Par Line Bolduc
Celles et ceux qui me connaissent savent qu’en tant qu’auteure, formatrice, coach, conférencière depuis plus de 20 ans, j’ai rencontré énormément de personnes. Parmi elles, nombreuses sont celles qui se retrouvent grandement influencées par les effets d’un passé qui n’a pas toujours été facile.
Vous et moi avons tous vécu des situations où nous avons pu ressentir toutes sortes d’émotions, que ce soit la joie et le rire, l’amour ou la haine, la honte et la culpabilité, la colère ou la déception ou encore la frustration.
Ces états ont créé des stress, des inconforts dans notre âme et notre cœur. C’est comme si cela avec coupé le courant qui active la fluidité du bonheur.
En arriver à accepter bien humblement de faire la vérité en soi, de vouloir cesser d’être envahi par ces souffrances, c’est s’ouvrir à remettre notre vie en mouvement, à nous créer un nouvel univers porteur de joie grandissante, nous débarrasser des fantômes du passé au lieu de les laisser devenir notre fausse identité.
Apprendre et oser exprimer ce qui fait mal, c’est permettre à notre cœur de s’ouvrir, de se libérer de ce qui l’emprisonne. On a voulu combattre au fil du temps, mais seul trop souvent. Peu importe le chemin que l’on prend pour s’en sortir, que ce soit une voie spirituelle, parler à un professionnel, un ami de confiance, ou à un membre proche de la famille, l’important est d’oser faire ces pas sans jugement envers soi.
Garder ces souffrances en nous ne nous détruit pas seulement nous-mêmes mais fait aussi mal à l’entourage qui fait les frais de nos comportements d’impatience et de mauvaise humeur.
- Les croyances porteuses de difficultés
À mon sens, il est essentiel un jour ou l’autre, d’en arriver à explorer notre monde intérieur pour maximiser la qualité de notre bonheur. Imaginez cette dame qui aurait perdu son père en bas âge. Eh bien dans sa vie, elle attirait des hommes qui ne pouvaient être présents pour elle. Comme si elle avait enregistré dans son inconscient de petite fille, qu’un homme la quittera forcément du moment qu’elle l’aime. Croyant cela si fort, même si un homme voulait être à ses côtés en toute intégrité, sa croyance émergeait et le faisait fuir, elle le repoussait au fil du temps. Subtil direz-vous, mais si influent! Et malheureusement, peu de gens s’ouvrent à aller voir en dedans ce qui se joue émotionnellement.
Elle était en couple avec cet homme qui pourtant l’aimait beaucoup et était d’une belle maturité mais finalement il est parti, se sentant régulièrement repoussé. Cette dame a fait des prises de conscience avec de l’aide et a pu reprendre enfin sainement avec lui. Elle a ainsi pu créer des liens et être indulgente avec elle-même pour tout ce que ses anciennes émotions de rejet, de trahison ou d’abandon, avaient créé comme distorsion. Elle pouvait enfin se sentir libre intérieurement et laisser la vie lui offrir l’amour.
Comme je disais, le but n’est pas de déterrer le passé mais quand quelque chose fait mal, il faut qu’on en trouve la cause. Pour reconnaitre nos travers et les transformer, il n’y a pas lieu de s’amoindrir ni de revivre le passé mais de choisir de s’en libérer. Oui, on peut avoir besoin de faire quelques clin d’œil à ce passé comme base de référence, mais sans plus. Si un jour on a vécu un évènement pénible et qu’on le revit sans cesse des années plus tard, voilà qui frôle le masochisme!
- Les généralisations : « toujours », « jamais », « les hommes (ou les femmes) sont tous comme ci ou comme ça »
Nous avons tous pris des décisions inconscientes en bas âge, lesquelles étaient fondées sur nos perceptions et nos expériences du moment. Si une personne a senti qu’elle manquait d’attention, elle pourra avoir enregistré que les autres ne font pas attention à elle ou ne la considèrent pas comme importante. Elle pourra en venir à retourner ça contre elle car se sentant rejetée avec un sentiment de non-mérite qui s’immisce, elle en viendra probablement à se rejeter elle-même et à se retrouver dans des situations qui confirment sa perception.
Voici un exemple concret. Si une enfant a eu un père critique, méprisant, sévère voire violent, elle pourra avoir enregistré que les hommes critiquent TOUJOURS et qu’elle n’aura JAMAIS le droit de prendre sa propre place. Elle risquera de s’attirer un homme ou des relations qui viendront lui confirmer sa perception profonde, ce modèle basique, même si consciemment ce n’est pas cela qu’elle veut. Ça vient confirmer sa présomption.
