Omraam Mikhaël Aïvanhov

Le Maître Deunov dit : « Quand l’homme peut-il ouvrir son intelligence et son coeur au divin ? »

Quand il vit selon les grandes lois de l’existence. Alors il est semblable à la source qui donne à tous ». Quelles sont les lois de l’existence ? C’est la lutte, pensez-vous.

Non. C’est la plus petite loi. Le seul fait que les insectes eux-mêmes la connaissent prouve que c’est la plus petite des lois. La grande loi, celle des étoiles, c’est celle de la lumière que les astres se projettent mutuellement. L’égoïsme est la loi des pygmées, des microbes. Montrez-moi un microbe qui ne connaisse pas cette loi de la lutte. Il n’y a rien de plus méchant que les microbes ; ils savent déchirer, détruire. Ils ne savent pas rayonner, rendre les autres heureux. Les grandes lois sont celles des soleils. Ils projettent…Quoi ? Des planètes. Ils les lancent dans l’espace. Jamais ils ne se sont emparés des planètes pour les dévorer. Ils leur donnent la lumière.

Quand nous comprendrons cette loi, nous ouvrirons notre intelligence à cette grande lumière et nous deviendrons une source. La source, c’est ce qui travaille d’après les grandes lois de l’existence. C’est grâce aux sources que toute la vie existe. S’il n’y a pas d’hommes qui ressemblent à des sources, que deviendrons-nous? Si vous n’aviez pas une mère, un père qui vous élèvent, vous seriez morts depuis longtemps. Ils vous ont soutenu, vêtu, éclairé. Nous devons faire la même chose maintenant pour les autres.

Chacun a quelque chose à donner de soi-même. Vous êtes fils et filles de Dieu; vous pouvez donner tellement de choses !

Vous n’avez qu’une chemise ? Faites comme Nastradine Hodja. Alors qu’il était prêtre, il fit un sermon sur la générosité, et ému par ses propres paroles, il donna une de ses chemises à un pauvre. Sa femme s’indigna et lui en fit reproche: « Le sermon, c’était pour les autres, pas pour toi ». Chacun peut donner une bonne parole, ou plusieurs. Quand vous êtes mécontents, vous savez tout de suite en déverser des centaines; c’est une habitude. Mais ce ne sont pas celles que je vous conseille de donner. Vous pouvez aussi donner un regard, un sourire pour éveiller une âme, un coeur. Tous ceux qui ne donnent même pas cela, ou qui n’envoient pas de bonnes pensées, sont de la Fraternité noire.

Il faut donner, c’est la grande loi de l’univers. Lorsque je suis seul dans ma chambre, sans personne qui me dérange pour demander un conseil, un mot, un renseignement, je mets quelque chose dans cette caisse de la Fraternité dont je vous ai déjà parlé, cette caisse de la Banque divine où nous pouvons placer notre capital ; c’est-à-dire que j’envoie des pensées de courage pour tous ceux de la Fraternité, des pensées d’espérance pour ceux qui ont un peu diminué leur élan.

Plusieurs parmi vous circulent à métro, travaillent dans des lieux où ils sont magnétisés, vivent solitaires, sans personne avec qui causer. S’ils n’ont pas la possibilité de rencontrer des frères ou des soeurs pendant une semaine, ils se mettent à vivre, à sentir, à penser comme tout le monde. Il est très facile de glisser sur la pente, de devenir ordinaire, dur, égoïste. Où partent alors les bonnes pensées, les élans, la flamme qu’on avait précédemment ? La Fraternité est indispensable. Grâce à elle on est soutenu par les autres, on a honte devant eux de se montrer grossier, personnel, découragé. On voit autour de soi des frères qui vous dépassent et l’on travaille à maintenir ou à regagner son niveau.

Lorsqu’on est seul, qu’on se contente de lire l’Enseignement, cela ne va pas. Seuls les élus et les génies peuvent continuer longtemps seuls avec la même flamme, le même amour, la même patience. Mais que deviennent les autres? Plus ils s’éloignent de la bonne voie et coupent les liens, plus ils descendent, s’engourdissent, somnolent, s’endorment. J’ai vérifié cela mille fois. On a besoin d’être dans une Fraternité pour ne pas s’endormir.

