par Bertrand Duhaime
Le bien-être reste tout à fait souhaitable s’il se définit comme le fait de se sentir bien de détenir un esprit sain dans un corps sain et d’être libéré de toute tension psychologique parce que, satisfait dans ses désirs, ses besoins et ses attentes légitimes, on vit dans la joie sereine, donc exempt d’inquiétude et de soucis. Le confort l’est tout autant s’il renvoie à la notion d’avoir à sa disposition toutes les commodités qui assurent le bien-être matériel. N’est-il pas naturellement licite de chercher à détenir tout ce qui fait le nécessaire et l’essentiel de la vie terrestre? Car, tant qu’un être n’est pas dégagé des préoccupations de la survie, il ne peut pas vraiment commencer à vivre, au vrai sens du terme, c’est-à-dire à se mettre en quête de sa réalité et du but de son incarnation, qui est d’évoluer sans cesse afin d’apprendre à se connaître parfaitement pour être pleinement. Comme le dit bien un vieux dicton : ventre affamé n’a pas d’oreilles!
Dieu n’est-il pas la Source de tous les biens et bienfaits et l’être humain n’est-il pas appelé à lui ressembler dans tous ses aspects. Ainsi, l’abondance de biens et de connaissances ne nuit pas tant qu’un être n’en fait pas sa fin première ou sa priorité exclusive, donc tant qu’il n’y lie pas son destin, mais qu’il en fait un moyen au service de sa fin. Et cela peut aller jusqu’à la surabondance, pour avoir quelque chose à partager avec autrui, puisqu’un être ne peut partager que ses surplus. Mais la surabondance peut se démontre improductive, voire nuisible, si elle amène à oublier sa finalité, son devoir de progresser et d’évoluer à tous égards, donc si on s’entoure de biens pour le simple plaisir d’augmenter ses possessions, de se valoriser par sa fortune, d’épater la galerie, d’affirmer son prestige ou son pouvoir, de multiplier les sources de jouissance ou d’y trouver un substitut feutré au sein maternel.
On peut probablement croire avec raison que, en raison d’une déformation atavique de ses valeurs, l’être humain a bien plus peur de vivre, au sens réel du terme, que de mourir, parce qu’il craint d’assumer ses désirs, ses besoins, ses motivations et ses aspirations personnelles.
Un être ne peut connaître le bien-être, et par ricochet attirer le confort, que lorsqu’il devient réellement ce qu’il n’est d’abord qu’en potentiel. Le bien-être, le vrai, ne peut surgir que de la naissance totale à la vie, du fait de se relier pleinement à la Source unique, à la Nature et au monde dont nul ne peut tenter de se détacher sans un grand détriment. Ainsi, il commence par la détermination à sortir de son égocentrisme et de son individualisme, un état de séparation, et de ses tendances aliénantes, afin d’accéder à l’état d’union et d’unité avec tout ce qui existe. Mais, dans l’ordre de l’expérience, cette quête de fusion avec le Tout ne peut commencer que par le fait de s’éprouver comme être personnel pour apprendre à s’aimer, à se respecter, à se faire une image valorisante de soi, se déterminer à faire ses propres choix de manière à incarner sa propre vérité, en restant ouvert à l’altérité et à la différence.
Pour accéder à sa propre plénitude, tout être est appelé à s’éveiller progressivement à sa propre vérité, donc à le faire à son rythme, au meilleur des ses connaissances, conformément à ses moyens. Il doit peu à peu s’éveiller de son demi-sommeil, de son état de mort-vivant, caractéristique de l’homme ordinaire qui vit simplement pour vivre, donc qui se contente de survivre, pour accéder à l’éveil total. Il y parvient en s’intériorisant, en devenant plus créatif et inventif, à attisant son enthousiasme à se découvrir, en se démontrant entreprenant, audacieux, mais jamais téméraire, car il doit s’investir dans son destin en respectant la juste mesure de la prudence et de la sagesse. Dans le présent contexte, le mort-vivant désigne celui qui végète toute sa vie, se contentant de survivre le plus longtemps, en satisfaisant au mieux ses sens, dans l’attente de l’échéance finale. Un tel être atteste bien de sa vitalité physiologique, mais, inconsciemment, il n’aspire qu’à retourner au sein maternel de la Terre sans parvenir à couper le cordon ombilical avec sa famille et la matérialité et sans pouvoir s’extraire de la dualité.
