par Bertrand Duhaime
La Manifestation désigne le fait ou le moyen par lequel Dieu se manifeste ou devient sensible. En spiritualité, ce mot exprime le résultat de l’Intention créatrice et il est préféré à celui de Création, avec celui d’Émanation. Il traduit l’«Expiration du Créateur». Il représente une combinaison diverse des éléments de la Nature inférieure avec la Nature supérieure. Il exprime une extension du Point cosmique selon les directions de l’espace, formant une sphère. La manifestation peut encore désigner un rassemblement collectif, soit un défilé organisé sur la voie publique, pour exprimer publiquement une opinion, une volonté, une revendication. Dans l’ordre énergétique, toute revendication publique engendre des courants violents au niveau de la conscience collective, se fondant sur une justification des désirs égoïstes et des frustrations des egos, qui attise les énergies d’orgueil, le sentiment d’impuissance, l’attitude de séparation. Voilà qui peut dégénérer en situations incontrôlables et en drames humains.
En spiritualité, manifester, c’est tirer l’être, on du Néant, mais du Chaos originel, par une pensée qui se revêt de forme. Ainsi, la manifestation se produit à la surface des eaux cosmiques. Elle résulte de l’expansion du point, qui figure la Semence divine ou l’Idée originelle, selon les directions de l’espace, pour former une sphère. C’est le résultat de la loi du Triangle qui amène à se rencontrer le Principe positif et le Principe négatif. Il s’agit d’un processus qui fait intervenir la Loi et ses principes naturels afin de transférer de l’énergie d’un plan de conscience à un autre. Au niveau individuel, c’est garder la vision choisie bien en face de soi en ayant confiance et foi en soi-même. Car la manifestation est le résultat de l’intention rendue claire, nette, précise et vivante, puis maintenue. Elle résulte de combinaisons diverses de la nature inférieure avec la Nature supérieure. Sans la présence de la Nature supérieure dans la matière, rien ne serait animé, capable de pousser, de grandir, de croître, de multiplier ou d’évoluer. La manifestation explique tous les mouvements partout dans l’Univers. Elle se produit quand un être veut simplement le faire et qu’il se sent capable de le réaliser au nom de l’amour. Car, vouloir dans l’amour, c’est pouvoir. Mais une manifestation n’est vraiment réussie que lorsqu’il en résulte un changement de conscience. Voilà pourquoi il convient de se centrer davantage sur l’essence de ses demandes que sur leur nature concrète. L’unique satisfaction matérielle ne présente aucun intérêt pour l’évolution spirituelle d’un individu. La manifestation résulte d’un transfert d’énergie d’un état à un autre, ce qui permet d’extérioriser un potentiel. Ainsi, la manifestation désigne la véritable créativité, la faculté de créer en utilisant les principes de la Loi divine afin d’incarner le Divin. Alors, un être ne cherche plus à exprimer ses besoins, mais à réaliser son être intérieur afin de devenir un canal clair pour la Lumière spirituelle.
On appelle diversement la Manifestation: «Création», «Émanation», «Expir divin», «Matérialisation», «Formation», «Involution», «Chute», «Descente», «Projection de la Conscience de Dieu», etc. Mais ces termes entraînent parfois des ambiguïtés qu’il faut éviter. C’est l’Esprit de Dieu, le Noùs mystérieux et bipolaire, qui, par ses vibrations, donne naissance au Cosmos et à la Matière. En s’émanant, Dieu s’est projeté dans tous les espaces et tous les temps. Au fur et à mesure que les vibrations s’éloignaient de lui, elles devenaient plus faibles et plus lentes, se densifiant de plus en plus, pour créer tous les plans, jusqu’au plan matériel. Ainsi, tous les plans sont de même essence, également dignes, bien qu’on en appelle certains « grossiers » (qu’on devrait dire « denses » ou « cristallisés »). Ainsi, tous les plans viennent de l’Esprit, mais les plans plus rapprochés de la Source divine sont forcément plus subtils, plus vibrants, plus lumineux.
