par Bertrand Duhaime
L’adoration désigne le culte rendu à une divinité ou à un objet divinisé pour lui témoigner son amour ardent, sa révérence, ses louanges, sa soumission. C’est l’hommage rendu à l’Absolu en vertu de ce qu’il est en lui-même. Elle consiste à reconnaître la Suprême Perfection et Domination universelle de l’Absolu et à s’en reconnaître tributaire. Dans les cultes monothéistes, ce culte sert surtout à reconnaître la transcendance de l’Être suprême sur toutes les autres entités spirituelles. Acte spirituel par lequel l’être humain rend hommage à Dieu en tant qu’Être suprême et Souverain Maître de toutes choses. En fait, elle ne consiste qu’à reconnaître Dieu comme le Dispensateur ou le Pourvoyeur de tous les biens, donc également du sien, et à chercher refuge en lui pour échapper aux misères humaines.
L’adoration, que les Catholiques appellent désormais le «ministère des louanges», invite à reconnaître Dieu comme l’Auteur de toute création et comme présent partout dans le Cosmos. Elle consiste en la profonde concentration et en la contemplation de la Perfection sublime de la Nature, que l’Absolu habite. Il s’agit d’une dévotion naturelle et spontanée visant à reconnaître sa Grandeur incommensurable à cause de ses attributs suprêmes et de sa nature digne d’être aimée. Elle implique la mobilisation des pouvoirs de la personnalité, sous la domination de l’âme, soumise aux directives de l’Esprit personnel. Cet acte se suffit en lui-même, ne pouvant jamais inclure ni attente ni intérêt.
C’est en cessant d’adorer Dieu, se sachant Dieu, qu’on trouve le Sentier du Retour à la Source. Car Dieu n’appelle personne à l’adorer, mais à communier avec lui en tant qu’Être-Un et à l’aimer et à le respecter dan tout ce qu’il est. Il s’agit d’un acte de reconnaissance de Dieu en esprit et en vérité. Or, l’Esprit est l’Essence de Dieu, la Réalité unique, le Fondement de toutes choses. En soi, cette expérience réside dans la démarche sublime de l’Étincelle divine, en soi, de communiquer à Dieu les élans et les aspirations indicibles de l’âme humaine, jointe à la pensée qui le cherche. Toute attitude véritable d’adoration se fonde sur trois faits : aimer, penser sa vie et l’accepter pleinement.
L’adoration peut servir à rendre hommage à Dieu, mais elle ne doit jamais conduire à percevoir Dieu comme distant ou inutilement impérieux, exigent et sévère. En adorant Dieu, l’être humain doit se percevoir son Fils digne et fier, comme l’héritier de tous ses bienfaits, comme redevable de rien, mais sujet de toutes ses bénédiction, pouvant rendre l’impossible apparent possible. L’adoration est un hommage de révérence amoureuse à un Père-Mère rigoureux et clément, non à un Souverain arbitraire et tyrannique. Elle ne doit jamais consister en un rituel compliqué, compassé, religieux, béat ou rigide, mais elle doit être présentée simplement, de façon candide, dans ses propres mots pleins d’amour et de dévotion.
Dieu se complaît dans sa Perfection et il n’a nul besoin que qui que ce soit la lui rappelle ou lui souligne à quel point il lui est redevable d’une réalité ou d’une autre, d’une expérience ou d’une autre. Pour lui plaire, c’est-à-dire pour remplir sa fonction d’être humain, il suffit de mener une vie amoureuse et lumineuse. Puisqu’il est impassible, Dieu n’a pas besoin des salamalecs et des simagrées de l’être humain. Encore moins s’il s’agit d’honorer des statues ou de révérer un morceau de pain dans un calice ou dans un ostensoir. C’est l’être humain qui en a besoin pour exprimer son amour ou pour se sécuriser. Dieu ne respecte que les adorateurs en esprit et en vérité. C’est-à-dire qu’il apprécie le geste spontané de celui qui, éprouvant sa Présence sublime, s’ouvre à lui tout grand, sans se poser de questions sur ce qu’il fait ou sur ce qu’il lui arrive, n’en ayant plus le temps. Au sens propre, l’adoration ne peut faire sens que chez celui qui a reçu la révélation de l’Absolu, une révélation intime qui l’amène à réaliser sa transcendance, par l’Esprit de Vie, en tant qu’Essence du Tout. Alors, selon son ouverture de conscience, l’être incarné se rétracte dans son âme ou dans son Esprit, vibrant à leur rythme. Il est transporté dans une Gloire qu’il ne peut que reconnaître comme son Point d’origine.
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