par Lydia

Très souvent la spiritualité rime avec recherche de pouvoir.
On voudrait contrôler la vie, nos émotions, nos pensées, notre futur, être capable de prévoir l’avenir, de lire dans les pensées des autres, de savoir la vérité sur toutes choses, parce que finalement lorsqu’on parle de dons spirituels, il y a ce besoin de sécurité, d’assurance, qui amène ces espérances.
On s’imagine qu’en développant nos dons extrasensoriels, on n’aura plus de peurs, de contraintes, de doute et de confusion, qu’on avancera avec certitude faisant toujours « le bon choix ».
Dans un sens, c’est légitime et c’est en plus réalisable mais pas comme on le croit et c’est une vision qui vient de la peur et de l’ignorance.
Ce n’est pas en contrôlant nos pensées qu’on aura que des belles pensées ni en contrôlant nos émotions qu’on sentira la joie et la plénitude, éternellement.
Ce n’est pas non plus en étant capable de prévoir l’avenir qu’on se sentira en sécurité, qu’on pourra faire les bons choix. Ni en étant dans la tête de l’autre qu’on pourra prévenir les risques de l’engagement amoureux.
On se plaint de vivre dans un monde injuste, barbare, insensé mais il est la création de nos attitudes conjointes, de ce besoin incessant de contrôle.
Ceci dit, il ne s’agit pas non plus de s’attacher à la culpabilité que cette idée fait naitre puisque nous comprenons à peine comment fonctionnent les lois universelles et nourrir la peur comme la culpabilité nous maintient dans l’inconscience, amplifie la division, le rejet de soi, la souffrance.
La culpabilité est le fruit de l’ignorance des mécanismes internes et de notre nature véritable. C’est encore une réaction à la peur et une vaine stratégie inconsciente basée sur les notions de mérite, de récompense, de punition.

L’humain a apporté des réponses toutes faites à chacune de ses peurs en les contournant mais il faut sans arrêt trouver des réponses adaptées à de nouvelles peurs qui émergent nécessairement dans cette approche, ce besoin de contrôle. C’est une attitude qui génère et nourrit continuellement la peur.
Il y a cependant une solution réelle et durable qui permet de faire face à tout ce qui advient et qui en plus nous permet de glisser sur le courant de la vie avec aisance et fluidité, celle de l’acceptation, de l’attention et de l’ouverture.
On veut développer des facultés spirituelles alors qu’on n’utilise pas vraiment nos sens ‘communs’. On n’écoute pas on anticipe ce que l’autre va dire, on essaie de se mettre à sa place alors qu’on n’est pas ancré, présent à nous-mêmes. On ne regarde pas les choses ou l’environnement tel qu’ils sont en vérité et en toute simplicité, on regarde au travers du filtre de nos conditionnements, de nos croyances, de nos superstitions même. On limite sans arrêt nos perceptions sensorielles en sélectionnant, en jugeant, en brimant, en occultant ce qui se présente à nous et que nous qualifions de mauvais.
Notre besoin de contrôle nous voile la réalité en nous montrant uniquement ce que nous devrions voir, ce qui nous réjouit, ce qui nous élève, nous valorise. Laissant de côté ce qui nous effraie, ce que nous avons qualifié, nommé, étiqueté et rangé dans la case ‘mauvais’.
Pourtant, dans l’observation neutre, dans l’ouverture de cœur, le désir de connaitre en vérité et en totalité, on sera surpris de voir la beauté en toutes choses. Derrière le comportement agressif d’un être, reconnaitre l’irrésistible besoin d’amour, d’expansion.
En ayant un regard neuf, qui ne sélectionne pas d’emblée, qui ne nomme pas ce qui est selon les références du passé, on découvre un monde nouveau, l’horizon s’élargit et nos sens se développent naturellement.
Dans le désir de connaitre la vérité toute nue, sans fard, sans le filtre des croyances et conditionnements, nos sens s’affinent, notre attention grandit, s’affirme et devient plus profonde, la faculté de concentration s’accroit. On va reconnaitre le potentiel de chacun des corps dans sa façon de percevoir ce qui est. On va découvrir combien nos sens peuvent être pénétrants et précis dans la force de l’attention.
