par Bertrand Duhaime
PRENDRE LA VIE COMME ELLE VIENT…
Dans la vie, il faut savoir surfer sur les énergies du moment. Tant qu’un être cherche à être positif, dans son effort pour annuler le négatif ou pour lui enlever son importance, à moins qu’il ne s’agisse d’un déni de la réalité, il s’entretient dans la dualité qui continue à le densifier et à le marquer des signes de la vieillesse. Ce qu’un être tente de repousser, il le renforce et se l’attire en plus pénible. Lorsque, dans le quotidien, un obstacle surgit, une épreuve assaille, un problème préoccupe, il convient de ne pas entrer en réaction ou en résistance en s’empressant de situer la situation dans sa juste perspective.
Pour faire diversion un moment, le temps d’échapper à une trop grande douleur ou à un excès de souffrance, un être peut commencer par regarder au-delà de ce qui lui arrive, pour considérer ce qui, dans son existence, reste un objet de satisfaction, donne un sentiment d’accomplissement. Cela peut comporter l’expression de gratitude pour ce qu’il possède déjà, à commencer par la vie, ce qui ne peut qu’engendre une ouverture permettant de l’aligner sur une voie de solution ou de résolution de son expérience pénible. Chacun peut toujours trouver rapidement, en lui ou autour de lui, une raison de se réjouir d’être toujours là, bien vivant, dans une forme incarnée, même si l’habitude l’a amené à l’ignorer.
Pourtant, dès qu’un être s’est le moindrement remis de ses malaises, il gagne à regarder sa situation bien en face. Entre chaque expérience, le palier n’est jamais bien grand, tenant souvent en haleine. En effet, au-delà des apparences, un être constructif, audacieux et courageux parvient toujours à se rappeler que s’il se trouve présentement sur la planète Terre, cela relève d’un choix personnel antérieur à sa naissance, établi à partir du plan de son âme, pour découvrir une plus large part de sa Réalité originelle et activer de nouvelles potentialités, en plus de rayonner la Lumière spirituelle qu’il porte au bénéfice de toutes les créatures de son époque.
En cela, les croix de chacun ne peuvent dépasser la force de ses épaules, à moins que, par ignorance des torts qu’il peut se causer ou par indolence d’agir dans l’immédiat, il laisse s’accumuler les problèmes, les cachant sous le tapis ou en projetant constamment la résolution dans le futur. En outre, dans son ouverture de conscience, l’être constructif, se montre toujours capable de reconnaître que ce qui lui arrive d’agréable ou désagréable ne représente rien d’autre que le meilleur qu’il puisse lui arriver dans l’immédiat pour pousser plus loin son évolution, dans son choix de se découvrir à l’image et à la ressemblance de son Créateur divin. Se reconnaître de la stature de la Divinité n’est pas une sinécure, car, on le comprendra, il ne s’agit pas de l’expérience d’un jour.
Ainsi, les retours heureux et malheureux de la vie ne se produisent jamais au hasard, même qu’ils se présentent toujours à point nommé, au moment le plus opportun où un être peut le mieux tirer une leçon de vie. Cela signifie comprendre ce qu’il s’est lui-même attiré par la Causalité éthique ou l’Attraction universelle et qui lui révèle ses points apparents d’échecs ou de réussite, autant ses carences et sa part de plénitude. Les revers apparents représentent la part d’ombre qu’il continue à porter et qu’il doit soumettre à sa Lumière intérieure, tandis que ses réussites apparentes lui révèlent ce que, le portant plus haut dans la bonne direction, il gagne à pousser plus loin sur le Sentier infini de l’Évolution.
Tant qu’un être n’a pas retrouvé l’état paradisiaque de la cinquième dimension, il ne peut pas s’attendre à échapper aux errances le projetant dans les extrêmes qui lui permettent de sonder tous les aspects de l’Absolu en manifestation, une exploration sans laquelle il ne pourrait jamais reprendre la pleine conscience de sa grandeur, de sa puissance, de sa gloire. Bien que sur ce plan encore, il rencontrera les dilemmes plus fluides de sa nouvelle stature. En cela, nul ne peut apprendre grand-chose de l’expérience d’autrui, ne parvenant vraiment à s’instruire que de l’expérience personnelle, car il n’y a que ce qu’il a vécu dans sa peau, en y investissant sa totalité, qui devient pour lui une démonstration lui conférant un plus grand degré de certitude.
