par Marie-Hélène Dourte
« J’ai perdu mon enfant. Dites-moi comment faire pour continuer à vivre ? J’ai l’impression que quand il est parti, une partie de moi est partie avec lui… A présent, je survis, comme un automate. Jamais plus je ne pourrai être heureuse. Je pleure tout le temps. Vous dites qu’il peut me faire des signes mais il ne m’en a jamais fait…M’a-t-il oublié ? Je doute parfois qu’il y ait quelque chose après la mort… merci de m’aider à y voir plus clair »
Voilà parfois le genre de message que je reçois dans ma boîte mail ou par MP. Ceux-ci émanent de parents ayant perdu un enfant. Ces personnes sont désespérées… Pour elles, la vie est finie, disent-elles et le Bonheur est désormais mort : elles ne peuvent imaginer être à nouveau heureuses un jour. Bien que souvent elles aient d’autres enfants encore en vie, elles sont obnubilées par le décès de leur enfant qu’elles ne peuvent accepter et dépasser…
Je vous entends déjà, vous lecteurs de cet article, vous insurger contre mes dernières paroles : Accepter la mort de son enfant ? La dépasser ? Mais dites donc, est-ce que vous avez perdu un enfant vous-même pour oser parler ainsi ?
Et bien non, je n’ai pas perdu d’enfant pour la simple et bonne raison que dans cette vie (dans cette incarnation) j’avais choisi de ne pas en avoir, alors c’est vrai que je ne suis peut-être pas la mieux placée pour réconforter des parents orphelins de leur enfant mais laissez-moi quand même vous dire que j’ai « perdu » suffisamment de membres très proches de ma famille( père, mère, frère, bref tous les membres de ma famille proche et pour ce qui est de mon père, j’avais tout juste 7 ans !) pour entrevoir ce qu’est le chagrin de la perte d’un enfant, pour le comprendre et surtout pour éprouver une immense compassion pour les personnes qui sont dans le cas.
Voir partir un enfant (mais je le répète, cela peut être pareil pour un parent, un mari, un frère, un ami, et… n’en déplaise à certains même un animal) est une épreuve très difficile à vivre. Il n’y a en effet pas de gradation dans les sentiments que l’on porte à un être vivant et la peine que l’on éprouve est pareille : il n’y a pas de plus grande ou de moins grande peine : il y a la peine, un point c’est tout !
Alors oui, que faire ?
Comment survivre après la mort d’un enfant, d’un père, d’une mère, d’un frère, etc ?
D’abord il faut comprendre ce qu’est la Vie et nous le répétons souvent dans ce groupe : nous nous incarnons tous sur Terre parce que celle-ci est une formidable école qui nous apprend, par les épreuves qu’elle place sur notre chemin, à devenir meilleurs, plus sages. Elle nous apprend à cultiver et à faire grandir les plus nobles sentiments qui sont en nous, à savoir l’amour inconditionnel, la compassion et l’empathie, la générosité, le partage, le pardon, la tolérance, le détachement etc…
L’incarnation sur Terre est en elle-même une épreuve pour une âme encore dans l’au-delà. Et bien oui, imaginez quitter un « endroit » idyllique, là où règnent en maîtres l’Amour, la beauté, le calme et la sérénité pour « débarquer » sur une planète certes très belle mais sur laquelle on se bat, on se hait, on se tue. Est-ce masochiste ? Oui, d’aucuns le diront mais ceux-là ne savent pas que les âmes n’ont qu’une idée en « tête » : évoluer vers plus de sagesse et d’amour, c’est leur leitmotiv et quoi de mieux qu’une planète comme la Terre où les possibilités d’évoluer sont plus grandes qu’ailleurs à cause de la diversité d’épreuves qui y sont possibles.
Pour en revenir à votre enfant (votre mari, votre mère, votre frère) et bien alors qu’ils étaient encore dans l’au-delà (entre deux incarnations), ils n’avaient de cesse de revenir ici-bas pour continuer leur évolution de manière plus rapide et donc ils ont décidé de s’incarner pour un temps plus ou moins long sur terre. Ce temps, fixé à l’avance (qui peut aller d’un jour à … 99 ans et plus bien sûr) est décidé par toutes les âmes avant leur retour sur Terre et il est fonction de ce qu’elles ont envie d’apprendre, de dépasser ou de comprendre ou parfois …de faire comprendre.
