Extrait de « Au-delà des frontières dimensionnelles » de Josée Clouâtre & Pierre Lessard
C’est la fin du jour, un petit vent chaud chargé des riches odeurs de l’été flotte dans la pièce. Sur l’un des murs de l’appartement est accrochée une reproduction à la main du zodiaque du temple de Dendérah, vestige de l’Égypte ancienne. Sur le mur d’en face se trouve une photo agrandie symbolisant la réalité extraterrestre, l’une des images énigmatiques des immenses lignes, en vue aérienne, de Nazca au Pérou. Élya rentre chez elle en coup de vent, espérant que son retard ne l’empêchera pas de rejoindre Marc. Elle lui avait donné un rendez-vous téléphonique pour 20 h 30 et il est déjà 21 h. Elle prend ses messages. Marc lui demande de le rappeler lorsqu’elle sera de retour. Elle se sent déjà mieux. Il y a tellement de choses à prépa- rer pour le voyage à Gobi, et puis son travail lui pèse encore un peu même si elle a su pacifier quelques relations conflictuelles qui l’irri- taient et l’empêchaient de faire son boulot correctement. Depuis quelques semaines déjà, les préparatifs pour le voyage dans le désert de Gobi ont plongé Élya dans une fébrilité qui la rend perplexe. Pourquoi se sent-elle si nerveuse ? Est-ce le thème de la dissolution des frontières ? A-t-elle peur de rencontrer en elle-même des bar- rières infranchissables ? Est-ce la rencontre avec ses anciens compa- gnons de voyage qui la ramène dans ses ornières du passé ? Pourtant, elle a l’impression d’avoir vraiment transformé des aspects importants de sa vie. Elle a décidé de repenser sa vie amoureuse et d’attendre avant de replonger dans une autre relation. Elle a commencé un tra- vail de bénévole auprès d’enfants autistiques.
Voilà déjà presque deux ans qu’elle est revenue du voyage en Égypte. Durant ce périple, elle s’est séparée d’Emmanuel, son com- pagnon d’alors. Toutefois, ils sont restés de bons amis. En réalité, elle a gardé des liens avec plusieurs des personnes qui étaient du voyage en Égypte. D’ailleurs, celles-ci étaient aussi de l’aventure du Pérou. Ces deux voyages ont été pour Élya d’une importance capitale. Lorsqu’elle y repense, elle en a les larmes aux yeux. Et puis, son ami- tié avec Marc s’est approfondie. Ils correspondent régulièrement par courriel et ils ont de longues conversations téléphoniques pour échanger sur leurs expériences de vie passées, leurs rêves, leurs espoirs. Après le voyage en Égypte, ils ont compris très vite tous les deux que leur relation serait plus enrichissante si elle se développait en de lentes retrouvailles.
Après une longue gorgée de tisane de verveine et avant de rejoindre Marc, Élya se permet quelques minutes pour relire le texte préparatoire destiné aux futurs voyageurs à Gobi offert par Maître Saint-Germain.
Nous vous avons conviés à un périple initiatique qui sera pour plusieurs une redécouverte. En effet, puisque la faculté de se propulser dans l’uni- vers est un attribut naturel de l’humain, plusieurs d’entre vous découvriront qu’ils ont déjà fait ce périple, même si cela n’est pas encore conscient.
D’entrée de jeu, nous vous invitons à éviter tout effort mental, tout effort physique et toute attente concernant des sorties potentielles du corps. Il sera toutefois important que vous délaissiez maints poids et croyances qui créent vos propres limites. Il est aussi important de réaliser que ces limites sont les vôtres et non pas celles de la vie sur la Terre ou dans le cosmos. En prenant conscience de cela, vous cesserez d’argumenter que ces limites sont réelles et pourrez alors les franchir plus aisément. D’ailleurs, c’est ce que vous faites chaque nuit, même si plusieurs s’obsti- nent à rendre réelles ces limites le jour venu.
D’ici le départ pour Gobi, consacrez chaque jour un moment d’inti- mité avec vous-même. Accueillez aussi en votre cœur l’accompagnement qui vous est offert.
L’état de paix est essentiel pour voyager sans contraintes et sans bagages, car même si vous avez la faculté de circuler entre les mondes avec de lourds bagages, ceux-ci influencent les espaces dans lesquels vous circulez et ce que vous en récolterez. Autrement dit, vous avez tout avantage à être en paix. Vous pouvez bien sûr choisir d’utiliser les trois prochaines années pour faire la paix avec vous-même et avec la vie autour de vous, comme vous pouvez utiliser les trois prochaines secondes pour la choisir, l’affirmer et la vivre.
De par votre nature, vous êtes tous des êtres multidimensionnels. Vous êtes chacun une Âme, l’expression de l’Âme universelle, l’expression de la lumière en mouvement et l’expression de l’amour. Votre Âme est le souffle de l’énergie universelle que souvent vous avez nommée Dieu. Vous êtes le souffle de Dieu, de l’énergie universelle. Vous êtes aussi un Esprit. Il est le mandataire, le représentant de l’Esprit universel ou de l’Esprit saint définissant l’orientation suivie par le mouvement de la conscience. L’Esprit saint et la pure connaissance existent en tout. Et s’ils existent en tout, ils existent bien sûr aussi en vous. Ainsi, vous êtes Âme et Esprit, pure lumière et pure connaissance manifestée sur un des plans de conscience de la troisième dimension de cet univers parmi les univers.
