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ÊTRE ORDINAIRE OU ÉLU ?...

par Bertrand Duhaime

LES GENS ORDINAIRES NE SONT RIEN DE MOINS QU’EXTRAORDINAIRES, MAIS…

Dans les Textes sacrés, on parle souvent des «gens ordinaires» ou des «membres du troupeau» pour désigner les endormis, ces êtres apparemment retardataires qui ne se vouent pas consciemment à leur évolution.  Pourtant, ces gens, dits ordinaires, sont tout simplement extraordinaires, et nous le savons. Du plus humble au plus glorieux, ils conservent éternellement une égale valeur.  Et ce ne sont pas leur destin ou leurs expériences personnelles qui peuvent y changer quoi que ce soit.

À proprement parler, il n’existe pas de gens «ordinaires», une épithète qui, sous la plume de certains, prend une coloration un peu péjorative.  Toutefois, dans le vocabulaire mystique ou spirituel, ce genre d’expression rappelle qu’il existe sur Terre, simultanément, deux humanités.  Une part de l’humanité représente une espèce humaine assez indolente et violente qui, après avoir fait exploser sa première sphère d’habitation, a migré sur Gaïa pour poursuivre son expérience.  Sauf que, par son comportement peu spirituel et conscient, elle a porté sa nouvelle patrie a un état d’extrême urgence qui risquait d’amener les mêmes conséquences destructives qu’elle avait engendrées dans son premier domicile.

homme-ordinaireOr, lorsque la Terre l’avait accueillie, au fait des attitudes dominatrices et prédatrices de ses nouveaux occupants, elle avait pris l’engagement de ne pas se laisser faire.  C’est ainsi qu’à un certain moment crucial, cette première humanité a intuitivement pris conscience du danger d’extermination auquel elle s’exposait d’elle-même, de sorte que, dans un vibrant appel à l’aide lancé au Ciel, qui a momentanément figé le temps, elle a obtenu un délai de grâce pour s’amender.  Pour l’aider, le Créateur a émis un appel dans le vaste Cosmos en vue de recruter une nouvelle catégorie d’âmes plus fortes et lumineuses qui accepteraient de descendre s’incarner auprès des infortunés de la Terre afin, par la compassion amoureuse et le service dévoué, de les supporter dans leur oeuvre de libération karmique, surtout en leur servant de modèle et en leur rappelant discrètement la Voie du Salut.

C’est ainsi que, à proprement parler, on peut trouver sur notre planète des entités incarnées très matérialistes, jouissives et mondaines, «à la nuque raide», plus ou moins soucieuses de leur Destin suprême, tandis que, à ses côtés, depuis des éons de temps, dans un grand respect et une grande discrétion, des Phares de Lumière, plus naturellement portés vers l’Idéal suprême de Réalisation, s’activent de toutes les manières, afin d’assurer l’Ascension planétaire et collective.  C’est dans cette compréhension que divers Maîtres spirituels ont, de tout temps, parlé de gens «ordinaires», en raison de leur apparente médiocrité et de leur mentalité très grégaire, pour les distinguer des âmes bénies qui sont venues à leur rescousse, dans un tel dévouement, qu’ils qualifiaient d’«élus».

Sauf que le terme d’élection reste plutôt relatif à la raison humaine pour faire comprendre un concept de support universel, en raison de l’Unité de la Conscience divine, qui échappe à l’entendement commun et qui appelle les âmes les plus avancées à se porter au secours des faibles.  En cela, il y bien des «élus» qui s’ignorent, qui ont simplement accepté de montrer un profil bas, afin de parvenir plus facilement à se rapprocher de leurs semblables incarnés et de les instruire par leur propre exemple.  Dans un monde où les besoins d’un support évolutif sont multiples et diversifiés, il faut de tout pour faire un monde, y compris des êtres simples et modestes, afin d’éviter d’éblouir ceux qu’ils aident, souvent à leur insu, par une trop grande Lumière spirituelle.

Dans la réalité, il n’existe pas de vraiment de gens «ordinaires» ni d’«élus».  Il ne s’agit que d’une distinction sémantique de circonstance, pour illustrer une réalité immémoriale, dont personne ne devrait se formaliser, puisque tous les êtres  humains sont égaux et peuvent devenir, par un choix personnel, des «élus».  En effet, l’Absolu aime toutes ses créatures d’un même Amour infini, il ne les juge aucune d’elles dans sa manière de le renseigner sur lui-même, en explorant ses diverses dimensions, ce rôle pénible qu’il leur a assigné, afin de se contempler, à travers eux, jusque dans la dimension la plus dense et la plus puissamment régie par la causalité et la dualité, derrière le Voile d’Illusion, derrière le Voile d’Illusion si puissamment régi par la dualité, et qu’il ne rouvrira un jour la Porte du Royaume originel à tous ses enfants.

