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par Bertrand Duhaime

Tout passe, tout change, tout se meut, tout se transforme…  Les vagues de la vie emportent tout, effacent tout, sauf ce qui s’est imprimé dans le cœur.  Tout attire son pareil : le changement attire le changement ;  la nouveauté attire la nouveauté.  Le Cosmos représente un système mental en mouvement constant, donc en changement perpétuel.  En conséquence, le changement est l’essence même de la vie.  Dans ce contexte, le changement se démontre naturel, mais la résistance au changement ne l’est pas.  De ce fait, l’être réfractaire au changement oppose de la résistance au sens de la Vie et il s’expose à stagner, avant de péricliter et de régresser.

L’être humain gagne à rester souple et à accepter de changer, ce qui est le sens moderne du mot conversion, désignant un retournement de conscience.  Il maintient ses énergies en restant ouvert à la nouveauté.  Les conditions des temps actuels et celles de la planète changeront quand chaque être se sera dégagé de ses regrets, de ses remords, de ses culpabilités, de ses peurs, de ses limites, de ses désirs dechangement possession, d’accaparement, de domination, de notoriété, de pouvoir, de vengeance et de sa haine qui forment la trame de ses guerres intimes, de sa propension à faire resurgir un passé dépassé, de suivre une morale étriquée, d’entretenir des croyances, des superstitions, des stéréotypes, des préjugés, des habitudes stériles et
paralysantes.

Qui veut effectuer un changement doit commencer par changer les croyances qui ont empêché ce changement de se produire dans son passé et faire remonter à la surface ses résistances inconscientes au mouvement.  Car si on était aussi prêt qu’on le pense à recevoir ce qu’on espère, on l’aurait déjà.  L’Amour, qui est l’énergie même de la Vie, ne peut s’épanouir si on craint de bouleverser sa vie en renonçant à ce qu’on n’aime pas ou qu’on n’aime plus.   En laissant se produire un changement, on se transforme en un terrain fertile et on laisse l’imagination créatrice répandre en soi sa semence.  Pour éviter que l’amour se retourne contre soi, il faut permettre qu’une transformation se produise, ne retenant que ce qui engendre la satisfaction de soi.  Sinon, on pourra être forcé d’accepter un changement provoqué par le destin.  Le plus difficile, c’est d’accepter un changement pour continuer à réaliser son idéal afin d’éviter que la connaissance ne se retourne contre soi.  Il vaut mieux choisir de changer tout ce qui ne satisfait pas dans son quotidien.  Alors, il faut laisser agir l’imagination créatrice, l’amour indiquant la seule voie à suivre.

Changer veut d’abord dire accepter d’abandonner des choses, se séparer de ce qui est devenu stérile ou nuisible, pour en accepter d’autres plus adaptées et adéquates, afin de toujours aller de l’avant.  Un grand sage a dit que le principal changement devait viser à faire des choix qui dissolvent la limite et qui abolissent la souffrance.  Mais, pour parvenir à un changement radical, il faut procéder par une suite de petits changements.  Dès qu’on accepte de changer et qu’on demande de l’aide pour y parvenir, le Grand Soi montre progressivement comment opérer, à partir de ses aptitudes, de ses ressources et de ses possibilités actuelles.  On peut toujours trouver nombre de prétextes pour ne pas effectuer dans l’immédiat un changement qu’on sait pourtant nécessaire.  Si on ne se donne pas des raisons valables d’en changer tout de suite, on ne pourra que projeter le changement dans l’avenir, continuant à se priver de joie.  Le grand défi de la vie consiste à ne pas se laisser prendre par ce qui est placé devant soi, par ce qui attire, mais à trouver son centre, à attirer à soi tout ce qui est en harmonie avec son Être intérieur.