La Manifestation résulte du jeu du courant polarisé de l’Esprit (du Noùs): un courant positif (mâle, solaire, électrique) et un courant négatif (féminin, lunaire, magnétique). Le Père et la Mère engendrent le Fils qui s’établit ou pose les pieds sur la Fille. Autrement dit, l’Essence spirituelle féconde la Substance subtile qui donne naissance à l’Âme cosmique et à la Nature universelle (la Substance dense). Pour qu’une manifestation se produise, deux qualités doivent s’unir. Mais la manifestation ne résulte pas de leur union, mais de l’apparition d’une troisième force qu’ils engendrent. Le courant électrique rapproché du courant magnétique produit une étincelle: la conscience ou la vie. Ensuite, la conscience s’incarne dans la forme. L’électricité qui agit sur le magnétisme donne la vie; le magnétisme qui réagit à l’électricité donne la forme. Tout ce qui est apparaît unique dans son essence, binaire dans sa nature, triple dans son alliance et quadruple dans sa manifestation. Toute manifestation repose sur un Principe binaire, l’Esprit divin ou le Nous mystérieux, l’Énergie unique qui imprègne tout. Le Nous vibre sur l’Éther, le grand véhicule ou agent intermédiaire, la Substance cosmique, qui pénètre tout l’espace, même la conscience humaine. Alors, la manifestation apparaît progressivement, se densifiant à travers les quatre élémentaux de l’Éther: l’air, le feu, l’eau et la terre. La Matière (la Substance concrète) apparaît sous quatre formes principales, les élémentaux ou principes, mais les éléments qui les composent restent au nombre de trois: gaz, liquide et solide. Toute matière particulière peut être réduite à ces trois états primaires et le processus par lequel ils s’unissent pour constituer les quatre élémentaux se manifeste par ces trois états et dans ces trois états.
Notons pour les spécialistes que le courant négatif et le courant positif qui agissent à travers l’Arc-en-ciel cosmique, la gamme des états, sont parfois d’une telle différence vibratoire, l’une extrêmement élevée et l’autre extrêmement basse, que, malgré la relation harmonique fondamentale qui existe entre elles, leur considérable différence de fréquence les place, pour ainsi dire, en désaccord ou en opposition, phénomène qui implique une telle résistance que la manifestation en est nécessairement affaiblie. Il apparaît aussi une autre condition ou les deux qualités sont en étroite relation harmonique, mais avec une différence qui implique un mouvement continuel. C’est de cette condition que relèvent les manifestations du monde objectif, que nous percevons si facilement par nos sens externes et vers lesquelles l’attention de chacun s’est constamment tournée depuis si longtemps. Une troisième condition peut aussi se présenter dans laquelle les deux qualités opposées se mêlent à tel point qu’elles se neutralisent entièrement et ne produisent aucune manifestation apparente aux sens de l’homme (condition statique), qui mène à une sorte de paix, d’intense tranquillité, et, en même temps, révèle une force (énergie) infiniment Puissante qui déconcerte l’intelligence objective. C’est l’extase.
La Création n’a pas été élaborée à partir du néant, mais du Chaos primordial qui désigne la Substance primordiale informelle. Pour qu’il y ait création ou manifestation, il faut un Penseur intelligent qui émane simplement ce qui était en potentiel ou en virtualité en lui. Rien ne peut venir de rien, même pour Dieu. A l’inverse, rien ne se perd, rien ne se détruit, tout se transforme. Mais Dieu transcende le Cosmos, tout en lui demeurant spirituellement immanent. Dieu est la Cause sans cause et le Moteur immuable de tout ce qui est. Le Principe premier et divin, fondement même de l’unicité et de l’unité de Dieu, ne peut être atteint par la spéculation rationnelle ni métaphysique. L’homme ne peut rien connaître de l’Essence de Dieu ailleurs que dans sa manifestation, en fusionnant avec lui. Dieu reste l’Infini inconnaissable, insondable, indicible et inexprimable. Mais il s’exprime par des Rayons vibratoires qui fondent les différents modes de la manifestation (émanation) et de la révélation (conscience), donnant naissance à une pluralité de puissances surnaturelles: les sept Archanges, les vingt-quatre Vieillards de l’Apocalypse, les soixante-douze Génies des décans et les cent quarante-quatre énergies secondaires.
En effet, pour que la manifestation se produise, Dieu doit sortir de son indifférenciation, de son état de repos et de son isolement épanouissant progressivement ses potentiels (virtualités) inhérents à son Être. Ce Principe de manifestation s’épanouit à son tour progressivement, par différents degrés de densité, jusqu’au monde de la manifestation physique, qui exprime la multiplicité des unités de conscience qui habite Dieu. Autrement dit, Dieu a manifesté le Cosmos par nécessité. Refermé sur lui-même, Dieu ne connaissait rien de son Corps cosmique et de la multiplicité des êtres qui l’habitaient. Sachant qui il était (« Celui qui est »), il fallait qu’il connaisse ce qu’il pouvait être au sein de sa Vie divine par l’expérience. Dieu savait que les atomes de ses pieds devaient gagner la même sagesse que les atomes de sa tâte: les formes matérielles doivent acquérir la même sagesse que l’Esprit-Un. Pour éduquer les atomes de sa Nature inférieure, il manifesta les Mondes matériels.
