Une possibilité souriante…

Transmis par Aurélia LEDOUX

« Me voici de nouveau devant vous, chers amis, pour vous parler des Royaumes intérieurs.

 

Je suis le Guérisseur Lestrys, et je suis ravi de vous conter ce qu’il est advenu de notre petite famille après la traversée mouvementée des caves de notre monde.

 

A chaque fois, c’est une possibilité souriante qui nous est offerte, de descendre dans les niveaux de Lumière de la Terre intérieure.

 

Nous les aliens, sommes des êtres de science et de laboratoires. Nous ne faisions rien d’autre de nos journées que de nous trouver en de tels lieux, de lire et de converser entre nous sur tel ou tel sujet d’analyse, et de mettre en bocal des échantillons. Nous n’allions jamais nulle part. Certes cela était plaisant et nous y mettions tout notre cœur, mais œuvrer avec de vraies personnes souriantes, allègres et emplis d’entrain est bien plus passionnant !

 

Que de contrées avons-nous parcouru, que de galeries avons-nous visitées, avec bien des cités merveilleuses du monde intérieur, toutes panachées de cristal !

 

Ensuite, on nous a demandé si nous étions volontaires, pour aider des créatures et bien sûr que nous l’étions !

 

Il existe beaucoup de puits de mines par chez vous, certaines de ces mines sont très anciennes et vos autorités les gardent cachées, car elles datent d’une époque ou l’Homo Sapiens n’était même pas censé exister. Ces mines ont été enfouies sous des couches de sédiments de votre monde. Nous les appelons cavernes de l’Ancien Monde.

 

Il existe beaucoup de galeries que nous visitons régulièrement de la sorte, afin de recueillir des créatures, vieillards, infirmes ou enfants blessés.

 

Tous ces êtres sont en mauvais posture et ont besoin de soins, alors, nous leur apportons avec joie, et une même joie nous saisit à la vue de leurs visages rassurés.

 

Il me faut vous conter l’aventure de ces trois aliens ombrageux, perdus dans un puits de mine, depuis l’effondrement du laboratoire où ils travaillaient sans répit.

 

Ils n’avaient pu sauver que quelques ouvrages avec l’essentiel de leurs travaux, et cela les rendaient très malheureux de se trouver séparés de leur environnement habituel. Ils étaient les seuls survivants de ce niveau où ils œuvraient, dans un quartier de haute sécurité.

Certains aliens sont tellement attachés à leurs activités scientifiques qu’ils ne survivent pas à pareille épreuve, lorsque des effondrements se produisent.

 

Ces trois êtres étaient surveillés par nos équipes d’assistance jour et nuit. Ayant cheminé presque en ligne droite dans une galerie faiblement descendante, issue d’un puits de lave ancien, ils n’étaient point d’accord sur la direction à emprunter. Ils avaient abouti à une ancienne mine et à un carrefour avec trois directions.

 

Ces trois créatures étaient un ombrageux généticien de petite taille, Halkris (?), un valet altier au caractère affirmé et un tout jeune alien. Le second, le valet, se nommait Epheniem et le petit clone Uldrax. (Je n’entends pas bien les prénoms, c’est approximatif)

 

Une image surgit.

 

Halkris porte un long manteau noir et rouge avec des boutons dorés, pour masquer sa silhouette chétive. Il a un teint très pâle et de grands yeux noirs luisants d’intelligence et d’une certaine impatience. Le valet Epheniem possède un crâne et une taille beaucoup plus haute, son regard est noir également, avec une flamme chaleureuse par instants, lorsqu’il aide le petit Uldrax à enjamber des rochers dangereux.

 

Uldrax est un immature, son corps est très jeune et à peine capable de marcher, il a environ deux ans. Ses yeux bleu pâle sont veinés de rouge comme les prunelles des albinos, pour cette raison. Il possède des jambes filiformes, qui tremblent de fatigue. Le grand valet le porte de temps à autres, mais ne peut le faire en permanence en raison de son lourd chargement.

Le voyage est vraiment dangereux pour le jeune clone épuisé.

Il a très peur en ces galeries, mais fait confiance aux deux adultes. Ces derniers s’inquiètent pour lui, mais ne le montrent pas.

