par Olivia Zeitline
Un nuage ne fait que passer, il n’est pas permanent. Rien n’est permanent, tout est impertinent, voilà le secret de la sérénité.
Nos émotions sont comme des nuages, elles sont comme des courants d’air, des fluides, des densités qui circulent. Les émotions vont, viennent, elles repartent mais elles ne nous constituent pas. Nous ne sommes pas que les nuages, nous sommes aussi le Ciel et tout l’Univers derrière.
Comme lorsque vous regardez le ciel, vous pouvez regarder les émotions passer en vous.
Quand un gros nuage assombrit votre ciel, laissez-le vous essorer, prenez la flotte, ouvrez les bras et mettez-vous sous l’averse. Sur le coup, l’eau qui mouille votre visage peut s’infiltrer jusque dans vos os, dans votre chair. Vous grelottez, vous frissonnez, vous tremblez mais gardez à l’esprit qu’un nuage ne fait que passer. En vous détendant, en arrêtant de lutter, l’émotion se dissipe et le nuage s’évapore.
Et puis, comme après la tempête vient l’éclaircie; après une émotion négative, vient une émotion positive et ainsi de suite. Le nuage change de forme, de gris prêt à exploser il devient blanc immaculé.
Quand l’éclaircie arrive, prenez garde à l’euphorie. Les grandes dépressions peuvent nous amener à vouloir monter encore plus haut et ne jamais redescendre de notre nuage. Or, ce moment d’exaltation, de toute puissance et de grand soleil cache derrière lui l’averse. Plus nous aurons d’euphorie, plus nous aurons besoin d’eau pour arroser. Gardons à l’esprit que tout est impermanent, que rien ne dure et laissons tous ces courants d’air circuler en nous.
Très étrangement, la sérénité arrive quand nous dépassons cette envie qu’il n’y ait plus aucun nuage mais quand nous les acceptons avec la confiance qu’ils ne sont que passagers. Plus nous avons conscience qu’ils sont éphémères, plus nous nous détendons et trouvons notre altitude de croisière.
De même que lorsque le nuage s’évapore et que son eau donne la vie, quand l’émotion s’envole, elle nous permet une nouvelle fertilité. Chaque ombre nous permet d’avancer toujours plus vers la lumière.
En ayant conscience de cette impertinence, nous pouvons alors passer à l’impertinence et renverser le cours des vents.
Alors nous pouvons devenir légers comme un nuage. Comme lui, amusons-nous à jouer à cache-cache avec le soleil, arrêtons de subir et commençons à reprendre les rennes du soleil. Devenons acteur et décodons les cycles. Qu’est-ce qui se cache derrière ce gros nuage sombre ? Quel rayon de lumière va apparaître ? Comme des gosses, amusons-nous à suivre les traces du Ciel pour retrouver la joie en nous. Soyons flamboyants et découvrons l’impertinence terrestre.
Et puis, regardons le ciel et laissons-nous happer par sa perfection, sa beauté divine. Montons sur notre nuage et envolons-nous vers sa douceur ethérique. Respirons l’air, fermons les yeux et laissons-nous flotter dans son moelleux pour laisser place aux visions, aux rêves que nous souhaitons exaucer dans la matière. Le nuage est le lien entre le ciel et la terre, il est le symbole de la création divine. Et plus nous jouons comme des enfants, plus nous réalisons notre envol vers la sérénité sacrée.
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