Dieu a d’abord enfoui son Énergie latente dans les minéraux. Il a ensuite enfoui son Énergie vitale ou génératrice dans les plantes (fleurs), mais aucun fruit n’est apparu avant l’apparition de l’homme, potentiel qui se serait exercé en vain. Les animaux, qui ont acquis la liberté de déplacement, par la locomotion, furent d’abord des consommateurs de substance inanimée, de plantes ou d’autres animaux. Ainsi, les produits du Ciel (la pluie) et ceux de la terre (graine) n’ont pas paru avant le moment privilégié de l’apparition de l’homme, qui venait mentaliser la Matière. Mais, dès son arrivée, toutes les Forces vivantes, cachées au sein de la Nature, commencèrent, l’une après l’autre, à s’exprimer. Seul l’homme pouvait faire retentir le Concert cosmique latent dans l’Univers inconscient. Car l’homme constitue un résumé de la Manifestation tout entière (microcosme) et lui seul peut entonner l’Hymne ou le Cantique universel. Autrement dit, seul l’homme, en tant que Pont cosmique et Résumé du Cosmos peut exprimer tous les potentiels de Dieu.
Au commencement, l’homme constituait un atome inconscient du Cosmos (le Corps universel ou Corps divin), parcourant les sombres étendues des mondes inférieurs, sans rien ni personne pour le guider. Dieu créa pour lui un monde dont les vibrations étaient considérablement moindres que dans le Cœur (le Centre) de son Être et lui forma un corps individuel pour qu’il puisse accéder à la connaissance de son Omnipotence, de son Omniprésence, de son Omniscience, de son Omniagence, en somme de sa Perfection. Libre et pleinement conscient, l’homme pourra un jour revenir aider Dieu dans son œuvre de manifestation en tant que co-créateur. L’âme humaine doit rester dans les mondes inférieurs jusqu’à ce qu’elle gagne l’état de connaissance de soi et amorce le voyage de retour à la Source. Le Cosmos est la manifestation de toute la Pensée de Dieu au moyen de la Substance-Forme contenue dans l’Absolu.
Dieu, l’Esprit ou l’Intelligence cosmique, ne pouvait se connaître qu’en autant qu’il sortait de lui-même et se donnait un Support concret pour se réfléchir et s’interpréter, à travers les multiples consciences (à travers tous ses reflets). Le Cosmique devait se donner un Cosmos, un Corps divin. Dans sa Pensée, Dieu avait conçu l’homme comme l’expression complète, mais individuelle, de sa Totalité. Au cours de sa descente (projection), l’homme n’était pas conscient, donc pas libre. Il était entièrement conditionné par l’Esprit de Dieu. Ce n’est que le jour qu’il a posé, pour ainsi dire, les pieds sur Terre (la Matière) que l’homme a pu commencer à se percevoir comme un avec Dieu, mais distinct de lui, et découvrir son potentiel de liberté, par l’expérience continue. L’homme forme désormais un Pont sur l’Abîme par son Atome divin, son âme médiatrice et son corps matériel. Il doit maintenant retourner au Royaume du Père, sans quitter les mondes inférieurs. Autrement dit, sa conscience doit évoluer jusqu’à la perfection dans l’Échelle de Jacob. Descendu par l’Arbre de la Connaissance des opposés compatibles et complémentaires (l’Arbre de la connaissance du bien et du mal), il doit remonter par l’Arbre de Vie, figurés par sa colonne vertébrale. L’homme vient de l’Alpha, passe par toutes les lettres de l’alphabet, pour aboutir à l’Oméga, la lettre ultime, la Réalisation totale.
On comprend alors comment évolue un système planétaire, un système galactique, un système omnivérien et le Système cosmique. Tout est en haut comme en bas, mais de façon inversée. Le petit évolue comme le Grand. Lors de la cristallisation (densification ou matérialisation) d’un système solaire, l’Esprit pur non-manifesté, qui est synonyme de la Vie, vibre sur l’Éther en engendrant un tourbillon énergétique. Cette Force de Vie, rencontrant des vibrations de plus en plus denses, est renvoyée par cette résistance. Il en résulte un frottement générateur de chaleur qui provoque à son tour une cristallisation. Celle-ci détermine une concentration de matière en fusion qui sert de fondement à la formation d’un système solaire.
