par Quentin Disneur

 

« Ils ont des yeux et ne voient point. »

Cette phrase, encore d’actualité pour la plupart des gens, est de Jésus-Christ, un des plus grands Maîtres que l’on ait pu voir passer sur cette Terre.

Cette phrase est choisie aujourd’hui, car elle reflète bien les propos partagés dans ce présent message. D’une profondeur vibratoire inexplicable, elle reflète un vécu personnel et apporte une réponse mieux que je ne pourrais le faire à bon nombre de questions similaires bien que posées sous de multiples formes.

Bien sûr, en tant que Maître réalisé, Jésus ne s’est jamais adressé à la personnalité de l’individu mais toujours et uniquement à l’âme. Chacun des mots en sont le reflet.

Tout son discours ne peut donc qu’être intériorisé. Ainsi, les yeux ne sont pas de chairs, ils sous-entendent tout naturellement la vision du Coeur.

« Ils ont des yeux et ne voient point » peut être illustré par le fait que dans la plupart des grands textes de tradition spirituelle authentique, on retrouve la notion qu’il existe 2 sortes de souffrance.

La première est liée à l’inconscience et la seconde est d’un autre ordre, car elle est liée à la conscience que l’on souffre. Les yeux ne peuvent s’ouvrir que lorsque l’on commence à prendre conscience que l’on souffre.

La première forme de souffrance nous intéresse moins dans ces propos, car les personnes qui sont inconscientes, sans jugement aucun, certes souffrent, mais elles ne le savent pas vraiment.

L’inconscience est l’expression du jeu mental qui aveugle cette souffrance en nous transportant constamment d’une croyance du bonheur à une autre, autrement dit d’un besoin à un autre à combler, à consommer. Dans ce jeu inconscient, aucun répit n’est laissé au bon sens.

Il suffit pourtant d’un seul instant de lâcher prise pour se rendre honnête avec soi-même, et  prendre conscience que ce qui sous-tend les désirs est une fuite face à une souffrance sans issue.

Ce n’est que lorsque l’on prend conscience de cette fuite constante qui motive notre action dans le monde, que l’on met en lumière que nous souffrons à un tel point que nous n’étions jusqu’alors pas capable de le voir en face.

Nous commençons alors à Voir que l’on souffre, ce qui nous fait accéder à une souffrance d’un autre ordre. Une souffrance dont nous savons désormais pertinemment, après avoir fait le tour des plaisirs du monde, que Rien ne peut la guérir.

À ce stade de maturité intérieure, où le jeu de l’égo se découvre à mesure que chaque désir comblé produit un goût de plus en plus amer, un appel intérieur se fait de plus en plus clair, celui d’en finir avec ce non-sens absurde, cette illusion.

Celui de retrouver la Complétude dont on sent l’existence quelque part, tout au fond du cœur.

L’appel de l’âme mûre amène alors, « comme par magie », à tomber sur des informations liées à l’éveil spirituel. Tout à coup, la Vie nous révèle clairement que ce monde illusoire peut être quitté, la vie et la mort peuvent être transcendées, et l’Essence éternelle retrouvée.

Tout à coup, nous commençons alors à comprendre que le monde et sa souffrance se quitte, dès lors que nous tournons le regard à l’intérieur. Permettre d’entendre le murmure des entrailles, puis plus loin, la vibration du cœur.

Ainsi par ce principe, un appel intérieur qui pousse à lire des informations comme celles qui se trouvent sur ce blog signifie déjà un certain degré de maturité intérieure. Une maturité qui rend capable de voir l’égo, et ainsi d’être conscient de notre souffrance.

Ceci dit, prendre conscience que l’on souffre ne veut pas dire être conscient. Car la Conscience reconnait l’illusion de cette souffrance. Cela est donc un pas vers la reconnaissance de la Vérité.

Il y a seulement à reconnaitre qu’il n’y a fondamentalement rien à fuir pour laisser place à la Complétude.

Ainsi, « Ils ont des yeux et ne voient point » peut être ressenti à un niveau intérieur un peu plus profond encore, pour se rapprocher de l’Essence, de l’aspect inconditionnel de la vision du cœur.

D’une manière extraordinaire, merveilleuse, innommable, Jésus est venu ouvrir sur Terre la porte de l’Amour.

Avant lui, régnait la loi du Talion, œil pour œil, dent pour dent.

Il est venu apporter l’Amour sur Terre, il est venu permettre d’Aimer. Venu faire comprendre qu’il fallait nous aimer les uns les autres.

« Aimez-vous les uns les autres » parle à l’âme. Les yeux de chair extériorisent le discours, et projettent une vision personnalisée (vision de l’égo) de l’Amour qui est celle de se prendre chacun la main.

Cela est poétique, passionnel, mais pas inconditionnel.

Car l’inconditionnel ne peut être qu’à partir du moment où l’on Aime entièrement ce que l’on EST, jusqu’à reconnaitre que s’Aimer à ce point n’est pas distinct d’Aimer l’Existence entière.

On reconnait et vit que l’on est fait d’Amour, comme tout ce qui existe, jusqu’à ce que la distinction entre intérieur et extérieur soit Aimée à son tour, unifiée, et qu’il ne reste plus que l’Amour lui-même qui se reconnait.

Cela est impersonnel.