Il est difficile de changer tant qu’on n’admet pas ce qu’on est dans le présent, tant qu’on ne s’aime pas comme on est ici et maintenant.  Car le présent ne représente rien d’autre qu’une invitation à se découvrir sans l’inquiétude de perdre ses acquis.  Il implique le choix conscient de découvrir un aspect inconnu de son être ou de sa personnalité ou d’évoluer.  Le changement devient indispensable dès qu’on commence à stagner, à tourner en rond, à régresser.  En pareil cas, on gagne à s’empresser de vérifier son erreur et de l’accepter sans culpabilité, se pardonner de l’avoir fait et faire le changement nécessaire.  Qui veut effectuer un changement important dans sa vie doit d’abord changer les croyances qui l’ont déjà empêché de réaliser ce changement dans le passé.  Car on ne peut jamais obtenir quelque chose dont on souffre trop du manque dans sa vie ou dont on ne s’autorise pas la possession sereine.

Chacun doit se former une philosophie de vie qui fait place, en même temps, à l’adaptation aux circonstances et au changement pour ce qui est plus significatif pour la conscience.  Chacun doit se forme un discernement qui lui permette de prendre conscience de ce qui est possible pour lui et de ce qui ne l’est pas.  Ainsi, on ne doit pas changer le caractère d’un autre et on ne doit même pas essayer de le faire.  Car l’autre peut découvrir par lui-même quand un besoin de changement s’impose à lui.  Quand les anciens moyens n’apportent plus les résultats escomptés, c’est qu’il est temps d’essayer quelque chose de différent, sans répugnance.  Chacun commence à penser de façon plus lucide, réaliste et autonome quand les fantaisies d’hier ne lui apportent plus de plaisir.  Chacun parvient tôt ou tard à cette compréhension, dans une vie ou dans une autre.  Lorsqu’on ne trouve plus de satisfaction et de réconfort dans les sentiers mille fois battus, on cherche à découvrir une voie plus valorisante et évolutive.  Chacun doit croire suffisamment à son approche individuelle de la vie pour s’en tenir à sa vérité, en dépit de toute opposition.  Dans tout ce qu’on entreprend, quelque chose œuvre pour soi, dans l’agrément ou le déplaisir, qu’on le sache ou non.

Présentement, tous les êtres humains sont appelés à transformer de nombreux aspects de leur vie et à abandonner bien des réalités.  Il faut éviter de résister au changement en se persuadant qu’on perde le contrôle sur ce qui se passe quand on ignore ce qui s’en vient.  Le Soi spirituel le sait.  Il est le guide sûr auquel on peut faire confiance.  Il faut se faire à l’idée qu’il se présentera toujours de nouvelles réalités et qu’on n’en aura jamais terminé avec elles parce qu’elles font partie du processus individuel et collectif du changement.

En fait, la loi du Changement découle de la loi du Mouvement qui stipule que tout se meut éternellement, rien ne pouvant stagner.  Ainsi, tout avec ou recule, tout involue ou évolue.  De ce fait, le changement reste une réalité inéluctable du quotidien.  Les événements extérieurs engendrent des changements intérieurs  et les changements intérieurs accélèrent les événements extérieurs pour favoriser l’ouverture de la conscience ou l’évolution.  Mais le changement provient toujours d’une pulsion irrationnelle qui peut semer la terreur chez le timoré, mais il amène à agir de façon confiante et audacieuse pour renouveler la vie.  Pour changer, il faut être empreint du sens de l’aventure qui incite à aller sonder un monde inconnu qui peut aussi bien être un écho du Ciel que de l’Enfer.  Mais celui qui se ménage une vie trop banale, routinière, finit par stagner et péricliter.  Pas étonnant que, à la veille de mourir, il s’étonne d’avoir tout raté, de n’avoir connu que la monotonie et le vide.

L’ouverture au changement et à la nouveauté reste indispensable à une évolution dynamique, le contraire produisant d’abord la stagnation, puis la régression.  Quand on se ferme au changement et à la nouveauté, on sait que la fin d’un cycle s’annonce et qu’il se terminera dans la douleur, la souffrance, la confusion, parfois le désespoir.  Tout doit rester en mouvement vers l’avant pour se conformer à la loi du Mouvement et de l’Évolution.

Le Conditionnement

On définit le conditionnement comme la procédure par laquelle on engramme un comportement nouveau chez un être vivant en développant un ensemble de réflexes conditioconditionnementnnés qui deviennent des programmations machinales ou des habitudes.  Par définition, le conditionnement implique des conditions qui imposent des modifications arbitraires qui répriment le naturel, la souplesse, la spontanéité.