Dans une masse fluide, la force centrifuge est proportionnelle au rayon. Le mouvement à peu près circulaire au centre, se change en un tourbillon spiralé, ce qui accroît l’effet centrifuge avec l’éloignement du centre. Les astres se placent donc en une progression géométrique de raison 2 (soit 2, 4, 8, 16, etc.) jusqu’à extinction du soleil particulier, chaque planète qui en émane en réduisant la masse. De même, les planètes expulsent à leur tour des satellites et diminuent sans toutefois se désintégrer complètement. Lorsqu’une planète a terminé son évolution, elle se désintègre (s’illumine) et son corps éthérique commence à refléter le soleil central, devenant à son tour un soleil. En effet, en s’éloignant du soleil qui l’a engendré, une planète augmente sa vitesse et, atteignant la vitesse de la lumière, elle se transforme elle-même en lumière. La force négative (le Yang) contient toujours la force positive (Yin) en germe. Ainsi, elle attire le principe positif, d’où les planètes d’un système solaire, après une période de contraction, se dilatent et changent de sens giratoire pour retourner dans le monde non-manifesté.
Au départ, chaque planète n’est qu’une masse en fusion expulsée de son soleil nourricier. Par refroidissement, elle devient toujours négative. Lorsque ses forces négative et positive s’équilibrent, elle devient statique, sans mouvement de rotation. La vie se développe alors sur la face éclairée par le soleil, réflecteur de l’Éther vital. L’autre face refroidit et se couvre de glace, pouvant expulser, au besoin, un satellite. Après séparation des eaux de la terre, l’eau s’étalant en un espace unique, le sec peut paraître. Une masse de vapeur s’élève de la terre, chauffée par le soleil. En se refroidissant, cette vapeur retombe sur la terre fumante. A cette douche froide, la terre réagit en se contractant. Alors, elle expulse une lune. Du même coup, cette explosion dissipe les nuages de vapeur, d’où le soleil et les étoiles peuvent redevenir visibles. En même temps, cette expulsion rompt l’équilibre de la planète qui recommence à tourner sur elle-même, toujours de plus en plus vite. Le soleil qui réchauffe les glaces qui se sont formées sur la face cachée, provoqué un déluge, par les vapeurs qui se condensent. La planète s’éloigne donc du tourbillon solaire, ralentissant sa rotation.
Ce processus se répétera à nouveau, dans l’ordre. La planète retrouvera un nouvel état statique. Pour avoir produit de l’énergie positive, elle commencera à produire de l’énergie négative, en commençant par tourner dans le sens opposé, entraînée par le contre-tourbillon. Sous cette influence, elle se dilatera et se raréfiera pour devenir un corps de lumière.
Comme on le voit, la Manifestation suit un rythme d’expansion, de concentration et de condensation en forme, par abaissement des vibrations. Puis elle opère une transmutation spirituelle, une illumination. Tout cela se produit par les Rayons cosmiques issus du Grand Soleil Central du Cosmos qui transmute son environnement en permanence. Ainsi, la manifestation est incessante, continue, sans fin. Elle procède du son à la chaleur, de la chaleur à la lumière, de la lumière au gaz, du gaz au liquide et du liquide à la matière inorganique. Par un autre aspect des Rayons cosmiques, elle donne la Vie aux êtres. L’apparition de l’Univers multiforme résulte de la manifestation de l’Unité divine. La multiplicité ne se perçoit que dans les mondes polarisés. La conscience de la multiplicité découle d’une conception fragmentaire et inadéquate de la Vérité profonde.
Qu’est-ce que le processus de la manifestation peut apprendre à l’homme, co-créateur de Dieu? D’abord’ que créer (manifester), c’est penser dans la Lumière. Les manifestations prennent une forme selon laquelle elles sont conçues en pensée, en paroles, en sentiments et en action, et se reproduisent conformément à la foi. Pour réussir une bonne création, l’homme doit nommer les choses, non comme elles se présentent aux sens (réalités), mais comme elles existent en esprit (actualités,). Tout ce que Dieu a manifesté par le Verbe originel (la Parole unique, l’AUM primordial), se manifestera jusqu’au plan visible, les vibrations se densifiant au fur et à mesure qu’elles s’éloignent de la Source, mais sans perdre leur potentiel (leur puissance innée). Tout ce que l’homme profère, en tant que conscience divine individualisée, en tant que co-créateur, se manifeste aussi dans l’ordre.
Chez l’homme, la création devient possible lorsqu’il fait un choix, forme son objet dans une pensée claire, nette, précise, vivante, immédiate. Ensuite, il doit inspirer profondément en imaginant qu’il aspire le plus de Lumière blanche de cristal qu’il peut, ressentant qu’il puise une énorme quantité d’Énergie divine, en ressentant toute la puissance qui est à sa disposition. Détendu, mais concentré, il doit alors transmettre la Lumière et l’Énergie sur le point qu’il a choisi de manifester, en continuant d’y appliquer sa volonté d’action et de réalisation. Il doit agir avec conviction, proférer la parole ferme et douce, le commandement de pouvoir créateur. Il doit alors ouvrir ses centres d’énergie, dans sa colonne vertébrale, puiser à la fois dans ses sept réservoirs d’énergie, puis la diffuser à la fois dans les sept plans de conscience.
