Où en est-on avec la mystérieuse planète 9, cet hypothétique objet censé évoluer aux confins de notre système ? Une étude menée sur 26 objets transneptuniens extrêmes suggère qu’il y aurait bien un corps massif situé à environ 350 UA du Soleil. En revanche, il n’y a toujours pas de preuve visuelle.
En janvier 2015, des astronomes observaient d’étranges effets gravitationnels sur les objets de la ceinture de Kuiper. Les chercheurs suggéraient alors la présence d’une neuvième planète bien au-delà de l’orbite plutonienne à environ 150 milliards de kilomètres (soit environ 75 fois plus éloignée que Pluton du Soleil). Cette candidate potentielle ferait un tour complet du Soleil en non pas 365 jours comme la Terre, mais en 20 000 ans. Elle serait au moins dix fois plus massive que notre planète. Mais en dépit de ces mensurations, l’hypothétique planète n’émettrait que très peu de lumière, d’où les difficultés rencontrées pour la repérer. Le mieux serait alors d’évaluer ses éventuels effets sur ses « voisins » : les objets transneptuniens extrêmes.
Un objet transneptunien extrême est un objet dont le périhélie est supérieur à trente unités astronomiques. On dénombre aujourd’hui 26 de ces objets qui orbitent tous à des distances moyennes supérieures à 150 UA (une UA est égale à la distance Terre-Soleil, soit environ 150 millions de km). Une équipe d’astronomes de l’université de Madrid s’est notamment intéressée aux « nœuds » orbitaux de ces objets. En mécanique céleste, un nœud est un des deux points d’intersection d’une orbite inclinée avec le plan principal du système de référence. En d’autres termes, les chercheurs ont ici calculé puis analysé les points d’intersection des orbites de ces objets transneptuniens avec le plan du Système solaire.
Ainsi, en analysant ces « nœuds », ils ont été en mesure de déterminer les objets transneptuniens étudiés étaient perturbés par un autre objet dans la région. Et ce fut notamment le cas pour les 26 objets analysés qui se comportaient « comme les comètes » à l’approche de Jupiter. « En supposant que les objets transneptuniens extrêmes sont dynamiquement similaires aux comètes qui interagissent avec Jupiter, nous interprétons ces résultats comme les signes de la présence d’une planète qui interagit activement avec eux dans une gamme de distances de 300 à 400 UA », explique l’astronome Carlos De la Fuente Marcos, le principal auteur de cette étude qui note par ailleurs que « ces résultats ne peuvent être attribués à la présence d’un biais d’observation ». En d’autres termes, ils confirment que leurs calculs ne contiennent aucune erreur.
Ainsi, il y aurait bien une mystérieuse planète située aux abords de notre système solaire, mais pour l’heure, nous n’avons toujours aucune preuve visuelle. Alors, pourquoi ne pas partir vous aussi en chasse ? Il y a quelques mois, la NASA lançait un site web dédié à la détection d’objets aux confins du Système solaire. Le projet baptisé Backyard Worlds : Planet 9 compile plus de 750 millions d’images du ciel en infrarouge qui permettent à vous et moi de traquer depuis notre canapé l’hypothétique « planète 9 ». Depuis le lancement, 117 naines brunes ont déjà été découvertes.
Source: http://sciencepost.fr/