Le conditionnement résulte des impulsions de la mémoire raciale (conscience collective) et de l’assimilation des mœurs de son époque.  C’est la forme d’hypnose la plus puissante et la plus pernicieuse car elle garde à l’écart des valeurs objectives.  En fait, le conditionnement, qui déforme au point de confiner à la caricature de soi-même, commence dans les bras de sa mère, amplifiant les archétypes mémoriels ancestraux.  Depuis, chacun passe sa vie à imiter les autres pour ne pas se singulariser et s’exposer a être marginalisé.  Seule l’expérience personnellement, vécue à sa manière, peut aider un être à comprendre ses erreurs et le motiver à les éviter.  Nul ne peut vivre par interposition de personne ou de destin. Ce qui n’empêche pas que la majorité ne se libèrent jamais de leurs conditionnements.  Alors, ils s’exposent à végéter et à tourner en rond autour d’eux-mêmes.

Les Habitudes 

L’habitude représente une disposition acquise par la répétition ou une action répétée qui engendre un usage impliquant l’habileté et la compétence.  Elle colore une énergie spécifique, par la répétition du même acte, maintenu suffisamment longtemps sur un objectif donné pour engendrer une routine de préférence ou une répétition machinale.  Mais l’habitude peut aider ou nuire selon qu’elle facilite la tâche ou maintient prisonnier dans des ornières.

Effectivement, l’habitude est une disposition intégrée par des actes répétés, une impulsion automatique à continuer ou à reproduire un acte, à partir d’un signal déclencheur, développée avec le temps par répétition.  Autrement dit, l’habitude devient une loi inconsciente du subconscient.  Cette loi fixe, enseignée par le conscient et acceptée par le subconscient, se répète aussi longtemps que la conscience objective n’en décide pas autrement.  Dans ce processus, le subconscient en vient à préparer le terrain par prévenance en raison d’actes répétés.  La force et le mode de fonctionnement d’une habitude dépendent proportionnellement de la force et de l’impact de la volonté objective qui l’ont engendrée.

L’habitude constitue donc, en un sens, par sa relation directe avec la mémoire, une sorte de volonté subconsciente ou la force du subconscient.  Wellington avait raison de dire: On dit que l’habitude est une seconde nature; l’habitude est deux fois plus forte que la nature.  Il entendait par là que l’habitude ne se modifie pas facilement. Chassez le naturel et il revient au galop, rappelle le dicton.  Nombre d’habitudes favorisent une économie d’énergie.  Elles permettent de faire face à des situations inédites, de s’engager dans de nouvelles tâches et de satisfaire de nouveaux besoins.  Mais nos habitudes et nos coutumes nous font ce que nous sommes et serons, et certaines sont fort préjudiciables.  Celles-là emprisonnent ou assoupissent la conscience.  Quelqu’un disait approximativement que si les étoiles ne pouvaient être perçues qu’en un point du globe, des gens s’y porteraient en foule, clamant la merveille de la Nature.  Toutefois, comme on les perçoit partout, on ne leur porte plus attention.

La Routine

Pour sa part, le mot «routine» exprime une habitude de toujours faire une chose de la même manière.  Cette seule boutade d’Émile de Girardin, un journaliste et homme politique français, résume tout ce qui pourrait être dit à ce chapitre : «Tout le monde parle de progrès et personne ne sort de la routine.»  Progrès et routine font mauvais ménage!  L’un tire vers l’avant, l’autre vers l’arrière.

