Texte écrit par Diane Dandois
Partagé par Caroline Faget
Elle m’est apparue en train de courir, de courir pour sa vie. Forte, puissante et belle, elle court à travers champs, à travers bois, à travers plaines. Elle court se réfugier dans le ventre de la Terre. Loin des hommes. Loin du feu brûlant de leur colère et de leur ignorance. Elle court pour sa liberté, elle court pour sa vérité.
Cette femme qui court a un message à transmettre. Mais avant de vous délivrer son message, je vais vous conter ma propre histoire, celle qui m’a permis de la rencontrer…
Petite fille joyeuse, rêveuse, affectueuse, pleine de vie et de rires, curieuse et un peu frondeuse, déjà amoureuse des animaux et de la nature, ce monde d’insouciance et de magie dans lequel je vivais, s’est brisé à l’âge de 5 ans, quand mes parents ont divorcé. Je me suis alors repliée sur moi-même, me coupant de la vie, de qui j’étais et du monde qui m’entourait. J’ai la chance d’avoir une famille aimante et responsable qui a su m’aider à me relever.
La meilleure idée qu’ait eue ma mère et qui m’a sauvée, est celle d’avoir ramené à la maison une petite boule de poils à 4 pattes et à la truffe humide. Avec Tomy, ce nouvel ami qui le restera durant 15 ans, j’ai repris contact avec le monde, mais une fissure s’était créée et des liens s’étaient rompus. Je suis devenue timide, réservée, craintive et n’accordant ma confiance qu’à peu de personnes. Le système éducatif étant ce qu’il est, il ne m’a pas appris à retrouver cette harmonie perdue avec moi-même et avec la vie mais m’en a encore, un peu plus éloignée.
Ce n’est qu’en commençant une nouvelle vie à l’Université, avec ce souffle d’indépendance, ces rencontres qui deviendront des amitiés précieuses et un nouvel univers à explorer, que j’ai pu retrouver une partie de cette magie oubliée. Magie nourrie aussi par des stages que je faisais, en parallèle, dans les domaines qui me passionnaient : le développement personnel, les médecines alternatives et le bien-être. Quant aux études, sans surprise, je me suis inscrite en médecine vétérinaire, non pas pour exercer ce métier mais pour en avoir un plus large choix dans le monde animal. Par contre, je ne m’attendais pas du tout à être confrontée au quotidien à une telle souffrance humaine et animale, qui, en plus, va croissante avec les années. Comme je suis naturellement sensible au bien être de ceux qui m’entourent, ces études furent laborieuses mais je me suis accrochée, essayant de me couper de cette sensibilité qui faisait, en fait, toute ma richesse.
Arrivée en 4e, j’ai finalement décidé d’arrêter pour me lancer dans ce qui m’attirait, les massages et la naturopathie. Etant des formations non reconnues, je n’ai eu aucun soutien en ce sens. A l’époque, je n’étais pas assez courageuse, affirmée et confiante pour me lancer seule dans pareille aventure et j’ai donc repris la route que mon entourage m’encourageait à poursuivre : finir les études et obtenir le diplôme.
Je suis arrivée en 6e année, où, après avoir terminé mon stage et à 6 mois de la fin, mon corps, épuisé, a commencé à me lâcher. Consciente que je ne tiendrai pas un an de plus, je l’ai poussé à bout dans l’espoir de décrocher enfin ce fameux diplôme qui rendrait ma famille heureuse, la sécuriserait quant à mon avenir et me rendrait libre. Cette course à la réussite s’est arrêtée en avril 2016.
S’en est suivi 1 an de convalescence. Une année qui m’aura donné l’occasion d’un face à face avec moi-même, sans fuite possible. Très, très inconfortable mais salvateur. J’ai pu ainsi remettre mes choix de vie en question, voir avec lucidité les conditionnements familiaux et sociétaux qui m’enfermaient encore, m’empêchant d’être moi-même. J’ai appris, et j’apprends encore, à ne plus me perdre dans les attentes des autres, à ne plus leur céder mon pouvoir, mais à m’écouter, à prendre soin de moi et à savoir dire non. A la fin de cette année, j’ai tourné la page sur ce que j’avais essayé jusqu’à présent et qui ne fonctionnait pas. Je me suis offerte la possibilité de vivre autre chose.
J’ai lu des témoignages de personnes qui avaient vécu des situations bien pires que la mienne, qui s’en étaient sorties et avaient réussi à concrétiser la vie qu’elles souhaitaient. Si c’était possible pour elles, alors ça l’était pour moi aussi.