On connait les facultés du mental d’imaginer, de se projeter dans le passé, l’avenir, de créer des images sur l’écran intérieur, de concevoir, de conceptualiser, de se focaliser sur un point précis. On commence à comprendre les facultés du cœur, la sagesse qui le caractérise et la façon dont il communique avec notre mental via l’intuition, la résonance. Comment notre âme nous guide dans la spontanéité, la transparence, l’évidence
On sait aussi que lorsque l’intention, le désir, la focalisation et la sensation sont sur la même fréquence, on voit ce qui est selon cette vibration d’unité, d’harmonie, on voit les choses dans leur ensemble, au-delà de la notion de bien et de mal.

On a beaucoup spéculé sur la faculté de créer mais il semble plutôt que la pensée, l’émotion et l’intention alignées sur le désir de paix nous ouvre l’esprit et le cœur permettant de voir au-delà des voiles.
Notre vibration colore les évènements, les choses selon nos croyances, nos attentes et lorsqu’on vibre sur les fréquences de la paix et de l’unité, on perçoit la perfection des choses, on ne veut rien changer.
Les révélations au sujet du potentiel divin, de l’essence de l’être d’amour et de lumière que nous sommes, sont interprétés via le mental. Les rayons sacrés sont enseignés et perçus par notre mental qui voit en eux des outils de créations et ça n’est pas faux mais il s’agit de co-création dont notre conscience humaine ne perçoit qu’une infime partie et qui n’a pas de pouvoir à ce niveau là.
Dans l’abandon du jugement, des croyances et conditionnements, ce sont toutes les anciennes certitudes qui s’effondrent. On apprend à écouter son cœur et comme celui-ci s’exprime à travers les sensations, le ressenti, cela demande de purifier le mental émotionnel de tout préjugés, de tout conditionnement.
Le mental perçoit l’énergie qu’il tente d’interpréter selon ses références ce qui limite la vision et la fausse nécessairement. Le corps émotionnel est aussi un outil de perception, de création mais il est tellement polarisé, déséquilibré, que nous ne comprenons pas son langage et comme c’est notre mental qui sélectionne et contraint, ce qu’il perçoit et sa façon d’interpréter sont aussi faussés.
Nos connaissances sont perverties, limitées mais dans l’acceptation, l’accueil, l’attention dénuée de jugement et d’à priori, on peut apprendre à les connaitre et à reconnaitre leurs facultés.
L’ouverture de cœur et d’esprit, nous offre un regard neuf et complet, dans la transparence et c’est en maintenant l’attention sur le désir d’unité, que ces corps peuvent nous délivrer une image plus vraie et plus complète de ce qui est.
En apprenant à écouter les voix intérieures sans les juger, en apprenant à observer objectivement on élargit son champ de vision, de perception.
L’intuition c’est le langage de l’âme, du cœur et quand le mental s’ouvre, se place en mode réceptif, sa faculté de projeter, de visualiser se manifestent spontanément. Il peut capter les vibrations de l’âme, percevoir l’énergie et dans la paix, l’unité intérieure, le silence, la communion avec l’âme, il forme des images spontanément.
C’est le fait d’être au centre, dans l’union des corps, dans l’ouverture, sans attentes qui permet cette visualisation spontanée. C’est d’ailleurs le fait que cela soit spontané, non voulu, non raisonné qui témoigne de l’origine du message, de l’image.
Plus on veut contrôler, plus on espère voir et moins on est ouvert à recevoir à percevoir parce qu’alors, le désir est mental. L’intention première est celle du contrôle qui émane de la peur. Une peur qui n’a pas été accueillie et que le mental-inconscient tente de résoudre par le déni, le refoulement, les stratégies de survie qui limitent les perceptions au circuit interne de survie.
La peur se loge autant dans la psyché que dans le corps émotionnel et tant qu’elle est confinée dans ces corps, elle tourne en boucle produisant les mêmes images, les mêmes interprétations faussées et les mêmes réponses ou comportements. Le mental lutte avec l’émotion et cela créé une division interne dont la vibration colore la vision, l’interprétation des faits.
Une situation vécue dans le rejet, la résistance et la lutte sera perçue comme négative alors que si elle est vécue dans l’acceptation, la paix en découlera et l’interprétation sera plus large. On verra le côté positif de la situation et par-dessus tout peu à peu, le mental et l’émotionnel seront pacifiés, purifiés, et fonctionneront ensemble, alignés à la vibration de paix, d’unité.