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Depuis toujours, bien des auteurs ont su parler de l’importance du renouveau constant, comme si l’être qui réfléchit le moindrement ne pouvait que s’en convaincre par lui-même à partir de la simple observation de son être et de son milieu.  Mais les auteurs contemporains lui ont accordé une attention particulière.  Alors, pour mieux comprendre le danger des habitudes, méditions sur les propos de certains de ces personnages connus : pensons d’abord à Alair Accardo, qui a su dire : «Il n’y a pas d’émancipation possible sans la prise de conscience explicite de ce par quoi on est asservi, et plus fondamentalement sans la conscience,  même de l’asservissement, jusque-là étouffée, anesthésiée, étouffée par les habitudes et le poids des conformismes.»   À ce propos,  Jacques Attali a ajouté: «Le neuf suscite la colère des habitudes.»  Dans cette veine, nous ne pouvons que partager ce mot de Michel Audiard, qui a écrit : «Y’a pas de bonnes habitudes.  L’habitude, c’est une façon de mourir sur place.»  Georges Bernanos pensait : «Que de gens se prétendent attachés à l’ordre, qui ne défendent que des habitudes.»  Fiodor Mihailovic Dostoïevski a écrit : «Il faut croire qu’il est vrai que toute la seconde moitié de la vie humaine N’est faite d’ordinaire que des habitudes contractées pendant la première.»  Cela ne revient-il pas un peu à l’observation de John Dryden qui a si bien dit : «Nous façonnons d’abord nos habitudes, puis nos habitudes nous façonnent.»  Le grand philosophe Emmanuel Kant s’est écrié : «Plus l’homme a d’habitudes, moins il est libre et indépendant.»  Pierre Reverdy a conseillé : «Il faut prendre très tôt de bonnes habitudes, surtout celle de savoir changer souvent et facilement d’habitudes.»  Plus près de nous, Oscar Wilde a souligné : «On ne perd pas sans regret même ses pires habitudes;  ce sont peut-être celles qu’on regrette le plus.»

Comme quoi les grands esprits, en tout cas les gens qui s’intériorisent par moments, ce qui leur permet de tirer des évidences, s’entendent sur le fait que, si les habitudes peuvent faciliter la vie, elles peuvent amener à régresser et à se désintéresser de la vie, ce qui signe son expulsion du monde des vivants.

LA LOI DU CHANGEMENT  

La loi du Changement, qui découle de la loi du Mouvement, stipule que tout se meut, change, passe, se transforme éternellement, rien ne pouvant stagner.  Ainsi, dans la grande chaîne de la vie, tout avec ou recule, tout involue ou évolue.  Si les gens le savaient, comme le propose le Bouddhisme, ils reconnaîtraient l’éphémérité de toute réalité contingente et ils refuseraient de perdre autant d’énergie et de consacrer autant d’argent à conserver ce qui, dans le patrimoine, a fait son temps.

En vérité, le changement reste une réalité inéluctable du quotidien de toutes les époques.  Les événements extérieurs engendrent des changements intérieurs, alorschangement-3 que les changements intérieurs accélèrent les événements extérieurs, tout se chargeant de favoriser l’ouverture de la conscience ou d’assurer l’évolution.  Mais le changement provient toujours d’une pulsion irrationnelle à l’amélioration qui peut semer la terreur chez le timoré, mais qui finit par amener le chercheur sincère à agir de façon confiante et audacieuse de manière à transformer sa réalité et contribuer à renouveler la vie.  Pour changer, il faut être empreint du sens de l’aventure qui incite à aller sonder un monde inconnu ou de potentialités intimes qui peuvent aussi
bien émettre un écho du Ciel que de l’Enfer.

N’empêche que celui qui se ménage une vie trop banale, routinière, finit par tourner en rond, stagner et péricliter.  Vivant dans ses habitudes, ne dépassant jamais de lui-même sa marge de sécurité, de bien-être et de confort douillet,  il finit par éprouver la monotonie et l’ennui, ce à quoi le médiocre peut aussi s’habituer.  Pas étonnant que, à la veille de mourir, il s’étonne d’avoir tout raté, d’avoir connu trop de monotonie et de vide, de ressentir l’impression d’avoir manqué de temps ou d’en avoir trop eu ou d’être passé à côté de quelque chose d’important.