S’Aimer Complètement demande à aimer Toutes les parties de soi que l’on rejette, que l’on combat ou fuit. Cela est « Aimez-vous les uns les autres » lorsque l’on permet l’âme d’Entendre.

« Que celui qui a des oreilles pour entendre Entende » a également dit Jésus.

Si l’on Entend, « ouvrir les yeux » devient « Voir depuis le cœur ». En ce sens, on peut dire que Voir, c’est Aimer.

Ainsi, quand on commence à voir cette souffrance d’un autre ordre, on commence à voir l’égo, à voir des cheminements de pensée que l’on n’aime pas, des émotions dont on aimerait se défaire, peut-être des douleurs physiques que l’on aimerait ne plus vivre.

Cette souffrance d’un autre ordre nous pousse à vouloir se libérer de cet égo, et il peut arriver que cela nous mette sur un mode défensif/offensif. Nous rentrons alors dans la volonté de faire taire les pensées, de les rejeter et les combattre.

Seulement l’égo n’est autre que soi. Et ce jeu mental de réaction à l’égo aveugle le bon sens qui nous fait dire que se combattre soi-même ne mène pas à la reconnaissance de l’Amour.

Lorsque l’on est dans cette situation, ressentir que Voir c’est Aimer peut ouvrir une porte sur la transcendance.

Maintenant que l’on voit que l’on a un égo, que l’on voit toutes les pensées, toutes les émotions, toutes les tensions du corps, tout le climat intérieur qui fluctue ici et maintenant, eh bien nous pouvons l’Aimer.

Cela est une Célébration.

Alléluia !

Aimer, c’est permettre d’être. Car tout est 1. Car la vie est Amour. Amour, inconditionnel par Essence, expression de l’Unité, ne choisit pas, il prend tout.

C’est la force qui exprime la Vérité par le fait de Tout réunifier. L’Alliance.

L’Amour EST. Le Vivant.

Cela n’est pas affectueux mais impersonnel. C’est l’expression même d’une lucidité par rapport à la réalité. Reconnaitre l’Amour est reconnaitre la réalité. Un mouvement fluctuant, vibratoire et uni.

Permettre de vivre est donc une reconnaissance de l’Amour, autrement dit de la réalité.

Cela est contraire au comportement absurde de s’auto-mutiler en combattant l’égo. Ne pas aller contre le courant de la nature mais dans son sens, jusqu’à se rendre compte que l’on est ce courant.

Si tout est 1, quel que soit l’endroit où nous posons nos sens, il n’existe pas une seule entité, une seule forme qui soit moins vivante qu’une autre. L’Amour ne peut se vivre que lorsque l’on se permet de le recevoir, en reconnaissant le Vivant dans son entièreté, pour ce qu’il est et non pour ce que nous voulons qu’il soit.

Le Vivant est impermanence ici et maintenant. Si on permet le mouvement, il s’étend de lui-même. Le Vivant est Amour, est Un. L’Un est harmonie. Le mouvement est donc régit par des lois qui sous-tendent l’équilibre, l’harmonie.

Permettre d’être, c’est reconnaitre la fluctuation constante d’énergie qui nous traverse et donne ce sentiment d’Exister ici et maintenant. Un mouvement impermanent ici et maintenant, sans y exercer aucune résistance. La résistance est une projection de jugement, produit par la peur. La peur est une résistance au mouvement, un frein à l’expansion. Un voile qui empêche l’Amour de se reconnaitre lui-même.

L’Amour, Inconditionnel, impersonnel, ne choisit pas, il ne freine donc jamais, il dissout la peur. Si l’on permet d’être, on Aime, on laisse le mouvement être, et celui-ci tend naturellement à s’harmoniser de lui-même, car il n’y a plus de résistance.

Permettre d’être, c’est permettre de recevoir l’Amour, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne qui reçoit et seulement l’Amour qui brûle sur lui-même.

Sans personne qui reçoit, il n’y a alors plus de séparation, plus de peur. Reste la reconnaissance de l’Amour, un mouvement sans résistance, unifié, harmonieux par Essence.

Permettre d’être est permettre l’harmonie, l’unité. C’est reconnaitre que chaque partie de soi a le droit d’exister, chaque pensée, chaque émotion, chaque tension physique, etc.

Or, si le Vivant est reconnu en toutes choses, l’Amour, l’Unité est reconnue. Plus aucune résistance n’est alors exercée à ce qui est, et chaque pensée, chaque émotion, chaque tension physique coulent naturellement dans le Silence du cœur.

Ainsi, Voir l’égo c’est l’Aimer. C’est permettre le Vivant, le mouvement, c’est rendre l’harmonie.

Pourquoi l’égo n’aurait-il pas le droit de vivre sa vie ?

Si tout est 1, lui aussi a le droit de retourner dans le cœur.

Voir la fluctuation mentale sans jugement, c’est ne plus freiner le mouvement naturel d’équilibrage universel, reconnaissance de l’unité, qui se ressent par l’ouverture du cœur.

Les vibrations qui forment ce que l’on appelle « égo » ne sont alors plus jugées, brimées. Parce que l’Amour Aime pour Aimer, il n’y a ni bien ni mal. Ces vibrations sont simplement acceptées comme faisant partie du Tout et peuvent enfin respirer, s’étendre dans une joie de vivre jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la Complétude qui se goutte d’elle-même.

Je vous Aime,

Quentin Disneur – http://la-joie-du-monde-nouveau.com