Celui qui veut créer doit d’abord déterminer dans quel plan il veut obtenir une manifestation. Par exemple, s’il veut obtenir une manifestation matérielle, il ouvrira successivement ses centres rouge, jaune, azur et violet. S’il souhaite une manifestation intellectuelle, il commencera par l’orangé. S’il veut une révélation sensible ou intuitive, il commencera avec le centre jaune. Quel que soit le plan où il veut obtenir sa manifestation, il devra ensuite plonger tout d’un coup à travers l’arc-en-ciel de couleurs, le Sentier de l’Alliance entre le Ciel et la Terre. Ensuite, il dirige son attention sur la transmission de pensées de gratitude, de paix, d’amour et de lumière dans tous les plans et sur toutes les fréquences cosmiques. Il peut alterner son rayonnement entre la Lumière blanche de cristal et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, ressentant qu’il devient cet arc-en-ciel. Pour un moment, il doit bien transmettre toutes les couleurs à la fois pour sentir agir tout l’Univers, à son service, en lui. Alors, il s’abandonne à sa demande, la laisse se dégager de lui, passer dans l’invisible, l’oubliant tout à fait jusqu’à sa complète manifestation.
Comme pour l’appareil photographique, l’impression de la forme-pensée, figurant le désir ou le besoin particuliers que le sujet exprime, doit être ressentie comme immédiate, complète, inéluctable. Le développement de l’imagé se fera ensuite dans le temps et l’espace. Le créateur individuel présente sa demande du bas en haut de l’arc-en-ciel. L’Intelligence lui délivrera sa demande en la manifestant du haut au bas de l’arc-en-ciel: de la lumière blanche de cristal au plan où doit parvenir la demande présentée. Créer, c’est penser dans la Lumière, a-t-on dit, soit affirmer ce qui est vrai et vouloir ce qui est juste.
La Matière a été faite pour l’Esprit, le corps pour l’intellect. Essentiellement, Dieu a voulu la manifestation pour éveiller l’âme, la nourrir, l’amener à s’épanouir. Le monde matériel est un laboratoire: c’est l’école du mental, la nourrice de la pensée, par l’imagination, le champ d’expression des pouvoirs actifs, une révélation du Créateur et un lien d’union collectif. Chacun doit maîtriser la matière et en faire le ministre de ses plus hautes facultés. L’homme doit y puiser tout ce qui comble ses besoins et ses désirs créatifs. En soi, la Matière tend à pousser le Monde vers l’activité. Les organes matériels des sens, l’œil surtout, éveillent dans le mental des pensées infinies. Chacun doit unir son âme à la matière. La matière constitue un moyen mis à la disposition de l’homme pour libérer son âme et l’amener à s’épanouir complètement. La connaissance a besoin d’un support expérientiel pour s’exprimer: ce support est la matière.
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La loi de la Manifestation est régie par la constellation de la Balance (du Dragon), qui irradie l’énergie matérialisante. Voilà pourquoi le natif de ce signe est particulièrement appelé à goûter un peu de tout pour développer son discernement (sa capacité de tri entre ce qui est bien ou mal pour lui). Il doit être infiniment généreux de lui-même et de ses biens, car c’est par l’échange sans attente qu’on reçoit le centuple. Il doit chercher à trouver le juste milieu qui permet de tout vivre, mais sans abus. Il doit comprendre que c’est la pensée, appuyée sur la volonté libre et le sentiment dirigé, qui constitue l’acte nécessaire à la réalisation du plan de son âme. Il doit découvrir que les lois cosmiques et les lois universelles prennent leur origine en Dieu, dans la Loi unique. L’homme doit savoir qu’il n’est pas le maître des idées et des pensées. Elles émanent de l’Intelligence cosmique et il les capte. Il ne doit donc rien s’approprier en propre. Il n’est que le régent temporaire de ce qu’il appelle. C’est en évoluant qu’il s’élève vers la Conscience cosmique. La conscience est, pour ainsi dire, bio-spirituelle. On ne doit pas créer pour créer, mais pour évoluer. La création sert â combler ses besoins réels et à satisfaire ses désirs légitimes. Il ne faut pas essayer de prendre plus qu’on n’a besoin ni plus qu’on ne peut prendre, ce qui entraverait par l’encombrement. La Matière est l’Esprit qui s’est cristallisé. Ainsi, la Matière doit s’imprégner de vie et se revêtir de la Forme spirituelle.