Trop d’êtres s’incarnent pour mourir avant d’être vraiment nés à leur véritable réalité, avant d’avoir accouché d’eux-mêmes : ils n’ont pas su faire bon usage de leur raison, développer leur capacité d’amour, ouvrir leur conscience, trouver l’équilibre et l’harmonie, réaliser leur unité, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Vivre, c’est vibrer pleinement dans l’instant, c’est naître à chaque instant. Le destin de l’homme, c’est de connaître, soit de naître entièrement avec Ce Qui Est. En cela, le bien-être, qui conditionne le degré d’aisance et d’abondance, donc de confort, découle d’un accord profond avec sa vraie nature qui est d’essence autant physique et psychique que spirituelle. En cela, l’Esprit est le Maître incontesté qui vitalise le physique et purifie le psychisme. Puisque l’être humain est un être conscient, cela lui sert de rappel qu’il doit comprendre toujours davantage sa réalité en accumulant les moyens indispensables et les connaissances utiles, de manière à mieux se connaître, avec son monde, et à augmenter son intensité vibratoire. Contrairement à la majorité, le chercheur véritable met tout en œuvre pour éviter de s’abandonner à un intolérable sentiment de solitude, de désorientation, d’égarement, d’impuissance, voire de confusion et de désespoir latent. Et c’est dans le silence et la solitude qu’il peut le mieux s’intérioriser pour activer ses potentialités qui, seules, peuvent affirmer son bien-être et assurer son confort. Car, quoi qu’un être réalise, il ne sera jamais pleinement satisfait, s’il ne s’est pas pris en main dans sa globalité pour se développer.
À chaque instant, dans sa motivation vitale, l’être incarné doit faire le choix entre le paradis artificiel du monde matériel et le Paradis véritable, qui n’est pas un lieu, mais un état d’être, un état de plénitude et de béatitude. Pour y arriver, il doit commencer par se poser les bonnes questions : «Qui suis-je? Où vais-je? Quel est mon destin ultime? Que suis-je venu faire sur la Terre?» Au-delà du bien-être et du confort, il ne trouvera jamais l’accomplissement dans la félicité sans se poser ces questions, sans y trouver les réponses et sans les appliquer dans son quotidien.
Depuis 1987, le Créateur véritable a détrôné la Hiérarchie des faux-dieux, soit des Archontes et de leurs suppôts, et il a repris les rênes du pouvoir terrestre. Ce faisant, il a décrété la fin de l’expérience matérielle dans la dualité parce qu’il n’avait plus rien à en apprendre et qu’elle enfermait trop d’entités incarnées dans une Roue récurrente de douleurs et de souffrances devenues inutiles. Pour cette raison, tout être incarné doit désormais veiller à tout mettre en œuvre pour s’aménager cette sortie d’un univers ne dissolution avancée, afin d’échapper à la mort et à un essaimage nécessaire vers un autre univers galactique où préside encore une troisième dimension, mais dans la Conscience unifiée, qui empêche tout nouvel enfermement prolongé dans une expérience vaine et stérile.
Ainsi, la meilleure façon de vivre la Fin des Temps, les temps de libération présents, qui ouvrent sur un Monde nouveau, plus subtil et satisfaisant à tous égards, complètement différent, c’est de sortir du faire, de l’avoir, du paraître, du dominer, du jouir, dans un renoncement complet aux plaisirs mondains et aux motivations matérialistes, pour s’abandonner inconditionnellement à la Lumière. Cela fait, il ne reste plus qu’à vivre dans la joie sereine, centré sur le moment présent, ouvert à toute éventualité, en se laissant porter par le courant de la vie et en effectuant, au quotidien, les corrections d’attitude et de comportement qui s’imposent à partir des leçons de vie du moment.
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