51J2TPFPBNL._SL500_

DISPONIBLE ICI – Cliquer l’image

par Dr Immanuel Velilcovsk

Un événement maintes fois cité dans les traditions des âges du monde est l’apparition d’un nouveau soleil dans le ciel au commencement de chaque âge. Le mot « soleil » est substitué au mot « âge » dans les traditions cosmogoniques de nombreux peuples, dans toutes les régions du globe.

Les Mayas comptaient les âges d’après le nom attribué à leurs soleils consécutifs. Ceux-ci s’appelaient : Soleil de l’Eau, Soleil du Tremblement de terre, Soleil du Cyclone, Soleil du Feu. «Ces Soleils marquent les époques auxquelles on place les différentes catastrophes que le monde a subies. »

Ixtlilxochitl (environ 1568-1648), l’érudit indien, a décrit dans ses annales des rois de Tezcuco les âges du monde, d’après les noms des « Soleils  ». Le Soleil de l’Eau (ou Soleil des Eaux) fut le premier âge, terminé par un déluge qui fit périr presque toutes les créatures. Le Soleil, ou âge, du Tremblement de terre fut anéanti par un séisme terrifiant qui fendit la terre en maints endroits et renversa les montagnes; l’âge du Soleil du Cyclone fut détruit par un cyclone cosmique. Le Soleil du Feu fut l’âge qui disparut sous une pluie de feu

Humboldt, citant Gòmara, écrivain espagnol du XVIe siècle, écrivait : « Les nations de Culhua ou du Mexique croient, d’après leurs peintures hiéroglyphiques qu’avant le soleil qui les éclaire maintenant il y en a déjà eu quatre qui se sont éteints les uns après les autres. Ces quatre soleils sont autant d’âges dans lesquels notre espèce a été anéantie par des inondations des tremblements de terre, par un embrasement général et par l’effet des ouragans. » Les quatre éléments jouèrent un rôle dans chaque cataclysme; si le déluge, le cyclone, le tremblement de terre et le feu donnèrent leur nom à un cataclysme différent, ce fut à cause de la prédominance de l’un d’eux dans ces bouleversements. Les symboles des soleils successifs sont visibles sur les documents littéraires précolombiens du Mexique.

Cinco soles que son edas, ou « cinq soleils qui sont des époques », a écrit Gòmara dans sa description de la conquête du Mexique 6. Une phrase analogue se trouve chez Lucius Ampelius, auteur romain, qui, dans son Liber Memorialis, a écrit  : Soles fuere quinque (il y eut cinq soleils). C’est cette même croyance que Gòmara découvrit dans le Nouveau Monde.

Au Mexique les Annales de Cuauhtitlan, écrites en langue nahuatl (vers 1570), et basées sur de vieilles sources, contiennent la tradition de sept époques solaires. Chicon-Tonatiuh ou « les sept soleils », désigne les cycles du monde, ou actes du drame cosmique.

Le livre sacré bouddhique Visuddhi-Magga consacre un chapitre aux « cycles du monde ». « Il y a trois destructions : la destruction par l’eau, la destruction par le feu, la destruction par le vent. » Après le cataclysme du déluge « lorsqu’une longue période se fut écoulée après la cessation des pluies un deuxième soleil apparut ». Dans l’intervalle le monde fut enveloppé de ténèbres. « Quand ce deuxième soleil apparaît, il n’y a pas de distinction entre le jour et la nuit », mais « une chaleur incessante accable le monde ». Quand le cinquième soleil apparut,. l’océan peu à peu se dessécha ; quand le sixième soleil apparut,« le monde entier s’emplit de fumée ». « Après une autre longue période, un septième soleil apparaît, et le monde entier s’embrase. » Ce livre bouddhique fait également allusion à un antérieur « Discours sur les sept soleils  ». Les Brahmanes appelaient les époques séparant deux destruction : « les grands jours  ».

Les livres de la Sibylle énumèrent les âges au cours desquels le monde subit la destruction, puis la recréation. « La Sibylle a parlé comme suit : « les neuf soleils sont neuf âges… Ce soleil est le septième ». La Sibylle a évoqué dans sa prophétie deux autres âges futurs : ceux du huitième et du neuvième soleil.

Les indigènes du Nord de Bornéo déclarent aujourd’hui encore qu’à l’origine le ciel pesait sur la terre, que six soleils périrent et qu’à présent le monde est éclairé par le septième.

Les manuscrits mayas, les livres sacrés bouddhiques, livres de la Sibylle font allusion à sept âges solaires. Dans toutes les sources citées, les « soleils » sont considérés (par les sources elles-mêmes) comme étant des époques consécutives dont chacune fut anéantie dans une grande destruction générale.
Cette substitution du mot « soleil » au mot « âge » par les peuples des deux hémisphères s’explique-t-elle par le changement d’aspect de l’astre lui-même et par le changement de sa trajectoire dans le ciel, à chacun des âges du monde ?

Extrait de « Mondes en Collision » – Dr Immanuel Velilcovsky