humainpolini

par Anne-Marie Cutino

Les attentats qui ont eu lieu à Paris le 13 novembre dernier ont provoqué une vague d’émotions extraordinaire venant de pratiquement le monde entier, beaucoup de pays ayant illuminé leurs monuments aux couleurs du drapeau français. Les valeurs de notre pays qui a pour devise Liberté, Egalité, Fraternité sont chères à un grand nombre de citoyen du monde, ce qui peut expliquer cet élan de solidarité.

D’autres pays sont également durement touchés par le terrorisme. Ne les oublions pas ! Il y a eu récemment la Russie, le Liban et les pays d’Afrique, continent qui paie un lourd tribut depuis déjà plusieurs années et dont on parle peu.

Comment dans cette période troublée, peut-on continuer à vivre quasiment normalement ?

Même si nous n’avons pas été personnellement atteints, même si nous n’avons pas perdu un proche lors de ces attentats, nous ressentons tous au fond de nous une colère et une injustice, la peur, la tristesse, le découragement, nous assaillent. Nous pensons aussi à nos enfants, à nos petits-enfants. Comment les protéger de ce monde devenu fou ? Comment vivre avec cette menace ?

Pourtant ce qui s’est passé à Paris récemment est le lot quotidien des pays actuellement en guerre, des pays qui ont été détruits, saccagés par les forces de l’OTAN avec pour objectif de lutter contre l’Etat islamique mais aussi de renverser le pouvoir en place, le jugeant non démocratique, qualifiant les dirigeants de tyran.

On le voit aujourd’hui, un gâchis innommable ! Une grave crise humanitaire avec des milliers de réfugiés qui fuient leur pays pour ne pas être massacrés.

Le monde ne vit plus en paix nulle part, un chaos indescriptible se propage, une vague de tristesse, de peur et d’impuissance nous enveloppe tous.

Mais sommes-nous vraiment impuissants ? Ne pouvons-nous pas à notre niveau tenter de rétablir l’harmonie, la paix, la justice, en diffusant l’amour autour de nous ?

Dans notre famille, parvenons-nous à établir des relations saines et équilibrées sans être toujours dans le conflit ? Parvenons-nous à dialoguer, à partager nos points de vue tout en écoutant l’autre, en étant ouvert à ses propres besoins ? Dialoguons-nous avec le mental ou avec le cœur ?

Dans notre vie professionnelle, avons-nous tendance à jalouser nos collègues, à les dénigrer ou au contraire travaillons-nous dans un esprit d’équipe, dans la convivialité, la bonne entente ?

Nous laissons-nous maltraiter de peur de perdre notre emploi ou au contraire parvenons-nous à nous faire respecter, à nous affirmer sans animosité ?

Dans notre entourage, notre voisinage, sommes-nous dans le respect des uns des autres ? N’avons-nous pas tendance à colporter des rumeurs ou à porter des jugements sans connaître les personnes ? Prenons-nous des nouvelles de nos voisins lorsqu’ils sont malades et qu’ils doivent faire face à des situations difficiles ?

Ces quelques exemples pour dire que chacun à notre niveau nous avons la possibilité de semer des graines de paix et d’amour, de créer autour de nous un environnement harmonieux, de développer la compassion, la solidarité, l’entraide, de lutter contre l’injustice.

Si chacun d’entre nous à son niveau œuvrait à l’exemple des insectes pollinisateurs, en transportant notre propre pollen (et non pas notre poison) à toutes les personnes que nous sommes amenées à côtoyer, nous pourrions participer à la fécondation d’une nouvelle humanité. Chaque personne  ainsi pollinisées produirait à son tour des graines et participerait à cette grande œuvre commune.

Alors peut être que nous sommes impuissants à faire stopper les fléaux qui détruisent le monde, tels les guerres, la famine mais aussi les velléités de pouvoir, les appétits insatiables de certains dirigeants de ce monde mais n’oublions pas que nous sommes de dimension divine donc apte à reprendre en main notre destin.

Si nous commencions à notre échelle à essaimer les qualités humaines que nous souhaiterions voir émerger dans le futur ?

Bien sûr qu’il faudra s’armer de courage, renforcer notre foi, notre confiance en la vie, agir avec audace en ayant la conviction que nous réussirons à changer les hommes, à changer le monde.

Bien sûr nous vivrons encore des périodes de découragement, nous pourrons être paralysés par la peur, nous nous sentirons déstabilisés par les horreurs qui vont continuer à se dérouler sous nos yeux.

Car on le sait, on le répète depuis déjà quelques années, les fondations, les structures de notre société s’effondrent. Nous assistons tant au plan politique, social, économique, religieux et même familial à un changement profond de paradigme.

Nous sommes à la fin de l’Ère des Poissons et comme toute fin de période, tout semble s’accélérer et prendre de l’ampleur.  C’est comme un abcès qui éclate, le pus se déverse, le mal gangrène notre monde.

On le voit, tout remonte à la surface, tout est révélé : les scandales, les oppressions, les mensonges, les manipulations, les corruptions.

Nous assistons au déclin et à l’agonie du matérialisme.

Un grand nettoyage doit être entrepris afin que puisse émerger ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine.

