par Lydia
J’ai fini de fumer la dernière tête d’herbe hier soir et le bilan de cette expérience est plutôt positif. J’ai voulu suivre l’élan du désir, celui qui vient spontanément, parce que je sais que c’est de cette façon que je suis authentique et que je peux libérer ce qui est encore enfoui dans l’inconscient et s’active en mode automatique.
Je sais que tout a sa raison d’être et qu’au-delà du geste compulsif, il y a un besoin non nourris ou qui n’est pas pris en compte.
Je connais l’effet du produit et sachant qu’il amènerait de la culpabilité, je me suis dit que ce serait l’occasion de libérer cette charge énergétique bien plus toxique que n’importe quelle drogue. Non seulement ça fausse la vision mais en plus on ne devient jamais responsable en se sentant coupable.
Le système éducatif est basé sur la notion de punition et de récompense puis sur l’idée que la culpabilité peut rendre une personne respectueuse des lois, des autres. On pense qu’en accusant et en punissant un enfant il ne fera pas de bêtise, qu’il deviendra sage, responsable, en craignant la punition mais ça ne fait que nourrir l’injustice, l’idée d’impuissance et de soumission qui peuvent mener à la rébellion, la destruction.
Tout comme la peine de mort n’empêche pas les gens de tuer.
On ne change pas quelque chose en luttant contre la manifestation finale, dans la matière, en l’occurrence le geste.
Tout commence dans la psyché et les aspects internes qui poussent au geste compulsif ont des messages important à délivrer.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai envisagé d’honorer l’envie de fumer de l’herbe.
J’en connais les effets depuis pas mal de temps et j’ai pu constater la différence entre les moments où je fumais, selon l’état d’esprit de l’époque et je constate qu’à chaque fois que c’était agréable et même initiatique parfois, c’était toujours quand je me sentais légitime, quand je n’avais aucune culpabilité.
Adolescente, je voyais les injustices sociales, le peu de choix pour un enfant né dans une famille sans fortune, les manipulations de la hiérarchie, les magouilles de ce système patriarcal basé sur la loi du plus fort, où les plus intelligents pensent devoir diriger les masses à leur profit.
Je me sentais étrangère à ce monde et l’hypocrisie ambiante, les fausses croyances, les droits de l’homme, de la femme et de l’enfant, totalement bafoués, me donnaient envie de le quitter.
Les drogues m’ont empêché de passer à l’acte et m’ont permises de voir le monde d’une façon plus légère et de créer une bulle protectrice dans laquelle je nourrissais ma vision de la vie, de l’humain et du monde.
C’était une façon de me rebeller contre l’autorité, de suivre mes propres lois, celle de l’amour et de la paix. Même si à l’époque je n’avais pas la foi en un dieu quelconque, les drogues m’ont aidée à m’affirmer, à suivre ma voie sans me laisser influencer par la folie de ce monde.
J’ai retrouvé cette sensation d’être dans une bulle ces derniers jours et j’ai compris à quel point ça m’avait aidée à ne pas être formatée. Comment ça m’a permis de focaliser mes énergies, de ne pas m’éparpiller et de me faire passer en premier.
J’ai eu la sensation que ça me coupait du monde et si j’ai eu besoin de cela pour oser suivre ma propre voie c’est que l’idée de s’aimer en premier n’était pas du tout naturelle.
Mon corps physique était un poids que je ne voulais pas porter sauf en anesthésiant le corps émotionnel parce qu’il était si chamboulé que je n’avais pas d’autres solutions à l’époque.
Maintenant que j’aime ce corps, que j’apprends à apprivoiser le corps émotionnel, à accueillir ce qui se manifeste sans juger, je n’ai plus besoin de fuir la réalité puisque ma vision de moi-même et de la vie a complètement changé.
De plus la réalité est subjective et on peut choisir le monde dans lequel on veut vivre en prenant soin de focaliser son intention et son attention sur le désir d’amour, de paix et d’unité.
Malgré tout, comme je tiens à honorer l’élan de l’instant, j’ai joué le jeu en me disant que je pourrais contacter l’ado et mettre à jour certaines données.
Quand on cesse de juger, de se critiquer, d’agir dans la peur et la culpabilité, on peut voir ce qui est de façon objective et j’ai pu déterminer plusieurs choses importantes.
Les besoins derrière le geste, sont ceux de l’enfant en soi que je prends encore un peu trop à la légère. Par moments, j’ai eu l’envie de dessiner, de créer, de me divertir mais j’étais tellement focalisée sur le travail interne que je n’ai pas suivi ces élans.
L’âme a besoin d’exprimer sa créativité, de faire passer des messages au-delà des mots et l’art est essentiel. Nous sommes tellement obnubilés par l’idée d’être productif, qu’on a bien du mal à agir de façon désintéressée, sans chercher à obtenir un résultat ou même à ne rien faire sans culpabiliser.
La façon dont l’âme s’exprime ne ressemble pas du tout au mode mental, elle est vraiment dans un autre monde et l’idéal, c’est de pouvoir unifier ces dimensions de l’être.