Ainsi votre enfant avait décidé avec ses guides de venir sur Terre pour un temps relativement court : il avait un plan de vie bien établi et ce plan de vie étant terminé, il a rejoint le Royaume des morts, vous laissant dans le désarroi et la peine.
Si vous regardez du point de vue de cette âme qui a accompli son plan de vie, vous verrez qu’elle est heureuse parce que sa « mission » est terminée et réussie et pour elle « TOUT EST PARFAIT ». Par contre, si vous vous placez de votre point de vue, vous, vous avez perdu votre enfant et vous ne pouvez désormais plus le voir, le sentir, lui parler et vous en « crevez littéralement ». Pourtant votre enfant est heureux dans l’au-delà, il peut vous entendre, vous voir, savoir ce que vous pensez et surtout, surtout, il sait que bientôt vous vous retrouverez, quand le moment sera venu pour vous de rejoindre l’au-delà, car maintenant, eh oui, il sait… le voile est à nouveau levé.
Je ne reçois pas de signe
Vous êtes toujours malheureux quand même parce que même si vous savez qu’il est heureux dans l’au-delà, et bien…il ne vous fait pas de signe ! Pas moyen de voir un seul signe ! Il y a plein de gens qui disent avoir reçu des signes et pas vous ! Mais… êtes-vous sûr(e) de n’avoir jamais reçu un signe ?
Les signes que nous font les personnes décédées sont parfois subtils, ténus car il faut savoir qu’ils font « avec les moyens du bord ». Rappelons-nous bien qu’ils n’ont plus de corps physique et pour eux, déplacer un objet par exemple n’est pas simple, mais ils le font parfois (cela doit leur demander sans doute beaucoup d’énergie). Ils ont cependant plusieurs moyens pour faire parvenir un signe de survivance comme allumer ou éteindre des ampoules ou des appareils électriques, se manifester par une odeur soudaine d’un parfum sous votre nez alors qu’il n’y a pas de fleurs dans votre environnement proche, faire s’allumer la radio alors qu’une chanson bien précise passe sur les ondes, se manifester à vous par un souffle frais ou des picotements sur votre peau, bref, ce n’est pas l’objet de cet article mais nos défunts, s’ils le peuvent ou s’ils le veulent peuvent nous donner des preuves de leur survie. Entre parenthèses, un des moyens les plus courants utilisés par nos défunts est de venir dans nos rêves, ces « rêves » qui nous font nous réveiller en plein milieu de la nuit et nous dire « je viens d’avoir un contact avec X ou Y, c’est certain » parce que dans ce rêve, vous aviez bien conscience que vous rencontriez X ou Y alors que vous saviez pertinemment qu’il ou elle était décédé et dans ce même « rêve » vous vous en étonniez en lui disant « mais ce n’est pas possible, tu es mort ! »
Alors, pour en revenir à la fameuse question souvent posée…
« Je ne reçois pas de signe et pourtant les autres eux en ont, pourquoi ? »
Parce que comme dit plus haut, les signes sont souvent subtils, ténus et dans le chagrin qui nous aveugle, nous ne percevons rien et nous ne les reconnaissons pas. Parce que parfois nos défunts, pour toutes sortes de raisons, n’ont pas la possibilité ou l’autorisation de nous faire un signe (j’en ai déjà parlé dans un article précédent). Je me souviens qu’un jour j’avais demandé à mon frère via notre ami médium (un médium à incorporation) s’il pourrait faire un signe à son ami X qui aurait tant aimé en recevoir un. Il m’a répondu « Marie-Hélène, nous ne pouvons pas faire de signes à tout le monde… Que X soit persuadé et assuré qu’il est dans mon cœur mais nous ne pouvons faire des signes à tout le monde, tu t’imagines ? C’est tout simplement impossible, transmets-lui mes paroles »
Oui mais me direz-vous, pourquoi moi qui ai perdu mon enfant ne reçois-je pas de signe de lui ? C’est quand même autre chose que de faire un signe à un ami !