Imaginez comment cette attitude viendra teinter ses comportements et influencer celui des autres à son égard. Fort probablement, il y aura un écho qui se fera dans les blessures, avec les personnes qu’elle rencontrera. Chacun se fera travailler des traits de personnalité. Les partenaires de vie qu’on attire notamment sont souvent à l’image de ce qu’on n’a pas aimé chez nos parents.
La personne se sent alors victime, malheureuse et nuit à son bien-être général tant qu’elle ne pose pas des actions pour ouvrir les volets intérieurs pour y laisser enfin entrer la lumière. Elle a le pouvoir de transformer ses perceptions et de sortir de sa prison intérieure, au lieu de rester en soumission face à ses propres scénarios inconscients. Quand ça ne va pas dans notre vie, rien ne sert d’accuser l’extérieur, nous avons d’abord en nous, des schémas à changer.
Nous devrions vérifier nos états intérieurs comme nous vérifie la pression des pneus de notre automobile ou comme lorsqu’un médecin prend le pouls, la tension artérielle. Qu’en pensez-vous ?
- Soyez en action
Ainsi, je vous invite à identifier vos besoins réels au cœur de votre être. Qu’aimeriez-vous libérer et comment êtes-vous prêt à agir en ce sens au lieu de victimiser? La victimisation est souvent inconsciente, mais vient un moment où il faut en sortir et s’en donner les moyens. Il y a tant de ressources aujourd’hui, ne serait-ce que sur Internet pour s’aider à comprendre nos états intérieurs porteurs de situations décevantes.
Une prison intérieure se construit entre autres, par des décisions limitatives prises un jour et la guérison viendra des nouvelles décisions que nous choisissons maintenant de prendre.
Quand je reçois des clients en coaching, je travaille beaucoup par symbolique, avec les images mentales, c’est simple et puissant. Vous pouvez aussi vous en servir seul avec vous-même. Par exemple, si vous vous sentez pris face à une situation, visualisez calmement que c’est une prison autour de vous. Vous en ouvrez la porte qui habituellement n’est pas barrée et vous sortez de là.
À ce moment-là, vous devriez fort probablement vous retrouver dans un bel endroit comme dans la nature, lors de votre visualisation. Ressentez le relâchement que ça devrait créer. Vous reprenez ainsi votre pouvoir personnel et influencez réellement le changement.
Si la porte ne semble pas vouloir s’ouvrir, ce qui est rare, imaginez un sage dans votre visualisation, soit un être spirituel en qui vous avez confiance, une personne connue mais de confiance. Ce sage viendra vous aider à en sortir, soit en coupant les barreaux, en ouvrant la porte pour vous ou avec vous.
Vous comme moi, avons tous été dérangés émotionnellement un jour ou l’autre, par une ou plusieurs personnes. Pourtant, tout autour il y avait des dizaines de gens qui ont continué de nous aimer et nous ne les remarquions pas autant. Nous ne ne se nourrissions pas suffisamment de cela mais nous amplifions même peut-être ce qui allait moins bien. Un peu comme quand on a mal au bout d’un doigt, tout le corps va bien, mais l’attention est dirigée à cet endroit. Je peux comprendre, la nature humaine est ainsi faite, mais nous pouvons nous adapter.
Donc, pour en revenir à cette personne qui nous a fait mal ou dérangé, si nous restons accroché à cela, que nous gardons le tout en dedans ou cultivons la rancune, que nous ne cherchons pas d’aide, nous infectons la blessure au lieu de lui permettre de guérir et nous perdons de vue les beautés que le quotidien continue de déployer sur notre route.
- La critique qui détruit
Imaginez à présent un petit garçon qui aurait été abondamment critiqué par sa mère. Se peut-il que plus tard il n’ait pas envie de laisser une femme entrer dans son cœur. S’il en arrive à former un couple, peut-être que son travail, ses amis le passionneront, mais sa croyance de base l’empêchera d’entrer vraiment en relation avec sa femme.
Nos prisons intérieures sont comparables à un problème informatique qui reproduit toujours le même programme tant qu’on n’en change pas les données. Il est important un jour de relever la tête, de regarder vers demain, de se mettre en action au lieu de regarder notre nombril et nous plaindre. Il est tout aussi important de cesser de se critiquer soi-même d’abord et d’aimer même ces parties de nous qui nous ont permis de survivre à leur façon.
Si une personne ne s’est pas sentie assez accueillie, aimée, sécurisée en étant petite et ce, pour quelque raison que ce soit, elle se rejette et repousse l’amour à son insu et risque même d’avoir de la difficulté à accueillir le meilleur venant des autres par sa notion de non-mérite. Pour s’en sortir, on se doit d’apprendre à nommer ce qui nous fait mal, comment on s’est senti dans telle situation. A-t-on vécu de la honte, de la peine, de la colère, de la culpabilité, de la timidité ou de la frustration? Se confier à une personne fiable ou écrire nos états d’âme ouvre la porte au changement.
