Transmis par Aurélia Ledoux

 

« Me voici de nouveau, votre ami, le professeur Zolmirel. Je me tiens avec un petit en ce jour joyeux.

 

Nous sommes ici, dans un centre de guérison et il vient de se mettre à remarcher, nous allons donc donner une fête de guérison, où tous nos petits blessés seront conviés !

 

Ces aliens ont été amenés ici, par leur courage, car beaucoup ont cheminé dans les méandres de la Terre intérieure pour trouver un chemin, ou plutôt, un accès caché à ce centre.

 

Beaucoup de ces êtres très purs, mais qui avaient subi une manipulation génétique sévère pour les rendre très soumis et dociles, vivaient dans la peur, la crainte et la soumission.

 

Nous les avons recueillis et soignés.

 

Approches-toi sans crainte maintenant et regarde notre jeune ami. »

 

Je m’approche alors. Voici la scène.

 

Le professeur se tient immobile, un peu méditatif, il émane de lui une sérénité absolue et beaucoup de joie. Le sol est herbeux, il flotte une légère bruine et derrière poussent des arbres en pleine santé qui émettent, chose improbable, leur propre lumière verte. Leurs feuilles miroitent d’éclats d’or et d’argent. Près du professeur se tient une petite créature d’à peine un mètre de haut, vêtue d’un habit spatial jaune pâle.

 

L’être est gracile et un peu craintif. Il a peur de moi je crois. C’est un être de la nuit, il n’est pas habitué à autant de couleurs, de magnificence. Il pose son pied minuscule et meurtri sur l’herbe et avance en boitillant. Il retient un gémissement, il marche peu à peu, avec plus d’assurance. Le petit alien baisse les yeux, il a un teint beige pâle et de grands yeux noirs très brillants, il nous ressemble étrangement, ses traits ressemblent un peu à ceux d’un asiatique, avec cependant, des yeux bien plus grands et bien plus profonds. Son crâne est très grand et un peu prolongé vers le haut et l’arrière, ses yeux sont droits, il possède une expression hésitante. Le petit alien tend la main au professeur, qui l’aide à s’équilibrer. Je dirai qu’il a environ huit ans, mais cela peut être bien moins ou bien plus.

 

Soudain intrigué, le jeune alien me regarde et je vois ce qui se tient derrière ses prunelles.

 

Les images vont très vite, je vois des bases stellaires en métal brillant, des astéroïdes qui défilent, des scènes de combat spatial également, et le travail que ce jeune être a du accomplir dans les cris, le bruit, les impacts d’explosions. Il existe des compétences très élevées en lui, pour travailler à très grande vitesse, réparer les brèches dans les parements des navires, ressouder à toute allure, recâbler les systèmes d’alimentation des réacteurs, poser des lignes de secours, même au péril de sa vie. Je vois des schémas très nets. Il a mémorisé des milliers de câbles et de relais par cœur ! Le petit alien a pu mémoriser entièrement des dizaines de schémas, de plans de vaisseaux stellaires, sa mémoire stupéfiante a littéralement photographié chaque détail. Son esprit merveilleux peut ensuite y accéder parfaitement et les consulter. Le jeune être est un peu étonné de mon admiration. Il a aussi l’air de dire que cela est fort ordinaire pour eux. Le petit alien a environ cinq de nos années…

 

Il a été crée dans ce but, servir et protéger le navire. Je vois autour de lui des hommes et des femmes en treillis vert, des militaires d’ici, apparemment. C’est une « créature de laboratoire », créée pour obéir et très déconsidérée.

 

La vision prend fin, le jeune alien a des yeux étonnés et sent que je m’intéresse à lui, il n’est pas habitué à cela.

 

Le professeur a l’air grave.

 

« Cela est un échantillon assez écœurant de tout ce que la convoitise minière et technologique peut créer, en élaborant des êtres uniquement pour servir, comme des esclaves, des objets, sans les aimer, les choyer, ni se soucier de leur évolution.

 

Cela est une transgression. Tout ceci pour vous dire qu’il n’y a pas que les aliens qui ont cloné des créatures, nous savons très bien de quoi il en retourne sur votre monde. Il existe des généticiens perfides qui ont travaillé avec l’armée, pour recréer des serviteurs aliens et se les approprier.

 

Lorsque vous trouvez une soucoupe volante écrasée et que vous ne pouvez pas la faire fonctionner, il est plus simple, et d’un certain point de vue logique, de commencer par recréer les pilotes par génie génétique, pour les interroger.

 

Comme ces pilotes ne sont pas prêts de révéler leurs secrets et peu désireux de le faire, il est idéal de faire cela avec un jeune technicien soumis et très habile. »

 

Le jeune alien fixe le professeur avec un petit cri d’assentiment, il ne peut pas parler.

 

Cependant, il comprend tout parfaitement.

