la brise. Voyez comme les arbres qui surplombent les routes et les chemins envoient leurs bénédictions sur tout ce qui passe en dessous d’eux. Regardez comme les jeunes pousses terminales semblent plus alertes, plus vigoureuses et plus ingénument impétueuses que les feuilles du bas plus âgées et plus calmes. Soyez attentifs à la présence des plantes : quand vous marchez à travers un bois ou dans une prairie, captez les choses comme si vous traversiez une foule, dont chaque élément vous regarde.

Même en partant à la recherche de sensations, qui peuvent être appréhendées directement, sans avoir recours aux signaux sensoriels, les sens peuvent fournir un utile point de référence et servir d’intermédiaire entre l’imagination et la sensation pure. C’est ainsi qu’ils fonctionnent dans les rêves. Quand on voit avec les sensations plutôt qu’avec le mental, l’attention visuelle n’est pas concentrée sur une chose en particulier. Toute l’attention est attirée dans le champ de vision avec un égal impact (clarté), comme dans les rêves.

Pour voir de cette manière, vous devez calmer votre mental et vous mettre dans un état d’esprit de joie et d’abandon. Si vous avez le moral dans les chaussettes ou vous sentez grognon, vous ne sentirez pas ce que transmettent les plantes, pas plus que vous ne verrez le sourire d’un bébé.

Les plantes sont toutes différentes

Non seulement les différentes espèces de plantes ont un ressenti différent, mais les différentes plantes de la même espèce montrent une variation individuelle considérable de personnalité dans leur ressenti. Ainsi en est-il pour les différentes branches du même arbre et les différentes feuilles de la même branche. En tenant doucement entre vos doigts une feuille pendant un moment, vous pouvez sentir les feuilles qui veulent bien être cueillies pour être utilisées comme médecine ou comme aliment et celles qui veulent rester là. Les feuilles qui veulent être cueillies feront passer une forte vibration, alors que celles qui ne le souhaitent pas vous sembleront mortes dans votre main.

Même s’il vous semble que vous ne captez pas le ressenti des plantes, vous pouvez toujours leur « parler » par télépathie. Les plantes peuvent vous parler par la pensée et celle-ci semblera (au début) difficile à distinguer de vos propres pensées. C’est à dire que vous aurez l’impression que ces pensées viennent de vous seul, alors que ce sont en fait les plantes qui vous envoient des messages.

Voilà pourquoi il est important de calmer autant que possible le mental – d’être détendu – si vous attendez des plantes qu’elles vous parlent. Si votre mental est affairé, les plantes ne pourront pas « en placer une ». Toute pensée ou sensation vécue pendant que vous êtes assis au pied d’un arbre ou pendant que vous travaillez avec les plantes sera probablement un message de leur part.

Comment donc savoir si vous communiquez réellement avec une plante et ne faites pas qu’imaginer ? La réponse est : impossible à savoir. Cela se fait simplement grâce à votre intuition et non par les concepts qui vous ont été appris. Au lieu de vous hypnotiser sur la croyance que le monde des concepts est la réalité, hypnotisez-vous sur la croyance que le monde des sensations – ou magie – est la réalité. La seule différence entre ces deux points de vue également valables est que selon l’un les plantes vous parlent et selon l’autre elles ne le font pas.

Si vous avez le sentiment intérieur d’une communication avec les plantes, souvenez-vous simplement que ce qu’on vous a programmé à appeler monde « réel » serait purement le fruit de votre imagination. Et si vous commencez à appeler quelque chose d’autre le monde réel, alors ce quelque chose d’autre devient le vrai monde ; il devient aussi réel que l’autre.

Si vous avez des doutes, vous n’avez qu’à demander sans relâche à la plante, « me parles-tu ou est-ce juste mon imagination ? » Et si vous obtenez perpétuellement la même réponse, « c’est moi, la plante ! C’est moi, la plante ! » – alors il n’y a qu’à supposer que c’est vraiment la plante qui vous parle et écoutez donc ce qu’elle a à vous dire. Vous pouvez l’interroger et recevoir des réponses, les questions et les réponses venant comme si vous teniez une conversation intérieure.

Il est facile d’apprendre à parler avec les plantes d’intérieur et du jardin, car elles sont particulièrement impatientes de discuter de fertilisation, d’arrosage, d’ombrage et de techniques de transplantation, etc. Mais en dehors de ces questions concrètes, les plantes (les grands arbres plus particulièrement) peuvent vous donner un conseil utile dans toutes sortes de domaines. Confiez-leur vos problèmes ; demandez-leur ce que, selon elles, vous devez faire. Certains de mes meilleurs amis et conseillers les plus fiables sont des arbres.

Que vous en soyez ou non conscients, vous communiquez déjà en permanence avec les plantes. Le sentiment d’apaisement, de guérison, de tranquillisation qui s’installe en vous quand vous jardinez ou que vous êtes dans la nature est en fait une harmonie psychique avec les joyeuses vibrations des plantes qui vous entourent.

Poursuivre cette sensation vers l’étape suivante – retourner vers la source – c’est vous mettre en communication directe avec les plantes. C’est aussi facile que de sourire à un bébé…

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