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par Carmelle Amara

En 1968, j’avais quitté le couvent après y avoir passé plus de 5 ans. Je termine mon bac dans un collège pour garçons, car il n’y a pas de collège pour filles dans ma petite ville de province. Je n’ai pas d’amoureux, mais j’ai un ami, un vrai! Il me dit à brûle-pourpoint :
« Un jour, tu vas écrire un livre. »
En pensant à lui peu après, j’ai écrit un poème, spontanément; je vais quitter le collège pour aller étudier en France et ne le verrai donc plus. Il y a quelques jours, je retrouve ce poème parmi mes écritures.
Depuis les années 1960, je n’ai pas cessé d’écrire, sans rien publier, sauf quelques douzaines d’articles pour magazines et pour la Presse Galactique.
Après presque un demi-siècle, je réalise combien précieuses ont été, et sont toujours, mes vraies amitiés de cœur. Quand l’amoureux nous quitte, les amis demeurent, même à distance.
Pour les reconnaître, les apprécier, les chérir, j’ai envie de partager ce poème intitulé « Mon Ami », qui s’applique tout autant aux amies féminines.
Je veux dire un grand Merci à tous et à toutes les ami(e)s qui ont cheminé et cheminent toujours avec moi. Quel cadeau de la Vie!

MON AMI (E)

J’avais perdu mon chemin
J’errais dans un morne ennui
Quand un ami me fit signe
Et tout un monde
Se dévoila à mes yeux.

Mon ami est une lumière
Qui me fit découvrir
Un potentiel à exploiter
Une misère à soulager
Un monde à aimer.

Mon ami est un refuge
Contre l’ennui rongeur
Contre l’envahissant désespoir
Contre la tentation
De tout abandonner.

Mon ami est une présence
Toujours accueillante
Toujours souriante
Toujours réchauffante
Quand la solitude, c’est lourd.

Mon ami est un témoin
De la tendre sollicitude
Du Dieu qui nous a faits
Grâce à lui, je devine
Ce qu’est le coeur du Père.

Sa vie est une messe
Où rien ne se perd
Car tout est offert
Avec le cœur simple
D’un petit enfant.

Sa vie est un alléluia
Où l’on remercie
Pour la lueur de vérité
Pour le geste d’amitié
Pour l’effort de remonter.

Sa vie est une promesse
Que rien de beau ne meurt
Que tout ce qu’on a aimé
Tout ce dont on a vécu
Eclatera un jour à l’infini…

(Composé le 2 juin 1968, extrait d’un livre à venir)

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