Et bien non, ce n’est pas différent, même s’il s’agit « de la chair de notre chair », parfois un défunt n’a pas l’autorisation de faire de signe même s’il le voulait car il y a une épreuve à dépasser (et pour lui et pour nous) : une épreuve de foi, de confiance, de lâcher prise mais ce sujet devrait à lui tout seul faire l’objet d’un article. Sachez en tout cas que Tout est parfait ! Il n’y a aucune injustice, tout est calculé et planifié et si l’on ne reçoit pas ce signe tant espéré, c’est qu’il y a une raison. L’au-delà et l’invisible ne sont pas peuplés d’êtres cruels qui nous font du mal gratuitement, rassurez-vous ! Il y a une raison ! A nous de la découvrir… Et puis ce signe tant espéré interviendra peut-être quand nous aurons « lâché prise », au moment où nous nous y attendrons le moins (il ne faut jamais désespérer).
Un dernier point à soulever à ce sujet, c’est qu’il faut savoir que nos défunts ne sont pas « pendus à un clou » pour nous et ce n’est pas une obligation pour eux de nous donner des preuves de leur survie. Ils ont leur propre évolution et bien qu’ils soient au courant de ce que nous faisons, et de comment nous évoluons, bien que s’ils le veulent ils peuvent nous voir, nous entendre, nous inspirer également, bien qu’ils aient toujours cet amour intact envers nous, il n’en reste néanmoins qu’ils ont aussi leur chemin à continuer. Nous nous comportons d’ailleurs souvent en égoïstes lorsque nous réclamons à corps et à cris ces signes. (Je vous rassure, moi aussi, malgré tout ce que je sais, il m’arrive parfois lors d’un moment de découragement de réclamer un signe…)
Comment faire alors pour survivre après une pareille épreuve ?
Il y a un temps pour tout et notamment un temps, après le décès d’un être cher durant lequel on pleure, on crie à l’injustice, on se replie sur soi-même et dans ses souvenirs et même parfois on culpabilise de n’avoir pas fait peut-être assez pour la personne aimée. Aucune parole ne peut nous réconforter parce qu’aucune parole ne nous rendra notre enfant (mari, père, mère, frère, etc…).
Cette phase est humaine et normale. La plupart des gens passent par là et puis il y a le temps des questions également : on se demande à quoi rime la vie, s’il y a quelque chose après la mort. Le sentiment d’injustice est cependant toujours là parce qu’on ne comprend pas le sens de tout cela et l’on commence à chercher.
« On commence à chercher » : voilà la bonne réaction ! Mais chercher où ? Dans quelle direction ?
Personnellement dès l’âge de 17 ans je me suis intéressée aux rares ouvrages qui parlaient de la Vie après la mort, de l’au-delà, des signes des décédés, des expériences de mort imminente. Aujourd’hui on trouve ce genre de livres à foison et il n’est vraiment pas difficile de se documenter, encore faut-il choisir de bonnes lectures, bien évidemment.
Aujourd’hui aussi il existe Internet et des forums de discussion, des sites, des groupes Facebook où l’on peut lire des expériences semblables aux nôtres, échanger du vécu, bref se sentir moins seuls face à nos questions, être réconfortés dans notre chagrin.
Ceci étant dit, personne ne fera jamais le travail à notre place : on a beau lire des tas de témoignages et livres sur le sujet si l’on ne fait pas un effort pour comprendre et aussi pour chercher au fond de soi-même les réponses, notre peine sera toujours aussi grande et notre révolte aussi présente…
Alors que faire pratiquement?
- Dans un premier temps, nous laisser aller à notre peine. Elle doit sortir. Nous devons en parler autour de nous et ne pas garder notre détresse au fond de nous.
- Dans un deuxième temps, nous devrions commencer à nous poser des questions sur le sens de la Vie, de notre vie sur terre car celle-ci a effectivement un sens. Pour ce faire, il faut s’intéresser à la spiritualité (attention ! Spiritualité ne veut pas dire religion, entendons-nous bien !). Lire de bons livres sur le sujet, essayer de comprendre par une démarche personnelle de recherche…
- Nous documenter sur la vie après la mort de la même façon, en lisant des livres, en regardant des vidéos qui en parlent, des témoignages.
- Participer à des groupes et écouter ce que les autres ont vécu. L’union fait la force dit-on et à plusieurs, on se sent moins seuls, c’est le cas de le dire !
- Cesser de nous victimiser: nous ne sommes pas des victimes ! La mort d’un être cher comme la nôtre d’ailleurs est un processus naturel dans cette dimension et elle intervient tôt ou tard : personne n’y échappe !
