Omraam Mikhaël Aïvanhov
Pour gagner le coeur de quelqu’un il ne faut pas agir par la violence. C’est une grave erreur. Que de malentendus dans ce domaine entre les hommes et les femmes ! Un homme aime ou désire une femme, il se met immédiatement à vouloir la conquérir et il y met de la violence. Mais en réalité, la femme doit rester libre. C’est à elle de savoir si elle pourra aimer ou non cet homme qui veut s’imposer.
Vous voulez tous obliger les autres à vous aimer, et tout ce que vous obtenez par ce procédé, c’est qu’ils s’éloignent davantage au lieu de se sentir attirés. Je connais nombre d’hommes déçus seulement à cause de cette faute qu’ils commettent. Ils ne réussiront pas à garder une femme en usant de tels procédés. Même s’ils consentent à des sacrifices par ailleurs, les femmes les abandonnent.
A ces hommes je dis : « Si vous avez des déceptions, c’est que vous avez été violents. Vous devez vous corriger ».
De son côté la femme délaissée doit se poser une question: « Pourquoi ne puis-je réussir à gagner l’amour d’un homme? J’ai déjà eu plus d’un échec ». Chacun doit s’analyser afin de savoir ce qui en lui repousse ou éloigne les autres.
Peut-être regardons-nous les autres avec une expression de violence. Lorsque nous les regardons, nous voulons qu’ils nous répondent, qu’ils fassent attention à nous. Celui qui reçoit la projection d’une telle volonté se sent violenté. Alors, comment regarder ?
On doit regarder avec tendresse, pourquoi pas ? Mais le regard toujours doit laisser libre. Un regard insistant, qui s’impose, qui réclame que l’on vous regarde aussi, et avec la même insistance, c’est une contrainte, c’est une violence. Or, chacun répondra d’après son état, ses conceptions, ses réactions. Posez-vous donc la question, même si c’est la première fois de votre vie. « J’aime tout le monde et personne ne s’attache à moi. Pourquoi?
Parce que je veux que les autres se manifestent selon mon désir et ma volonté. Je ne les laisse pas libres. Je ne les respecte pas ». Voilà la réponse. Il faut se corriger. Deux choses doivent être changées : premièrement le regard, secondement la pensée. Dès que vous vous y prendrez autrement, que vous aurez adopté de meilleures méthodes de travail, Dieu donnera aux autres l’ordre de s’ouvrir à vous, de vous aimer. Si nous n’agissons pas dans la liberté, les procédés les plus magiques et tous les moyens imaginables ne pourront amener les autres à s’ouvrir. Ils resteront toujours étrangers à ces modes d’attirance, d’attraction.
Le riche qui cherche à gagner le coeur d’une femme par des cadeaux s’étonne de n’y pas réussir. « Je lui ai donné des présents coûteux, je l’ai installée dans un palais, mais je n’ai pu l’attendrir ». Un coeur ne se gagne pas de cette façon. Il y a un secret à découvrir. Ce secret, c’est l’amour impersonnel, c’est la lumière toute pure, c’est la liberté. La liberté n’accepte pas les influences, les pressions, les tourments. Elle ne veut pas que l’on violente le coeur et l’âme. L’âme humaine ne s’épanouira devant nous que si nous l’aimons avec tendresse, purement, dans la liberté et le respect. Elle dira: « Je suis bien auprès de cet être-là ».
Croyez-moi, changez votre comportement. Si vous continuez à vous manifester comme par le passé, vous souffrirez de façon terrible dans votre vanité et dans votre orgueil. Il y a dans le regard quelque chose qui repousse. On ne s’en rend pas compte, mais ce regard ne plaît pas. Vous pensez que l’autre doit être enchanté que vous le regardiez ainsi, et lui ne sait pas comment vous dire que cela ne lui plaît pas. Il voudrait le dire sans blesser votre coeur, et c’est très délicat. Parlons aussi de vos lettres.
Si je vous dis maintenant ce qui dans ces lettres ne correspond pas aux lois, d’un point de vue initiatique, vous serez désolés. Une lettre dit par exemple: « Je vous aime beaucoup, j’ai pour vous un amour respectueux et profond, je suis enchanté de vous ». Tout cela est fort positif, mais après avoir couvert sa feuille de papier pour faire ces déclarations, voilà que le scripteur continue sa lettre en écrivant en travers du premier texte, en croix! Cela n’est pas permis. C’est une preuve de violence.
Vous allez voir en quoi c’est une violence.
Si on écrit un mot magnifique et qu’on le biffe soi-même ensuite, cela veut dire: « Je ne crois pas moi-même tout ce que je vous ai écrit ». Il ne faut jamais écrire en formant des lignes croisées. Cela démontre que l’on est capable d’ajouter des choses très inférieures à d’autres qui sont sacrées. Voilà un détail très important et très significatif, et il faut qu’un Initié vienne vous l’expliquer! L’habitude d’écrire en travers sur un texte, cela existe dans les bureaux. Le directeur, pour montrer son autorité prend les dossiers, les annote en travers ou signe en biais sur le texte. C’est le signe qu’il se moque et méprise ses employés, ses subordonnés. Il veut montrer que tout dépend de lui. C’est un geste de violence, l’expression d’un orgueil caché. Vous ne pouvez contredire cette analyse, n’est-ce pas ?
Lorsque Dieu crée quelque chose Il n’aime pas que l’homme vienne tracer ses mots à lui en travers de son oeuvre. Il n’aime pas que des esprits inférieurs viennent y inscrire leur texte par-dessus le sien. Il a écrit dans le coeur humain l’amour, dans l’intelligence la sagesse, dans l’esprit la liberté. Et les hommes prétendent changer tout ça. Dieu dit: « Non ».
Donc les Initiés préservent et gardent leur liberté. On peut essayer de les gagner par n’importe quelles méthodes, on n’aura qu’à pleurer ensuite: « Je n’ai pas réussi ». Il ne vaut même pas la peine d’essayer, d’ailleurs, si on ne connaît que ces méthodes-là. Que chacun s’analyse! Certains usent de tels procédés depuis quarante ans sans y avoir jamais réfléchi, malgré que les résultats sont toujours décevants ou nuls. Il faut donc changer son attitude, se transformer, et l’on verra si les résultats sont meilleurs ou non.
Pourquoi marcher éternellement dans l’ornière où l’on se traîne depuis sa naissance On fait les mêmes constatations dans le domaine de l’amitié ou de l’amour. Un garçon tombe amoureux. Il se précipite aussitôt aux pieds de la femme qu’il aime, il lui avoue son amour. Mais il ne fallait pas agir ainsi. Il fallait garder le silence durant des semaines et des mois, et il se serait passé des choses splendides. Car la jeune fille n’apprécie pas tellement un amour qui se manifeste dès la première rencontre. Elle le juge léger.
Les femmes sont méfiantes, parce qu’elles savent par expérience qu’un homme si pressé ne tardera guère à se tourner vers d’autres femmes par la suite. Elles attendent des preuves avant de croire à la vérité d’un amour, d’une affection. Elles veulent recevoir des cadeaux, des gages, une assurance….
Texte de Omraam Mikhaël Aïvanhov
Merci de respecter le lien du blog de Francesca http://herosdelaterre.blogspot.fr/