par Corinne Vidor
Dans cette vague de bouleversement des consciences, il y a un moment « clé » qui apparaît nettement à la compréhension des êtres en démarche pour aller vers le Soi.
I Le marchepied du bien-être
Le bien-être est la première étape du chemin vers Soi. Cette étape apparaît quand la personne prend conscience qu’elle a des besoins intérieurs qui ne sont pas comblés, qu’elle est en souffrance.
Cette phase où l’on cherche à se connaître, à se reconnecter aux choses importantes, peut être due à un surmenage, un blocage (moral ou physique) ou à un état d’âme.
La vie est fade
La personne va chercher à remplir ce manque et cela commence par la recherche du bien-être. Une nouvelle conscience apparaît : on s’arrête de courir après le superflu, on essaie de retrouver des valeurs sereines -un retour aux choses simples. Les personnes veulent combler leurs besoins « vitaux ». Les mots « plus de douceur et d’amour » pour soi, reviennent souvent. Et ils se repositionnent en comprenant que la vie peut être autre chose que dureté, difficulté, ou « c’est comme ça ! ». Alors on commence à changer un peu et la vie apparaît de manière différente à nos yeux.
Très vite une routine s’installe
La personne a compris qu’il y a des choses qui fonctionnent et qui rendent sa vie « meilleure ». On est plus doux avec soi-même. Et on entre dans une spirale de la connaissance de ce bien-être. On se met à chercher des informations à tout prix pour bénéficier de ce « bonheur », de cette reconnexion avec nous-même !
La course au bien-être ou comment s’aimer encore plus
Ce moment où la personne comprend qu’elle doit prendre soin d’elle et s’aimer intégralement. La personne développe un maximum de résolution pour remettre le confort au centre de sa vie et surtout » se faire plaisir » ! On fait tout pour être bien. Dans cette nouvelle démarche elle trouve beaucoup, beaucoup de méthodes. Et elle est propulsée vers des nouvelles connaissances et des coachs en tout genre : thérapies, développement personnel, nouvelles méthodes ou tendances encore plus incroyables, plus efficaces, du jamais vu ! Yoga, feng-shui, reiki, soin énergétique, etc.
Le miracle ou l’illusion ?
Mais les personnes cherchent encore la méthode miracle et restent hypnotisées par tout ce monde merveilleux de promesses qui prend forme sous leurs yeux médusés. « Retrouvez l’amour, la joie de vivre, l’argent, la santé ! Vous aurez tout si possible tout de suite. » Mais passée l’excitation intense sur la nouvelle thérapie magique, après l’expérience et un temps…… ça bloque encore ! On ne se transforme pas autant que ça et les maladies, les blocages sont encore là et on soufre toujours.
Le bien-être, c’est penser d’abord à ce qui me fait du bien
Ce qui me rend heureux et ce qui me fait plaisir. Mais on reste dans le contrôle, dans de nouvelles certitudes ! Celle de l’illusion.
Mais le bien-être n’est que la première étape du chercheur du Soi et la confusion vient du fait qu’en pensant se mettre au bien-être (comme on se met à un hobby), on devient immédiatement un être spirituel et heureux ! Car le bien-être est la promesse des solutions faciles, du bonheur, de la joie retrouvée, d’être comblé en tout (argent, relation, corps).
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II Le chemin du Soi c’est la quête intérieure
Le spirituel va nous placer à un tout autre état et sur un niveau très différent. C’est un travail qui va faire apparaître ce que je suis, ce qu’est ma vie, à quoi je sers. Ici commence la marche du chercheur du Soi qui appréhende bien des sentiers avant de trouver un réel changement. Le chemin du Soi se trouve là, il n’est ni facile, ni bien-être, ni confort. Ce chemin est celui du dépassement, du lâcher- prise, des épreuves surmontées marche après marche pour enfin trouver la liberté.
Le chercheur prend des allures de guerriers sur ce chemin, où il faudra apprendre à reconnaître et à maîtriser ses « lutins » de la colère, du stress, de la victimisation, de l’égoïsme, du contrôle. En fait, le guerrier va se polir sur ce chemin en homme sage. Et pour se polir, il va falloir commencer à s’observer, et décider de changer vraiment. C’est un chemin douloureux pour la personnalité, mais bon pour l’âme.
Je me dépouille de la personnalité qui a des addictions, et je me libère.
Attention au : « je ne peux pas m’en passer, je l’aime trop ! » (un thérapeute, un objet, un animal, un sport, un hobby, un aliment…) Parfois, on ne voit pas les addictions car on pense qu’on fait bien et on ne voit pas ses propres excès : comme -Trop vouloir aider les autres sans leur apprendre à être autonome. -Tout contrôler comme son corps ou son alimentation. -Laisser ses désirs l’emporter sur tout et s’acheter des biens matériels à profusion.
Quand nous souffrons de l’intérieur, notre mental invente immédiatement un stratagème pour ne plus souffrir. Alors, mon confort va faire en sorte que je peux m’éloigner de la population, je peux vivre seul, je peux n’aimer que les animaux, je peux ne manger que végan, je peux travailler comme un fou pour m’acheter tout ce dont j’ai envie, je peux être la servante de mes enfants. Je peux passer des heures à chercher des informations sur internet. Je peux me payer des stages sans compter. Je peux donc contrôler tout cela oui, mais je ne trouverai pas la vraie liberté.