Je le constate parce que je perçois spontanément les énergies, les couleurs et la lumière qui pénètre les cellules en même temps que je ressens de la joie, la simple joie d’exister.
Je n’ai pas suscité ces images ni par une attente ou l’intention de voir.
C’est seulement le désir de paix, d’unité, d’aimer ce que je suis en totalité qui dissout les épais voiles des conditionnements et croyances et le fait d’être attentive aux mondes intérieurs qui élargit, affine, la vision.
Vouloir ‘ouvrir son 3ème œil simplement parce qu’on sait que cette faculté est disponible et parce qu’on veut obtenir du pouvoir est un jeu dangereux. Tout comme l’usage de drogues hallucinogènes, ce désir qui vient du mal-être intérieur, de fuir la réalité, amène à voir tout de façon crue et globale.
Il faut être déjà bien conscient de soi pour naviguer dans les mondes éthériques. Se connaitre intimement, savoir qui on est, et connaitre les limites de sa personnalité pour ne pas être absorbé dans l’immensité de la création.
Je parle de savoir qui on est dans le sens où on s’est déjà affirmé par rapport aux conditionnements ; où on sait penser par soi-même, où on sait quelles sont les valeurs qui ont de l’importance pour soi-même et s’y tenir. Ou tout au moins pouvoir distinguer et suivre la voix du cœur plutôt que de se fondre dans l’opinion publique.
En ce sens avoir un mental fort, déterminé et différencié afin de pouvoir suivre la voix du cœur, des tripes, est indispensable pour aborder les mondes subtils et pour se situer dans le monde. Si déjà on ne sait pas trouver sa place en ce monde dans le sens de suivre son intime conviction même si elle est à contre courant de l’opinion publique, vouloir voyager dans les mondes de l’astral, de l’éther, c’est courir le risque de se perdre, de rester perché.
On cherche la vérité en étant rempli de préjugés à propos de ce qui est bien et de ce qui est mal et on voudrait voir la beauté seulement.
Or la vérité est complète, entière, elle est faite d’autant de bien que de mal, du moins selon le mode de jugement du mental.
Vouloir percevoir la vérité en occultant une part de ce qui est revient à se voiler la face et tant qu’on ne lâche pas ce mode de jugement tant qu’on ne comprend pas que c’est avec tous nos sens qu’on aura une vision plus fiable de la réalité, du moins plus complète, on se leurre.
Vouloir provoquer un état de conscience élargit ne peut se faire qu’avec des produits si on reste bloqué sur l’attente de vivre une expérience extraordinaire. A coup sûr on sera transporté dans des sphères éthérées, vaporeuses mais la redescente n’en sera que plus douloureuse.

Ce qui est extraordinaire, c’est de pouvoir voir en la moindre chose apparemment banale, son caractère miraculeux, harmonieux. De capter l’essence, l’instant magique en un moment de grâce, une image qui s’illumine. De se rendre compte à quel point le corps physique est hyper intelligent…
Et le seul fait de s’ouvrir et de s’intérioriser avec pour seule intention celle de la paix, de l’unité, de la transparence, nous ouvre sur la totalité de l’expérience, de la situation, décuple nos sens. C’est difficile à expliquer mais par expérience, je peux faire la différence entre les perceptions décuplées par des produits et la vision élargie qui vient de l’observation neutre.

Quand je me suis vue au-dessus de mon corps après avoir pris des acides, la sensation était plutôt désagréable parce que je voyais mon enveloppe corporelle comme une limitation, un objet inutile et même pesant. D’un certain côté ce fut une initiation parce qu’il est vrai que cette expérience me montrait aussi que ma conscience n’était pas localisée dans ce corps puisque je pouvais me voir de haut mais ça ne m’a pas aidé à accepter ni l’incarnation, ni mon corps, ni le désir de répondre à ses besoins essentiels, primaires même puisque je ne mangeais pratiquement rien.
A l’époque, je voulais être pur esprit et je croyais naïvement qu’en ignorant mon corps physique ou en ingurgitant des opiacés qui me plongeaient dans un état éphémère de bien être physique, comme alors je pouvais penser librement sans être dérangée par les émotions, je pouvais y arriver.
