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LA VRAIE RICHESSE RÉSIDE DANS LE FAIT DE SE CONNAÎTRE PARFAITEMENT POUR ÊTRE ENTIÈREMENT MAÎTRE DE SOI … 

Il est beau d’aspirer à la richesse, au sens d’abondance de biens et d’argent, ce dernier résultant de libéralité du produit de l’activité économique et de l’échange humain d’un membre d’une collectivité, mais en se rappelant que, si elle contribue de manière significative au bonheur, comme moyen, au-delà d’une certain degré de bien-être, de confort et de sécurité matérielle qu’elle confère, elle produit un effreal-richnesset négatif, potentiellement régressif du point de vue évolutif.  En effet, au-delà de ce qui comble les besoins primaires et fournit un petit coussin financier, l’inquiétude, source de tension, s’installe, provenant de la peur de perdre ses acquis, de se les faire ravir de façon arbitraire.

L’usage de la richesse dépend de la qualité de celui à qui elle revient, car l’être faible d’esprit ou dépourvu de valeurs profondes ne peut s’attirer qu’autant de peine et de soucis que celle-ci est grande, si elle ne l’entraîne pas dans le piège de la quête d’une gloire passagère et fragile, qui peut s’accompagner d’un déploiement de perversité, de la quête du pouvoir qui rend arrogant et insensible, d’une nécessaire quête de luxe qui fait épate ou en ajoute aux apparences.  Il faut se rappeler que, surtout de nos jours, malgré les nombreuses formes d’assurance, nul ne reste à l’abri de circonstances qui peuvent le mener à sa ruine, ce que le riche, surtout le nouveau riche, redoute le plus.  En pareille circonstance, la richesse peut creuser la tombe d’un être plus qu’elle ne lui procure de bonheur.  À moins d’être un grand Sage, chez les gens du commun, moins un être possède de richesse, moins il vit de problèmes.

Pour d’autres, plutôt, par une influence subtile de l’ego, c’est la concurrence s’installe, pour dégénérer rapidement en rivalité, dans le désir de monter dans l’échelle sociale et d’obtenir de la reconnaissance, le désir de l’augmenter se transformant en volonté d’enrichissement, à moins qu’elle ne confine à l’orgueil du parvenu qui se croit, du coup de sa réussite, meilleur, supérieur, parce que plus débrouillard, plus astucieux ou plus intelligent que les autres.  S’il comprend l’aspiration d’accéder rapidement à la richesse, ce désir ne peut aller sans incliner au vice, amenant à marcher sur les autres ou à recourir à des moyens illicites, ce qui amène à fermer son cœur, à devenir avaricieux pour soi-même, suspicieux à l’endroit d’autrui, dur avec ses auxiliaires, impitoyable avec ses ennemis présumés.  Car la rivalité implique toujours une part d’hostilité et d’agressivité qui amène à voir ses semblables comme des opposants potentiels ou des empêcheurs de tourner en rond, disposant à choisir de dominer ou surpasser les autres.  Et quand, dans l’ordre des relations, un être entre dans ce jeu, il n’y a plus de fin, ce qui amène un riche à vouloir devenir millionnaire;  un millionnaire, multimillionnaire;  un multimillionnaire, maître de son pays ou du monde;  et un richissime des richissimes à envier le sort des dieux.

Dans cette escalade, la connaissance de soi à travers de soi, ce qui est le vrai but de l’existence terrestre, ne reste sûrement plus la priorité d’un être employé à plein temps à agir, à faire et à accomplir des performances pour défendre le statut qu’il a acquis et veut améliorer.  Or un être qui s’est laissé emprisonner dans un tel engrenage démontre qu’il est plus ou moins vide intérieurement et qu’il cherche à compenser par la valorisation extérieure, donc dans le domaine des apparences, ce qui ne masque que temporairement les symptômes de sa vacuité intime.  Alors, quelle impression de chute, quelle dépréciation et quelle détresse peuvent surgir d’une catastrophe financière, d’une attaque à ses biens ou de leur perte.  Comme quoi, ce n’est pas la richesse qui fait le bonheur, mais l’usage que celui qui la détient en fait.  Peut-être que même, la vrai richesse résulte du fait d’être en n’ayant besoin de rien.  Car, pour être sans daamitiénger, seul celui qui peut s’en passer est digne d’en bénéficier, puisqu’il ne peut que savoir en faire bon usage.  C’est ce qui amène les Sages à dire que, sans la bouder, la vraie richesse consiste souvent à diminuer ses besoins factices et à dompter ses désirs, pour éviter de trahir ses aspirations profondes de réalisation transcendantale.

