Extrait de « Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres » de Michael E. Salla

En mai 2003, l’ex-agent de la CIA Stein/Kewper (utilisant désormais le pseudonyme « ⁠Anonymous ⁠») révéla dans un témoignage vidéo, devant six ex-membres du Congrès, que le président Eisenhower s’était vite montré frustré de ne pas savoir ce qui se passait à l’installation S-49. Stein/Kewper a affirmé que le président avait cherché à obtenir des informations auprès du groupe de contrôle MJ-12 au sujet des projets liés aux extraterrestres. Lorsque les informations demandées lui furent refusées, le président aurait écrit un message personnel que Stein/Kewper et son supérieur immédiat devaient livrer à ceux qui étaient responsables de la Zone 51 et de l’installation S-4. Ce message d’Eisenhower consistait en une menace directe d’autoriser une invasion militaire de la Zone 51 et de l’installation S-4 si l’on ne satisfaisait pas à sa demande d’informations.

Un segment vidéo d’une durée de quinze minutes extrait d’une longue entrevue fut projeté devant d’anciens membres du Congrès, ce qui fit entrer Stein/Kewper dans les archives publiques. Il y racontait comment il avait été recruté par un haut responsable de la CIA vivant en périphérie de Langley, en Virginie, pour travailler avec la CIA en matière de vie extraterrestre10. En réponse aux questions de l’ufologue Richard Dolan, Stein/Kewper expliquait comment, en 1958, lui et son patron – le haut responsable de la CIA – avaient été convoqués au Bureau ovale par le président Eisenhower. Celui-ci, qui était accompagné du vice-président Nixon, a alors dit à l’agent et à son patron que le groupe MJ-12 était censé faire des recherches en matière de technologie et de vie extraterrestres, mais qu’il ne lui avait jamais envoyé aucun rapport11. Eisenhower aurait dit ⁠:
« ⁠Nous avons fait appel au groupe MJ-12 de la Zone 51 et de l’installation S-4, mais celui-ci nous a dit que le gouvernement n’avait aucune juridiction sur ses activités. […] Je veux que vous et votre patron alliez là-bas. Je veux que vous leur transmettiez un message personnel de ma part. […] Je veux que vous disiez à quiconque est responsable qu’il a une semaine pour venir me faire un rapport à Washington. Et que s’il ne le fait pas, j’utiliserai la Première Armée du Colorado et nous nous emparerons de la base. Peu importe le type de matériel secret qui s’y trouve, nous allons détruire cette base12. ⁠»

Dolan posa cette question ⁠: « ⁠Eisenhower allait-il envahir la Zone 51 ⁠? ⁠» Stein/Kewper confirma de nouveau qu’Eisenhower projetait effectivement de le faire avec la Première Armée13.
Il a été question plus haut du témoignage de Stein/Kewper concernant les sept soucoupes volantes qu’il avait vues à l’installation S-4. Il a également affirmé qu’il y avait vu un Gris (extraterrestre) et que son patron l’avait « ⁠partiellement interviewé14 ⁠». De retour à la Maison-Blanche, l’agent et son supérieur rapportèrent ce qu’ils avaient vu à l’installation S-4. Significativement, le directeur du FBI, J. Edgar Hoover, était aussi présent durant le compte rendu de Stein/Kewper et de son patron concernant ce dont ils avaient été témoins dans la Zone 51 et à l’installation S-4. Selon Stein/Kewper, Eisenhower fut abasourdi par ce qu’il avait appris.

Essentiellement, durant les trois années écoulées depuis qu’Eisenhower avait autorisé le transfert de la Zone 51, qui passait de la Commission de l’énergie atomique à la CIA, cette dernière avait construit une installation ou intégré une installation existante, en 1952, pour héberger les projets liés aux extraterrestres et aux soucoupes volantes15. Diverses compagnies, comme Lockheed Martin, furent alors impliquées dans des projets secrets de rétro-ingénierie qui furent réalisés à l’installation S-4. La CIA fournissait le financement, la sécurité et le soutien institutionnel, mais le groupe MJ-12 était chargé de ces projets. Pourtant, ce groupe refusait de fournir des informations au président.