Je constatais qu’en prenant ses produits, je ne voyais que le bon côté des choses, j’avais de l’amour, de la compassion pour tous les êtres, je voulais donner, partager, échanger. Je vivais mon rêve d’amour, celui que mon cœur et mes convictions intimes portaient mais ça restait du rêve, un rêve qui tournait au cauchemar quand je n’avais pas la dose quotidienne.
J’apprenais autant la force de la psyché, de la volonté que son impuissance lorsque les émotions explosaient et la fragilité de cet amour qui se changeait en haine contre moi-même. Une autre fois, avec des champignons hallucinogènes, je me suis retrouvée en pleine forêt sous la pluie autour d’un feu, avec pour seule compagnie un rat que je trimballais sur moi lors de mes ballades sur les routes de France. Je sentais que je faisais partie intégrante de tout ce qui m’entourait et j’ai dû me mettre en boule pour ramener mes énergies, mon attention dans les limites de mon corps physique. Là encore, ça n’est pas ce qu’on appelle une expérience agréable mais malgré tout, cela m’a ouvert la conscience et m’a permis de ressentir l’interconnexion avec toute vie, tout élément, tout être.
Et c’est heureux que ce ne fut pas réjouissant parce qu’à l’heure qu’il est, je serais encore perchée dans ces dimensions à la recherche d’une vérité absolue tout en voulant y pénétrer par une porte unique et qui nécessairement ne donne qu’un aperçu limité, biaisé de la réalité.
Ce désir de savoir m’a conduit à vivre des expériences qui ont eu leur utilité mais en focalisant l’attention sur la foi, le cœur, dans l’ouverture, j’ai vécu des expériences plus complètes et surtout sans avoir recours à aucune drogue, sans avoir provoqué ou attendu quoi que ce soit.
Je savais que j’étais plus qu’un corps mais je n’arrivais pas à m’incarner en lui par peur d’être submergée par les émotions. Pourtant c’est seulement en étant ancré dans la réalité de l’instant, dans la transparence et l’ouverture au-delà de tout jugement que la perception unifiée délivre une vision plus complète de ce qui est.
La vérité est avant tout subjective et elle commence par la connaissance objective et complète de soi. Le désir ou le besoin d’absolu se perd dans cette observation neutre qui révèle la multitude des aspects internes et c’est déjà tout un art qui ne demande qu’à être développé.
La sensation associée à l’idée montre l’évidence dans le choix qui se manifeste de façon spontané. Il n’y a plus vraiment de choix dans le sens intellectuel mais plus une sensation de justesse et la certitude d’être sur la bonne voie sans toutefois en connaitre la destination finale qui d’ailleurs n’a plus d’importance. Parce qu’on comprend que c’est la façon d’aborder le réel dans l’instant qui est le véritable sens et le seul pouvoir qui ait des répercussions positives et durables.
Ainsi la vérité devient tant immuable dans la sensation de paix qu’éphémère et changeante dans la forme, la pensée, l’émotion. Ces deux réalités coexistent parfaitement dans l’accueil, l’acceptation et l’ouverture, elles mènent à l’équilibre et l’alignement harmonieux des corps, des perceptions.
Tout est à redécouvrir ou à découvrir avec tous les corps, tous les sens, parfaitement ouverts. Et déjà dans le nettoyage des corps mental et émotionnel, la pacification et l’harmonisation des éléments, des forces en soi, la vision s’élargit considérablement.
J’ai bien fait de me remémorer ces choses parce que la vue du carnage dans la nature m’a bouleversée. Les bords de la rivière ont été rasés, les arbres au moins trentenaire massacrés par des engins énormes qui broient tout sur leur passage.
La tristesse immense et la honte d’être un humain m’ont amené à toucher ma propre force d’autodestruction, mes propres paradoxes et la violence qui sévissait à l’intérieur.
J’ai laissé couler les larmes, sans écouter vraiment les pensées qui défilaient essayant de trouver un sens à cela ou d’y voir le reflet de ma façon de gérer mes mondes intérieurs, de cette tendance suicidaire qui me pousse à fumer, à prendre des cachets pour étouffer les remontées émotionnelles ou ignorer la souffrance intérieure.