Il faut savoir que la Création ou le Cosmos représente un système mental en mouvement constant, donc en changement perpétuel.  En conséquence, le changement se présente comme l’essence même de la vie.  Le changement est aussi naturel que la résistance au changement ne l’est pas.  De ce fait, l’être réfractaire au changement oppose de la résistance au flot de la Vie et il s’expose à stagner, avant de péricliter et de régresser.  L’être humain gagne à rester souple et à accepter de changer, ce qui est le sens moderne du mot «conversion», désignant un retournement de la conscience.  Il maintient ses énergies en restant ouvert à la nouveauté.  Pour la collectivité, les conditions des temps actuels et celles de la planète changeront quand chaque être se sera dégagé de ses regrets, de ses remords, de ses culpabilités, de ses peurs, de ses limites, de ses désirs de possession, d’accaparement, de domination, de notoriété, de pouvoir, de vengeance et de sa haine qui forment la trame de ses guerres intimes, de sa propension à faire resurgir un passé dépassé, de son habitude de suivre une morale étriquée, d’entretenir des croyances sans fondement, des superstitions, des stéréotypes, des préjugés, des habitudes stériles et paralysantes.

Qui veut effectuer un changement doit commencer par changer les croyances qui ont empêché ce changement de se produire dans son passé et faire remonter à la surface ses résistances inconscientes au mouvement.  Car si un être était aussi prêt qu’il le pense à recevoir ce qu’il espère ou cela à quoi il aspire, il l’aurait déjà.  Par exemple, l’Amour, qui est l’énergie même de la Vie, ne peut s’épanouir chez un êtres qui craint de bouleverser sa vie en renonçant à ce qu’il n’aime pas ou qu’il n’aime plus.   En laissant se produire un changement, il devient un terrain fertile et il laisse l’imagination créatrice répandre en lui sa semence bénéfique.  Pour éviter que l’amour se retourne contre lui, un être gagne à permettre qu’une transformation se produise, ne retenant que ce qui engendre la satisfaction de lui-même.  Sinon, il pourra être forcé d’accepter un changement que le destin provoquera.  Le plus difficile, c’est qu’il accepte un changement de manière à continuer de réaliser son idéal et d’éviter que la connaissance ne se retourne contre lui.  Ne vaut-il pas mieux choisir de changer tout ce qui ne satisfait pas dans son quotidien que de vivre dans la résignation et la frustration permanente ?  Alors, il faut laisser agir l’imagination créatrice, l’amour de soi indiquant la seule voie à suivre.

Changer veut d’abord dire accepter d’abandonner des choses, se séparer de ce qui est devenu obsolète, stérile ou nuisible, pour en accepter d’autres plus adaptées et adéquates, afin de toujours aller de l’avant.  Un grand sage a dit que le principal changement devait viser à faire des choix qui dissolvent la limite et qui abolissent la souffrance.  Mais, pour parvenir à un changement radical, il faut procéder par une suite de petits changements, évitant de se brusquer.  Dès qu’un être accepte de changer et qu’il demande de l’aide à sa Source intime pour y parvenir, celle-ci montre progressivement comment opérer, à partir de ses aptitudes, de ses ressources et de ses possibilités du moment.  Chacun peut toujours trouver nombre de prétextes pour ne pas effectuer dans l’immédiat un changement qu’il sait pourtant nécessaire.  S’il ne se donne pas des raisons valables d’en changer tout de suite, il ne pourra que projeter le changement dans l’avenir, continuant à se priver de joie.  Le grand défi de la vie consiste à ne pas se laisser prendre par ce qui est placé devant lui par ce qui l’attire, mais à trouver son centre, à attirer à lui tout ce qui est en harmonie avec son Être intérieur.

Un être a de la difficulté à changer tant qu’il n’admet pas ce qu’il est dans le présent, tant qu’il ne s’aime pas comme il est dans l’immédiat.  Car le présent ne représente rien d’autre qu’une invitation à se découvrir sans l’inquiétude de perdre ses acquis.  Il implique le choix conscient de découvrir un aspect inconnu de son être ou de sa personnalité ou d’évoluer.  Le changement devient indispensable dès qu’un être commence à stagner, à tourner en rond, à régresser.  En pareil cas, il gagne à s’empresser de vérifier son erreur et à l’accepter sans culpabilité, se pardonnant de l’avoir fait, mais de procéder au changement perçu comme indispensable.  Qui veut effectuer un changement important dans sa vie doit d’abord changer les croyances qui l’ont déjà empêché de réaliser ce changement dans le passé.  Car nul ne peut jamais obtenir quelque chose dont il souffre trop du manque dans sa vie ou dont il ne s’autorise pas la possession sereine.