L’âme s’exprime dans la spontanéité, la vérité de l’instant et l’enfant en soi est son porte parole. On est tellement habitué à agir de façon calculée même si c’est devenu automatique, inconscient, qu’il n’est pas si simple d’être spontané et authentique.
L’herbe aide en cela, ça enlève les filtres du mental; ce qui se manifeste est juste dans l’instant.
Ce qui ne veut pas dire que c’est bon ou mauvais mais c’est la vérité du moment.
Il est clair qu’il faut savoir doser aussi parce qu’en petites quantités, ça rend plus sensible à ce qui se vit en soi, mais si on surdose, on perd le sens de la réalité, de l’instant.
J’ai donc abordé cette consommation de façon totalement neutre afin de percevoir cela avec de nouveaux yeux, objectivement, au-delà des croyances du monde à ce sujet et des miennes, de celles du passé.
J’ai senti au premier joint comme si mon corps devenait plus lourd, plus dense, comme si je percevais plus facilement ce qui se manifestait à l’intérieur. La sensation d’être plus incarnée, plus sensible mais en même temps, l’impression d’être limitée, un peu comme enfermée dans une bulle énergétique.
Comme je sais que ça calme le mental, que c’est une forme de lâcher prise des questionnements, j’étais consciente et plus attentive à ce que je ressentais.
J’ai toujours eu ce réflexe d’être très présente à moi-même quand je prenais des drogues par peur de tomber dans l’inconscience, d’être manipulée.
Mais cette fois-ci, j’ai voulu juste observer les pensées et les offrir à la source.
L’idée de régression, d’échec, la peur d’être à nouveau dépendante de cette substance, la sensation de reproduire éternellement les mêmes erreurs, tout cela, je l’ai offert gracieusement à la source.
La sensation d’être aimée au-delà de la forme, des actes, des pensées injustes même, a amplifiée dans ce lâcher prise. J’ai pu vérifier que tout vient de soi, du regard qu’on porte sur ces actes et on se condamne soi-même.
Comme le fait de suivre l’élan de l’instant m’aide à comprendre comment je suis guidée en permanence, comme en plus je peux constater que la vie devient facile et fluide, je continue en ce sens en sachant que tout ce qui émerge a besoin d’être vu, aimé, offert à la source et par le fait sera transmuté, harmonisé.
La bible parle du jour du jugement dernier et on focalise sur l’idée qu’on sera rétribué, puni même pour nos pêchés, au lieu de comprendre que c’est la fin du jugement.
Lorsqu’on cesse de juger, d’accuser et de condamner, on entre dans un monde de paix, d’amour où on devient responsable de ses mondes intérieurs.
Sans avoir besoin de craindre la punition pour marcher droit parce que c’est un choix conscient de suivre le cœur, l’âme, plutôt que la peur.
Il est clair que si on continue de croire qu’il y a quelque chose de mauvais en soi, non seulement on est en guerre contre soi mais en plus, on laisse les mécanismes inconscients gérer notre vie.
Quand on sait intuitivement et concrètement que l’essence de toute vie, c’est l’amour et la lumière, on apprend à faire confiance à cette vibration.
On comprend que tout ce à quoi on a cru auparavant était voilé d’ignorance, de peur et de culpabilité.
On constate qu’on ne sait rien de la vérité et qu’il va falloir lâcher les peurs et croyances construites sur l’idée de séparation.
On distingue la vérité du personnage et celle de l’amour/lumière, de la source, et la nouvelle loi devient celle de l’amour inconditionnel envers soi.
Même encore aujourd’hui il y a des aspects internes qui pensent que s’aimer, se faire passer en premier, c’est égoïste.
J’ai senti un peu de culpabilité à faire les choses dans l’élan spontané, en me faisant passer en premier. Je n’arrivais pas à commencer la journée en allant au jardin puisque c’est tout de même ce qui va me permettre de me nourrir, je restais scotchée sur l’ordi pour écrire. Comme si le fait de publier quelque chose sur le blog avait plus d’importance que le reste.
C’est sûr que ça m’aide à structurer la pensée, à élever ma fréquence vibratoire en me remémorant l’essentiel chaque jour mais c’était encore trop porté par le stress, le besoin et au final je me collais beaucoup de pression inutile.
Le fait d’ignorer les appels de l’âme à s’ouvrir sur l’imaginaire, à dessiner, à prendre du temps pour se détendre, ne pas penser, juste être, a créé comme un manque, un besoin non nourri qui a été comblé de façon automatique.
Sachant cela, je sais que si j’honore ces appels de l’âme il n’y aura pas de sensation de manque et donc de besoin de le combler.
J’ai pu noter aussi que je me coupais de la joie véritable en fumant. Elle a même été absorbée parce qu’un premier joint en appelle un autre et j’ai vite fait de surconsommer.
C’est quelque chose qui tue le désir dans l’œuf en fait puisque toute stratégie est une forme de contrôle qui inhibe la vie. C’est une façon de vouloir contrôler la vie qui ne fait que la restreindre. Dès qu’on agit en mode réflexe conditionné, il ne peut pas y avoir de joie véritable.