La difficulté d’accepter la violence tant celle des autres que la mienne, le paradoxe entre les pulsions de vie et de mort qui s’affrontent continuellement. Mais là encore, c’est une vision intellectuelle des choses, selon des références mentales, une vision duelle et conflictuelle des forces intérieures.

Pour le moment, la seule chose qui me permette d’être en paix, c’est le fait de reconnaitre cette lutte intérieure et de l’accepter. J’ai embrassé le chêne soulagée qu’il ait été épargné même si ses racines émergentes ont été ratiboisées.
Plutôt que de chercher un sens à cela, je confie à la source tout ce que cette vision d’horreur fait remonter à la surface. Ce qui est choquant, c’est la façon de détruire en si peu de temps ce que la nature a mis des années à construire et cela me renvoie à ma façon d’agir aussi.
Pourtant ces forces contraires sont en nous à l’état brut et en laissant faire la nature, elles se complètent harmonieusement. Cela me renvoie encore à la façon dont le mental agit en voulant contrôler la vie.
Il le fait en essayant de nier la mort, de la repousser, de l’éviter, en se créant toutes sortes d’illusions, de croyances à son sujet, la voyant comme quelque chose de douloureux contre laquelle il faut lutter.
La seule chose que je sache, c’est que la lutte rend la vie difficile et qu’en lâchant prise, tout s’harmonise. Je vois aussi combien je suis hypersensible et comment mon cœur souffre face à ce massacre honteux.
Et c’est cette souffrance qui révèle ce que je porte à l’intérieur, l’incompréhension face à ces aspects destructeurs que j’ai continuellement nourris et que je continue d’alimenter à chaque fois que j’allume une clope sans même me rendre compte de ce que je fais.
La colère envers ces systèmes internes, l’envie de revenir en arrière pour ne pas prendre cette décision de me tuer à petit feu faute d’avoir réussi dans plusieurs tentatives de suicide.
Je sens bien que la clef, c’est le point zéro, l’accueil et l’abandon mais toute cette tristesse doit sortir, tout comme la colère envers ces aspects de moi-même qui veulent mourir, fuir cette dure réalité. Même si je suis convaincue de l’immortalité de l’âme et de la conscience éternelle, j’ai la sensation d’un immense gâchis.
Le fait de nourrir cette tendance suicidaire amène aussi de la culpabilité, de la honte, de l’incompréhension parce que le désir de Vivre croit de jour en jour.
Là encore inutile de lutter contre cela ou de chercher l’équilibre par le raisonnement parce que ce sont des forces que seule l’âme, l’amour sans conditions, l’acceptation peuvent harmoniser.
Par expérience je sais que pour trouver la paix, il faut accueillir la colère, pour trouver la joie, il faut reconnaitre et accueillir la tristesse et qu’au-delà de ça, ce sont les forces qui s’équilibrent, l’amour qui se déploie ou le désir de paix et d’harmonie qui s’installent en profondeur, la foi qui amplifie.
Alors je laisse aller, j’accueille à bras ouvert l’enfant intérieur qui rêve de paix, de vivre dans un monde idéal où seul l’amour, la joie, la fraternité, la créativité artistique, règnent où le désir de manifester le meilleur se concrétise avec aisance et plaisir.
Une vision naïve et innocente d’un monde idéal tel que je le conçois, tel que tout enfant le vit.
L’enfant qui est sans connaissance, sans références, qui s’ouvre également à tout ce qui se manifeste, s’offre à lui et qui ne voit pas les choses de façon négative mais qui embrasse tout comme une expérience vivante.
Bon, je suis vivante alors autant agir en gardant les sens ouverts, en étant présente à ce que je fais et pour le moment j’ai faim ! C’est encore une expression du désir de vivre malgré tout, une pulsion irrésistible d’être, qui se manifeste par cette envie de mordre, de se remplir, de goûter, de sentir et de prendre du plaisir à le faire.
La façon dont la joie revient, le goût pour l’aventure se manifeste, montre combien l’acceptation libère et ramène à l’équilibre.
De stupéfaite par le spectacle navrant de la tendance à la destruction de l’humain qui veut tout contrôler qui m’a paralysée, me coupant toute envie d’agir, je suis passée par la tristesse, les pleurs pour finalement retrouver la joie et le désir d’agir en très peu de temps.
