par Minnie Richardson
Cette semaine, une amie m’a écrit pour exprimer sa peine et son désarroi suite au décès, la veille, d’un membre de sa famille dans un accident.
Ce fut quelqu’un d’une grande importance pour elle et ensemble ils s’accompagnaient dans leurs cheminements respectifs d’évolution personnelle. C’était une perte de taille pour mon amie.
Au-delà de la compassion qui jaillissait spontanément à la lecture de son message, ce qui m’a le plus touché était la façon dont elle en parlait :
Elle parlait d’observer avec bienveillance les émotions qui la traversaient, de les vivre pleinement et même, de les remercier d’être là : de la tristesse, de la frustration et d’autres émotions encore.
Elle témoignait ensuite de l’envie que cette perte soudaine lui insufflait de profiter encore plus pleinement de chaque minute et de toutes les magnifiques choses que la Vie lui offre.
Elle notait avec joie – oui, avec joie! – tous les signes qu’elle était soutenue et réconfortée par une énergie plus vaste qu’elle dans cette période de peine.
Et elle terminait son message en exprimant son immense gratitude envers la Vie, et avec cette phrase si véridique, mais si souvent oubliée:
Profitons de chaque instant, nous ne sommes que de passage.
Chaque fois que je lis les mots de mon amie, des frissons traversent mon corps et je sens mon cœur s’ouvrir. Je ressens sa peine, son courage et sa résilience.
Je ressens aussi tout ce qu’elle est en train de retirer de cette expérience, à peine 24 h depuis son début.
Pour moi, cette amie incarne ce que c’est de vivre un drame en conscience. Et en le faisant, elle puise dans toute la richesse de l’expérience pour en sortir gagnant. Au fait, elle est en train de faire des pas-clés sur son chemin de conscience.
Comment vivez-vous vos drames?
Tôt ou tard, nous allons tous vivre des drames, ces épreuves que la vie dans sa sagesse mystérieuse place sur notre chemin.
Que ce soit, comme mon amie, la perte d’un être cher, ou encore autre chose – la fin d’une relation, une faillite, l’échec d’un projet professionnel, une trahison, un congédiement, une maladie grave, un épuisement ou autre – on se retrouve par moments désemparé, vulnérable et envahi d’émotions.
Mais ce qui change tout, à la fois dans la façon dont on vit l’épreuve et aussi en ce qu’on peut en récolter, est comment on décide de porter ce moment difficile intérieurement.
Le choix de comment vivre nos drames nous appartient
En fait, nous avons toujours un choix : de résister ou d’accueillir. Et chaque choix comporte ses conséquences.
Si on résiste à ce qui est en train de se passer :
- on peut se trouver victime de la situation;
- on peut éviter de vivre les émotions qui y sont associées;
- on peut inconsciemment nourrir, et prolonger, le drame.
Par contre, si on accueille le drame, comme mon amie le fait si bien, s’ouvrant à toutes les nuances de ce moment intense :
- on peut vivre pleinement les émotions qui sont là, les permettant d’évoluer naturellement vers quelque chose de plus doux et léger;
- on peut puiser dans la richesse du moment pour y trouver toutes les pépites. Dans le cas de mon amie, les pépites sont : une grande connexion avec soi, une connexion plus profonde avec la Vie, un désir ardent de vivre sa vie plus pleinement, et un sentiment d’immense gratitude.
Deux façons très différentes de vivre la même épreuve.
Vivre un drame dans la résistance l’amplifie
Ayant déjà vécu à plus d’une reprise ce que c’est de choisir de vivre un drame dans la résistance, je peux vous dire à quel point c’est lourd et douloureux! Vous avez peut-être vécu des expériences semblables.
À toutes les émotions naturellement associées avec le drame en question, on rajoute une autre couche de tension intérieure, de fermeture et de refoulement qui nous épuisent et qui nous coupent de nos ressources intérieures et extérieures.
On peut avoir l’impression de se battre avec la vie et d’en sortir perdant.
Vivre un drame dans la conscience nous élève
Par contre quand on choisit de rencontrer un drame les yeux ouverts, tout change et on se sent porté par la vie. Certes, cela prend du courage, mais cela ouvre à une expérience plus vaste et nuancée de la vie.
Il y a plus de dix ans maintenant, j’ai perdu moi aussi un être cher. C’était une amie proche qui, même si on ne se connaissait pas depuis très longtemps, m’avait profondément marquée par sa personne et par la profondeur de l’amitié qui s’est développée entre nous.
Elle était jeune, ayant à peine entamé sa trentaine, et on peut dire – on disait, en fait – qu’elle était partie trop vite.
Mais pour ma part, parmi la multitude d’émotions que je vivais à l’époque, je me rappelle comme si c’était hier de l’immense gratitude que je ressentais de pouvoir vivre ce deuil dans le moment présent et dans la conscience.
Car j’avais déjà vécu des deuils dans le passé avec le cœur fermé, et c’était vraiment pénible; je me sentais coupée de moi-même et de toute source d’amour autour de moi. Je souffrais bien au-delà de la souffrance initiale!
Le décès de mon amie était donc, en plus d’être un drame, un véritable cadeau.
Vivre ce deuil dans le moment présent en temps réel était intense, oui, mais intensément riche comme expérience :
J’ai créé et renforcé des liens d’amitié qui me soutiennent encore aujourd’hui, je me sentais connecté à la grandeur et à la magie de la vie, je vivais des synchronicités qui sont difficiles à croire mais qui se sont réellement produites…
C’était une période triste, joyeuse, profonde et porteuse d’amour et de connexion.
Un choix de tous les instants
Le choix que j’évoque dans la façon de vivre un drame n’est pas aussi noir et blanc qu’il peut le paraître, car nous sommes des êtres complexes et nuancés.
Non, c’est plutôt un choix de tous les instants.
On peut par moments se retrouver dans la résistance, pour ensuite choisir – quand on s’en rend compte – de se détendre, de s’ouvrir, et de vivre autre chose. Et on peut refaire ce même choix chaque fois qu’on se trouve dans la fermeture.
C’est une pratique, et notre capacité de faire la transition se renforce petit à petit avec chaque choix conscient.
Ingrédient magique: la bienveillance
Sachez que nous sommes des êtres humains parfaitement imparfaits, et que c’est tout à fait OK, sans dire compréhensible, de se retrouver en train de résister à une épreuve que la vie nous envoie.
Après tout, les médias nous renvoient sans cesse des images de drames et de situations négatives, nous donnant l’impression que le monde entier est un endroit dangereux dont il faut se méfier. On se sent donc menacé par ce qui est en train de se passer et on passe en mode protection.
La bienveillance devient alors l’ingrédient magique qui a le pouvoir d’amoindrir notre effroi et adoucir l’auto-jugement, nous permettant de nous accepter tel que nous sommes et de faire une transition plus fluide vers l’ouverture et l’accueil du drame.
Nous sommes souverains, nous sommes humains et nous créons notre réalité chaque moment de notre vie avec les choix qu’on fait.
Quel est votre choix?
Et vous?
Quels sont les drames que vous vivez en ce moment?
De quelle façon les portez-vous? Si vous êtes capable de les accueillir, quelles en sont les pépites?
Et si vous vous retrouvez dans la résistance, qu’est-ce qui vous permettrait d’aller avec douceur et bienveillance vers l’ouverture?
Je serais honorée de vous lire ici dans les commentaires et vos témoignages vont sans doute toucher d’autres personnes qui ont besoin de les lire.
Très chaleureusement,
Minnie Richardson
Trouvé sur http://lasolutionestenvous.com/
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