Toutes les fausses valeurs cultivées jusqu’à présent et qui sont restées figées  pour la plupart, sont remises en cause pour laisser place à des idéaux humanitaires plus élevés, plus nobles.

La prochaine Ère est celle du Verseau avec pour piliers l’humanisme et la spiritualité.

Nous sommes actuellement dans une période de transition. Il faudra à mon avis attendre encore quelques siècles pour voir son avènement mais nous pouvons déjà, tout en faisant preuve d’humilité, distiller ses valeurs de fraternité universelle, d’altruisme et développer les pouvoirs de l’esprit.

 

 

L’homme semence – Dane Rudhyar

* discours prononcé à la fin de sa vie, dans les années 80, traduit par Adèle Caillot

« Je sens que nous sommes au seuil d’un nouvel âge, et que ce dont nous avons besoin maintenant, bien plus que de quoique ce soit d’autre, c’est d’une nouvelle approche des relations humaines et de l’organisation sociale. Nous avons besoin d’une approche planétaire, il nous faut une approche synthétique. Nous avons besoin de quelque chose qui permette à l’individu de comprendre quelle est sa fonction propre dans le monde, parce que si nous devons vivre dans un monde globalisé, il faut alors que chaque individu se soit construit une identité solide qui lui donne les moyens de coopérer avec tous les hommes de par le monde, indépendamment de leur culture, de leur race, de leurs traditions, etc … Pour ce faire, il est donc très important que chacun apprenne comment il peut s’établir solidement dans son identité propre. Nous avons besoin d’un nouveau type d’êtres humains. Nous avons besoin de quelque chose qui ne soit plus autant basé sur la notion de conflit, mais plutôt sur l’acceptation pleine et entière de la totalité de l’être humain, corps, esprit, âme, sentiments, tout. Une approche esthétique en contrepartie d’une approche éthique, de façon à être capable de voir comment tout est en relation à l’intérieur du tout, voir ce qu’est le tout, et s’identifier avec la « totalité » de ce tout, plutôt qu’avec une quelconque de ses parties. Actuellement, bien sûr, nous sommes dans une situation assez difficile. Nous vivons des temps difficiles et ce qui est devant nous, je ne le sais pas vraiment. Je suis plutôt pessimiste en ce qui concerne le futur immédiat, quand je vois la façon dont le monde avance à l’heure actuelle. Mais il faut bien réaliser que les crises sont parfois nécessaires pour accomplir ce qui doit l’être. Le seul problème toutefois est le suivant : il faut s’être préparé avant que la grande crise arrive – quand un nouveau cycle commence – pour pouvoir partir sur la base des semences qui ont été semées avant la crise. Si à un hiver succède un printemps, mais qu’il n’y a pas eu de récolte, aucune semence ne germera au printemps, et il faudra tout reprendre au début, à l’époque des manifestations les plus primitives. C’est pourquoi j’ai insisté tout au cours de ma vie sur l’idée que j’appelle “ homme semence “. C’est l’Homme qui veut et peut réunir en lui, tel quel le passé de l’humanité et particulièrement celui du monde occidental, ainsi que celui des autres cultures, parce que ce que nous désirons voir émerger du futur – quel que soit le genre de crise qui advienne-, c’est un monde global. Pour ce faire, il faut donc des hommes qui aient une grande vision, des hommes qui ne soient pas des spécialistes (des généralistes comme on les appelle parfois maintenant) des hommes qui aient une vision et le courage d’attendre et qui d’une certaine façon, par leur vie et leur exemple, par tout ce qu’ils laisseront derrière eux en partage après leur mort, deviendront les semences du monde futur. C’est bien sûr le grand choix qu’il nous est proposé à tous de faire, et nous en sommes tous capables. Nous pouvons nous laisser aller à la vibration de masse et au déclin (pourrissement), comme toutes les feuilles du monde lorsqu’elles tombent à l’automne (aussi belles que ces feuilles dorées puissent être) mais elles devront pourrir de toutes façons, et devenir le terreau du futur de la civilisation ; mais il n’y a que l’ « homme semence » qui compte vraiment, et c’est celui-là vers lequel il faut aller, qu’il faut rechercher, si vous-même ne vous sentez pas encore au point pour en devenir un, car c’est la « personne semence » qui seule peut assurer la future renaissance de l’humanité. Je crois qu’aujourd’hui il est inutile d’essayer de se pencher sur le futur immédiat, parce qu’il est très sombre ; mais il faut regarder – pour s’y préparer – la possibilité qu’un monde nouveau puisse avenir, si ce n’est demain, en tout cas après-demain. Je crois que c’est la seule chose qui puisse donner de la valeur à tous nos sacrifices, à notre courage, à nos décisions et à nos choix d’aujourd’hui : devenir des semences pour le développement du monde futur. J’espère que chacun d’entre vous, dans sa propre vie, et à sa propre façon, peut un jour prochain, très bientôt – si vous ne l’avez pas encore fait – faire ce choix et devenir « homme semence » et « femme semence ».

Je vous remercie. »

Ô Enfant Dieu, enfant éternel, imagine un instant que tu es dans un nouveau monde

Laetitia DelàVie

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