Extrait du livre « Science et champ akashique » (Editions Les Arènes)
Par Ervin Laszlo
Les mystiques et les sages savent depuis longtemps qu’il existe un champ cosmique reliant tout à tout au plus profond de la réalité, un champ qui conserve et transmet l’information. De récentes découvertes scientifiques indiquent que celui-ci pourrait être réel…
Que les théories scientifiques aient ou non un sens sur le plan humain, il est clair qu’elles ne sont pas éternelles. Il arrive de temps en temps que même les théories les plus solides s’effondrent parce que les prédictions qu’elles proposent ne sont plus corroborées par les nouvelles observations. Lorsque celles-ci n’ont pas d’explications immédiates, on les définit comme « anomales ». Étrangement, ce genre de chose est le moteur même du progrès en science. Bien sûr, quand tout fonctionne bien, il peut quand même y avoir du progrès, mais il s’agira au mieux d’un progrès fragmentaire. En fait, souvent on raffine d’avantage la théorie acceptée pour mieux l’adapter aux nouvelles observations et découvertes. Par contre, les grands changements se produisent quand cela n’est plus possible. Dans ce cas, les scientifiques atteignent tôt ou tard un point où ils préfèrent partir à la recherche d’une théorie plus simple et plus éclairante plutôt que d’essayer d’étirer les théories établies. Dès lors, la voie est ouverte à une innovation fondamentale : un changement de paradigme. Et ce changement survit à la suite d’une accumulation d’observations ne correspondant pas aux théories acceptées et ne le peuvent aucunement, même si on étire ces théories. On est ainsi en présence d’une situation prête à accueillir un nouveau paradigme scientifique plus approprié. […]
Durant les périodes de révolution scientifique, c’est-à-dire quand un paradigme établi est de plus en plus sur la sellette, les fables des chercheurs avant-gardistes acquièrent une importance particulière. Certaines restent des fabulations, d’autres abritent les graines d’une avancée scientifique importante. Au début, personne ne sait avec certitude laquelle des graines va croitre et donner des fruits. Dans un état de chaos créatif, le champ fermente. c’est ce qui se passe en ce moment dans une remarquable variété de discipline scientifique. Un nombre croissant de phénomènes anomaux voit le jour en cosmologie physique, en physique quantique, en biologie quantique et évolutive, et dans le nouveau domaine de recherche sur le champ de conscience. Ces phénomènes suscitent de plus en plus d’incertitude et amènent les scientifiques ouverts d’esprit à chercher au-delà des théories établies. Alors que les scientifiques plus conservateurs revendiquent que seules peuvent être reconnues comme scientifiques les idées publiées dans des magazines scientifiques bien établis et reproduites dans les manuels scolaires, les dissidents sont à la recherche de concepts fondamentalement nouveaux, y compris ceux qui semblaient dépasser les bornes ne serait-ce que quelques années plus tôt. Conséquemment, dans un nombre grandissant de disciplines, le monde devient de plus en plus fabuleux. Il est doté de matière noire, d’énergie noire et d’espaces multidimensionnels en cosmologie ; de particules instantanément reliées entre elles dans tout l’espace-temps par des plans plus profonds de réalité quantique ; de matière vivante présentant la cohérence des quanta en biologie ; de connexions transpersonnelles allant au-delà de l’espace-temps dans la recherche sur la conscience. Telles sont quelques-unes seulement de ces « fables » actuelles.
Même si nous ne savons pas encore aujourd’hui laquelle de ces fables deviendra demain une théorie scientifique acceptée, nous pouvons d’ores et déjà dire quel genre y parviendra. Les plus prometteuses ont des caractéristiques communes : en plus d’être novatrices et logiques, elles abordent les principales sortes d’anomalies d’une façon fondamentalement nouvelle et significative.
Actuellement, les principales sortes d’anomalies concernent la cohérence et la corrélation. La cohérence est un phénomène physique bien connu : sous sa forme ordinaire, elle définit la lumière comme un composé d’ondes ayant une différence constante en phase. Autrement dit, les relations de phase restent constantes et les processus et les rythmes sont harmonisés. Les sources ordinaires de lumière sont cohérentes sur quelques mètres, alors que les lasers, les micro-ondes, et d’autres sources lumineuses technologiques restent cohérentes sur des distances bien plus considérables. Mais la cohérence dont il est question ici est plus complexe et remarquable que dans sa forme ordinaire. Elle renvoie en effet à une syntonisation quasi instantanée entre parties ou éléments d’un système, que ce système soit un atome, un organisme, ou une galaxie. Toutes les parties d’un système offrant cette cohérence se trouvent dans une corrélation telle, que ce qui arrive à une partie arrive également aux autres parties.
Dans un nombre croissant de domaines scientifiques, les chercheurs rencontrent cette forme surprenante de cohérence ainsi que la corrélation qui la sous-tend. Par ailleurs, ils semblent signaler une forme et un degré d’unité auparavant insoupçonnés dans la nature. La découverte de cette unité figure au coeur de ce nouveau changement de paradigme. Il s’agit d’une avancée remarquable, car ce nouveau paradigme nous procure la meilleure base jamais eue pour façonner la théorie intégrale du tout que l’on cherche à élaborer depuis longtemps, sans succès.
Extrait du livre « Science et champ akashique » (Editions Les Arènes)
Par Ervin Laszlo – 22 septembre 2005