 

 

Leur groupe marchait depuis plusieurs semaines et les trois aventuriers étaient exténués. Une faible pénombre garnissait ces puits de mine et ils avaient fort heureusement pris soin d’emporter plusieurs lampes à plasma. De telles lampes, qu’ils avaient pu récupérer dans les décombres, ont une autonomie presque inépuisable. (Elles contiennent une pâte, qui éclaire un peu comme du fluor, lorsqu’elle est stimulée électriquement, mais de couleur laiteuse.)

 

Ils découvrirent bientôt des rails avec un véhicule minier, complètement abandonné.

 

  • Quel désordre ! songea aussitôt le petit généticien, nommé Halkris.

 

Sur notre monde il vous faut savoir qu’il n’est point envisageable de laisser ainsi un véhicule antique rouiller pendant des siècles, cela n’est point autorisé et n’est point souhaitable non plus. Nous songeons toujours aux conséquences de nos actes et cela nous heurte de voir l’état d’indolence des humains qui jettent toute sorte de détritus partout.

 

Les nôtres sont par ailleurs très superstitieux, en ce qui concerne les génies des montagnes et des galeries dont ils sentent les présences.  Et tout comme nous, ces génies aiment que l’on prenne soin des espaces naturels.

 

Les trois aliens inspectèrent le véhicule rouillé, mais ne purent rien en tirer à part de la limaille.

 

Néanmoins, ayant bon espoir de déboucher sur une cité, ils suivirent les rails.

 

Ils descendirent un certain nombre de niveaux, sur une pente très abrupte et prirent bien soin de se pousser lorsqu’ils perçurent des crissements. Ils se plaquèrent le long du mur aussitôt. Plusieurs wagons lancés à pleine vitesse faillirent les heurter. Les véhicules passèrent dans un bruit assourdissant.

 

Les trois aliens étaient fort inquiets, ils débouchèrent bientôt sur un vaste quai de gare, que tu connais bien.

 

Ce quai est situé dans une ville souterraine, comme celles qui se nomment Xerelvar, ou Véruz, il en existait des dizaines de semblables, avant que toutes les cités obscures ne soient détruites.

 

Marchant sur ce quai de gare, les trois voyageurs découvrirent un spectacle insolite. Des dizaines d’aliens attendaient, certains complètement immobiles, comme figés en stase, et d’autres conversant à mi-voix avec des chuchotements inaudibles. Parmi ces aliens se trouvaient des premiers des castes nobles, des administrateurs et des valets, leurs serviteurs. Les aliens de haut rang rivalisaient d’élégance en des toilettes extravagantes ornées de dentelles, de broderies et de très hauts chapeaux.

 

Ils attendirent très longuement, mais nul train n’arrivait.

 

Ils se mirent en devoir d’explorer la cité. Des escalators géants gravissaient les niveaux, à moitié délabrés, où s’étendait autrefois un centre commercial florissant. Ils avisèrent des boutiques fermées, des galeries marchandes sous des arcades complètement désertes.

 

Ils remarquèrent des zones de captation d’énergie à l’abandon et des pans de sol ayant complètement disparu dans certains passages avec donc, des vides béants qui s’ouvraient à la place d’ascenseurs ou d’escaliers. Ils rebroussèrent bien vite chemin. En passant devant des habitations élégantes, en tourelles construites au ras de la falaise, ils s’aperçurent que là aussi les dégâts avaient été considérables.

 

Ils assistent ainsi à un spectacle étonnant.

 

Des files de premiers et de valets, avec des généticiens hâbleurs piaillent des ordres impatients. De toutes parts, on entasse à la hâte, épouses, bibelots, serviteurs et collections de manuscrits dans des petits transports. Certains aliens font montre d’une courtoisie, d’une entraide exemplaire, d’autres sont en proie à la panique absolue.

 

Les aliens emmènent toutes leurs possessions et déménagent en catastrophe. Au ras de la paroi baignée d’une lueur ocre assez vive, des pans de montagne entiers viennent de se détacher.

 

Le généticien Halkris donne l’ordre à son serviteur, d’aider un alien de noble rang chargé de bagages, qui menace de basculer dans le gouffre. Ils aident un groupe de douze créatures à empiler leurs effets. Et les êtres les remercient chaleureusement. Ce premier, Nimalinsu, et son épouse ont avec eux cinq valets et cinq petits clones.

 

Ils leurs demandent s’ils ont un endroit ou se rendre et les trois aliens infortunés avouent leur errance.

Ils sont alors invités chaleureusement à les suivre à bord de leur transport.

 

Le petit transport ploie sous des dizaines de plantes en pots, d’encyclopédies, de provisions et de malles, mais parvient à décoller avec peine.

 

Les trois aliens font connaissance avec leurs hôtes prévenants. Le premier Nimalinsu est un botaniste qui œuvre au déploiement de la vie végétale dans les grottes. Il s’est vu « offrir » une épouse pour la qualité de se travaux. Ce qui était une pratique courante. Mais ici, les deux époux ont tissé des liens d’affection très forts et une étonnante complicité les anime.

 

Une harmonie très grande cimente les créatures. La petite plate-forme décolle et zigzague dans les galeries, mais cela ne les inquiète pas. Certains des aliens murmurent des formules de lévitation.

 

Le vaisseau instable progresse faiblement jusqu’au quai, où des créatures attendent toujours.

 

Puis, les douze aliens descendent et offrent des vivres et des provisions à ceux qui n’en ont pas. De toutes parts fusent des remerciements étonnés.

 

On entend alors un bruit de ferraille et un train passe, sans s’arrêter. Des aliens graciles se tiennent prêts et bondissent souplement sur le toit, où se tiennent déjà d’autres créatures rigorifiées. Ils se serrent les uns près des autres et disparaissent hors de leur vue, la scène n’a duré que quelques secondes.

 

Beaucoup d’aliens attendent et cela dure plus d’une heure. Enfin, un train bien moins vétuste que le précédent approche. Il est bleu azur, neuf et possède cinq wagons avec assez de place pour tous. Tous les aliens montent à bord mais l’un des gardes aperçoit les clones qui accompagnent le groupe de voyageurs. Il les empêche de monter.

 

Le grand lézard menaçant les refoule.

Le valet Epheniem refuse d’abandonner son petit compagnon. Pour le premier Nimalinsu et son épouse avec toute leur petite famille, il en est de même. Il leur serait inenvisageable de laisser leurs cinq protégés derrière eux. Malgré les protestations du premier Halkris, rien n’y fait. L’immense lézard ne veut rien entendre.

 

– Pas ceux là ! ordonne t-il et il claque sèchement la porte. Le train s’en va.

 

Ils restent alors sur le quai, seuls, et attendent longtemps, très longtemps. Nul train n’arrive.

De temps à autre, des vaisseaux argentés passent à très vive allure, sans s’arrêter. Eux ne possèdent qu’un petit transport flottant, pas en très bon état.

 

Ils décident de se mettre en route malgré tout.

 

Ils montent à bord de leur petit transport poussif et suivent les rails, ce qui est très risqué, leur vitesse est bien plus faible que celle d’un éventuel train de voyageurs et cette manœuvre est interdite.

 

Les aliens déploient tous leurs sens pour anticiper un éventuel problème

 

Ils progressent avec aisance dans le boyau, à une allure certes réduite, mais avec une belle constance. Le navire profite des lignes droites pour prendre de l’élan. La vitesse accumulée est très honorable.

 

Leur progression les mène à une cave géante, à cet endroit, une ouverture immense existe au sein de la roche. La voûte est absolument immense, atteignant plusieurs centaines de mètres. Une vaste zone d’embarcadère grisâtre est visible avec des dizaines de vaisseaux stellaires qui décollent en catastrophe. Les vaisseaux ont une peine immense à seulement s’élever, tant ils sont chargés. Il leur faut ensuite entrer en translation dimensionnelle et traverser la roche du plafond, un exercice périlleux.

C’est une zone industrielle peu accueillante, avec beaucoup de bruit, de crissement de métal, de murmures inquiets, une foule dense s’impatiente derrière des barrières.

 

Ils s’approchent d’un transport qui va décoller dans peu de temps, mais les passagers sont interdits, leur dit un grand lézard de garde.

 

Les gisements de pierreries et de métal sont prioritaires, il leur ordonne de prendre un autre transport.

 

Ils voient passer devant eux, effectivement, des créatures soumises, qui portent des containers d’or, de métal blindé et de cuivre avec une expression de peine immense sur leur visage. Car eux ne feront peut-être pas partie du voyage. Malgré tout, les créatures soumises continuent à besogner.

 

Les aliens sont très dépités, ils surprennent le regard d’autres groupes, d’autres familles qui voient décoller les vaisseaux avec des chargements d’uranium, de pierreries, de bijoux, et nul passager.