Même si le but n’est pas d’arriver à un résultat rapide puisqu’ici c’est plutôt la nouvelle approche qu’il s’agit d’intégrer afin que la paix demeure quoi qu’il arrive, le fait que le changement d’état ait été rapide montre l’efficacité dans l’abandon de toute forme de lutte. Et aussi le caractère éphémère des pensées émotions.
Puis même si ma vision d’un monde idéal peut sembler naïve et irréalisable, dans l’accueil, l’ouverture, la détermination à pacifier et unifier ce que je suis ou du moins à m’ouvrir à cette vision, ce ressenti, c’est une réalité intérieure que je vis concrètement. L’illusion ici, c’est de croire et surtout de vouloir que tout le monde ait ce même désir, cette même vision.
Maintenant que j’ai laissé s’exprimer toutes ces pensées émotions, même s’il reste de la tristesse face au gâchis et si j’ai la sensation d’avoir été amputée d’une partie de moi-même, je me console en sachant que la nature ne vit pas la mort comme l’humain. Enfin disons que la vision humaine n’est pas celle de la nature et supposer qu’elle souffre pendant ces massacres c’est encore projeter ses propres croyances, souffrances.

Quelques pensées plus positives sont venues comme l’idée que ce massacre ait un sens, qu’il soit nécessaire pour bâtir quelque chose qui profite à l’ensemble mais je ne m’y suis pas attachée parce que de toute façon, la seule chose dont je sois responsable et donc sur laquelle j’aie la possibilité d’agir directement, c’est la façon d’aborder ce qui se vit à l’intérieur.
Même si je participe à ce qui se vit sur la planète au niveau énergétique et de la conscience collective ou de l’inconscience collective, c’est toujours à l’intérieur que le changement peut s’opérer. Puis il est plutôt question d’influencer l’ensemble à la façon d’une goutte d’eau dans l’océan.
Une nouvelle vague cependant se crée, une vague de pacification, de clarté, de désir de connaitre et d’embrasser la vie en toute innocence, de se laisser porter par l’élan spontané. Une vague rafraichissante qui vient se joindre à tous les cœurs d’enfants de la planète et former un nouvel élan pour les générations futures. Mais cela ne concerne pas directement l’individu, ce qui compte, c’est de s’ouvrir à accueillir ce qui émerge dans l’instant et de laisser l’être véritable émerger.
Les épandages aériens continuent mais je ne me laisse plus embarquer par la colère, l’indignation, puisqu’ils me renvoient à la façon de gérer mes mondes intérieurs et comme je n’y réagis plus, je suis en paix avec ça malgré que ce soit aussi une façon d’éluder la question et de ne pas donner l’occasion au corps émotionnel de se libérer des énergies refoulées.
C’est en cela que le mental montre sa bonne volonté à maintenir le bien-être intérieur mais c’est une paix factice, autant intellectuelle que relative aux systèmes internes de survie qui se traduisent par la fuite, la paralysie ou l’agressivité.
En l’occurrence, le choix de mon mental est plus souvent celui de la fuite, de l’évitement, du refoulement.
Néanmoins il comprend que la paix est accessible et que cela se réalise par le lâcher prise mais pour qu’il abandonne le système habituel, seule l’expérience répétée de l’abandon pourra le faire changer de vision. Et surtout le fait de ne pas le rejeter, de ne pas l’accuser d’ingérence puisque ça n’est pas à lui de gérer les mondes intérieurs.
Se poser dans la paix et l’unité intérieures montre que c’est l’alignement à l’amour en soi qui agit, le fait de cesser de lutter qui révèle la source Une en soi. Bon je ne trouve pas mes mots. L’orage gronde maintenant !
Il semble que les perturbateurs extérieurs reflets des conflits internes soient encore en pleine ébullition et j’ai bien l’impression que ça n’est pas prêt de finir et que ça risque même d’empirer tant qu’on ne prend pas conscience du pouvoir véritable dans l’abandon de la lutte, du contrôle. Puis s’il pleut je saurais m’adapter et cela m’évitera d’avoir à aller arroser. Les quinze derniers jours dans l’incapacité d’agir m’ont donné le goût d’être maintenant dans l’action. Là encore, la dynamique des contrastes est à l’œuvre.