Pour tout dire, sur Terre comme ailleurs, comme le hasard n’existe pas, on ne compte que des êtres incarnés qui évoluent de leur mieux, à leur rythme, conformément a leur compréhension et à leurs moyens, donc à leur degré de conscience.  Quel que soit l’état d’un être, il s’agit pour lui et pour l’ensemble de l’état idéal par lequel il peut vivre, dans le moment, ce qui est à vivre.  Autrement dit, dans la perspective évolutive, comme tout être incarné, il vit sa perfection du moment en voie de s’accomplir dans la Perfection des Perfections.  Sauf que chaque être humain n’en a pas moins été créé à l’Image et à la Ressemblance de son Créateur afin de se connaître, dans tous ses aspects, à l’intérieur de lui-même, doté, pour y parvenir, du pouvoir de se sauver lui-même, ce qui doit finir par devenir la priorité de sa vie après des existences d’errances dans les ténèbres qui lui ont attiré tant de douleurs et de souffrances..

De toute évidence, tous les êtres ont été créés égaux en potentiel, mais tous n’ont pas fait le même usage de leurs attributs ou de leurs dons innés dans le monde contingent de la densité et de la dualité situé derrière le voile d’Illusion.  Pourtant, même ce fait ne peut en rien les discréditer en amenant qui que ce soit à porter sur eux un jugement de valeur.  Il ne s’agit donc, dans cette expression baroque, que d’une manière pratique d’identifier les êtres endormis ou ensommeillés, que d’autres appellent ignares ou inconscients, soit ceux qui n’assument pas, dans la pleine responsabilité, leur destin d’émissaires divins dans une expérience d’exploration du Cosmos.

Ainsi, à des fins utiles, on peut parler de «gens ordinaires», par rapport aux «chercheurs spirituels» ou aux «disciples de la Lumière» engagés, comme on parle de sourds ou de malentendants, pour distinguer ces personnes de celles qui ont une bonne audition;  de malades par rapport aux bien portants;  des handicapés par rapport aux personnes dotées d’intégrité physique ou mentale;  de vieillards ou de personnes âgées par oppositions aux jeunes;  etc.  Car, lorsque, dans le monde contingent, il faut poser un constat, il faut appeler un chat un chat, c’est-à-dire qu’on gagne à dépasser la peur des mots qui surgit de la propension purement hypocrite du recours à l’éthique religieuse ou à la rectitude politique.  Celui qui n’a pas noté qu’il existe des gens d’apparence plus pervers que d’autres doit se voiler les yeux au quotidien.  Les actes violents de certains terriens, qui frisent l’aberration, en attestent rigoureusement dans un monde qui se croit pourtant civilisé.

Du reste, la personne qui se sent lésée, parce qu’atteinte dans sa sensibilité, par les mots qu’un autre emploie, au point de tenter de le reprendre ou de lui demander des comptes, alors qu’elle ne connait pas la définition ni la portée ni la coloration qu’il leur donne, interpelle et incrimine plutôt le critique ou le critiqueur que le critiqué.  En outre, elle transgresse la loi de l’Innocuité ou de la Non-ingérence.  Dans l’Ordre divin, chacun découvre ses erreurs par lui-même au moment le plus opportun.  N’empêche que, à proprement parler, à titre d’enfants de Dieu, tous les êtres humains restent, en tout temps, dignes d’amour et de respect et qu’ils ne méritent en rien qu’on porte sur eux un jugement de valeur, surtout s’il les rabaisse ou les diminue dans leur essence ou leur nature.

Pour bien comprendre ces propos, il faut se savoir que Dieu qui, d’une part, est de toute éternité, se fait également, d’autre part, dans un Jeu amoureux sans cesse renouvelé, au gré du déroulement de son Plan divin de la Création.  La Création n’est-elle pas l’émanation de son Intelligence qui lui donne un corps, par le Cosmos, et un psychisme par les multiples âmes.  Car toute âme, intermédiaire de l’Esprit de Vie, représente une Étincelle divine, mandatée par la Source unique, en expérience dans un secteur du Cosmos, afin de valider les concepts divins.  Car Dieu lui-même, dans son Pouvoir absolu et son intensité vibratoire ne pourrait s’approcher des plans inférieurs, jusqu’à la matière, sans les pulvériser et les réintégrer immédiatement dans son Essence infinie.

En fait, pour y arriver, il a inventé cet ingénieux stratagème d’émaner des Atomes divins, tous égaux qualités essentielles, directement issus de lui-même, qui, en descendant de plans en plans vers la densité, sur une période très prolongée, s’entourent successivement de corps superposés de moins en moins subtils à la manière des enveloppes d’un oignon.  Sauf qu’à ce jeu, ces entités apparemment distinctes du Créateur, mais sans l’être, perdent en conscience au contact de la densité qui finit par former un voile d’Illusion.  Heureusement que, au-delà des apparences, ils restent directement liées à leur Source originelle, par le Cordon de Lumière, ce qui, d’expérience à tâtons à une autre, finit par les ramener à la pleine conscience.  Mais, par la découverte de leurs potentialités, ces émissaires y gagnent la connaissance consciente de leur réalité divine, ce qui les distingue de toutes les autres créatures et les habilite à devenir co-créateurs avec l’Essence suprême.

