Depuis la nuit des temps, l’homme cherche à perfectionner sa condition de vie. En imaginant un futur meublé d’améliorations successives, il pense qu’il sera enfin heureux – l’image visualisée étant associée à l’état de bonheur.
Lorsqu’il aura réussi à matérialiser ce tableau, il ne s’y trouvera pas plus heureux qu’auparavant et devra à nouveau créer un tableau qu’il devra matérialiser. Il travaillera donc parfois très dur pour rechercher, dans le futur, un état qu’il peut découvrir dans le présent. Et pendant qu’il le cherche si loin, il oublie d’être tout simplement heureux.
Le bonheur est un état intérieur. Il n’a besoin d’aucun supplément pour exister. Il s’obtient, au contraire, en supprimant les couches successives et encombrantes de fausses idées. Toutes les mauvaises habitudes, les fardeaux que nous nous imposons, les bagages remplis de notre culture, de notre éducation et autres éléments encombrants.
De nos jours, le tableau à construire est celui de la réussite sociale. Lorsque celui-ci aura été réalisé, seul un semblant de satisfaction sera retiré de l’admiration de notre entourage. A l’arrivée, il faudra trouver un autre tableau, un autre but, sous peine de dépression.
Le fait de visualiser et de construire le futur est une qualité innée en l’homme et confirme la citation biblique : « l’homme a été créé à l’image de Dieu. » Un des sens de cette phrase est le pouvoir de création que possède l’homme et dont il ne se sert pas toujours utilement.
Sur un terrain vague et déboisé, il peut imaginer un jardin somptueux au milieu duquel, dissimulée par les arbres, sera érigée la maison de ses rêves. Avec de l’argent, un architecte, de bons maçons et un jardinier paysagiste, son rêve va pouvoir prendre forme. Il aura remplacé l’image du terrain vague. Il a créé à partir de son imagination, de son rêve, quelque chose de concret. Il a fait descendre une idée, un schéma du plan abstrait dans le domaine physique, en lui donnant forme et vie. Il est de ce fait un créateur lui aussi.
Ce principe peut être appliqué à des pensées, des idées grandioses et aussi au monde de demain, car nous avons le pouvoir de l’imaginer, de le rêver et de lui donner une forme concrète.
Pour ne pas tomber dans l’erreur de construire un monde dans lequel nous ne serons pas heureux, comme c’est le cas de nos jours, il faut avant cela se dépouiller de ce qui nous encombre et nous asservit. Tout ce qui nous empêche d’accéder au calme intérieur, à la paix de l’esprit.
Nous devons trouver en nous, dans un premier temps, cette dimension qui nous servira d’étalon dans la projection et la construction du futur dans lequel le bonheur occupera la plus grande place.
Ce guide n’est pas un être extérieur à nous, une autre personne, il est notre origine, c’est de lui que nous émanons, il est du domaine de l’abstrait, du plan de la pensée, du mental dit « supérieur », il est le « Soi » véritable et notre personnalité n’en est que le pâle reflet.
Les différentes religions ou philosophies lui ont donné des appellations différentes, telles que : l’âme, l’esprit, le corps psychique, le mental supérieur, etc… Le milieu médical en a constaté la présence par l’intermédiaire des récits et observations « post mortem. » La psychologie en a aussi démontré la réalité par l’intermédiaire de l’hypnose. Son existence ne fait plus donc aucun doute, alors pourquoi en parle-t-on si peu sur les ondes et dans les journaux ? Pourquoi veut-on occulter cette dimension de l’homme si ce n’est pour l’empêcher d’évoluer, de s’épanouir et de comprendre, et aussi pour mieux le domestiquer, le brider, l’asservir et en faire un esclave inconscient ?
Cette autre dimension de nous-mêmes, que nous avons mise de côté depuis longtemps, doit donc être prise en considération. Le travail à effectuer en vue de lui redonner sa place dans notre fonctionnement, sera la partie la plus importante pour manifester les changements qui vont bientôt avoir lieu.
Une écoute attentive de la petite voix intérieure, complétée par une désintoxication psychologique et un assainissement de la vie présente, feront de chacun de nous un être conscient, qui choisira son destin et ne le subira plus.
Une fois une bonne partie du nettoyage effectuée et un calme intérieur retrouvé, nous allons être surpris de la similitude de pensée, de désirs et de bonne volonté que beaucoup d’entre nous vont manifester, et nous serons sécurisés dans notre voie. Nous prendrons conscience de la force que nous pouvons déployer pour amorcer la dynamique des grands changements.
Nous nous sentirons plus près les uns des autres car nous participerons à la construction d’un idéal commun, sans les arrières pensées d’un enrichissement individuel. Les bases de nos motivations (plus saines et nobles), nous permettront de garder la bonne direction, sans défaillir et sans nous décourager.
Plus le nombre de gens de bonne volonté augmentera et plus le pouvoir de visualisation, de création et de construction de cet idéal sera puissant et s’accélérera. Les résultats seront d’autant plus rapides que notre mobilisation intérieure et extérieure le sera. Cette recherche du bonheur ne sera plus individuelle et égoïste, mais pour tous et toutes. L’individu ne cherchera plus à adapter le monde à lui-même, mais en construira un qui sera meilleur et approprié à chacun. Cela malgré les différences qui nous caractérisent.
Extrait de Le Temps de l’Eveil, Marc San
Trouvé sur http://www.vivresanslimites.org/