par Hélène Spironello

Toutes les histoires commencent par « il était une fois » et finissent par le mot « fin ». Mais comment faire pour gérer ces fins -prévues ou non- ?

Les contes de fées où ‘ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants’ ne se produisent pas aussi souvent que ce que l’on pourrait espérer…

Mettre un terme à une histoire n’est pas facile. Les fins ne correspondent pas aux ‘happy endings’ qu’on nous vend sur grands écrans. Une ‘happy ending’ signifie justement qu’il n’y a pas de fin à l’histoire mais une continuité. L’histoire ne s’arrête pas, elle perdure…

Or la société dans laquelle on grandit ne nous apprend pas vraiment à finir les choses ou les relations. Je suis sûre que vous avez tous déjà entendu des phrases du style: « Il faut continuer à avancer » ; « sois fort(e) » ; « n’y pense plus, ça va passer », …

Pourtant dans la vraie vie, les choses prennent inévitablement fin. Comment faire pour les accepter alors que personne ne nous l’a appris ?

Il y a quelque chose d’effrayant à voir la mort en face. Parce que soyons clair, la fin signifie la mort de quelque chose -même si ce quelque chose est infime-. Ce quelque chose a besoin de mourir pour faire place au renouveau.

La mort fait partie intégrante de la vie. S’il n’y avait pas de mort, on ne pourrait pas avoir conscience de ce qu’est la vie. De la même manière s’il n’y a pas de fin, il ne peut y avoir de conscience du début.

Comment nous incite-t-on à réagir ? Fuir… ou se concentrer sur la construction de nouveaux projets ou de nouvelles relations, … Tout est bon pour ne pas ressentir la fin. Tout est bon pour l’éviter.

Cela peut paraître fou pour certains mais il y a comme ça des expériences de vie qui se répètent jusqu’au jour où on arrête de les fuir et où on regarde la fin en face.

En ce moment, les pages de certains livres se tournent… ou plutôt je clôture certains livres consciemment… D’autres s’ouvriront c’est une certitude. Toutefois si je finis mon livre en pensant déjà au suivant, je passe à côté du message le plus important.

Vous imaginez-vous investir dans une histoire pour ne pas en connaitre la chute ?

Vous imaginez-vous lire un livre jusqu’à l’avant dernier chapitre ?

Et bien je l’ai fait symboliquement avec plusieurs livres dans ma vie. La fin est proche mais je ne veux pas la voir.

Toutefois, c’est lors des fins que l’on peut faire le point sur ce que l’histoire nous a appris:

qu’est-ce que cette aventure m’a apporté de positif ?
qu’est-ce que je peux améliorer dans mes prochaines histoires ?
qu’est-ce que je ne veux plus reproduire ?
Ces trois questions sont essentielles et ne peuvent se poser qu’à la fin d’une histoire ou d’un chapitre. Toutes les fins ne doivent pas forcément être définitives. Elles peuvent embrayer sur d’autres débuts mais ce qui est important c’est de prendre conscience de ce que la fin vous apporte.

Fuir une fin est comparable à laisser une œuvre inachevée… Alors qu’on se concentre sur le nouvel ouvrage, on oublie de fermer le ou les livres actuels. Or ceux-ci restent ouverts et prennent de la place symboliquement sur l’étagère de notre inconscient.

Ce renouveau ne naît pas directement. Il faut du temps à la graine pour devenir une pousse… Et bien pour une nouvelle histoire avec de bonnes bases, c’est pareil. Il faut pouvoir apprécier la fin de l’histoire pour profiter du début de la suivante en pleine conscience.

Alors oui, faire face aux fins est difficile. Ce n’est pas évident de dire au revoir, c’est même souvent poignant. Si je peux vous donner un conseil, ne vous blindez pas. Acceptez les émotions qui s’éveillent et laissez-les s’exprimer. Elles sont de toute façon là que vous les laissiez sortir ou non. Alors offrez-vous ce cadeau, pleurer/crier/chanter la fin à votre manière.

C’est une étape nécessaire pour marquer le début de ce qui suit.

With Love,

Hélène

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