Les lois de la Manifestation
L’Énergie créatrice, qui provient de la Source, s’exprime pour tous en toute neutralité remplissant les moules de pensée que chacun forme, consciemment ou inconsciemment, par ses pensées, ses actions, ses paroles et ses sentiments (ressentis). La co-création, menée en harmonie avec l’Esprit divin, constitue une part du droit divin et de l’héritage spirituel de chaque être humain incarné. Il n’en reste pas moins que nombre d’Artisans de la Lumière se demandent comment il se fait qu’ils ne parviennent pas à tirer l’abondance du Flot divin de la Providence de manière à manifester leurs rêves et leurs désirs, alors qu’ils sont si bien concentrés sur l’accomplissement de leur mission et sur l’exécution de leur service humanitaire. Il faut comprendre que s’ils perçoivent leur mission et leur service comme une corvée pénible, ils ne peuvent rien en tirer de léger, de facile et de gracieux. De même s’ils se donnent entièrement à fonds perdus, donc en s’oubliant complètement, sans rien demander pour eux en retour. Entre le Créateur et son co-créateur, il existe un contrat de mutualité qui s’exprime comme suit. L’être incarné doit accomplir la Volonté de Dieu en servant le But ultime qu’il a assigné à la Création universelle, c’est-à-dire en lui conformant ses créations personnelles. Mais l’être incarné conserve le droit entier et exclusif de déterminer le contexte et les moyens dans lequel il entend accomplir sa destinée (son plan de vie) et de s’en servir à son rythme et au meilleur de ses connaissances. Alors, s’il ne détermine pas ce contexte et ces moyens, comme nul ne peut le faire à sa place, il devra se contenter de ce qui lui parvient. Qui n’ensemence pas son jardin y voit pousser les graines que le vent y transporte et ces fruits correspondent rarement à ses attentes. Alors, que les âmes bien intentionnées, mais entièrement données, donc sacrifiées, en tirent une leçon de discernement et de sagesse.
N’est-il pas étonnant, pour ne pas dire paradoxal, que des Serviteurs de la Lumière doivent lutter pour survivre et vivre, démontrant leur misère à répondre à leurs obligations habituelles et à combler leurs besoins quotidiens, pendant que des gens ordinaires, à la conscience endormie, mais avides de richesse, de renommée, de jouissance et de pouvoir, parviennent à s’enrichir? La réponse réside dans le fait que les saints et les pécheurs sont régis par les mêmes principes neutres de la Loi cosmique. De temps immémoriaux, les Élohim, la Hiérarchie angélique et les Cocréateurs cosmiques de l’Univers, sous la direction du Créateur suprême, ont émis de grands courants d’énergie. Ainsi, tout être doté d’une Étincelle divine du Créateur peut prétendre créer, consciemment ou inconsciemment, à partir de l’Énergie cosmique, de nature électromagnétique. Sauf que celui qui connaît la manière précise de s’en servir obtient des résultats plus sûrs, fiables et efficaces. D’abord, il faut présenter l’état d’esprit adéquat. En cela, nul n’a besoin de témoigner de bonté, d’un haut niveau de spiritualité, d’un noble idéal, pouvant opérer dans un état d’esprit parfaitement égoïste, pouvant même souhaiter du pouvoir personnel ou de l’ascendant sur les autres. La Justice immanente a prévu que chacun recevrait tôt ou tard, pour apprendre, le fruit de ses œuvres, le mal se détruisant par lui-même, mais le bien se multipliant au centuple.
Justement, qui observe ceux qui ont réussi à s’enrichir ou à accroître leur pouvoir ne peut que constater qu’ils font tous preuve d’une vision claire, d’une confiance en eux-mêmes, d’une volonté ferme d’accomplir tout ce qu’ils désirent. En général, ils commencent par développer les aptitudes et par accumuler le savoir dont ils auront besoin dans leur champ d’activité. Puis, ils investissent toute l’énergie et ils accordent tout le temps requis pour concrétiser leurs rêves. Ils s’abstiennent de porter l’oreille aux commentaires négatifs d’autrui et ils évitent de douter, même pour un instant, de leur aptitude à accomplir ce qu’ils désirent ou à atteindre leur but. Ils attirent dans leur sillage ceux qui partagent leur centre d’intérêt et leurs aspirations. Leur vision bien implantée au plus profond de leur esprit, ils font ce qu’il faut, jour après jour et d’instant en instant, pour assurer le succès de leur vision. Alors, où réside le présumé secret de la réussite? Et comment se fait-il que les Artisans de la Lumière, prisonniers des limitations et de la pénurie, éprouvent autant de difficultés à attirer l’abondance de manière à pouvoir se consacrer librement à leur mission d’assistance auprès des autres?