 

« Nous avons aussi recueilli ces êtres, mais pas pour les mêmes raisons, nous les avons arraché à l’esclavage, puis avons ôté de leur esprit toute programmation, ce afin qu’ils soient libres de choisir, d’évoluer, comme des enfants ordinaires. Il faut un certain temps pour qu’ils retrouvent une certaine insouciance, mais cela est possible. Vous comprenez mieux à présent pourquoi nous aidons ces créatures, ce qu’il y a derrière est effectivement bien plus odieux, mais ce n’est à présent plus qu’un souvenir pour ces petits. »

 

Le jeune alien me regarde de nouveau et il me montre ce qu’il a vu depuis, récemment.

 

Tout d’abord, je vois un grand vaisseau blanc irisé, en forme de cylindre élancé, qui s’approche d’une épave métallique en perdition. Le vaisseau-lumière est immense, il fait bien un kilomètre de long. Il sonde l’épave avec un faisceau de lumière, comme un projecteur, et aspire les blessés à l’intérieur d’une brèche, au moyen d’un système gravitationnel. Je vois plein de petits êtres meurtris être recueillis de la sorte. Ces êtres ne sont pas affectés, pour certains, par le vide stellaire. Pour d’autres, ils ne peuvent y rester que quelques minutes. D’autres encore sont des Terriens et ne peuvent survivre à l’absence d’atmosphère.

 

Les Êtres de Lumière du vaisseau ont fort à faire pour placer ces rescapés dans des centres de soins. Il faut faire vite. On les voit guérir lentement dans des sortes de sarcophages environnés de lumière. Puis ils s’éveillent et une porte s’ouvre devant eux, débouchant sur un jardin garni de fleurs d’une taille indicible. Ceux qui peuvent marcher ont la possibilité de se promener, plusieurs heures par jour. Ils trouvent ensuite de la lecture.

 

Les Êtres de lumière n’interfèrent pas avec eux. C’est très lent et progressif.

Je vois ensuite des pièces baignées d’une énergie très importante, cela fait comme un crépitement dans l’air, c’est un peu désagréable d’y entrer au début, l’énergie fait comme une sorte d’électrocution lente. Cela est pour épurer le corps, le cœur, les pensées. Les êtres soignés tombent ensuite dans un profond sommeil. Là, des hommes et femmes de lumière les assistent, pour subir des soins plus profonds. Des capteurs analysent leurs pensées, les dommages mémoriels qu’ils ont subis.

Puis, on leur présente ensuite des êtres qui ont guéri, et des échanges se créent.

 

 

Un petit alien argenté entre soudain dans la scène, il bondit sur l’herbe. Il est très joyeux et plein de fraicheur. Son corps semble émettre sa propre lumière, il porte une combinaison bleu vif qui lui va parfaitement. Ses pas sont très légers. Le professeur Zolmirel le salue avec affection, puis le jeune alien argenté s’approche du petit clone blessé. Le jeune être est encore timide, alors ils ont un bel échange télépathique.

 

« Chez nous les choses sont plus simples, plus rapides, plus directes aussi, reprend le professeur.

Nous vous invitons à faire de même, soyez plus sincères, plus justes dans vos échanges avec autrui. Sortez de la banalité affligeante de vos médias, élevez vos esprits à des intérêts plus en harmonie avec votre intériorité. Présentez aux autres votre visage d’enfant !

 

Vous verrez qu’il en résultera de grandes choses. »

 

 

« Je suis d’accord avec le professeur, expose le petit alien argenté.

Nous avons traversé la souffrance, nous avons du réparer beaucoup de vaisseaux dans des conditions épouvantables. Et à présent, nous sommes là dans ce petit paradis émeraude. La vie peut changer très vite vers le meilleur !

Il suffit d’y croire, de croire cela possible et surtout que nous le méritons tous ! Une partie de notre programmation consistait à nous faire songer que nous étions impurs, indignes. De tels concepts sont aussi en vous, par votre éducation, par la religion, les croyances que l’on vous a inculqué.

 

Voici la vérité, tous les êtres ont droit au vrai bonheur, à la joie, la paix l’amour, l’abondance, tous les hommes, toutes les femmes, de toutes les naissances !

 

Proclamez haut et fort cette vérité dans votre esprit, dans votre cœur, et le meilleur surgira. Il suffit d’y croire pour que cela advienne !

 

Je me nomme Ménélis, et je suis ravi de pouvoir converser avec vous.

Notre tout jeune ami se nomme Nimaldi, c’est un vaillant petit alien et nous l’aimons comme un frère ! Nous vous aimons également et vous invitons à respirer sereinement ces hautes énergies de lumière, qui sont venues afin que vous puissiez vous libérer ! »

 

« Je vous dis à une prochaine fois  et je vous salue tous, courageux habitants de la Terre, dit le professeur.

 

Soyez en Paix, en joie, »

 

Le professeur Zolmirel, Menelis, et Nimaldi

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes :