par Caroline Faget
«Que décides-tu maintenant ? Comme je te l’ai dit, le temps nous est compté et tu es capable à présent de prendre une décision. Quel que soit ce choix, il implique beaucoup de responsabilités car comme tu l’as entendu, tu es porteuse d’une grande mission sur terre. » (Pour lire la première partie de « Entre ciel et terre », veuillez cliquer ici)
Je me sens si stupide de ne pas avoir entendu en quoi consistait cette « mission » que je n’ose même pas demander des éclaircissements à Anaël. (Pour lire la seconde partie de « Entre ciel et terre » veuillez cliquer ici)
Tant de responsabilités semblent m’attendre sur terre… Pourquoi finalement y revenir alors que je n’ai jamais été si proche du Paradis ? La confusion règne à nouveau dans mon esprit … Au fond de moi je ressens que j’ai si peur de revenir sur terre, d’être seule et perdue sur cette planète difficile…
« Chère Alaïa, tes pensées te font douter. Ecoute ton cœur et non ta tête qui se focalise essentiellement sur tes peurs. Que te dit-il ? »
« J’aime le ciel, il me sécurise, m’apaise, m’enveloppe. La terre c’est autre chose… Elle me fait si peur… »
« Si le Ciel est ton Père, n’oublie pas que la Terre est ta Mère,
Celle qui t’a mise au monde, celle qui porte tes pas et qui reçoit tes pleurs.
Ton défi est de te sentir aussi terrienne que céleste.
C’est pour cette raison que tu t’es incarnée sur terre. Et cette incarnation tu l’as aussi choisie pour dépasser tes angoisses. Tout n’a pas été toujours rose sur terre pour toi et c’est pour cela que tu redoutes de fouler à nouveau ce sol.
Comme beaucoup d’êtres humains aujourd’hui sur terre, tu as vécu autant de vies d’homme que de femme. L’humanité est à un point de transition. La terre est en train de passer dans un nouveau cycle où la dualité va disparaître pour laisser place à l’équilibre.
L’équilibre entre le masculin et le féminin, l’intérieur et l’extérieur, le haut et le bas, le ciel et la terre, l’ombre et la lumière…
L’humanité a vécu plusieurs âges, plusieurs ères. Le patriarcat a succédé au matriarcat. Aujourd’hui l’humanité est désormais capable de tirer les leçons de tous ces enseignements et de passer à la prochaine étape…
Tu fais partie de ces âmes qui portent en elles suffisamment de lumière pour aider la terre. Vous êtes nombreux et vous êtes les éclaireurs. Chacun a sa luminosité particulière. Et chacun va rayonner à sa façon afin de déverser la lumière nécessaire pour faire le pas vers l’ascension.
Aller au-delà de la dualité et réconcilier les extrêmes : le noir et le blanc, l’intérieur et l’extérieur, le bien et le mal. Si vous parvenez à réconcilier ce qui vous semble inconciliable, l’énergie de l’unité jaillira à travers vous et se déversera sur la planète terre et alors…Un paradis naîtra ! »
Anaël qui avait été jusqu’alors si souriant et rayonnant de joie baisse le regard, le visage assombri.
Il relève la tête et me fixe droit dans les yeux avec beaucoup d’intensité et de gravité.
« Je n’ai pas le temps aujourd’hui de te raconter mon histoire. Peut-être qu’un jour nous aurons une autre occasion…mais sache que si toi tu souhaites prendre ma place ici, moi je donnerais beaucoup pour être sur terre…Je n’aurai pas la chance de vivre ce moment si particulier de l’histoire terrestre qui renait à elle-même. Moi qui l’ai tant aimé cette terre…Je ne serai pas présent lors du feu d’artifice final…Alors je veux que tu sois consciente que c’est un cadeau incroyable de naître aujourd’hui sur cette extraordinaire terre et que tout le monde n’aura pas cette opportunité. Il y a des milliers d’âmes en attente de pouvoir s’incarner afin d’accueillir dans leur corps et leur âme les nouvelles énergies libératrices qui commencent à s’y déverser. Pour ma part j’ai choisi de servir depuis les mondes célestes mais chaque jour je goûte la vie terrestre à travers les yeux, la bouche, le nez, le toucher et l’ouïe d’une personne sur terre ! Cela me rend si heureux ! C’est extraordinaire de pouvoir utiliser les 5 sens ! Et j’ai souvent la nostalgie de la vie ici-bas …Mais j’en ai tellement profité qu’il est préférable pour mon évolution que je sois ici maintenant ! Alors que tu ressens le besoin de remonter, moi je ressens souvent le besoin de redescendre ! Que la vie est drôle n’est-ce pas ? »
Un éclat de rire vient clore cette confession touchante et surprenante d’Anaël.
