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par Sylvie Joubert

Les intelligences extérieures qui se manifestent dans le cas de certains ovnis. Après quoi courent-elles ? Que projettent-elles ? Sommes-nous capables de les comprendre ?

(…) Ce qui me vient à l’esprit à la suite de ces interrogations, ne va bien sûr pas amener de réponses à tes questions, par contre, il y a selon moi deux pièges à éviter si on veut tenter de les poser convenablement.

Le premier piège consiste à croire qu’en parlant d’intelligence extérieure (extra ou intra terrestre) il y aurait un modèle type de «bonnes» questions, pour la simple raison que je ne suis pas sûre qu’il existe un modèle homogène d’intelligence non terrestre, tout au contraire

Nous, humains, sommes pleins de paradoxes et bigarrés, il n’aura échappé à personne que nos idées ainsi que nos morales le sont tout autant, sans parler de nos comportements, allant du pire au meilleur en passant par une indifférence parfois surprenante. Ce pire, ce meilleur, cette indifférence & Co, sont des traits récurrents de notre humanité, c’est aussi ce qui la rend difficilement gérable et imprévisible. Maintenant, imaginons cette même diversité comportementale, non pas à l’échelle terrestre, mais à l’échelle de l’univers.

Nous observerons alors des projections éparses et différentes, en aussi grand nombre que les grains de sable sur cette Terre, au moins ! Faisons définitivement le deuil de l’idée que l’intelligence extraterrestre (ou intra) peuplant le cosmos est bonne, profonde et fraternelle, ou au contraire mauvaise et agressive. S’il n’y a pas de comportement homogène venant du cosmos et que l’univers les contient tous, alors il y aura des comportements de leur part reposant sur une morale acceptable pour nous, et d’autres qui le seront moins. Autrement dit, je crois qu’il y a mille et une façons de penser le contact et de glisser la clé dans la serrure ouvrant la porte entre nous et des intelligences « Autres ». Ainsi, certaines formes de vie pourraient être éminemment subtiles et avancées en esprit, d’autres relativement proches de notre propre expérience terrestre, de notre entendement aussi, telle autre plus subtile sur un plan et moins sur un autre, etc. Comprendre l’intelligence des « Autres » ainsi que je les nomme depuis quelques années, suppose que l’on envisage de multiples niveaux de contacts parce qu’il pourrait y avoir de multiples projections de leur part, de multiples façons de comprendre ce qui les fait courir.

La question du contact est donc pour moi nécessairement plurielle, relative. C’est parce que nous ne comprenons pas suffisamment cela, que nous avons du mal à entrevoir que le contact soit possiblement en cours, peut-être même qu’il n’a jamais cessé d’une certaine façon, même si nous n’avons pas encore vu de nos yeux un vaisseau atterrir au coeur de nos cités. Déprogrammons-nous de l’idée qu’il y aurait une bonne façon de les comprendre ou d’initier un lien. Si, par contre, nous attendons de savoir ce que donnerait un contact physique et officiel avec un vaisseau atterrissant sur le toit de l’ONU ou ailleurs, avec une délégation supposément humanitaire… cela effectivement est à venir… encore que si on suppose que le passé, le présent et l’avenir coexistent comme le disent certains physiciens, cela a déjà eu lieu.

Compte tenu de cet éclatement des valeurs appelant une polymorphie des intentions et des attentions, rien ne dit non plus que l’univers intelligent soit « moral » ou « profond » au sens où nous l’entendons généralement. Mais, rien ne dit l’inverse non plus! Si on peut penser que certaines valeurs éthiques soient partagées, et pourquoi pas une certaine forme d’amour entre les formes d’intelligences, il n’y a pas lieu de valoriser une chose plutôt qu’une autre, au moins d’un point de vue sociologique. Après, en son propre cœur et en fonction de son choix de vie, c’est autre chose !

Le second piège est l’inverse du précédent qui poussait à la vision homogène : ce second piège consiste au contraire à penser que toutes ces formes de vie soient différentes de nous dans leurs motivations intérieures, dans leur excitant vital pour ainsi dire. Si on envisage une logique d’autosimilarité (l’autosimilarité suppose qu’une forme se maintient, quelle que soit l’échelle à laquelle on l’observe), on peut émettre l’hypothèse que les formes intelligentes humanoïdes (ou pas) sont mues par des élans assez similaires aux nôtres, mais sur la base d’une autre échelle de réalité matérielle et spirituelle. Une intelligence se situant en barreau 3 et une autre en 6 projetteraient la même chose, ce n’est que la gestion de cette chose qui différerait en fonction du niveau technologique, de la culture en question, de ses acquis en terme de connaissance, de sa spiritualité, etc.

Ici, sur Terre, notons que deux êtres de continents différents ont au fond les mêmes nécessités existentielles et ontologiques, bien que ne mangeant pas les mêmes aliments, ne se comportant pas de la même façon et ne croyant pas aux mêmes dieux ou savoirs. Pourquoi ? Parce qu’il y a, ce qu’on pourrait appeler des besoins, des archétypes, des schémas, des schèmes, des récurrences, des idéaux types, etc. ( peu importe le mot), qui sont communs bien au-delà des dissemblances. Ceci montre que la vie en général résonne en autosimilarités, que le similaire revient même s’il s’habille de vêtements différents, et qu’il n’est pas impensable que cette autosimilarité structure toute forme de vie, humanoïde ou pas.

Pour exemple, à notre niveau terrestre, ne retrouvons-nous pas les mêmes impératifs chez un végétal, un animal ou un humain (appel à la subsistance, appel à l’interaction, la perception, mais aussi à l’amour ou l’affection, etc.) ? Par contre, il est évident que le mode d’expression de ces «appels-leitmotivs» se fait de façon tout à fait différente chez l’une ou l’autre des espèces, un peu comme s’il y avait au fond un «langage» commun que le végétal, l’animal, et l’humain mettaient en scène chacun en fonction de son niveau de réalité. Mais, fondamentalement, ces appels vitaux sont-ils si différents que cela ? Je n’en suis pas certaine. C’est un peu comme s’il existait un alphabet commun à toute espèce, humanoïde ou pas, et dont il serait intéressant de voir si ce dernier prend racine dans la partie commune d’ADN reliant tout ce qui vit dans l’univers.

Ainsi, de mon point de vue, les intelligences extra-intra-terrestres pourraient bien «courir» après les mêmes choses que nous-mêmes, mais avec des moyens différents et selon le stade évolutif qui leur est propre. Je crois qu’il y a des quêtes auto-similaires (donc fractales) où la question que tout un chacun se pose n’est que l’écho d’une question posée en toute dimension, tout espaces-temps, et dont la réponse s’actualise via ces formes par lesquelles nous existons…

Source: (Les intelligences « extraterrestres » et nous) http://www.sylvie-joubert.fr/salon%20lecture.htm