La décision d’Eisenhower d’approcher la CIA pour obtenir des informations sur les activités de l’installation S-4 est très révélatrice. Elle montre que les informations les plus secrètes concernant la technologie des soucoupes volantes et la vie extraterrestre n’étaient plus sous la supervision directe du président, comme elles l’avaient été sous l’administration Truman. Elles étaient maintenant gérées de telle manière que le président devait passer par la CIA pour savoir ce qui se passait. La décision d’Eisenhower de confier à la CIA le contrôle de la sécurité aux installations de la Zone 51 s’est rapidement révélée être une erreur tragique. S’ajoutant à la réorganisation gouvernementale recommandée par Nelson Rockefeller, elle a donné au groupe MJ-12 les moyens institutionnels de créer son propre programme spatial secret échappant au contrôle du président et des militaires.

Le témoignage de Stein/Kewper montre à quel point cette situation était insatisfaisante pour le président. Ce fut seulement en menaçant le groupe MJ-12 d’une invasion militaire qu’Eisenhower a pu connaître les activités de l’installation S-4. Même s’il avait réussi à les connaître en 1958, ce ne fut là qu’une brève victoire tactique. En tant que militaire, il connaissait très bien les conséquences stratégiques d’une autonomie totale du groupe MJ-12 dans la Zone 51 et de l’absence de rapports à la chaîne de commandement. Les successeurs d’Eisenhower seraient incapables de recourir à des menaces militaires contre le groupe MJ-12 et les activités de la Zone 51 pour maintenir la chaîne de commandement.

Goode a confirmé que l’armée avait effectivement été utilisée pour menacer le programme spatial industriel émergent pendant sa création par le groupe MJ-12 ⁠:
« ⁠J’ai eu accès à beaucoup d’informations (par le truchement des “plaquettes de verre intelligentes”) sur les administrations Truman et Eisenhower et sur leurs politiques qui ont créé les “civilisations dissidentes” qui existent maintenant dans le complexe militaro-industriel. On mentionnait que des membres de l’armée et de la marine avaient été entraînés et utilisés plus d’une fois pour menacer ce qui deviendrait le Conglomérat industriel interplanétaire (CII-PSS) de soumettre ses installations et ses informations à la “supervision fédérale”. Cela s’est toutefois terminé plus tard, après que les groupes du CII eurent acquis suffisamment de pouvoir pour prendre le contrôle du gouvernement et ensuite de la plus grande partie du Pentagone et des agences de renseignement civiles16. ⁠»

La rapide augmentation du pouvoir du groupe MJ-12 et le programme spatial industriel en émergence ont conduit au célèbre avertissement lancé par Eisenhower en 1961 concernant la puissance du complexe militaro-industriel.

« ⁠Dans les conseils gouvernementaux, nous devons nous prémunir contre une influence injustifiée, qu’elle soit recherchée ou non, du complexe militaro-industriel. La possibilité d’une montée désastreuse d’un pouvoir mal placé existe et elle persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette double force mettre en danger nos libertés ou le processus démocratique. Nous ne devrions rien tenir pour acquis. Seuls des citoyens alertes et bien informés peuvent contraindre l’énorme machine militaro-industrielle de la défense à se soumettre à nos méthodes et objectifs pacifiques afin que la sécurité et la liberté s’épanouissent ensemble17. ⁠»

Eisenhower a informé le président Kennedy de ce problème d’une manière beaucoup plus détaillée que ce qu’il en a révélé publiquement18. Finalement, Kennedy avait suffisamment confiance en son contrôle sur son administration pour tenter de rétablir l’autorité présidentielle directe sur les activités du groupe MJ-12. En juin 1961, il a envoyé un mémorandum ultrasecret au directeur de la CIA d’alors, Allen Dulles, réclamant l’accès aux activités du groupe MJ-1219. Dans sa lettre de réponse, Dulles refusa à Kennedy l’accès aux activités du groupe MJ-12 et il fit adopter par le groupe une série de directives, y compris l’assassinat, susceptibles d’être utilisées contre tout officiel qui menacerait les activités du groupe MJ-1220. Les efforts subséquents de Kennedy pour affirmer l’autorité présidentielle sur le groupe MJ-12 et sur les programmes spatiaux secrets furent un facteur direct de son assassinat en 196321. Ce fut aussi le début du contrôle complet du groupe MJ-12 et de l’industrie sur le gouvernement des États-Unis ainsi que sur la plus grande partie de la communauté du renseignement.