Elle nait dans la spontanéité de l’enfant en soi qui sait vivre de façon simple et se réjouir de petites choses.
La quête de plaisir avec des produits, des objets, des personnes, ne peut pas satisfaire notre nature véritable parce que c’est une forme de négation de l’âme, de ce que nous sommes en essence.
C’est une quête sans fin parce que les besoins qui sont derrière cela ne sont pas reconnus et ne peuvent donc pas être comblés.
Il est clair que si on pense être victime de la vie, du système, des autres et si on considère que le bonheur consiste à accumuler des objets, des biens, des conquêtes, des plaisirs, on ne sera jamais satisfait parce que les besoins réel ne sont pas reconnus.
Le manque dont tout le monde souffre, c’est celui de l’amour.
On pense devoir le chercher au dehors mais en fait, il suffit de nous l’accorder cet amour pour que la vie nous comble.
En lâchant prise, en cessant de se juger, de s’invalider, et en cherchant l’harmonie, l’amour en soi grandit, prend de plus en plus de place et il est évident que le besoin et le manque ne sont que des invitations à se tourner vers la source.
La source de cet amour en notre cœur qui n’attend qu’une chose, qu’on lui ouvre la porte et qu’on le laisse gérer notre vie.
Je m’épate de constater qu’en agissant de cette façon, le ciel me guide dans le jardinage. Chaque fois que j’y vais, j’ai le temps de finir ce que j’ai commencé avant que la pluie ne tombe à nouveau. Et plutôt que de râler parce qu’il pleut, je m’organise en conséquence. Je fais ce que la pluie rend facile et efficace ; le désherbage, le repiquage.
Quand il pleut, je m’occupe à l’intérieur et en me laissant guider par le désir, la fréquence de la joie, de ce qui me fait envie dans l’instant, les journées se passent à merveille.
C’est très agréable de se sentir en alignement avec son âme, le ciel, la terre, avec la vie, qui lorsqu’on la considère comme un cadeau devient épanouissante.
Plus je me laisse guider par l’élan du moment, sans jugement, sans à priori en sachant que je suis toujours inspirée et plus j’intègre la liberté d’être, la proximité avec l’âme devient naturelle, évidente, perceptible.
Et surtout, cette sensation d’être aimée sans conditions qui amplifie à mesure que j’abandonne tout à la source, est un baume pour l’enfant intérieur.
J’ai pu constater aussi que je ne suis plus dépendante du produit puisque lorsque j’ai raccroché le téléphone après avoir appelé ma mère, je ne me suis pas jetée dessus, j’ai carrément oublié qu’il m’en restait.
Puisque l’usage de ce produit était une façon d’aller contre l’autorité, contre la vision de la vie de ma mère, le fait que le geste compulsif ne se soit pas manifesté me montre combien l’ado intérieure est apaisée.
Je n’ai plus rien à prouver à celle qui jusqu’à peu encore, représentait l’autorité. Là aussi, c’est un net progrès parce que ça montre que l’enfant en moi n’attend plus sa reconnaissance, qu’il ne cherche plus non plus à se rebeller puisqu’il est entendu et aimé.
Le fait de ne pas avoir rejeté l’envie de fumer puis d’observer au-delà de tout jugement ce qui avait initié l’envie, m’a permis d’entendre les revendications de l’enfant, de l’ado en moi, de reconnaitre ses besoins et de savoir maintenant comment les nourrir.
Cette écoute favorise l’unité intérieure qui donne la sensation d’être complet, entier et intègre. L’idée de manque se dissout peu à peu.
Déjà en tenant compte de ses élans créatifs qui nourrissent la joie, en apprenant à être à l’écoute de ses besoins et à y répondre sans chercher à savoir si c’est utile.
Ça l’est pour l’équilibre interne même si le mental pense que ça n’est pas productif.
Ce dialogue interne ou cette écoute, est aussi nécessaire lorsque les besoins ne peuvent pas être nourris dans l’instant.
Quand on sait que toute manifestation excessive ou compulsive cache un besoin, le fait de s’intérioriser, d’être en mode réceptif, change l’objet de focalisation. Le mental se calme et le réflexe compulsif est cassé. On peut alors être à l’écoute de son âme, être inspiré à agir de façon plus sage, responsable.
Apprendre à vivre en étant conscient d’être multidimensionnel et en laissant le cœur harmoniser les corps subtils, rend libre et heureux.
Notre âme sait exactement quels sont nos besoins véritables et avant tout celui de paix, d’unité, d’harmonie, d’amour et de joie. On trouve cette joie dans la connexion à l’âme, à l’enfant en soi et l’assurance d’être entendu, aimé et guidé.
Tant qu’on reste enfermé dans la culpabilité, on rejette son âme, on ne peut pas sentir sa présence, simplement parce qu’on se l’interdit, on s’en croit indigne.
Et ce sentiment d’indignité se restaure dans l’acceptation totale de qui nous sommes.
Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr
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