par Soumaya Tarkhani
Aimer l’autre comme soi-même est un enseignement célèbre commandé par les textes religieux et spirituels et dont aucun ne conteste la véracité, ni l’importance.
Bien que ce commandement incite à l’amour inconditionnel et que le cœur soit le seul concerné par ce travail d’ouverture, beaucoup d’entre nous approchent cet enseignement à travers le filtre du mental.
Ils s’efforcent ainsi d’aimer leur prochain avant de s’aimer eux-mêmes, car pour eux il s’agit d’un engagement moral ou religieux qu’ils doivent remplir pour s’accomplir spirituellement ou pour mériter le paradis.
Et pourtant, ils oublient que l’obligation dont ils veulent s’acquitter est une obligation de cœur et que ce dernier est le seul espace depuis duquel elle doit être réalisée.
J’aime l’autre parce qu’il est…moi.
Des fois, il est ce miroir qui me renvoie mes blessures et mes zones obscures, m’invitant ainsi à leur faire face pour les guérir.
L’autre est cet enseignant qui croise mon chemin, non par hasard, mais parce que mon âme a besoin d’apprentissage pour évoluer, et que cela fait partie du grand plan…
Pour l’aimer, je dois d’abord accueillir ma partie ombreuse et l’accepter, car ce que je déteste chez lui est ce que je nie en moi et dissimule.
D’autres fois,l’autre n’est pas ma projection.
Et pourtant, je sens sa présence … en moi.
Des paroles blessantes, humiliantes ou agressives que je lui adresse polluent mon intérieur et affaiblissent ma lumière, car je suis en correspondance avec lui tout comme je le suis avec le reste de l’univers.
Je suis l’autre et j’aime cet autre d’un amour sans attentes, ni jugements.
Si sa lumière me salue, mon âme fusionne avec elle et je la remercie pour son phare.
Si elle sommeille encore, je laisse quant même mon cœur lui parler.
Je ne la force pas à m’écouter, car je respecte son itinéraire.
Mais je garde la foi qu’elle me saluera un jour et je la remercie pour sa présence sur ma route…
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Soumaya Tarkhani