Pour s’aider à changer, chacun pourrait se former une philosophie de vie qui fait place, en même temps, à l’adaptation aux circonstances et au changement pour ce qui est plus significatif pour la conscience.  Chacun doit se forme un discernement qui lui permette de prendre conscience de ce qui est possible pour lui et de ce qui ne l’est pas.  Dans la même veine, nul ne doit changer le caractère d’un autre, s’imposant même d’éviter de tenter de le faire.  Car l’autre est à même de découvrir par lui-même quand un besoin de changement s’impose à lui.  Avant d’être prêt à changer, tenter d’inclure trop de nouveauté pourrait devenir contreproductif, amenant à vivre dans la tension et le malaise.   Quand les anciens moyens n’apportent plus les résultats escomptés, c’est qu’il est temps d’essayer, sans répugnance, quelque chose de différent.  Chacun commence à penser de façon plus lucide, réaliste et autonome quand les fantaisies d’hier ne lui apportent plus de plaisir.  Chacun parvient tôt ou tard à cette compréhension, dans une vie ou dans une autre.  Lorsqu’un être ne trouve plus de satisfaction et de réconfort dans les sentiers qu’il a mille fois battus, il cherche naturellement à découvrir une voie plus valorisante et, du coup, plus évolutive.  Chacun doit croire suffisamment à son approche individuelle de la vie pour s’en tenir à sa vérité, en dépit de toute opposition.  Dans tout ce qu’il entreprend, quelque chose œuvre pour lui, dans l’agrément ou le déplaisir, qu’il le sache ou non.

Présentement, tous les êtres humains sont appelés à transformer de nombreux aspects de leur vie et à abandonner bien des réalités.  Chacun gagnerait à éviter de résister au changement en se persuadant qu’il perd le contrôle sur ce qui se passe quand il ignore ce qui s’en vient.  Toutefois, le Centre divin qui l’habite le sait.  Alors, il gagne à le considérer comme le guide sûr auquel on peut faire confiance.  Il s’aide en se faisant à l’idée que, à point nommé, il se présentera toujours de nouvelles réalités et qu’il n’en aura jamais terminé avec elles parce qu’elles font partie du processus individuel et collectif du changement, un facteur inéluctable de la vie et de l’évolution.

Comme vous le savez probablement, le misonéisme exprime la peur du changement qui peut se traduire, diversement, par la peur de la nouveauté, de l’originalité, de l’étrangeté, de la marginalité.  Cette peur apporte la preuve qu’on vieillit.  Car, lorsqu’on commence à dire, pour étayer ses jugements de valeurs rigides : «Dans mon temps…», «C’était la belle époque…», on démontre sa difficulté ou son incapacité de s’adapter dans l’immédiat.

Pour se donner un bon coup de pied où cela peut faire du bien, pour amener à se remettre en route, on peut s’inspirer de quelques propos de grands personnages qui semblent avoir compris le mensonge qu’on se raconte lorsqu’on tente de faire croire que, dans son passé, tout était mieux qu’à l’époque actuelle.  Ainsi, Marie Joséphine de Suin, devenue, par son mariage, comtesse de Beausacq, une femme de lettres française connue sous le nom de comtesse Diane a rappelé : «La vieillesse voit le passé comme la jeunesse voit l’avenir… en rose.»  Car chaque époque comporte sa propre part de transmutation pour favoriser l’évolution individuelle et collective.

Encore, on peut écouter John Barrymore, un grand acteur étasunien, qui a su dire : «Un homme n’est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves.»  C’est le moment où un être s’oppose à la nouveauté, se montrant  hostile à l’endroit de la jeunesse, puisque celle-ci lui semble une provocation et un reproche à sa stérilité. Avant lui, François de La Rochefoucauld, un écrivain français, avait dit : «La vieillesse est un tyran qui défend, sous peine de la vie, tous les plaisirs de la jeunesse.»  En effet. Il n’est pas facile de ne pas décrier, par envie, qu’une nouvelle génération, plus imbue de liberté, réfractaire à l’autorité, se permette ce que tant de générations avant elle ont dû s’interdire.

© 1986-2016, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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