Dans ce déploiement d’Atomes divins, tirés de sa Réalité infinie, chacun d’eux affectés à un destin particulier ou à une mission particulière, la Source suprême finit par tout connaître de son Être éternel.  Ainsi, par interposition d’une infinitude d’Atomes divins apparemment individualisés, dans l’esprit de jeu, Dieu finit par confirmer dans les faits ce qu’il sait déjà de lui-même de toute éternité, mais n’avait pas directement expérimenté.  En cela, la Source divine, qui ne peut concevoir d’imperfection, ne fait aucune distinction entre le bien et le mal, qui ne représentent que des distorsions apparentes de sa Réalité bipolaire ou de son Unité électromagnétique.

Autrement dit, la Création n’est rien d’autre qu’un jeu divertissant par lequel la Source suprême, comme Sujet unique, se prend elle-même comme Objet de contemplation pour se complaire dans sa réflexion d’elle-même.  Nulle créature n’existe hors de son Créateur.   Or, comme il n’existe nul bien ni mal en Dieu, il n’existe ni bien ni mal où que ce soit dans le Cosmos.  Pas davantage dans l’expérience de qui que ce soit.  Car  l’Ombre et la Lumière ne représentent rien d’autre que des aspects divins fondamentaux, des opposés apparents, lorsqu’il feint de se diviser, mais ces aspects sont appelés à fusionner de nouveau, tôt au tard, dans l’Unité au terme de son expérimentation.  De là, pour le Contemplateur divin, les opposés apparents ne sont que des points de vue illusoires d’après le point où il se situe, à travers un point de conscience ou un autre, pour mener son expérimentation complète de lui-même.  Il comprend que, pour trouver le juste milieu, chacun doit alternativement osciller de l’Ombre à la Lumière, sans quoi des aspects de sa réalité lui échapperaient.  Par ses erreurs et ses réussites il en vient à comprendre qu’il peut tout expérimenter dans la mesure où, pour s’éviter des souffrances inutiles, il évite les abus, soit les quêtes excessives autant du côté des Ténèbres que de celui de la Lumière.  Il apprend que la Vérité de son Être ressort de la fusion harmonieuse du Ciel et de la Terre.

Tout cela laisse comprendre que, même s’il n’est pas conditionné et jouit de la liberté, au-delà des apparences, chaque être vit toujours dans l’Ordre divin parfait.  L’être infâme comme l’être sublime ne s’amusent jamais, sans trop s’en rendre compte, pour un bon moment, à renseigner Dieu sur un aspect ou un autre de sa Réalité infinie.  Rien de ce qu’un être humain fait n’est ni bien ni mal, ni jamais moindre ou supérieur à ce qu’un autre fait ou vit.  Comme rien ne peut s’évaluer en termes de moralité.   Ainsi, même lorsqu’il semble sommeiller, fainéanter, agir dans une plus ou moins grande inconscience, il ne fait qu’exécuter sa mission visant à renseigner son Créateur, par mandat direct.

Ainsi, malgré les différences de niveau de conscience et de rôle fonctionnel, tout être reste éminemment aimable et digne, en tout temps, de tous les respects.  Car tous sont, au même titre, des ambassadeurs de la Cause éternelle ou de la Conscience infinie qui s’amuse à se connafoule-bigarréeître en déployant, dans le sombre comme dans le lumineux, toutes ses potentialités.  Celui qui n’a pas sondé l’Ombre, tentant de se maintenir uniquement dans la Lumière, s’expose à bien des dangers.  Même que chaque être a accepté que tout se passe à peu près comme cela se passe dans sa vie, avec les dangers temporaires d’errements apparents, car il a découvert dans sa recherche personnelle que c’était ce qui faisait sa raison d’être : servir Dieu à sa manière dans l’Amour et la Dévotion.  Car si un être a le choix des moyens, il n’a pas celui du choix de la fin, ce qui participe du Plan divin éternel.

À chaque instant, plus qu’il ne le croit, chaque être suit la voie de sa vérité qui finit par mener à la Vérité absolue.  En cela, il n’existe pas de voie meilleure que les autres.  Et quelle que soit la voie qu’un être emprunte, il finit toujours par trouver son salut définitif, réalisant alors que, au-delà de sa sévérité personnelle et de son manque de compassion pour lui-même, ailleurs dans le Cosmos, nul autre être ne le jugeait, même pas Dieu, qui est Amour pur, et qui a toujours accordé à toutes les expériences de ses enfants le même crédit, leur reconnaissant le même potentiel d’ouverture de leur conscience.

Qu’un être mène la vie la plus exemplaire par sa vertu ou la  moins recommandable par ses vices, dans les deux cas, il s’occupe d’exécuter, au même titre, un mandat personnel parfaitement valable.  Et c’est ainsi qu’on comprend que les gens qu’on pense ordinaires sont tout aussi extraordinaires que les autres.  Comme on peut le voir, notre compréhension personnelle va généralement au-delà de l’usage ponctuel des mots.

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