L’ennui ou la paralysie font émerger le goût d’agir soit lorsqu’on arrive au bout de ces pôles où on va trouver l’élan du nageur qui vient de couler et qui se sert du fond de l’eau pour se propulser vers le haut soit en s’abandonnant à l’intelligence intérieure qui rétablit toujours l’équilibre sans qu’il y ait nécessité de souffrir en allant à l’extrême.
La vie est mouvement et elle va d’un extrême à l’autre quoi qu’on veuille.
On a le choix de souffrir en essayant de contrôler son mouvement ou de s’abandonner à son courant et de se laisser porter comme la feuille qui flotte à la surface, en toute légèreté. Là encore l’observation de la nature nous en dit long sur les forces en jeu et sur la façon de se positionner.
Maitriser les éléments en soi n’est pas gérable par le mental puisqu’il est une partie de ces forces, seul le cœur, la sagesse de l’amour sans conditions, la source intérieure, a/ont le pouvoir de les harmoniser, de les équilibrer.

13 05 Bien que j’ai écris ce texte hier matin d’une traite, je ne l’ai pas publié parce qu’une fois encore il m’a semblé confus et surtout répétitif puis comme j’agis selon le désir immédiat (même si parfois c’est pour éviter de faire face à ce qui est, à ce qui me dérange) je suis passée à autre chose.
Puis ce matin en relisant, je me dis après tout, les choses sont claires, il s’agit d’un journal de bord, ce qui veut dire que ça ne prétend pas être la vérité absolue d’autant que chacun est unique et que la conscience humaine s’ouvre peu à peu, par des prises de conscience, le fait de s’ouvrir, d’embrasser ce qui est, de se dévêtir de tous les conditionnements.

Il s’agit tout de même d’abandonner un système qui a fonctionné pendant des millénaires celui de la survie, ce qui demande d’accueillir des couches innombrables de peurs. Et tout ce qu’elle a généré comme émotions refoulées.
Ceci dit, c’est juste l’attitude face aux pensées émotions qui est à intégrer et cela permet de lâcher peu à peu l’identification à la personnalité formatée…

Je reviens sur le choc émotionnel face au spectacle navrant de la destruction, parce qu’en fait au début, je me disais que je n’irais plus me balader dans ce coin puis en ramenant mon attention au centre, ma vision change. Au lieu de reprocher au mental de vouloir fuir, je me dis que cela peut-être l’occasion de libérer les émotions de colère et de tristesse puis de faire le parallèle entre mon addiction destructive et les différentes façons de m’en libérer.
J’ai deux options, celle de jouer sur les peurs, d’exercer un contrôle ou encore de compenser par d’autres produits moins néfastes pour l’organisme ou celle d’accueillir tout ce que cela ‘contient’.
Soit j’en fais une occasion de libérer les approches violentes soit je persiste dans le besoin de contrôler la vie en moi, niant par la même l’intelligence du corps physique et sa capacité d’harmoniser les forces et les corps subtils.
Le désir de libération engendre des stratégies qui sont basées sur le contrôle, la privation entrainant désordre et frustration. Puis il y a l’accueil, l’amour inconditionnel, l’occasion de voir en face les pensées émotions de ces mécanismes internes et de constater la puissance de l’amour et en même temps le caractère impersonnel de ces pensées.
Il est clair que je n’ai pas arrêté de fumer de l’herbe par la contrainte, le raisonnement mais plus par le désir d’être plus présente, consciente et de cesser de vouloir fuir.
Il n’y a pas eu de contrôle mais l’abandon du jugement que l’accueil sans condition des pensées communes à ce sujet, de la peur et surtout de la culpabilité, chaque fois que je craquais.
Je suis trop insouciante vis-à-vis de la mort pour me libérer d’une addiction par la peur, peur de la maladie, de la mort et mon goût pour la liberté est trop fort pour que je m’impose des contraintes parce que je sais que ça ne marche pas, en tous cas pour moi.
C’est vrai que c’est difficile à concevoir pour le mental qui croit qu’il faut faire des efforts pour mériter le droit d’exister, pour prouver sa valeur. Mais ça encore ce sont des croyances mondaines qui font tourner le business.
