par Marie Le Pennec
Je suis dans ma chambre. Je m’y sens comme dans un vaisseau. Au milieu de mon lit comme au cœur de l’Univers, à voir passer des étoiles, ainsi que de drôles d’êtres me rendre visite.
Mais ce soir, c’est différent. Une frénésie inhabituelle enveloppe l’air. Ce soir, c’est la fête dans l’invisible ! Pourtant, moi, je me sens très triste à cette heure-ci. En effet, un petit chien à qui j’étais très attachée, vient de mourir.
Je vois des ombres sur ma droite. Elles semblent former un groupe d’êtres. Je souris ; chaque fois heureuse de leur présence à mes côtés, même si je n’entends pas toujours de qui il s’agit. Je me dis que l’important, c’est qu’ils soient là, bien réels à mes côtés. Alors je tends ma main à leur endroit et je sens tout de suite une forte chaleur, désignant bel et bien une présence.
Je me réjouis de ce contact, et dans un même élan, je vois subitement des hologrammes se dessiner devant moi, puis finalement de tous côtés, apparaissant dans l’air, comme sortis de nulle part. Beaucoup de rectangles s’inscrivent et se déclinent à l’infini. D’autres hologrammes viennent, que je ne connais pas.
En même temps arrivent des symboles de toutes parts. Ils se montrent. Se fixent un temps, et disparaissent. Ainsi, je vois trois points dessinant un triangle, puis trois lignes de lumière apparaitre pour relier les points. Se superpose maintenant un peu plus loin dans la pièce, un symbole sanskrit : C’est un bout du mantra ôm. Il y a le point avec la virgule dessous.
Quelque chose en moi se dit que ce qui est en train de se passer est tellement hors du commun, qu’il est absolument indicible et à peine croyable. J’ai l’impression que tout ce qui semble s’agiter autour de moi tente de me communiquer quelque chose, sinon, ce serait forcément moins intense.
A l’instant où j’émets cette pensée, tout s’accélère. C’est un véritable cortège d’étoiles, d’orbes, de lumières (beaucoup de violet)… Ca fuse dans tous les sens. J’assiste à un spectacle extraordinaire, un peu abasourdie par ce qui se produit et consciente que je ne reverrai sûrement jamais plus la même scène se jouer.
Je sens dorénavant une connexion très puissante s’établir dans mon corps avec ce qui m’entoure. Et je me sens dépassée. Cela commence à m’inquiéter car mon mental ne contrôle rien du tout.
Comprenant toutefois que toutes ces énergies sont là dans le but d’interagir avec moi, je sens que ma réaction les fait s’élever d’avantage encore. Je les observe, de plus en plus nombreuses et fébriles dans ma chambre. De grosses boules de lumières se forment partout et alors que je ne sais plus où regarder, mes yeux tombent sur la porte vitrée en face de moi et où je distingue assez bien mon ombre ; je m’en rends compte. Et là, Wawh ! Une sorte d’arc de cercle violet, mais un peu plus en pointe vers le milieu, est là, dans ce miroir, et ne semble pas pressé de s’en aller. Mes yeux se portent ensuite vers mon reflet dans la vitre et je vois une présence sur moi.
A ce stade, mon cœur s’emballe. Depuis le début je tente de rester calme et sereine mais je sens la peur monter en moi en même temps que la force de ma Kundalini. Vraiment étrange comme sensation, comme expérience.
Pendant que j’essaie de rester maîtresse de mes émotions devenant de plus en plus envahissantes, tout à coup, je vois un être minuscule et de matière invisible (et là, comment expliquer que l’on peut voir un être invisible, eh bien je sèche, et pourtant je l’ai vu), courir sur mon lit, en ma direction. Tout de suite, je me dis, stupéfaite :- Un lutin ?!