Rêve, crois et ose…
(Un livre qui m’a beaucoup inspirée est « Miracle Morning » d’Hal Elrod et un autre très puissant est « Au nom de tous les miens » de Martin Gray)
J’ai alors osé ouvrir la porte sur ce monde intérieur qui sommeillait, attendant mon retour, attendant de pouvoir s’exprimer à nouveau. Je me suis permis d’écouter mon cœur et de laisser mes élans naturels me guider. Je me suis mis à écrire de la poésie, des histoires, des chansons. J’ai commencé la Biodanza et une formation en Art du conte. Je me suis inscrite à des ateliers de pleine conscience. Je suis tombée amoureuse des Danses de la Paix Universelle et du Taichi. Toutes des activités et des rencontres qui m’épanouissent et grâce auxquelles, je me redécouvre, je me surprends, je me réinvente, je ressens la vie et je donne naissance à ce monde dans lequel je souhaite vivre.
La relation avec mon corps a changé, elle aussi. Plutôt que d’être un moyen pour arriver à mes fins, il est devenu un partenaire. Un ami avec lequel je danse, je chante, je tremble, je joue, je pleure et je ris. Avec lequel je fais le ménage aussi…
Il a bien récupéré mais pas totalement. Cette vulnérabilité m’apprend à rester à l’écoute… de mon bien-être, de mes besoins, de la nature et de ses cycles. Elle m’apprend à respecter mon propre rythme, à retrouver cette simplicité de vivre au jour le jour, à ne plus chercher à contrôler ce que, de toute façon je ne contrôle pas, mais à m’en remettre à cette intelligence qui sous-tend la création, qui fait battre mon cœur et tourner les étoiles. Elle m’invite à ne plus chercher la performance et à m’oublier dans le faire, faire faire, mais à savourer mon existence, le fait de respirer, ressentir, découvrir, partager, sourire, aimer…
Sur ce chemin d’authenticité, de réalisation de mes aspirations profondes, une palette d’émotions m’accompagne, des plus agréables au plus désagréables. Elles sont toutes bienvenues. Je me laisse vivre ce qu’il y a à vivre, j’avance à mon rythme et je respire…
Avancer sur cette voie me demande beaucoup de courage. Elle me fait l’effet d’un saut dans le vide sans parachute, mais elle me donne aussi l’occasion de faire appel à des ressources et à une force jusque-là insoupçonnées, et de pleinement saisir cette seconde chance qui m’a été donnée.
Etre à l’écoute de mon cœur et répondre à mes élans naturels n’est pas un choix qui m’est acquis, mais que je renouvelle quand je l’oublie. A chaque pas que j’ose faire en direction de mes rêves, la vie me répond avec son amour et sa magie.
Même si ma vie actuelle n’est pas encore ma vie rêvée (ça viendra ), je me sens heureuse, épanouie et vivante, comme cette petite fille que j’étais autrefois, parce que j’ai retrouvé cette joie pure et simple, cette liberté, d’être moi-même. Je me dis oui et je dis oui à la Vie.
Voilà le message que cette femme sauvage souhaite transmettre.
Elle m’est apparue alors que je sortais de l’ombre pour révéler ma lumière et depuis, je la sens qui marche à mes côtés sur ce chemin que je choisis. Elle est sortie du ventre de la Terre pour, à nouveau, partager sa puissance, sa sagesse et son amour.
Voilà ce que son souffle, sa présence, son cœur et son regard me disent :
Ose reprendre ton pouvoir
Ose reprendre ta liberté
Ose vivre ta vérité
Prends soin de toi
Pour ton plus grand bien
Qui est aussi celui de tous
Merci
Gratitude
De tout cœur, je te remercie Caroline, d’avoir su écouter et suivre la voix de ton âme et de m’avoir permis ainsi, d’entendre le chant de la mienne.
Douce étreinte également à ton équipe angélique. Votre accompagnement et vos soins m’ont été d’une aide inestimable pour déployer, grandes, mes ailes.
Merci aussi de m’avoir offert la possibilité d’écrire ce témoignage qui, j’espère, sèmera à son tour, des graines d’espoir et de courage.
Avec amour, je remercie les guides merveilleux des Danses de la Paix en Belgique, Fabrice George, Joachim Nour, Marie Fripiat et Philippe Godts.
Sous mes yeux, vous avez donné vie à ce monde d’amour, de joie, de partage, de liberté, d’unité, de célébration, de beauté, que je porte en moi, ce qui m’a permis d’y croire et d’avancer…
Avec tendresse, merci à mon professeur de Biodanza, Alain Lauwaert et à mon professeur d’Art du conte, Sylvain Farhi. Grâce à vous, j’ai pu faire tomber les barrières et laisser briller la lumière.
Merci à toutes ces personnes, croisées sur ma route ou marchant à mes côtés, qui m’ont aidée à renaître et qui, par leur seule présence, embellissent ma vie.
Enfin, merci à toi, chère lectrice, cher lecteur, d’avoir lu jusqu’au bout !
Par Diane Dandois
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