Aussi conviendrait-il de chercher à découvrir une autre forme de richesse, au sens de plénitude intérieure, pour se garder l’occasion de chercher la vraie vie plutôt que de se complaire dans l’ordre de la survie.   Deux anciens proverbes français ne rappellent-ils pas : «Contentement dépasse richesse» qui exprime qu’il vaut mieux vivre heureux que d’être riche et «Mieux vaut sagesse que richesse», qui souligne que la quête des valeurs spirituelles détermine la vraie richesse.  Soit dit en passant que la majorité des proverbes d’autrefois transcrivaient, pour les sociétés peu instruites, contraintes à la transmission orale des principes, le résumé d’une loi naturelle ou cosmique ou d’un énoncé de morale religieuse.  Puisqu’on en est aux maximes, pourquoi ne pas rappeler celui d’origine anglaise : «La richesse amassée est un fumier puant;  la richesse répandue est un engrais fertile»;  celui d’origine libanaise : «La richesse est une patrie pour l’exilé»;  et celui d’origine berbère : «Si tu as de nombreuses richesses, donne ton bien;  si tu possèdes peu, donne ton cœur.»

Car toute entreprise de s’enrichir pour s’enrichir ne peut recevoir l’approbation du Ciel, ce qui amène à devoir s’y prendre par soi-même et à se constituer bête de somme, astreinte à un dur labeur, ce qui ne laisse plus grand temps pour ce qui importe vraiment et représente l’essentiel de l’expérience humaine.  Même si la richesse contribue au bonheur, elle ne le fait pas à elle seule, puisque le vrai bonheur ne peut provenir que du contexte d’un être satisfait dans ses trois instances vitales : physique, psychique et spirituelle, celle d’un être composé d’un corps, d’une âme et d’un Esprit divin.

Ainsi, nul ne gagnerait à développer une aversion à l’endroit de la richesse puisque, du coup, il engendrerait sa propre pénurie, s’attirant ce qu’il vibre, compliquant d’autant son destin évolutif.  Mais chacun gagnerait à la définir autrement  pour lui conserver sa valeur spirituelle qui invite à oser, dans la première phase de sa vie, se donner les moyens de parvenir à son But ultime de Réalisation personnelle.  Ainsi, un être ne resterait pas perpétuellement attaché à la vaine quête des moyens, en oubliant sa fin, ce qui revient, du point de vue évolutif, à mettre la charrue devant les bœufs, à inverser le sens des valeurs vitales et à se piéger dans la densité et la dualité.

À proprement parler, on peut dire qu’il existe la richesse morte et la richesse vivante, à savoir que c’est ce qui reste à un être quand il a perdu ses biens et son argent qui témoigne du parti qu’il a choisi, de sacrifier à la richesse morte au profit de la richesse vivante.  Il s’agit des biens imputrescibles!  La richesse ressort davantage de l’usage qu’un être fait des biens et des revenus qu’il possède que de sa possession même.  Autrement dvraie-richesseit, c’est posséder les biens et l’argent que de savoir s’en passer.  Surtout que personne n’amène au ciel, au purgatoire ou en enfer ses surplus, c’est-à-dire dans un plan supérieur ou inférieur, ce qui en fait les simples ombres d’une fumée qui ne mérite pas une quête prolongée.  Comme certains aiment dire : «Le coffre-fort ne suit jamais le corbillard»!

Quoi qu’il ait été dit sur la richesse, il conviendrait que nul ne s’en fasse une mauvaise idée, comme c’était le vœu des religions traditionnelles jusqu’à assez récemment, puisque la richesse, comme toute autre réalité, reste un attribut estimable de Dieu.  Sans les moyens qui permettent de se tirer des préoccupations de la survie, l’entrée dans la vraie vie ne peut devenir possible.  Pour l’être humain, la Réalisation suprême ne procède-t-elle pas de la fusion du Ciel et de la Terre qui recrée l’état du Paradis terrestre perdu?   En outre, puisque tout être est appelé à ressembler à son Créateur, il ne peut que souhaiter manifester la richesse.  Dès lors, la question de la richesse devient une question de sémantique, à savoir le sens qu’un être lui donne et le choix qu’il fait de le maîtriser ou de s’en faire l’esclave.  N’empêche que la richesse finit souvent par être déterminée par les réalités que l’argent ne peut acheter, par exemple le bien qu’un être fait autour de lui dans le silence et le secret et le degré d’évolution qu’il atteint par le déploiement de l’amour et la détermination de se réaliser, exercés au quotidien.

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