En vérité, vous représentez un champ de force électromagnétique qui émet une fréquence vibratoire qui se propage et se relie aux énergies identiques et qui s’attire ce qui lui ressemble. Alors, si, depuis des années, vous faites des proclamations d’abondance, récitez des mantras de renforcement, en plus de parler constamment du rêve de prospérer qui vous habite, investissant les fonds requis pour vous assurer le succès dans votre entreprise, y mettant tout votre cœur, tout votre esprit, toute votre âme, et que rien de probant ne se produit, vous devez vous poser de sérieuses questions. Car vous devez faire des erreurs au niveau de la technique ou vous devez faire preuve d’incompréhension quelque part.
Certains se vouent à l’échec, dans leurs entreprises, parce qu’ils ne cessent de repasser mentalement, souvent à leur insu, ce ruban d’enregistrement qui leur rappelle, au niveau subconscient, que, pour devenir spirituel, ils doivent nier les réalités du monde matériel et en négliger les contingences. Ou que, pris dans leur antique complexe du martyr, ils doivent sacrifier leur bonheur et leur bien-être pour se mettre au service des autres. À moins qu’ils se disent que s’ils se concentrent sur leur croissance spirituelle, Dieu pourvoira au reste. Il existe tant de manières saugrenues de se priver de l’abondance. Dans leur processus de croissance spirituelle, certains passent par des phases d’exaltation et de dépression. D’abord, tout feu tout flamme, ils ressentent qu’ils peuvent conquérir le monde et manifester tout ce qu’ils désirent, puis, le moment d’après, ils sont pris de doute par rapport à leur propre puissance. Ils commencent par formuler leur proclamation, mais leur ego agité ne tarde pas à s’inquiéter de la validité, de la légitimité, de la qualité, des chances de succès de leur entreprise. D’une part, ils affirment correctement l’abondance, mais ils ne tardent pas à s’inquiéter de la rentrée de leurs comptes courants, des piètres rentrées de leur travail rémunéré, de la manière de répondre aux obligations habituelles. Puis ils maugréent en payant leurs impôts, les taxes, leur plan d’assurance, les frais de dentiste, les services divers. Alors, ils oublient de rendre grâce pour l’argent qui, dans sa circulation nécessaire, passe entre leurs mains, en le bénissant, en tant que symbole actuel de la valeur d’échange et de la prestation de services mutuelle.
Du reste, peu d’entre eux témoignent de l’état d’esprit requis pour gérer une grande richesse, même si elle se présentait miraculeusement à eux. Que feraient-ils s’ils recevaient inopinément une somme de quelques millions de dollars? Il y a fort à parier qu’ils la cacheraient en un lieu présumé sécuritaire, par exemple, à la banque, qu’ils se mettraient à craindre la visite de voleurs ou l’exploitation des gens de leur milieu, au lieu de la dépenser joyeusement en concrétisant leurs rêves et en aidant les autres à réaliser les leurs. Doutant du fait que l’abondance puisse continuer à circuler, pour leur apporter toujours assez de manière à répondre à leurs besoins et à manifester leurs désirs, ils se diraient qu’il y a peu de chances qu’une telle occasion puisse se présenter de nouveau.
Ici, nous ne parlons pas de l’abondance sous les aspects du degré de bonheur qu’elle peut engendre chez eux, du sentiment d’accomplissement personnel qu’ils en retirent ou de la reconnaissance de leur mérite ou de leur justification à la recevoir. Souvenez-vous que nous parlons de l’abondance en termes de flot impersonnel et impartial de la Substance universelle. Mais vous devrez convenir que nombre de ceux qui ont atteint de grands sommets de prospérité, ne s’occupant que de cet aspect de leur existence, apparaissent comme des raseurs désœuvrés fort misérables, parce qu’ils sont dépourvus de bonheur, en raison de leur ennui existentiel. Mais vous devez reconnaître ce fait qu’ils savent comment se relier à la Source universelle pour y puiser l’abondance qu’ils appellent par leurs pensées arrêtées et par leur détermination ferme. Ils ne lésinent pas sur les moyens et ils ne se laissent pas déranger dans leurs objectifs. Ils ne laissent jamais rien ni personne les ébranler dans leurs convictions et les écarter de leur but. Ils se forment une vision, ils la désirent, ils y croient et ils agissent en conséquence, …d’où ils manifestent.