Je n’accuse personne ; je sais que la vie est difficile. Si vous croyez que je ne connais pas cette vie que vous menez, vous vous trompez. Elle ressemble à celle des plantes qui luttent pour avoir un peu de lumière à travers les obstacles du sol épais. Moi-même j’ai fait ces efforts pour sortir, pour voir la lumière. Je sais tout ce qui vous tourmente. Si vous croyez que je l’ignore, que je n’en mesure pas la difficulté, vous êtes dans l’erreur; car je sais qu’on perd son magnétisme, qu’on est dégoûté de lire, qu’on ne veut plus rien faire. Je vous donne les moyens et les méthodes pour lutter, et vous ne les utilisez pas, et la paresse se prolonge; où est le coupable? On résiste, on coupe les liens, on critique, on se dit que les autres ne méritent pas notre compagnie, qu’ils ne nous valent pas, etc…Ce sont là de grandes paroles d’ignorants.

On ignore quel être se cache dans l’homme le plus ordinaire. Ce peut être un ange, et plus tard il sera grand. Donc, il faut montrer à tous le bon chemin, les aider à le trouver et à y marcher. Certains disent: « Soit! Je me mets dans le chemin que vous montrez, mais nourrissez-moi ».

Je réponds: « Non, je ne suis pas obligé de le faire. Je ne suis là que pour vous montrer le chemin; ensuite il faut que vous marchiez tout seul. Vous prétendez avoir encore besoin de manger, cela ne me regarde pas; vous devez vous débrouiller vous-même. Moi, je ne suis venu que pour vous indiquer le chemin à suivre ».

Si j’ai envie de nourrir quelqu’un après l’avoir orienté, c’est mon affaire et non la vôtre. Le ciel ne me charge que d’une chose et je n’ai pas le droit d’en sortir. Tous ceux qui viennent auprès de moi, je ne dois ni les guérir, ni les nourrir, ni m’occuper de leurs affaires; je n’ai qu’à leur montrer le chemin et c’est tout. Si ensuite ils ne veulent pas marcher seuls, je n’ai nullement à les soutenir chaque jour. Je ne suis pas obligé de courir vers eux tout le temps. Je leur montre une voie, je leur explique comment ils peuvent se libérer, être gais, bien portants. Après, à eux de le vivre.

Si les êtres désirent davantage que ce que je leur ai donné et s’ils veulent monter sur mon dos comme un fardeau afin que je les porte sans cesse, s’ils m’aiguillonnent pour me faire marcher ainsi à coups de pied, qu’ils sachent que je ne céderai pas à ces caprices. Non. Un jour, oui; mais plus longtemps, non. S’ils persistent à vouloir rester sur mon dos, je les mettrai à terre en leur disant: « Marche mon petit, marche tout seul ».

J’ai déjà fait cela avec plusieurs parmi vous. A mes conseils, ils répondent que leur application ne donnera pas de grands résultats; alors je les pose à terre et je les laisse. Ils se mettent à crier parce qu’ils veulent que leur mère les porte. Tous veulent que je les reprenne sur mon dos, et même que je retourne en arrière les chercher là où ils sont restés. Non. C’est trop demander. Si je le faisais, le monde invisible me giflerait, il ne veut pas que je sois si complaisant. Cela n’est pas mon travail.

Relisons ensemble la pensée du Maître Deunov :

« Lorsque la conscience divine s’éveille en l’homme, il est joyeux et content. Toutefois, quand il considère les questions du point de vue de son intellect et de son coeur, l’homme vit dans le monde matériel, dans la vie matérielle. S’il commence à aborder les questions du point de vue raisonnable et du monde divin, il se hausse jusqu’à sa tête et se manifeste là. Depuis sa tête, c’est-à-dire des branches de la vie, l’homme descend dans la vie matérielle, dans les racines du mal. Du moment où il donne issue en lui-même au divin, il domine parfaitement et facilement le mal. Dans le monde matériel, l’intelligence et le coeur travaillent simultanément ».

Message-Audio No 99 du 18 octobre 1942

 de Omraam Mikhaël Aïvanhov

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