LES RÉFLEXIONS QUI S’IMPOSENT DANS L’IMMÉDIAT…
par Bertrand Duhaime
Certains jours, vous vous sentez si malmenés, ballottés dans tous les sens et si énergiquement dépouillés de ce qui, jusqu’à récemment, faisait votre existence, vous la gardait agréable, maintenait votre zone de confort, que, selon votre degré d’incompréhension de ce qui se passe, un changement de paradigme, et celui de votre résistance à la Vie, vous pouvez passer de la déception ou de la frustration au désespoir et même, certains jours, entretenir des pensées suicidaires. Déçus comme jamais de la réalité matérielle, où la dualité ne cesse de vous distraire, de vous polariser, de vous faire passer d’un extrême à l’autre, de vous faire souffrir, ajoutant choc après choc, si vous ne passez pas à l’acte, l’idée vous vient au moins qu’il fait de moins en moins bon de vivre dans le plan physique, pour lequel vous perdez de plus en plus d’intérêt.
De plus en plus souvent, vous vous demandez ce que vous êtes venu faire dans un monde dense où vous ne vous plaisez plus parce que, depuis trop longtemps, il vous a fallu relever les défis existentiels les uns après les autres, ce qui, en raison de l’épuisement physique et psychique, a fini par vous démoraliser, vous démotiver, de sorte que vous vous laissez aller, vous ne pensez plus qu’à tout lâcher, qu’à vous laisser flotter dans le vide. Dans votre difficulté de dépasser les apparences et dans le constat du chaos et de la cruauté du monde, vous vous demandez pourquoi, vie après vie, vous avez produit autant d’efforts et avez autant lutté pour obtenir d’aussi piètres résultats, pour en arriver à un tel constat d’échec.
Dans l’accumulation des sentiments de futilité, d’impuissance et d’inutilité, complètement isolé ou entouré de trop peu d’alliés porteurs d’un idéal aussi grand que le vôtre, vous ne vous reconnaissez plus vous-même, vous ne vous comprenez plus, vous ne savez plus qui vous êtes, vous ne savez plus que faire, vous ne savez plus où mettre de la tête, vous croyez ne plus rien valoir. Malgré quelques éclaircies, les jours sont devenus si lourds et si sombres que vous doutez de l’avenir du monde, de vous-même, de la valeur de vos entreprises, vous perdez votre estime personnel, vous sous-estimez, quand vous ne vous méprisez pas, ne vous dénigrez pas, ne vous dégoûtez pas, convaincu d’être parvenu au bout du rouleau et de ne plus rien pouvoir.
C’est souvent à ce moment que, loin de connaître un apaisement, un adoucissement des circonstances, une facilitation de parcours, il se rajoute des pépins, de grands ou de petits drames, qui vous assomment, vous font sombrer dans un plus grand étonnement, un plus grand affolement, une véritable incompréhension, une pire confusion, si ce n’est dans la colère et la révolte Vous en tirez la certitude d’avoir abouti à l’échec et d’avoir perdu votre voie et, probablement, de vous être perdu vous-même.
Alors, vous considérez la Vie comme bien cruelle, alors que vous la croyiez bienfaisante, hospitalière, secourable et tutélaire. Vous aimeriez bien lui déclarer bien fort : «Chienne de vie! Ce que tu es injuste à mon endroit et insensible à mon destin!» Dans l’incapacité de vous regarder vous-même, vous vous demandez quelle part, le sort, les autres, les Forces sombres, pourraient avoir jouée dans votre malheureux destin. Et vous ne pouvez que vous écrier : «Grand Dieu! que suis-je venu faire dans cette galère? Qu’elle folle idée m’a pris de descendre un jour dans ce monde, de m’y incarner?»
Vous n’osez plus trop considérer votre propre vie ou y intervenir, parce que vous vous dépréciez, que vous ne vous trouvez plus de raison d’être, que vous ne trouvez plus de valeur à ce que vous faites, d’où vous n’avez plus qu’une envie, vous perdre dans les brumes, trouver promptement une issue ou mettre un terme à cette terne et pénible existence au plus tôt. Vous auriez bien tort, car vous ne pourriez que vous compliquer les choses, puisque nul ne peut échapper à son destin. Il n’empêche que, malgré les accalmies, vous vous croyez pris de dépression ou d’un puissant «burnout» dont vous ne croyez plus pouvoir vous tirer.
Pourtant, vous ne vivez rien d’autre qu’une crise de maturation qui vous force à lâcher prise, en commençant par tout contrôle mental, pour plutôt prendre la maîtrise de votre propre existence, par la créativité spirituelle, à l’écoute de votre cœur. Mais, en cela, vous restez encore bien dépourvu du fait que vous avez tant perdu et qu’il vous reste tout à apprendre : vous vous retrouvez presque complètement démuni de moyens, quand, au surplus, vos anciens alliés vous ont déserté ou sont disparus ou que les anciennes croyances ne s’appliquent plus et que les anciennes méthodes ne fonctionnent plus.
C’est à ce moment que vous devez vous en remettre à votre intuition plus qu’à votre intellect, à vos émotions ou à vos tripes, pour vous rappeler le véritable choix que, un jour, sur appel libre de l’Absolu, vous avez choisi de faire : vous en sentant la force, soit le cœur rempli d’amour et l’être débordant d’énergie, vous avez décidé d’offrir votre concours gracieux au sauvetage d’une planète et d’une humanité en péril. Rempli d’enthousiasme, vous avez choisi de passer sur Terre pour transmuter une part de son obscurité, une expérience à laquelle vous saviez que vous gagneriez en conscience et en bien des bénéfices…
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