En cela, il n’existe nul raccourci évolutif, une accélération qui romprait la continuité, produisant un hiatus, ce qui représenterait l’équivalent de sauter des cours dans une formation particulière. Ce qui n’est pas appris ne peut que manquer à un être tant qu’il n’accepte pas de reprendre ses études en la matière. Chacun ne peut avancer qu’à son rythme bien personnel, au gré de sa compréhension, dans l’usage des moyens et des connaissances qu’il détient dans l’instant. La seule manière de gagner du temps, c’est de vivre de manière amoureuse et de récupérer au plus tôt sa pleine liberté pour se prendre en main soi-même dans l’autonomie et l’indépendance, bien qu’en restant en tout fraternel et solidaire du destin commun, afin de suivre sa propre voie à sa manière, libre de toute influence extérieure indue ou préjudiciable.
Une bonne manière de sortir de ses drames personnels et de sa complaisance, c’est de mettre tous ses acquis de conscience au service du Plan divin et du bien commun, au lieu de considérer ses acquisitions comme des possessions, des attributions ou des accomplissements uniquement personnels. Par exemple, tous ceux qui ont fait du bénévolat en témoignent, dans le concret, il n’y a rien pour oublier les petits et grand maux personnels, par la valorisation que cela apporte naturellement, que d’aider les autres dans la simplicité, la vérité et l’humilité, sans émettre d’attente et sans porter de jugement sur qui que ce soit, même pas sur soi. Pour conserver son sens de la dignité, tout être incarné peut se montrer fier de ce qu’il accomplit, mais il doit se rappeler que, dans l’Unité divine, il n’est pas séparé de l’ensemble et ne peut, en aucun moment, se dissocier du destin universel. Dans un Cosmos où tout est un et se tient, tout ce qu’il entreprend rejaillit sur lui-même et sur la Réalité cosmique.
Et c’est cela un être constructif, plutôt que positif, un être qui comprend qu’une expérience négative lui apprend autant sur lui qu’une expérience positive, la première le renseignant sur son degré d’incompréhension et l’autre, sur son degré de compréhension. Aussi n’a-t-il nulle envie de nier les expériences désagréables, qui lui apprennent autant, en tentant de les annuler par une concentration sur la possibilité de la réalisation inverse, ce qui représente de la fuite dans un idéal qui n’est pas encore atteint. À l’inverse, il proclame la certitude de pouvoir trouver la solution à son dilemme du moment présent, afin d’éliminer pour toujours la possibilité qu’il se reproduise par manque de compréhension d’un aspect de la dynamique de la vie.
Celui qui se destine à la Maîtrise totale ne peut se refuser d’étudier les Ténèbres qui représentent autant d’aspects de la Lumière spirituelle que cette Lumière elle-même, mais sans les chercher de façon délibérée. Il doit simplement laisser venir à lui, au moment opportun, ce reflet de lui-même qu’il n’a pas approfondi et apprivoisé. Aucun chercheur ne redoute une telle expérience quand il sait, d‘une part, qu’il n’est jamais seul, même qu’il est sans cesse accompagné d’un aspect tout-puissant de l’Absolu et que, d’autre part, il n’est pas de son ressort propre de trouver les moyens de régler les problèmes qui l’assaillent.
L’injonction cosmique ne dit-elle pas : «Demandez et vous recevrez»? En cela, le devoir de l’être incarné, c’est de se faire une image claire, nette, précise et vivante de l’objectif immédiat qu’il veut atteindre, la solution qu’il appelle. Mais, ce moule de pensée complété, c’est l’Esprit de Vie qui, à travers lui, le remplira, sans qu’il ait à déterminer les moyens, ce qui pourrait compliquer le processus de la manifestation comblant son désir ou son besoin.
Tout bien compté, la vie n’est pas si compliquée qu’on le dit pour celui qui en comprend la dynamique spirituelle! Sans fatalisme, il ne s’agit jamais que d’un Grand Jeu amoureux dans la mesure où on ne perd pas son esprit d’enfance, son sens de l’invention, et de l’humour : changer ce qu’on peut et s’abandonner pour le reste. Rien dans la vie n’existe dans le simple but de provoquer, de frustrer, de décevoir, de punir, de faire souffrir. La souffrance ne provient pas d’une imposition de Dieu, mais de l’ignorance de chacun, c’est-à-dire de son manque d’amour de lui-même.
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