Par votre nature, vous êtes au-delà de l’humain. Par contre, vous demeurez libre de vous y identifier, mais sachez que cela est associé à la création de frontières autour de vous. C’est encore plus vrai en ce qui concerne l’identification au corps de chair. Ces frontières, tant et aussi longtemps que vous avez la conscience et la sensation qu’elles définissent une réalité parmi bien d’autres, ne causent pas de difficultés particulières. C’est tout comme si nous vous disions qu’autour de votre demeure vous avez construit une barrière. Il n’y a pas de souci réel à créer une barrière tant et aussi longtemps que celle-ci définit une réalité, soit celle qui est associée à la vie autour de cette demeure. Si, toutefois, vous demeurez cloîtré dans votre demeure, entouré de cette barrière, là vous êtes en dif- ficulté. De même, il n’y a pas de problèmes au fait d’avoir des frontières nationales tant que celles-ci ont pour but d’identifier par exemple cer- taines cultures et que vous pouvez à loisir les traverser. Il y a un souci dès l’instant où vous êtes prisonnier de celles-ci.
Il en est de même pour vous. En tant qu’Âme et Esprit, votre corps est une frontière et vos valeurs peuvent en constituer d’autres. Tout cela définit des réalités les unes dans les autres. Ce qui importe, c’est que vous sachiez emprunter les portes dans ces barrières pour éviter qu’elles deviennent vos prisons. Bien sûr, une multitude d’humains sont emprison- nés dans leurs frontières et sont convaincus des limites qu’ils ont créées dans leur représentation du monde et leur vision de l’univers.
Nous vous convions à un voyage interdimensionnel. Cela signifie donc que vous devez être disposés à ouvrir des portes.
« Bonsoir Marc ! Je suis arrivée en retard pour prendre ton appel. J’avais des courses à faire, et avec les embouteillages… Enfin, je suis là maintenant ! Comment vas-tu ?
– Je vais bien, Élya. Un peu fatigué. Ne t’excuse pas. Je com- prends, c’est la même chose pour moi. Les derniers préparatifs avant le départ sont toujours intenses. Il y a tellement de petits détails à régler. Tu sais, ça sera parfois difficile sinon impossible de communiquer avec la civilisation à partir de nos portables. Alors il faut tout envisager, anticiper les problèmes, les situations délicates. D’autre part, j’ai l’impression par moments de déjà ressentir les énergies du lieu. Un peu étrange. Pas de doute, une fébrilité s’installe. Ce sera sûrement un voyage crucial pour nous.
– Oh Marc ! C’est fébrile pour moi aussi ! Je me suis fait des scénarios énormes depuis l’annonce de la date du départ. Je suis comme un enfant avant le soir de Noël, tout à la fois rempli d’espoir et de rêves, et en même temps plein d’appréhensions. Est-ce que j’aurai les cadeaux espérés, qui me prouveront que mes parents m’aiment vrai- ment ? C’est vraiment enfantin, mais je n’y peux rien. Et puis, tu sais ces vieilles peurs de ne pas être à la hauteur des attentes du Maître, des autres participants, et même de toi. Je croyais pourtant avoir dépassé toutes ces bêtises.
– Eh bien, rétorque Marc, on sent bien que ce sera un voyage exigeant car la préparation spirituelle est plus rigoureuse que pour les voyages au Pérou et en Égypte. (Voir, en annexe, la préparation au voyage.)
– Moi, j’ai presque réussi à éliminer les sucres secondaires, ajoute Élya avec une expression de contentement.
– J’ai bien hâte de te revoir, répond Marc. Plus que deux semaines.
– Ouais ! lance Élya. Encore quinze dodos… Je retombe en enfance.
Il y aura plein d’amis aussi. Emmanuel y sera et Stéphanie aussi. – Ils sont toujours en couple ? demande Marc, pensif. – Oui ! Depuis le retour d’Égypte, et ça semble bien aller. Je suis bien contente pour eux. Je te souhaite une bonne nuit. On se rappelle avant le départ et on s’écrit.
– Et toi, fais de beaux et de bons rêves. Je t’embrasse. »
Élya et Marc sont arrivés à l’aéroport de Paris, tout heureux de repartir ensemble pour ce nouveau voyage. En approchant des gui- chets d’enregistrement, ils ont aperçu Emmanuel et Stéphanie dans la file d’attente des passagers. Après de grands signes de la main et quelques petits sautillements excités, ceux-ci les aperçoivent enfin. Une fois les formalités d’usage enfin réglées, ils peuvent donner libre cours à leur joie et à leur plaisir d’être de nouveau réunis. Et les voilà repartis ensemble vers les aires d’embarquement. Ils y retrouvent les anciens compagnons de route de l’Égypte et du Pérou et voient de nombreux nouveaux visages…
Extrait de « Au-delà des frontières dimensionnelles » de Josée Clouâtre & Pierre Lessard
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