Je serai dans l’illusion que créent mes désirs comblés. Mais cela ne dure qu’un temps, car quand notre être intérieur (âme) en a assez d’être trahi par nos intentions personnelles (la personnalité) de bien faire qui ne sont pas forcément faire le Bien, alors il bloque nos attentes. Et plus rien ne va comme on veut. Tout ce qu’on avait mis en place ne fonctionne plus. Et on se remet à souffrir terriblement…
La vertu de la souffrance est la métamorphose
La voie, c’est apprendre à voir ce que je n’aime pas en moi (qui est le reflet de ce que je n’aime pas chez les autres) et de m’en occuper sérieusement. Pour enfin aimer ce que je suis. Quand je vois ce que je n’aime pas chez les autres, c’est que cet aspect se trouve en moi de manière plus subtile. C’est à ce moment que j’en prends conscience et que je peux travailler dessus. Ici, on entre dans la sphère non consciente ! Je commence à voir ce que je n’aime pas chez moi. Je me défais de mes certitudes et me libère de ma sclérose bien-pensante.
Je suis enfin sur ma voie ! Je lâche prise, j’évolue et reconsidère la vie encore une fois mais en prenant conscience que c’est d’abord moi qui vais changer et non le monde que je vais adapter à mes désirs. C’est difficile, chaque prise de conscience est un bouleversement dans lequel on se sent de plus en plus petit. Et cela nous rapproche de nous-même. On se découvre (dans les deux sens du terme). La liberté apparaît alors quand je vois que je change vraiment de l’intérieur. Et non quand le monde répond à mes désirs.
Et ça lâche. Tous nos désirs n’en sont plus, seul le Vrai compte. Seule la démarche d’amour total compte. C’est-à-dire faire des efforts continuels pour s’aimer.
III S’aimer, c’est quoi ?
C’est être conscient de ce que nous produisons : sur notre corps, sur notre santé, sur notre conscience, sur nous et sur les autres, les règnes minéral, végétal, animal et humain -et au-delà.
Être amour, c’est être conscient de mon impact sur les autres
Si je sais que je donne à mon corps un aliment qui le fait mourir, à ma conscience une pensée destructrice, à l’environnement des actes ou des pensées malfaisantes, alors pourquoi je continue à le faire ? La conscience se place à différents niveaux : j’ai conscience que fumer fait du mal à mes poumons/santé, mais je ne peux m’en défaire. J’ai conscience que j’aime trop mes enfants/je les surprotège, mais je ne peux m’en empêcher. Pourquoi je n’y arrive pas ? Être conscient ne veut pas dire « je m’investis ».S’investir est très « coûteux » pour la personnalité qui est ancrée dans des certitudes, sa bien-pensance et ses habitudes.
S’investir, c’est se dépasser
C’est arrêter de faire quelque chose qui me procure du bien sur le moment, mais qui me procure du mal à long terme. S’investir, c’est changer les règles du jeu, savoir dire non à ses lutins (désirs et pulsions): non quand je mange trop, non quand je fume trop, non quand j’aime trop l’argent, non quand j’aime trop le luxe, non quand j’aime trop contrôler mon alimentation ou mon corps, non quand je me sens dans le contrôle de tout, non quand je travaille trop ou avec une excitation anormale, non quand je laisse aller mes peurs, mes doutes, non quand je nourris le négatif en pensées ou paroles négatives. Non, même si je pense que ce que je fais est pour le bien ! Je me trompe. En réalité, c’est bon pour ses lutins, mais pas pour le Soi. En réalité, ce que je produis dans mes actes et pensées va nourrir toutes les petites vies que j’ai en charge, comme mon corps, ou ma conscience. J’apprends ainsi à ne pas faire quelque chose qui nourrit ma conscience par la culpabilité ou la haine ou par l’excès.
Dès qu’il y a excès, dans la rechercher de la perfection, ou le fait de vouloir que ses enfants soient géniaux, que mon corps soit sculpté, d’avoir du résultat ou d’être hyper- productif, c’est qu’il y a un déséquilibre. C’est qu’il y a encore une volonté d’atteindre un but imaginé qui serait le bonheur. Si j’atteins ce but, je serai heureux. Mais c’est une illusion. On arrive à se persuader que le bonheur, on peut le créer artificiellement! Mais on n’atteint pas le bonheur quand on a tout ce qu’on veut. Chacun d’entre nous a une vision particulière et personnel du bonheur, c’est pourquoi chaque épreuve est un dépassement personnel.
Le bonheur est un état d’être
Cela s’apprend, ce n’est pas encore instinctif. Il faut d’abord épurer la personnalité, avant de retrouver le Soi véritable. Apprendre à se dire non à soi-même ( ses désirs qui font du bien en apparence ). C’est cela apprendre à s’aimer : c’est apprendre à prendre soin de soi, c’est apprendre à ne pas répondre à ses lutins qui aiment se rouler dans la victimisation, dans la colère, dans l’injustice, dans le travail, dans la jouissance…
Si vous apprenez à vous aimer pour de vrai alors oui, la sérénité, la joie, la paix seront au rendez-vous. Et vous serez LIBRES. Vous deviendrez le pur créateur que vous êtes sans aucune dépendance.
Amour
Corinne Vidor pour shelvene.com
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