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par Bertrand Duhaime

Puisque Dieu est tout et qu’il est partout, tout ne peut représenter qu’une divinité plus ou moins consciente d’elle-même.  Le sens de la divinité s’impose, même sans précision, quand l’intellect réalise que tout effet ne peut qu’avoir une cause, ce qui fait remonter à la Cause des causes.  Dans un univers aussi fabuleux, comment la Création ou Manifestation pourrait-elle exister sans cette Cause suprême qui est Dieu, qu’on préférerait appeler l’Absolu ou l’Ultime, même qu’on peut appeler autrement, ne serait que «Cela».  Encore, on peut croire en Dieu et se forger un système de valeurs sans appartenir à  une religion ou à une école spirituelle.

En matière de spiritualité, il y en a pour tous les goûts, comme dans toutes les autres activités humaines : il y a des athées, des agnostiques, des fidèles croyants, des sectaires et des rigoristes, même des extrédivinitémistes, des disciples de gourous et des chercheurs solitaires.   Sauf que, depuis que la théorie du Dieu unique, le monothéisme s’est répandue dans le monde, beaucoup d’adeptes d’autres religions se demandent quel est le sens de la Trinité chrétienne qui évoque l’existence d’un seul Dieu, mais en trois personnes ou hypostases.  Car il n’y a plus guère qu’en Inde et dans certaines peuplades polythéistes, donc païennes, que les gens croient encore en plusieurs divinités.

Souvent, la Divinité qu’invoque un être humain particulier porte les qualités qu’il projette sur des êtres invisibles pour échapper à son sentiment de petitesse, d’incomplétude, d’impuissance ou d’angoisse devant l’inconnu ou les réalités abstraites.  Alors, il arrive souvent que ce qui le sauve ou vient à son secours, ce soit ses propres qualités magnifiées en divinités tutélaires ou providentielles.  Dans certains contextes, les divinités réfèrent à des états de la matière : solide liquide ou gazeux.  En songe, rappel du père, image de l’autorité, des valeurs et de la tradition, cette entité suggère un besoin de protection dans une phase d’inquiétude ou un désir d’évasion des réalités terrestres ou des situations trop contingentes (terre-à-terre).  Évidemment,  il peut également s’agir d’un contact psychique avec son Soi supérieur, avec un Deva ou avec un Maître réalisé.  Celui qui compte s’assurer une expansion maximale gagnerait à donner à ce mot celui de la Réalité divine dans son aspect le plus élevé.

En effet, lorsqu’un enseignant spirituel parle de Dieu, il réfère généralement à la Source suprême et unique qui est et contient tout.  D’autres réfèrent à une instance dite supérieure, appelée l’Absolu.  Mais ce terme, galvaudé, peut aussi désigner le Créateur cosmique ou celui d’un schème particulier.  Bien que la majorité l’ignorent, pour ce qui a trait aux diverses religions de notre monde, ce terme réfère au Grand Maître de l’enfermement, Yaldébaoth, qui a tenu l’humanité si longtemps en état de sujétion et qui a donné libre cours à toutes sortes de prédation.

En spiritualité, on connaît encore la notion de Dieu le Père-Mère, une expression notamment si chère à l’École essénienne, qui désigne le Créateur du Ciel et de la Terre dans son potentiel androgyne.  Dans un sens plus contemporain, on affirme que le Père-Mère désigne la Force créatrice suprême ou la Lumière suprême de la Réalisation, formée de trois aspects créatifs, qui réside dans le Grand Soleil cosmique central.  Mais, de ce Plan divin fort élevé de la Création, seuls les Seigneurs Siraya et Kuwaya en seraient présentement identifiés.

Dans la vie courante, en mystique, on préfère séparer la réalité de Dieu le Père-Mère en Dieu le Père et Dieu la Mère.  Dans ce contexte précis, Dieu le Père affirme le rôle fonctionnel de l’Être absolu ou de la Vie unique, dans sa fonction émettrice, donc dynamique, active, électrique.  Dans cet aspect polaire mâle, il figure le Rayon du Verbe divin, le Pouvoir, la Volonté, le Rayonnement, l’Activité, l’Émanation, l’Expir de la Source unique, associé au Rayon divin du saphir bleu.  Au niveau individuel, il active l’hémisphère gauche du cerveau (raison, esprit logique et créativité concrète) et le centre de la gorge.  Il s’agit de l’Essence éternelle, de l’Esprit divin qui détient l’Idée unique ou le Plan suprême de la Création.  On l’appelle parfois l’Essence universelle.

Quant à Dieu la Mère, dans le même contexte, elle affirme le rôle fonctionnel du même Être absolu dans sa fonction passive, magnétique et réceptive.  Dans cet aspect polaire femelle, cet aspect divin figure le Rayon de l’Amour, l’Énergie de cohésion, le Grand Silence, l’Immobilité, le Potentiel latent, l’Organisation du Monde, l’Inspir de la Source unique, associé au Rayon rose cristallin.  Au niveau individuel, il préside sur l’hémisphère droit du cerveau (la créativité abstraite, l’intuition) et sur le centre cardiaque, siège de l’âme.  Il s’agit de la Substance subtile ou de l’Éther, du Néant primordial, de l’Intelligence cosmique, le Réservoir de toutes les formes potentielles.  On l’appelle parfois la Substance universelle.

Il est très important pour un être de bien préciser ses notions, car cela fait toute la différence entre attirer une vibration basse ou élevée.  En outre, plus celui-ci détient une perception élevée de la réalité qu’il invoque, plus il obtient une énergie puissante.  Or il faut savoir lancer son ancre au plus haut des Cieux pour parvenir à la Maîtrise parfaite, qu’on peut aussi appeler, notamment, la Redécouverte complète de soi, la Connaissance parfaite de soi, la Perfection ontologique ou la Réalisation transcendantale.

Pour cette raison, il importe de dégager la notion de Dieu de toute connotation religieuse ou morale pour la dégager du rayonnement des faux-dieux, qui ont trop longtemps dominé la Terre.  De même, il convient de toujours donner au mot «Dieu», dans ses pensées et ressentis, comme dans ses affirmations et proclamations, le sens de Source originelle, suprême et unique, d’Être absolu ou d’Être-Un.  Alors, on établit un contact avec la Puissance infinie qui est Tout et comprend Tout, un taux vibratoire qui ne peut être dépassé.

Dans le dialogue intime, le chercheur spirituel gagne à oublier le mot Dieu pour employer un autre vocable, par exemple, le mot «Absolu», de manière à éviter que, par un abus réducteur de ce mot, dans nombre de spiritualités, et pendant tant de siècles, il ne déclenche une fréquence frauduleuse et altère la vibration qui lui parvient du Ciel (des plans subtils).

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