Pour entrer dans l’abondance, vous devez commencer par vous centrer la richesse en exprimant votre reconnaissance pour le degré de prospérité dont vous jouissez déjà. Sachez apprécier ce que vous possédez déjà, faites-en un bon usage, servez-vous en dans la joie et reconnaissez tous les bienfaits dont vous bénéficiez déjà. Cessez de centrer votre attention sur le vide ou le manque plutôt que sur le plein. Ce n’est pas en portant tous ses soins aux plantes qu’on n’aime pas qu’on fait croître et prospérer celles qu’on aime. Cessez de considérer vos défauts et mettez vos qualités en relief. Cessez d’écouter les mauvaises nouvelles et ouvrez les oreilles aux bonnes. Vous devez vous comporter constamment comme si vous aviez droit à tout l’amour, à toute la dignité, à tout le succès, à toute la beauté et à toute l’abondance du monde et de l’Univers et comme si elle se déversait à l’infini dans votre vie jusqu’à ce que cela se produise. Pour y parvenir, vous devez centrer votre attention sur ce qui est juste, beau, vrai, grand, bien, bon, merveilleux. Nous n’allons pas vous inviter à dépenser l’argent que vous ne possédez pas déjà, mais nous ne vous en recommanderons pas moins de vous choyer et de vous procurer ce qui vous plaît et qui reste à la hauteur de vos revenus actuels. Vous pouvez commencer par profiter de ces petites expériences de votre goût qui ne requièrent aucun échange d’énergie ni de fonds.
À vrai dire, les pensées personnelles restent bien plus puissantes qu’on ne le croit. Alors, chacun gagne à éviter de les laisser errer dans les gammes négatives, surtout si c’est à son détriment. Un être doit bannir de sa être toute pensée de doute, de peur, de culpabilité, bref de négativité, car ces énergies sombres sapent son pouvoir en annulant ses affirmations ou ses proclamations constructives. Il doit cesser de s’emballer en commençant par croire qu’il ne peut accomplir tout ce à quoi il aspire pour déprimer ensuite en plongeant dans le doute sur lui-même et en s’apitoyant sur son malheureux sort. Peu importe le niveau de conscience qu’il atteigne, s’il évite de puiser dans le flot de l’abondance par son corps causal, par le biais de son mental (de sone imagination ou de sa «faculté de mettre des images en action»),il ne parviendra pas à attirer à lui les énergies de la manifestation et il ne deviendra jamais un co-créateur d’abondance sur le plan terrestre.
Pour commencer, un être doit clarifier ce qu’il désire manifester, s’en en faire une image claire, nette, précise et vivante, en ressentant l’intensité qui habite son âme, non la force de son ego. En deuxième lieu, il doit s’assurer que ses désirs vibrent en harmonie avec son Centre divin puisqu’il doit accepter d’exprimer son plus grand bien et celui des autres. Pour ce faire, il gagne à reconnaître qu’il ne détient pas le plan d’ensemble de la Création, tel qu’il se présente, au-delà des apparences ou des voiles de l’illusion, et qu’il ne souhaite pas limiter sa Présence divine dans sa manière de manifester ses rêves. Celui qui s’en remet à son Maître intime peut s’attendre à des productions miraculeuses, dans la mesure où il suit ses injonctions et sait agir ou intervenir à mesure qu’il éclaire sa voie. Et, dès que son ego fait surgir en lui des doutes, en faisant jouer les vieux enregistrements du sentiment d’indignité ou de culpabilité, il n’a qu’à les reconnaitre et à les transmuter en centrant ses pensées sur son Centre divin et sur son but. Chacun doit savoir rendre grâce pour les petits miracles qui se produisent dans sa vie quotidienne, ce qui attire la manifestation d’un nombre sans cesse croissant de présents. Quand Un être parvient à se centrer sur les aspects constructifs de la vie, il renforce ses énergies et il attire ce qui est en correspondance avec lui et lui ressemble. En engendrant autour de lui un champ de force d’amour, d’abondance, de vitalité, de succès, d’harmonie, de sérénité, voire de perfection et de plénitude, il augmente son bonheur. Alors, personne ne peut interférer dans ses affaires pour détruire ses créations, ce que lui seul pourra faire désormais, dans sa manière parfois malencontreuse de saper sa vie. Puis, en cherchant à accroître sa conscience et son harmonie spirituelle, il éprouvera plus de plaisir et connaîtrez plus de joie dans l’usage de sa nouvelle abondance du fait qu’il se maintiendra dans le flot de la Création et qu’il restera aligné sur tous les aspects de la Loi universelle.
Comme chacun sait si bien le dire, la vie étant une énergie en perpétuel mouvement, il n’existe rien de statique dans l’Univers : tout y évolue ou y régresse, mais rien ne se perd, comme rien ne s’ajoute. Il en va de même pour l’abondance : qu’un être le veuille ou non, il se dirige vers la pénurie ou vers l’abondance. La route diffère simplement dans la conscience qu’il a de l’abondance ou de la limite, de la richesse ou de la pauvreté. En un clin d’œil, celui qui change sa pensée, change ses conditions et son destin. C’est par l’état d’esprit et l’ouverture de conscience que chacun suscite une ambiance d’opulence, car, comme il a été dit, chacun récolte le fruit de ses paroles, de ses pensées, de ses actions et de ses sentiments.
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