Et avec du recul sur mon vécu je peux voir que chaque fois que j’ai changé, libéré quelque chose, cela dépendait de l’ouverture de cœur et de conscience, le fait de dire « Oui », que ce soit via le pardon sincère ou par le fait de prendre conscience de fausses croyances.
Mais je n’ai jamais lutté ni même fait quoi que soit d’autre que de m’ouvrir à l’amour lumière intérieurs. Reconnaitre et accepter ont été les clefs de libération et de guérison spontanée.
Soit tu luttes et tu en chies sans obtenir de résultat durable puisque tu créés une division, une succession de conflits internes, soit tu acceptes ce qui est momentanément puisque rien ne dure et tu accueilles tout ce qui émerge pacifiant ainsi les corps et leur interconnexions.
Puis l’image de cette destruction de la nature me ramène aussi à ce choix de diminuer progressivement les médicaments afin de ne pas heurter la sensibilité et donc l’équilibre interne maintenu par le cœur, la coordination qui permet de répondre aux besoins les plus pressants.
Là encore la confiance en l’intelligence du corps physique démontrée par l’observation de tous les systèmes qui fonctionnent simultanément de façon merveilleuse, est nécessaire et c’est un point d’appui important dans la tombée des masques, l’abandon de la lutte.
Puis d’agir en conscience afin de déraciner chaque arbre, chaque croyance que la peur a fait émerger.
Ce déracinement et surtout la façon de le réaliser en douceur, en accueillant la peur et toutes les émotions qu’elle génère fait de chaque situation choquante, déstabilisante, une occasion de vibrer sur les fréquences de la source.
Ainsi chaque fois que j’irais faire un tour près de la rivière, je pourrais offrir à la source toute émotion que cela éveillera. Et ainsi installer l’équilibre progressivement, non par la contrainte, le déni ou le rejet mais par le seul fait d’accueillir, de dire « oui » à ce qui se manifeste dans l’instant.
Parmi toutes ces pensées, ces voix, il y a celle de la sagesse, de l’enfant en soi, de chaque aspect de la personnalité qui forment une véritable famille. La seule chose dont cette famille ait besoin, c’est de l’amour, un amour sans conditions.
Parce qu’au-delà de ces voix, il y a l’énergie correspondante, une énergie qui participe à la complétude de l’être, et rend l’unité, la souveraineté possible.
Chacune d’elle est nécessaire au bon fonctionnement de l’ensemble, à l’intégrité de l’être et à la dynamique qui crée le mouvement.
Je n’ai pas encore le courge de retourner à la rivière pour faire des photos mais je ne force rien et je peux déjà observer quelle peur me bloque puis la laisser s’extérioriser.
Concernant l’addiction aux médicaments, je constate qu’en espaçant les prises je suis plus présente et donc plus efficace dans l’action moins soucieuse du regard extérieur puisque je me tourne vers l’intérieur et comme la paix et la joie me guident, la question de l’apparence ne se pose même pas. Je suis allée faire des courses en salopette pleine de terre aux genoux mais je m’en fous.
Vous êtes arrivé au bout de ce texte à rallonge et bien bravo pour votre persévérance, lol. Si j’ai regroupé les deux jours consécutifs c’est parce qu’un choc émotionnel se guérit en plusieurs prises de conscience ou du moins en étant attentif à ce qui se passe à l’intérieur et c’est dans cette observation qu’on peut sentir les troubles et les accueillir.
Mais comme ça n’est pas un comportement habituel, automatique, cela demande de la patience, de la persévérance, de l’endurance, autant de qualités qui forgent un caractère dans l’équilibre des forces, du masculin et du féminin, dans l’association de leur qualités spécifiques.
On a tendance à vouloir se blinder pour protéger notre hypersensibilité, notre hyperémotivité, ajoutant couches sur couches alors qu’il suffit d’accueillir la vulnérabilité, de laisser faire notre vraie nature, la source qui unifie et dépouille du superflu tout en douceur.
Si vous souhaitez partager ce texte, merci d’en respecter l’intégralité, l’auteure et la source ; Lydia, du blog : « Journal de bord d’un humain divin comme tout le monde » ou http://lydiouze.blogspot.fr

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