A la seconde où je réalise que oui, c’est un lutin, c’est une véritable explosion de joie qui se produit autour de moi. Une allégresse proche de l’extase, avec des hologrammes rectangles s’animant encore plus forts et devenant maintenant tout dorés et si denses qu’on pourrait presque les toucher. Un éclair de conscience me fait comprendre que les hologrammes rectangles, qui font le pont entre le Ciel et la Terre, peuvent tout à fait représenter des lutins. Puis, pleine de ma soudaine découverte, et comme pour appuyer cette dernière, des yeux, des visages venant soudain me visiter, des flashs de lumière s’allumant de tous horizons, et se composant d’une multitude de couleurs…Et boum, tout s’éclaire. Un faisceau de lumière blanche, parsemé d’étoiles, descend juste à côté de moi.
Nous conversons, mon hôte et moi. Je suis honorée de sa présence en ma demeure et lui est honoré de ma réaction ! Il me parle de cette peur, logée dans les tréfonds de mon plexus solaire. De cette peur qui très souvent m’habite, sans que je ne comprenne pourquoi, même lorsqu’on me veut assurément du bien, comme la somme de toutes les énergies présentes en cet instant. Il me parle aussi de lâcher-prise. Il sait que je me sens parfois triste et seule et il m’explique que si je ne fais pas confiance, si je n’ouvre pas mon cœur, alors je me sentirai toujours triste et seule et que ma peur profonde, c’est donc ma peur d’être seule. Or, pour ne pas me sentir seule, je dois, moi d’abord, décider que je me laisse un peu aller, sans chercher à maîtriser ce qui ne se maîtrise pas. C’est finalement en lâchant ma peur, que je saurai la dompter.
Ressentir en moi, que ce n’est pas ma peur qui s’accroche à moi, mais moi qui m’accroche à elle, me permet finalement de me détendre profondément dans une confiance assurée et de fermer les yeux, comme cet enseignant de lumière m’invite à le faire depuis quelques instants déjà, et je plonge cette fois, dans un profond sommeil. Étrangement d’ailleurs, car je ne ressens pas du tout l’envie de dormir et pourtant il me gagne subitement.
Une heure après, je me réveille en sursaut. Un peu groggy, j’ai la sensation que des êtres ont travaillé sur moi pendant mon sommeil. Effectivement, et ça continue, car cette fois, j’ai des visions intérieures, des flashs visuels qui défilent en un paysage ininterrompu de centaines de vies qui se déroulent comme sur un écran de cinéma. Je m’aperçois que si je laisse aller mon appréhension d’être témoin d’autant d’images inconnues, je peux me concentrer sur les « films » et les laisser se dérouler devant moi pour recevoir leurs informations. C’est ainsi que je suis, entre autres scènes, désormais spectatrice d’une vie passée où je m’observe, vivant dans une cabane en bambous, au milieu de la jungle. On dirait un vieux yogi. Une sagesse et une plénitude infinies se dégagent de lui, tandis que je le regarde évoluer dans sa demeure, puis finir par s’assoir tranquillement en lotus, buvant son thé fumant, le regard pénétrant, plongé vers une nature luxuriante, s’offrant en décor à ses yeux.
Subitement, en une fraction de seconde, je me retrouve projetée comme très loin dans le ciel, me retrouvant nez à nez avec un éclair immense, qui d’un coup, se transforme en un énorme ange de Lumière. Tout de suite, je suis propulsée à nouveau dans mon corps. Le choc est si énorme qu’il me fait me redresser. Mon cœur cogne très fort dans ma poitrine. J’ai peur. Voir tant de lumière me fait peur autant que ça me conforte.
Finalement, je finis par me laisser à nouveau gagner par le sommeil. Juste avant de m’endormir, le petit chien du début est venu me rendre une petite visite ; « Tu vois,-me dit-il, on n’a pas besoin d’un corps pour s’aimer, et on peut se donner autant d’amour que dans la matière. Je peux être là de la même manière qu’avant, et on peut aussi faire les mêmes choses ! »
Alors cette fois, je ne me réveillerai que le lendemain.
Marie
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