Texte Olivia Zeitline & illustration Vijay Soni
Nous avons tous à l’intérieur de nous un gourou souriant, accueillant et confiant qui nous attend pour nous dire où aller, que faire et nous indiquer le chemin qui mène à Rome. Pourtant, très fréquemment, nous ignorons son existence car notre société ne nous donne pas les indications pour nous orienter vers lui. Nous cherchons alors chez l’autre une réponse, une flèche, une direction et nous nous dirigeons les uns les autres sans savoir où nous allons.
Tout d’abord, prenons conscience qu’une personne qui donne un conseil ne peut se référer qu’à son expérience, qu’à ce qu’elle a vécu. Elle ne peut parler que d’elle car elle ne maîtrise que sa réalité et nous avons tous nos propres réalités. Si une personne peut nous inspirer, elle ne peut pas nous faire décoller si nous ne décidons pas de ce qui nous correspond par nous-mêmes. De même lorsque nous nous voyons donner un conseil avec virulence à quelqu’un d’autre en étant certain qu’il devrait faire comme ça pour avancer, prenons conscience que nous nous parlons en réalité à nous-mêmes. Et nous pouvons nous demander ce que nous n’arrivons pas à faire pour vouloir tant l’imposer à l’autre. Car tant qu’on n’est pas son propre gourou, on passe son temps à vouloir être le gourou des autres.
Alors comment reprendre contact avec notre gourou intérieur qui attend bien sagement que nous lui ouvrions les portes de notre esprit ?
Dans un premier temps, il s’agit de dépasser la peur de mal faire en s’écoutant soi. Si on se plante c’est pour mieux repousser. Au moins en se plantant par nous-même on en prend la responsabilité, on ne peut plus mettre la faute sur les autres et on devient créateur de sa vie. Notre peur de mal faire et notre manque de repères pourraient nous conduire à courir demander de l’aide. Quand cela arrive, prenons le temps de regarder en nous et d’interroger notre silence qui contient les réponses.
Et dans le silence, ouvrons le dialogue avec notre gourou en nous. Au départ, cela peut sembler très étrange car c’est comme dialoguer avec une personne extérieure à nous mais en nous. Cette voix peut se manifester soit en écrivant, soit en méditant, soit en écoutant le silence. Celle-ci ne se manifeste que si on l’interroge, c’est la condition. Au moment de l’écouter on a cette impression de devenir fou, car c’est tellement loin de tout ce qu’on a appris. Ecouter ce gourou en nous demande donc de sauter dans l’inconnu, car on ne sait jamais ce qui nous attend. S’écouter c’est passer son temps à sauter dans le vide, c’est perdre pied de ses croyances. C’est quand on a cette impression que tout vacille, que plus rien n’est fiable sous nos pieds que le chemin de notre vérité s’ouvre sous nos pas.
En se connectant à soi, on se relie à l’Esprit universel. En cherchant à l’intérieur, dans l’infiniment petit en nous on se relie à l’infiniment grand et on est alors connecté à tout ce qui est. Devenir son propre gourou c’est écouter l’infini des possibles en nous, l’infini de l’Univers qui nous mène vers une vie que nous ne pourrions même pas imaginer, vers des contrées féériques et verdoyantes. Devenir son propre gourou c’est repousser les limites de notre impossible pour créer de nouvelles voies magiques.
Olivia – http://www.reecrire.com/
Merci à Vijay Soni, artiste et tatoueur indien d’avoir illustré cet article ♥
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