Alors que des technologies plus avancées devinrent disponibles sous les administrations Kennedy, Johnson et Nixon, le programme spatial du groupe MJ-12, contrôlé par l’industrie, a continué à prendre de l’expansion et à développer des vaisseaux spatiaux et des systèmes d’armement plus puissants. Vers la fin des années 1990, il éclipsait le programme Solar Warden des militaires. Cela concorde avec l’affirmation de Ben Rich selon laquelle, au cours des années 1980, Lockheed Martin était passé de l’étude d’un moyen pour « ⁠ramener E.T. chez lui ⁠» à la possession de la technologie permettant de le faire22. La technologie à laquelle Rich faisait allusion a conduit au développement de vaisseaux encore plus avancés que les premiers porteurs spatiaux interstellaires créés dans le cadre du programme Solar Warden pendant les années 1980.

La croissance d’un programme spatial industriel secret sous la direction du groupe MJ-12 a finalement conduit à la formation du Conglomérat industriel interplanétaire, que Goode définit comme une méga-industrie au moment où il entreprend son service secret en 1987 ⁠:
« ⁠Le CII-PSS est une énorme industrie possédant une énorme infrastructure spatiale qui produit de la technologie extrêmement avancée, non seulement pour certaines “civilisations humaines autonomes”, mais aussi pour des “civilisations d’autres systèmes solaires”. Il existe un énorme “système de troc” qui est utilisé “là-bas” et le CII-PSS a échangé des “choses très inquiétantes et a même été impliqué dans le trafic d’êtres humains” pour acquérir de “nouvelles technologies”, puis les produire pour ces civilisations autonomes et les échanger selon des traités avec d’autres civilisations23. ⁠»

Cette description du CII faite par Goode, qui le définit comme une entité industrielle développant des produits de haute technologie pour d’autres programmes spatiaux et même pour d’autres mondes, est très révélatrice. Elle laisse entendre que la base technologique du CII surpasse de loin celle du programme Solar Warden, en faisant donc un rival potentiel pour ce dernier, voire une menace. Effectivement, comme nous le verrons plus loin, il y a eu de violents affrontements entre le programme Solar Warden et les programmes spatiaux du CII ⁠:
La révélation de Goode selon laquelle le CII échange « ⁠des choses inquiétantes ⁠», y compris des humains captifs, contre des technologies avancées, est profondément troublante. Elle donne à penser que le CII ne possède aucune éthique quant à ses méthodes de commerce et qu’il opère essentiellement comme une mégacorporation sans scrupules, à la poursuite de profits, d’intérêts et d’influence. Encore une fois, cela entre en conflit avec le programme Solar Warden, qui est plus susceptible de maintenir les valeurs et les normes constitutionnelles américaines dans son traitement des civils.
En réponse à une question, Goode a précisé comment les cadres supérieurs des grandes compagnies aérospatiales deviennent très impliqués dans le CII, tout en conservant la plus grande partie de leurs contacts et de leur influence dans l’industrie ⁠:
Q. ⁠: Des compagnies comme Lockheed, Northrop Grumman ou Boeing sont-elles très impliquées dans le programme spatial industriel ou le sont-elles davantage dans le programme Solar Warden traditionnel dirigé par les militaires ⁠?
R. ⁠: « ⁠Il existe des “super-comités”. Ce qui se passe habituellement, c’est que, chez TOUS ces entrepreneurs renommés que nous connaissons (et d’autres que nous ne connaissons pas), un membre du conseil se “retire” pour se joindre à l’un des conseils du CII-PSS (super-comités). Ils sont alors dans l’ombre tout en gardant “leur influence et leurs relations industrielles24”. ⁠»

Selon Goode, lors de négociations secrètes avec les administrations Truman et Eisenhower, les scientifiques nazis de l’opération Paperclip se sont haussés à des postes de direction dans le complexe militaro-industriel*, ce qui a conduit à l’infiltration des grandes compagnies qui forment le CII. Plusieurs étaient des éléments de la Société du Vril ou de la SS nazie qui avaient survécu à la Deuxième Guerre mondiale et qui avaient finalement donné naissance à la Flotte noire.

Avec l’émergence du Conglomérat industriel interplanétaire, plusieurs de ses cadres supérieurs, ainsi que le groupe MJ-12, ont été historiquement associés à la Flotte noire, qui, selon Goode, opère surtout à l’extérieur de notre système solaire. Il dit qu’il existe un autre programme spatial secret opérant à l’extérieur de notre système, et dont l’origine et la composition sont très différentes de celles de la Flotte noire. Goode affirme qu’il s’agit là du quatrième des cinq principaux programmes spatiaux secrets appartenant à notre culture terrestre contemporaine ⁠: celui de la Ligue galactique globale des nations…

Extrait de « Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres » de Michael E. Salla

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