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Parfois, nos vies tombent à toute vitesse dans un précipice qui semble être sans fin.

Nous avons touché le fond émotionnel, physique, social et professionnel, et nous restons cachés ici, avec une peur et une tristesse qui résistent et se transforment en prémisses de différents troubles du moral.

Tout le monde a des problèmes graves, a vécu des drames et même des tragédies mais les qualificatifs qu’on leur donne ont plus de rapport avec la manière dont la personne les digère qu’avec leur présence en soi.

Tout le monde est fort et a un plan jusqu’à ce qu’il ressente de la douleur. On ne se retrouve pas sans plan, mais il faut le repenser. Quand on touche le fond, on peut se sentir extrêmement perdu.

Dans son explication de la dépression, Beck questionne certaines pensées irrationnelles en évoquant le concept de «flèche descendante» et celui d’ «amplification paradoxale».

Si l’on considère ces techniques et qu’on les adapte à notre propre expérience, on se rendra compte que lorsque nous avons touché le fond, la seule chose que nous pouvons faire, c’est remonter.

Se rendre compte que l’erreur est la peur

Tout le monde a peur des événements adverses qu’il peut vivre mais quand on a vécu une grande douleur et que l’on sent que l’on a touché le fond, on est conscient qu’il n’existe que deux options : continuer dans cet état quasi végétatif et douloureux, ou remonter la pente. Cela relève de votre décision.

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La «flèche descendante» est une technique de thérapie cognitive qui apprend à sélectionner une pensée négative et à répondre à la question suivante : si cette pensée était vraie, que signifierait-elle pour vous ? La réponse serait une nouvelle pensée négative.

Il faudrait des questions successives (en traçant des flèches descendantes), avec lesquelles sortiraient à la lumière des croyances contre-productives (perfectionnisme, besoin d’approbation, peurs etc.)

Si vous êtes plongé dans une pensée douloureuse et que vous pensez que vous avez touché le fond et que rien n’a de solution, vous devez expliquer ce que cela signifie pour vous et normalement une autre pensée négative apparaîtra.

Par exemple, face à quelqu’un qui a perdu l’un de ses enfants et qui a le sentiment qu’il ne pourra jamais être capable de prendre soin des autres, demandez : que signifierait pour vous la maladie d’un autre enfant ?

Il apparaîtra sûrement un autre sentiment de douleur et ainsi successivement, jusqu’à une vision encore plus catastrophiste de la vie.

Même ici, malgré la dureté de l’exercice et de l’expérience vécue, cette personne se rendra compte qu’elle peut le supporter et continuer à vivre. C’est sa pensée qui amplifie la douleur, bien plus que ce qui arrive véritablement.

Une fois arrivé ici, on peut se rendre compte que même en ayant vécu un événement dévastateur, on peut en vivre de pires, car rien n’est sûr dans la vie.

Même la dynamique de pensées défaitistes peut les déclencher : cela peut provoquer la perte d’un emploi, ou l’éloignement des autres enfants. En définitive, perdre ce qui est important pour nous.

À ce moment, la personne est consciente qu’elle se trouve sur le sol du découragement, mais elle ne veut pas descendre dans la cave.

Il n’y plus qu’à remonter et elle le fera plus facilement qu’elle ne le pense. Elle a peu de choses à perdre, seulement la peur.

Nous amplifions les peines et nous voyons l’absurdité de notre attitude actuelle

L’amplification paradoxale est une technique cognitive dans laquelle on apprend au patient à exagérer les pensées négatives au lieu d’essayer de les freiner ou de les contrôler.

De manière paradoxale, ces pensées peuvent paraître absurdes et sans aucun sens.

Évidemment, cette technique doit être utilisée pour des pensées négatives associées à des événements d’une gravité relative (aborder des pensées de peur du futur après la perte d’un enfant n’est pas possible avec cette technique).

Avec l’amplification paradoxale, on envisage la possibilité que le patient ne se trouve pas dans le pire état dans lequel il pourrait être concernant sa souffrance.

Il peut sentir seul car il vient de rompre avec son conjoint, mais il est loin de se trouver dans le pire état de solitude possible, celui où il ne pourrait même plus compter sur ses amis et sa famille.

Nous portons alors notre douleur jusqu’à la terreur et la tragi-comédie et nous rions de l’absurde de notre catastrophisme.

La souffrance nous rend sages et la résilience, forts

Il n’existe rien dans la vie d’une personne qui puisse la faire plonger si elle ne le permet pas.

Nous établissons les limites, les moments et une oreille plus ou moins attentive aux commentaires nocifs des personnes qui donnent leur avis sans avoir rien vécu de similaire. Chacun son chemin.

Il y a des personnes qui vivent des moments amers et qui finissent par rendre les autres amers.

Il y en a d’autres qui transforment leur amertume en antithèse de ce qu’elles veulent dans leur vie : elles savent ce que c’est et ne le désirent ni pour eux ni pour les autres.

Ce sont des personnes lumineuses, nées du gris de leur existence.

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Quand nous dépassons les limites du ridicule, de la douleur, de l’humiliation, du jugement, de la déception… quand nous les dépassons et que nous voyons que nous avons trop souffert, nous atteignons le véritable sens de notre existence.

C’est seulement quand on a touché le fond et que l’on a compris le processus des choses, que l’on se rend compte que l’unique option possible est de remonter.

Nous tombons nez à nez avec la certitude que nous n’agirons plus jamais par ego, mais pour notre bien-être personnel authentique.

Nous nous retirons de la compétition avec les autres, pour lutter pour nos propres rêves tout simplement.

Après tant de mauvais moments et de souffrance, le meilleur est forcément à venir.

Faites un pas, sortez de la plainte, lancez-vous pour vivre et laissez les choses arriver. Vous êtes tombé si bas que vous ne pouvez que remonter. 

Source: http://nospensees.fr

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