 

La révolte gronde.

 

Ils décident de partir d’un commun accord, les aliens ont en leur cœur un faible espoir.

 

Ils entendent une sorte de chant, un murmure à peine audible, malgré les bruits nombreux, que ce soient les cris de colère, les palissades qui craquent, le métal tordu et le crépitement des lances à énergie des lézards de garde.

 

Le murmure, l’onde télépathique ténue, vient d’un boyau de mine désaffecté.

 

Etrange.

 

Mais ils décident de s’y diriger.

 

Ils engagent le transport en cette direction avant d’être arrêtés. Mais les gardes sont absents ayant fort à faire ailleurs. On entend le tumulte d’une bataille qui menace derrière eux, les enfants sont très inquiets et certains clones se mettent à pleurer.

 

Le valet Epheniem réconforte de son mieux le petit Uldrax, très impressionnable, qui a à peine deux ans.

 

Normalement les immatures ne sont pas censés travailler, mais Epheniem a aperçu Uldrax dans une grotte, alors qu’il errait tout seul, il a choisi de le recueillir. Il s’est vite pris d’affection pour lui. C’est le plus jeune être de ce groupe.

Le premier Halkris a émis quelques protestations de forme au début, face à la présence d’un alien si jeune dans son propre laboratoire, mais a ensuite fermé les yeux. Le petit être n’aurait eu autrement aucune chance de survivre.

 

Le vaisseau à répulsion progresse bien dans la galerie, ils en atteignent très vite l’extrémité, mais s’aperçoivent que les mineurs ont abandonné l’exploitation de certaines veines et ont débouché… sur le vide.

 

Très loin sous leurs pieds s’étend un gouffre de nuit, avec une paroi verticale à pic, qui plonge dans les entrailles de la Terre. Très loin en contrebas, on voit de la lave, et cela n’est pas un spectacle rassurant pour autant de jeunes enfants.

 

Mais l’appel retentit de manière plus vive.

 

Il semble jaillir de la falaise face à eux. Les aliens hardis choisissent de faire une chose très courageuse. Tout en prenant de l’élan, ils franchissent le gouffre obscur en une manœuvre audacieuse. Ils positionnent le vaisseau face à la paroi opposée, en un point précis où ils sentent une énergie particulière.

 

La roche disparait comme par enchantement et une galerie faiblement éclairée de vert et de jaune transparait à leurs yeux. L’air est tiède et agréable, les plafonds sont faiblement éclairés par des formes de vie comme des algues bioluminescentes, cela suffit pour savoir où ils se dirigent, avec l’éclairage de la petite plate-forme.

 

Leur voyage continue, et les aliens se rendent compte que la galerie se termine en cul de sac. Ils décident de faire une pause car ils sont harassés de fatigue.

 

Ils se réunissent pour le diner. Et à cet instant précis, je choisis de paraître devant eux !

 

Je me présente de manière aussi affable et respectueuse que possible.

 

  • Mais que faitesvous donc en ce puits obscur ? me demande le petit généticien Halkris sèchement. Comment êtes-vous donc parvenu jusque là sans transport ?
  • Il est bien normal que votre méfiance à mon encontre soit si vive, mais je suis tout comme vous, un rescapé d’une cité alien de Hautes connaissances. Mon nom est Lestrys et je suis, du moins j’étais, généticien.

 

Le petit alien me fixe avec sévérité, durant un certain temps, il ne voit nul mensonge en mes prunelles bleues. Il se détend alors. Les aliens d’âge vénérable sont très attachés aux bonnes manières.

 

  • Bien, très bien voyageur Lestrys, joignezvous à nous, nous avons peu à offrir et nous devons notre secours à l’excellent pilote et ami qu’est notre hôte, le génie Nimalinsu et toute sa famille.

 

 

Je reprends face à ces présentations et je m’incline pour tous les saluer comme il se doit.

 

  • Si je suis venu en ce lieu, c’est pour vous guider vers la Haute Porte de Lumière, j’entends tout comme vous une voix, et je la suis. D’ailleurs, je puis très bien vous aider à vous diriger en ces galeries, si vous le permettez.

 

 

Halkris, qui est susceptible et un tantinet ombrageux, ne l’entend pas de cette oreille.

 

  • Je suis un alien d’âge vénérable de 988 années de ce monde et je n’entends rien de très vif non plus ! Comment pourriezvous avoir la certitude de connaître l’emplacement de cette porte ?