- Ouvrir son cœur et son esprit sur le monde invisible. Nous débarrasser de notre raison raisonnante et laisser une plus large place à l’intuition, à notre petite voix intérieure qui nous permettra d’être plus perméables et accessibles à nos défunts, de mieux capter leurs éventuels signes…
- Continuer à parler à nos êtres chers disparus : ils nous entendent et plutôt qu’aller pleurer au cimetière, là où ils ne sont pas (juste leur vieille enveloppe de chair s’y trouve), placer une belle photo d’eux sur un meuble et une bougie qui symbolise la Lumière dans laquelle nous souhaitons qu’ils se trouvent. Leur demander éventuellement un peu d’aide afin qu’ils nous envoient de bonnes énergies et la force de continuer malgré tout sans eux (sans eux…en apparence, n’est-ce pas ?)
- Consulter éventuellement un bon médium qui nous mettra en contact avec eux. Pour l’avoir déjà fait à de nombreuses reprises, je peux vous assurer qu’un message d’une personne décédée est un véritable baume sur un cœur meurtri et…. si d’aventure le médium se fait rétribuer parce que c’est son activité principale, pourquoi s’en offusquer ? La médiumnité est une capacité que nous avons tous, ce n’est pas un don comme la plupart des gens semblent vouloir l’affirmer, affirmant ensuite qu’un don ne se fait pas payer…. Cessons ces allégations qui datent du Moyen Age ! Il y a d’excellents médiums qui, pour une somme d’argent raisonnable, peuvent vous mettre en relation avec un défunt, alors pourquoi hésiter ? Bien sûr certains médiums ne se font pas payer parce qu’ils ont un métier autre et sont tout aussi valables, là n’est pas la question mais que l’argent ne vous fasse pas reculer. Personnellement, Vincent et moi consultons deux fois par an un médium pour avoir un contact avec mon frère décédé (et oui, bien que Vincent fasse également des contacts avec les décédés, lorsqu’il s’agit d’un membre de notre famille, nous préférons demander à une tierce personne … C’est un peu comme quand un médecin consulte un autre médecin pour avoir un avis ou un diagnostic objectif). Nous déboursons avec joie 55 euros, ce n’est vraiment pas cher payé comparé au Bonheur d’entendre les paroles d’un être cher !
- Dans les premiers temps qui suivent le décès de notre être cher, il est normal qu’une forme de dépression s’installe. Je le répète, ce n’est pas une petite épreuve cette séparation d’avec celui ou celle que l’on aime plus que tout au monde mais plutôt que de se bourrer d’antidépresseurs et de calmants, songer plutôt aux fleurs du Docteur Bach, médecine alternative, qui peut nous aider grandement dans le processus de seuil. Moi qui suis conseillère en fleurs de Bach, j’ai imaginé un complexe regroupant sept fleurs destinées à nous apporter le courage de vivre cette période si difficile. Cette démarche me tenait à coeur depuis longtemps car je vois tellement de personnes qui ne parviennent pas à se relever de cette épreuve et si ces remèdes sont pris avec sérieux et régularité, il est clair qu’ils nous aident à gérer les émotions dont nous sommes victimes…
Ceci est donc une liste non exhaustive de ce que l’on peut faire pour émerger d’un deuil. Bien sûr, tout ceci ne nous rendra pas notre enfant (mari, frère, père, chien, etc) mais cela contribuera certainement à adoucir notre peine, à retrouver la Foi et l’espoir de se voir à nouveau réunis un jour.
Je suis consciente que j’ai pu éventuellement choquer certains lecteurs encore dans la peine d’un décès récent et cependant j’assume tout ce que j’ai écrit parce que je sais que le travail de deuil passe par les démarches personnelles que j’ai citées plus haut. On ne sort pas indemne d’un deuil, bien entendu, cette épreuve ne se vit pas simplement mais en mettant en œuvre toutes les petites pistes que je vous ai données, vous arriverez sans doute à une meilleure compréhension des choses de la Vie…et de la mort. Je vous le souhaite du plus profond de mon cœur !
Marie-Hélène DOURTE
(Elève à l’Ecole de la Vie)
Groupe FB : au-delà, que se passe-t-il après la mort ?
Source: lapressegalactique.org