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par Bertrand Duhaime

L’incarnation désigne l’acte par lequel un être spirituel, notamment une divinité prend les apparences d’un être animé (homme ou animal).  Elle représente l’entrée d’une âme dans un corps physique ou âme qui se recouvre d’un véhicule de matière.

Dans son Plan divin, Dieu a prévu de créer la matière pour l’offrir comme école du mental et comme champ d’expérience de l’âme.  C’est le champ d’expérience où l’être incarné peut, en son nom, valider ses concepts divins.  La matière n’est rien d’autres que de l’Énergie divine condensée, de l’Essence cristallisée, donc supportée par l’Esprit, diversifiée uniquement par l’arrangement atomique ou électronique.   L’être humain s’incarne pour affirmer sa volonté de servir Dieu librement, comme co-créateur, apprenant à se libérer des entraves de la concupiscence (jouissance, possession, domination, renommée).  Après une suite interminable d’efforts vains et frustrants, il commence à s’interroger sur sa nature essentielle, sur ses origines véritables, sINCARNATIONur sa finalité.  Alors, il comprend que sa vérité réside dans l’accomplissement spirituel, non dans l’édification d’un paradis artificiel permanent.

Dans ce contexte, par incarnation, on entend la nécessité, pour l’âme, instrument de l’Esprit, issu de Dieu, partie de lui, de plonger dans les mondes inférieurs, jusqu’au monde de la matière, pour s’individualiser et exprimer tous ses potentiels.  Tant qu’il gravite dans la Conscience pure de Dieu, un être est, pour ainsi dire, entièrement conditionné.  Autrement dit, il ne possède aucun libre-arbitre.  Tout être doté du libre-arbitre doit sortir de la Conscience pure de Dieu pour apprendre à se connaître et accéder à l’état de complète liberté créatrice, avant de retourner à sa Source, pleinement conscient de sa vérité propre et de la Vérité absolue.

Penser incarnation, c’est penser naissance, la première initiation évolutive, après un long périple d’involution, après la projection hors de la Conscience divine.  L’incarnation, c’est l’action par laquelle l’Esprit se revêt de chair, le prodige par lequel Dieu se fait homme.  Car l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.  L’homme est Dieu par son Esprit, mais Homme par son âme et son corps.  Tout au long de sa descente vers la matière, après être sorti de l’Être-Un, l’homme se revêt successivement de véhicules de plus en plus denses pour permettre à l’Esprit d’atteindre la densité sans la faire exploser, la pulvériser.

En s’incarnant, l’être humain perd presque complètement conscience de ses origines et de ses potentiels.  Il oublie presque complètement les principes supérieurs et il doit les retrouver progressivement, confirmant son libre-arbitre.  À la naissance, qu’elle a acceptée avec toutes ses limitations, l’âme garde un lien étroit avec les Plans supérieurs, mais ces liens s’amenuisent de plus en plus avec sa mentalisation (âge de raison, vers l’âge de sept ans).  Cette mentalisation, qui densifie l’être, se fait d’autant plus efficacement et fortement que les conditionnements sociaux s’imposent à elle.

Lors de l’incarnation, c’est la conscience christique, l’âme cosmique, qui rend la forme vivante après la conception et neuf mois de gestation.  L’âme n’obtient un droit de propriété sur le fœtus qu’au terme du troisième mois de la grossesse.  Le souffle vital entre dans le corps avec son premier souffle (respiration).   Le plan terrestre est un plan dense.  La densité de la matière engendre un voile d’inconnu.  En naissant sur ce plan, la majorité des êtres humains, même pour les âmes les plus évoluées, perdent la mémoire de qui ils sont.  Ainsi, chaque être doit souvent agir en aveugle, avancer à tâtons, conservant une conscience diluée de ses intentions et de son but ultime.  Cependant, cette réalité offre le meilleur des défis, une merveilleuse occasion d’évoluer

Alors, l’évolution spirituelle s’accomplit à travers une série de révélations permettant à chaque révélation intégrée d’en appeler une autre plus grande.  À chaque révélation, le voile de l’illusion s’amincit, offrant un nouvel aperçu, une nouvelle découverte, une nouvelle compréhension rapprochant du savoir et de la sagesse.  À chaque découverte, l’être réalise davantage la grandeur de la sagesse de son Grand Soi, la pertinence parfaite de ses points de vue, révélés par l’intuition.  Dans cette expérience, le Grand Soi lui-même augmente son savoir par les recherches nouvelles que l’être choisit de mener sur la nature de la réalité, du temps et de l’espace, des autres planètes, des vies antérieures, etc.  En vérité, le Grand Soi valide ses concepts à travers l’être incarné.

Chaque révélation nouvelle apporte des informations plus larges sur la Grande Réalité dont chacun fait partie, précisant des buts plus élevés, le destin de l’Humanité.  Dans cette série de visions intérieures, chacun découvre petit à petit son chemin, sa mission, les prochains pas à faire.  Elles expliquent pourquoi les choses arrivent dans une perspective plus ouverte.  Chacun y reçoit une meilleure compréhension des entités qui l’entourent et des événements qui se produisent dans sa vie.  Il découvre progressivement le sens de la vie, le but de l’Univers, le pourquoi des choses, fournissant sans cesse de nouveaux éléments pour s’élever, comprendre le Grand Plan.

Mais cette connaissance a toujours existé dans toute sa vérité, même si elle était inconnue au préalable.  Cette vérité ne se révèle que lorsqu’un être est prêt à s’ouvrir à une perspective plus vaste de son individualité.  Dans cette vision élargie, c’est la perfection de l’Univers qu’il découvre.  Il découvre les causes et les effets, commençant à comprendre, à un niveau plus profond, que tout ce qu’il fait est parfait.  Il réalise que ses inconforts, ses sensations de déséquilibre et de vide font partie de l’apprentissage pour trouver l’équilibre et la plénitude et pour exercer pleinement son libre arbitre.  Il comprend que tous ses malaises et ses limitations constituent des moyens de s’accomplir davantage, d’augmenter ses vibrations, de s’élever à un niveau d’amour plus profond de lui-même et des autres.

Tout être s’incarne pour faire l’expérience de la Création, pour recueillir de l’information à son sujet, pour la comprendre dans tous ses aspects.  Mais l’être humain ne s’est pas toujours incarné sous la forme d’un être humain, puisqu’il n’a pas choisi de se limiter à un seul type d’expérience.  En effet, le but de l’incarnation, c’est d’apprendre, jour après jour, à aimer un peu plus et un peu mieux pour toujours connaître davantage de la Réalité cosmique.    L’incarnation représente une étape nécessaire de l’évolution par laquelle une âme se revêt d’un corps physique, véhicule d’expérimentation du plan de conscience divin le plus dense, afin d’explorer la marge de son libre arbitre et de développer l’état de parfaite connaissance de soi, avant de retourner à sa Source originelle.  Ainsi, l’être humain pet explorer toute sa réalité de l’Alpha à l’Omega et devenir co-créateur avec Dieu.

L’incarnation représente une mutation organique de l’âme, intermédiaire de l’Esprit, au cours de laquelle des vibrations supérieures très subtiles, aspects divers de l’âme, irradient constamment à travers tous les corps jusqu’au corps physique, des plus subtils aux plus denses.  Ces énergies successives pourvoient à la croissance de l’individu pendant toute sa vie, déterminant son plan de vie, les circonstances de sa naissance et sa maturation progressive, jusqu’à sa transition finale.  Par convention, dans l’évolution d’un cycle d’incarnation, on évoque le premier âge, la petite enfance, une période de latence, l’adolescence, le stade de l’adulte (ou la jeunesse) et le pleine maturité.

Après une planification avec ses Guides de lumière, déterminant son plan de vie et son service humanitaire, l’âme entame un lent processus qui lui fait perdre peu à peu conscience du monde spirituel.  À la conception, un lien énergétique se tisse entre elle et l’ovule fécondé, permettant à une matrice éthérique de se former autour d’elle, gaine protectrice la protégeant des influences extérieures à celles de la mère.  À mesure que le fœtus se développe, l’âme, comme attirée par lui, commence à se brancher consciemment au corps.  Au moment crucial de la prise de possession de ce corps, il se produit une forte décharge d’énergie consciente dans le corps en formation, révélée par les premiers mouvements du fœtus.  Puis l’âme reprend conscience pour s’éveiller, petit à petit, au monde physique.   La prise de possession du corps se complète soudainement, à la naissance, avec la première respiration.

À chaque incarnation, l’âme revêt une personnalité différente, s’élaborant un corps physique, un corps sensible (astral), un corps éthérique et un corps mental nouveaux.  Ainsi, à chaque incarnation, chaque être à l’impression de devoir repartir à zéro sa quête évolutive, malgré qu’il détienne, à un autre niveau, la Sagesse des Âges.

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