 

  • Les mondes d’amour de l’intérieur m’ont appelé, tout comme vous. Je suis allé en ces royaumes et maintenant, je reviens à vous pour vous guider en ces lieux de magnificence. Il me fait tant plaisir de songer à votre venue.

 

 

 

Je me dirige à ces mots vers la paroi qui parait close, et l’instant après une belle arcade dorée apparait aux yeux de tous les visiteurs ébahis.

 

  • Quel est ce prodige ? demande le généticien Halkris avec ahurissement.

 

  • C’est simple, ces mondes se tiennent sous la surface où nous marchons, où vous marchez, ils savent tout de vous. Et maintenant, ils vous appellent pour renaître comme il se doit.

 

Halkris, menacé par l’arthrite, hésite quelque peu, mais en convient finalement.

 

 

  • L’alien que je suis a traversé les siècles. Mais… une cure de jouvence me ferait le plus grand bien.
  • Nous serons immensément heureux de vous suivre, assure le premier Nimalinsu avec un large sourire.
  • Est ce que ce lieu accepte les jeunes clones ? demande craintivement le valet Epheniem
  • Absolument, en ce lieu tout le monde peut venir, c’est un lieu d’amour, où chacun est libre, il existe un heureux rapprochement entre les mâles et les femelles de ce lieu. Toutes les dames aliens sont aimées et respectées, tous les enfants le sont aussi. Je sens que bien des vôtres aimeraient avoir une famille. Je sens que vous êtes des êtres différents de tout ce que l’on a pu vous inculquer. Voilà pourquoi vous avez recueilli autant d’enfants et voilà pourquoi je suis venu à vous.

 

Le génie Nimalinsu se défend quelque peu, mais il est vrai qu’une épouse, cinq clones et cinq valets, font bien du monde. Il a pris sous son aile tous ces êtres, avec lesquels il a partagé sa prospérité.

 

Ils décident de franchir allègrement le passage et traversent plusieurs arcades avec de hauts piliers de lumière, des colonnes dorées et à chaque fois une secousse électrifiante, comme une énergie intense les traverse quelque peu. Mais ce tressautement est agréable.

 

Ils arrivent peu à peu à la grande galerie dorée menant vers le monde intérieur, une source coule de la falaise et ils décident de boire cette eau revigorante. Chacun se sent apaisé aussitôt, immensément joyeux et serein en même temps. Les clones les plus affaiblis ont l’air soudain bien plus alertes.

 

Chacun s’apprête à dormir en s’étendant douillettement dans le sable blanc moelleux qui borde le ras de la falaise.

 

Des petits animalcules luisants flottent dans l’air et la lumière décroit bientôt. Tous les aliens s’endorment.

 

Au matin, la caverne tiède se pare à nouveau d’un bel éclat doré. Et une surprise les attend. Pendant la nuit, le petit transport cahoteux qui leur servait de véhicule s’est mué en une belle chenille à répulsion, garnie de cabines douillettes.

 

Chacun est profondément impressionné de ce prodige.

 

  • Comment pouvezvous expliquer ceci ? me demande le généticien Halkris

 

  • Sachez qu’ici, bien des choses que vous ne pourriez croire deviennent possibles. Ce monde est gouverné par des lois spirituelles, des lois de guérison, de bien être, de régénération. Nous orchestrons une communion subtile avec toute vie, avec toute chose. Il est donc aisé de transmuter l’apparence des choses et le cœur des êtres. C’est votre chemin si vous voulez le suivre.

 

Alors, tous les aliens se confondent en remerciements et montent à bord du véhicule.

 

Je les y suis, le véhicule flambant neuf et décoré avec gout de parements vermillon et fuchsia, on se sent très à l’aise à bord et il existe des lits pour chacun des enfants. L’expédition se poursuit dans la bonne humeur, tout notre groupe de voyageurs est heureux de songer à la destination qu’il va bientôt atteindre et des pensées souriantes s’échappent de chacun.

 

J’ai été ravi de relater ce périple. Je reviendrai vers vous pour vous raconter la suite et tout ce qui arrive à ces courageux voyageurs une autre fois.

 

Je vous envoie tout mon amour, toute ma joie face à la bonté qui émane de cos cœurs,

 

Le guérisseur Lestrys

Source: http://www.unepetitelumierepourchacun.com/