Derrière son regard profond, je perçois toute l’importance de la vie, de l’incarnation, du défi qui m’attend et qui attend chaque être sur terre. Mais toute la beauté aussi et l’honneur qui nous est fait de vivre à cette époque singulière.
Je ressens toute ma responsabilité, tout l’amour et l’encouragement qu’Anaël m’envoie. Depuis mon arrivée en ce lieu, il me semble que j’ai grandi et que mes perceptions de la vie et de « la mort » se sont modifiées.
Entre ciel et terre je ressens un amour infini.
Entre mon Père céleste et ma Mère terrestre, je comprends que je suis à jamais une enfant de leur union sacrée.
Je comprends que le ciel sera toujours là pour apaiser mon regard, quoi qu’il arrive.
Si dans mes moments de découragement je me donne simplement la peine de regarder un peu plus haut que la ligne d’horizon de ma réalité terrestre.
Chaque jour, sans exception, le ciel nous offre son espace infini comme un miroir de nos propres possibilités. Un espace illimité où tous les rêves sont possibles. A chaque instant il nous montre l’éternité de la vie, pour peu que notre regard s’élève.
Pourquoi cessons-nous de regarder les nuages en grandissant ?
Les nuages ne sont-ils pas nos propres reflets ? Éphémères et en perpétuel mouvement dans leur forme mais éternels et semblables au fond. La danse des nuages dans le ciel n’est-elle pas le miroir du défilé des hommes sur terre ?
En naissant, nos corps d’eau et de lumière tombent sur terre en pluie d’étoiles. Nous vivons puis changeons d’état dans un mouvement de vie éternelle.
Tout est là et tout est si simple !
Ô cher père céleste qui m’envole vers mes rêves, qui imagine pour moi les destinées les plus grandioses. Tu es sans limite et sans frontière. Tu protèges tous les êtres sous ton toit invisible et tu nous accueilles tous, sans exception, sous le même soleil. Nous qui pensons être si différents les uns des autres, sommes si semblables à tes yeux lorsque l’immensité de ton regard se pose sur nous tous en même temps.
Je regarde Anaël comme si je le voyais pour la première fois. Je suis émue par son regard et son silence qui ont été attentifs à mes pensées. Je romps le silence :
« Qui es-tu Anaël? »
« Je suis ton guide spirituel. Nous nous connaissons depuis longtemps… Et nous sommes liés par un même contrat d’âme. Mais chacun de nous le vit sur deux mondes différents : toi sur terre et moi dans le ciel. Un simple voile nous sépare… si fin qu’il laisse passer l’essentiel : le souffle, la chaleur, la lumière, les odeurs, les couleurs, les sons…La vie !
Va et ne te retourne pas. Deviens ce que tu dois être. Tu perdras la mémoire de ton passage ici si tu décides de revenir sur terre. » (Lire l’article « Les choix de l’âme »)
« Mais comment faire pour vivre sans me rappeler qui je suis vraiment ? »
« Ton âme connaît son essence et elle te conduira sur le bon chemin si tu sais l’écouter car elle est directement reliée à ton être divin. Tu perdras la mémoire pour éviter de transporter le poids de tes anciennes vies et aussi pour avoir encore et toujours le choix de qui tu veux être vraiment. Ton âme se souviendra toujours de la plus haute destinée qu’elle porte en elle mais toi seule auras toujours le choix de suivre le chemin de ton âme ou un autre. Sans cesse la vie nous invite à poursuivre notre plus haut plan de vie car son souhait le plus cher est que nous grandissions mais dans son immense bonté elle n’impose rien et nous soutient quel que soit notre choix. Elle nous accompagne et respecte notre propre rythme ainsi que nos décisions. Car nous sommes libres et le serons toujours ! » (Lire l’article « Se souvenir de sa mission d’âme »)
« Je t’avoue Anaël que je n’ai pas entendu quelle mission m’attend sur terre! »
«Je le sais car il fallait qu’il en soit ainsi pour te protéger. Mais ne t’en fais pas. La vie se chargera de t’envoyer des signes. A toi de savoir les écouter et d’avoir le courage de suivre la voie de ton cœur. »
« Chère Alaïa le temps est venu de faire enfin ton choix… »
A ces mots, je me relève, Anaël comprend et m’ouvre ses bras. Lorsque je pose mon cœur contre le sien j’ai alors l’impression de me fondre dans l’immensité de l’univers. Plus rien n’existe à part lui, moi et le cosmos. Nous glissons sur la voûte céleste. Je reconnais la terre sous mes pieds. Anaël me fixe et je me fonds dans son regard. Dans une douceur sans fin et comme au ralenti, les milliers de particules de mon être explosent à l’infini dans l’univers et s’assemblent à nouveau dans un feu d’artifice cosmique.
J’ouvre les yeux avec l’impression de m’éveiller pour la première fois.
Je m’appelle Alaïa, j’ai un an et derrière le regard ému de mes parents, je vois le sourire d’un ange.
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