par Bertrand Duhaime
En spiritualité, on parle souvent de facultés. Mais de quoi s’agit-il? Les dictionnaires en donnent la signification approximative suivante : fonction de l’être, aptitude ou puissance physique, psychique ou spirituelle, considérée comme constituant un pouvoir latent de faire ou de subir. Dans ce contexte, chaque centre d’énergie ou chakra comporte ses propres facultés.
D’habitude, on range au nombre des facultés de l’âme l’activité, l’intelligence et la sensibilité, et au nombre des facultés cognitives de l’esprit humain, la compréhension et l’entendement qui résultent du raisonnement, du jugement, de la mémoire et de l’imagination.
Ainsi, pour sa part, la faculté mentale désigne l’aptitude intellectuelle ou possibilités rationnelles d’une personne. Le rôle essentiel de nos facultés mentales est de nous faire connaître le monde et le Cosmos à partir de sources authentiques. Le besoin primordial de l’homme n’est-il pas d’ouvrir sa conscience en redécouvrant qui il est? Aussi doit-il recourir d’abord à son intuition et à son discernement pour faire le tri dans l’avalanche de connaissances qui lui sont présentées, dont plusieurs ne sont que des hypothèses, des croyances, des interprétations ou des superstitions.
Mais, en spiritualité, on appelle faculté spirituelle celle qui aide à s’accomplir dans sa globalité d’Étincelle divine ou à redécouvrir sa Réalité primordiale en tant qu’être en expérience par l’incarnation. Ainsi, on range, au nombre de ces facultés : l’imagination, l’attention, la concentration, l’intuition, la télépathie (lecture de pensée), la télékinésie, l’autoscopie, la vision subtile, l’audition subtile, la poly-voyance, le poly-ressenti, le poltergeist (déplacement d’objets et production de phénomènes sonores), la bilocation (ubiquité), la téléportation, la lévitation, la divination ou la prophétie, etc.
En général, parmi elles, la faculté supérieure désigne le sixième sens ou l’intuition qui représente l’inspiration directe de l’Esprit de Vie.
L’être humain développe surtout ses facultés inférieures comme l’analyse, l’abstraction, la créativité (transformation d’objets), qui ne constituent pas les vraies facultés et qui ne mènent l’ego qu’à s’illusionner par lui-même. Les véritables facultés sont celles qui découlent de l’amour : la motivation évolutive, l’intuition, l’imagination créatrice qui permettent de réaliser ce qui est déjà accompli, à travers des états d’être, non à travers l’avoir, le faire, le dominer et le paraître. Il n’existe pas de formule magique pour développer une faculté, à part celle de l’exercer pour l’affiner. Pour la développer, il faut de la motivation, la pureté d’intention et le degré d’amour requis pour la mettre au service de l’évolution universelle, puis se laisser porter par l’action qui l’amène à se développer.
Mais, au départ, la volonté doit connecter l’être à l’émission appropriée à cette faculté pour découvrir comment elle peut se développer en soi. D’abord, il faut décider de suivre la voie qui amène cette faculté à se développer, en commençant là où on en est rendu, avec les moyens qu’on possède déjà, pour aider et servir les personnes de son entourage. On fixe son but et on demande ensuite à l’Univers de guider vers l’expérience choisie. On y arrive en y mettant son bon vouloir, son intention et sa détermination. Le degré de certitude et le degré d’implication personnelle déterminent la rapidité de sa manifestation dans sa vie. Mais aucune faculté n’indique, chez un sujet, son degré de maîtrise. Un adepte véritable se reconnaît dans son aptitude à surmonter les conditions extérieures par la direction maîtrisée de ses énergies. Un adepte peut détenir de grandes facultés, mais cette compétence ne constitue pas forcément l’indication d’un développement spirituel avancé. Dans la Tradition hindoue, on nomme cinq facultés : la foi, l’énergie, l’attention, la concentration et le savoir (la pleine connaissance).
Lors de son ultime sermon, avant d’entrer dans le «Parinirvâna», Bouddha a expliqué les huit facultés dont dispose un grand homme. Pour lui, la première de ces facultés consiste à se rendre libre de toutes concupiscences et de n’avoir que des désirs modérés («shoyoku»); la deuxième de ces facultés, d’être conscient que l’on puisse être comblé avec ce que l’on a («chisoku»; la troisième, de préférer la quiétude et la discrétion en gardant une certaine distance à l’encontre de l’agitation du monde («raku jakujo»); la quatrième, de s’appliquer à accomplir convenablement ce qui doit l’être sans feindre le dévouement et la constance («gon shojin»); la cinquième, de préserver l’esprit du Dharma authentique (Doctrine de Vérité) tout en permettant à juste titre qu’il se réactualise («fumo-nen»); la sixième, de résider dans le Dharma (Doctrine de Vérité) avec un esprit tranquille par la pratique de la concentration ou le Samadhi («shu-zenjo»); la septième, de pratiquer la grande sagesse qui se produit par l’expérience de la pratique de la Voie de celui qui a entendu et fait sien l’enseignement dispensé («chiei»); et la huitième, d’éviter de s’engager dans de vains bavardages et se lancer dans des controverses. Un être gagne à éviter les jugements pour les paroles utiles, celles qui accompagnent la recherche de la véritable nature des phénomènes («fukeron»). Or, chacune de ces facultés contient toutes les autres, ce qui donne un total de soixante-quatre facultés. Dans une vision plus élargie, leur nombre devient illimité.
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