Si une personne ne s’est pas senti écoutée, ne pouvait s’exprimer sans se faire réprimander, critiquer, elle peut avoir enregistrée un JAMAIS…soit jamais je ne prendrai le risque de me confier à qui que ce soit, ça fait trop mal. Nous pouvons alors choisir de devenir notre propre parent et laisser cette partie plus mature en nous, reprendre le vrai contrôle, bercer cet enfant intérieur en nous, le rassurer. On peut choisir de vivre enfin pour soi, choisir le bonheur. L’aide est importante, je le répète, car on ne peut pas toujours tout faire tout seul. Je le sais, je l’ai tenté si longtemps et je me suis effondrée un jour il y a longtemps.
De plus, imaginez tout le changement possible si toute l’énergie qui a été utilisée à souffrir devenait canalisée vers le bonheur,. Et pour être soutenu, il est aussi important de savoir ce qu’on veut maintenant dans notre vie.
On a acheté la prison des autres en bout de ligne et on s’est servi des matériaux pour s’en créer une, alors on peut maintenant en sortir.
- La douceur est parfois nuisible
La douceur peut devenir nuisible si elle vous empêche de prendre votre place. Je parle par expérience. Je suis une personne fondamentalement douce mais j’ai pu réaliser au fil des années, que cette douceur m’empêchait de mettre mes limites en excusant facilement les comportements désagréables des autres. Elle me faisait refouler mes mécontentements, ma colère qui peut être si saine parfois. Elle m’avait même rendue un peu trop bonasse. J’avais de la difficulté à dire ‘Stop, c’est assez!’.
Ça devenait destructeur et permettait aux autres d’entrer trop facilement dans ma bulle. J’ai dû me réajuster et admettre que j’ai le droit de dire « non ! » quand ça ne fait pas mon affaire, de mettre mes limites, de me choisir.
J’ai appris à couper les liens de l’ancienne Line, à en garder les apprentissages et relâcher les émotions graduellement et ça continuera toujours au besoin. J’ai appris à être vigilante, à me demander comment je me sens en-dedans pour réajuster au fur et à mesure au lieu de laisser les accumulations miner mon bonheur comme autrefois. J’ai eu si mal, qu’un jour je n’ai pas eu le choix de changer.
Quand les gens vivent une épreuve souvent ils reviennent à l’essentiel. Ils se mettent à savourer la vie différemment, profitent davantage de l’instant présent, tout devient plus ouvert, plus léger. Alors, vivre peut devenir plus facile sous cet angle, en faisant en sorte de savourer pleinement aujourd’hui sans l’épreuve (accident, maladie, deuil…). Sinon, l’épreuve devient la prison intérieure elle-même.
- En résumé, quel est le JAMAIS ou le TOUJOURS, ou les TOUTES, TOUS et TOUT que vous auriez pu avoir activé un jour ? En voici quelques exemples…
- Je serai TOUJOURS la meilleure ?
- Je dois TOUJOURS performer pour être apprécié.
- Je ne serai JAMAIS comme ma mère.
- Je ne serai JAMAIS soumis à une femme.
- Je ne pourrai JAMAIS être moi-même, libre de m’exprimer.
- Il faut TOUJOURS que je m’oublie pour les autres.
- Les femmes sont TOUTES des …… Les hommes sont TOUS des…..
- Je ne peux JAMAIS dire ce que je veux.
- Je ferai TOUT pour être irréprochable.
- JAMAIS je n’ouvrirai mon cœur….
- Je m’arrangerai TOUJOURS tout seul.
Bref, à la lumière de tout ça, la nouvelle décision pourrait être :’Je mérite d’être libre et je prends les moyens pour y arriver.’
- Acceptez l’invitation…
Prenez rendez-vous avec vous chaque jour. On accepte une invitation d’un ami pour prendre un café quelque part. Alors, acceptez l’invitation de votre cœur pour qu’il vous aide à faire de la place pour le bonheur.
Ce temps peut aussi bien être pris en silence pour écouter ce qui remue en vous, pour lire des écrits en ce sens, pour s’intéresser à vous! Laissez les autres penser et vivre comme ils l’entendent et défaites vos chaines au fil des jours. Au lieu de dire : « Je ne peux pas parce… » Je vous invite à dire : « Je vais le faire parce…et j’envisage poser telles actions… ». Vous devenez ainsi hors du jeu de la victime et prenez le pouvoir sur votre vie. Si ça ne va pas comme vous le voudriez dans votre vie, c’est assurément une invitation de votre être profond qui demande d’être écouté.
Je vous remercie une fois de plus pour ce temps passé en ma compagnie. C’est une joie pour moi d’écrire ainsi pour vous chaque semaine.
Source: http://lasolutionestenvous.com/