par Camille Legrand
La gratitude peut être exprimée de nombreuses façons, au travers de notre conduite, d’un geste, d’un regard, d’un câlin, d’un sourire.
On ne remercie pas seulement avec les mots, on peut aussi faire appel à une multitude de recours. Quand il existe un remerciement de coeur, alors l’émotion est là.
L’attitude de la gratitude va au-delà des personnes, elle s’étend à la vie et à la nature, aux circonstances et aux leçons que l’on tire dans chaque situation.
Ce sentiment si puissant n’est pas anodin chez les personnes qui se sentent satisfaites de leurs vies ; et elles n’ont pas besoin de faire de reproches, de collectionner les remords, ni d’accumuler le ressentiment pour des faits appartenant maintenant au passé.
Nous avons tous eu et nous aurons tous encore de mauvaises expériences, nous nous contaminons et nous nous asphyxions avec des faits qui nous ont été désagréables.
Ensuite, nous les transférons à d’autres contextes, d’autres personnes, et nous intoxiquons les relations que nous maintenons.
«C’est une folie que de détester toutes les roses seulement parce que l’on s’est piqué avec les épines de l’une d’entre elles, ou de renoncer à tous ses rêves seulement parce qu’on n’a pas réussi à en réaliser l’un deux.»
-Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince-
Panser nos blessures
En se sentant blessé par des faits douloureux avec lesquelles on a dû cohabiter, on a tendance à se créer une cape de protection, avec laquelle on couvre nos blessures.
Toutes ces capes que l’on se créé nous servent dans certaines situations, certes, cependant, elles nous empêchent de dévoiler aux autres notre intimité, et nous poussent même parfois à nous fermer face à l’amour.
Notre beauté, ainsi que notre véritable essence se trouvent sous toutes ces capes.
On ne laisse que de rares personnes accéder, et ce pendant un court laps de temps, à notre être le plus pur et le plus innocent, à cet état dans lequel on se trouve le plus vulnérable, mais aussi le plus authentique.
Chaque expérience qui nous rapproche de nos blessures nous pousse à nous mettre sur la défensive ; émerge alors un sentiment de culpabilité auquel on prétend échapper
Panser nos blessures requiert de la patience, de la conscience sur ce qui nous arrive : de l’acception, et un grand courage pour nous exposer au monde qui nous entoure ; sans crainte d’être blessé par ce que l’on peut trouver ; en s’ouvrant peu à peu aux expériences que la vie nous mène.
«Bien sûr que je te ferai du mal. Bien sûr que tu me feras du mal. Bien sûr que nous nous ferons du mal l’un à l’autre. Mais c’est la condition-même de l’existence. Pour arriver au printemps, il faut accepter le risque de l’hiver. Pour arriver à être présent, il faut accepter le risque d’être absent.»
-Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince-
Expérimenter la gratitude
En prenant conscience de nos blessures, et de ce que suppose notre vie, nous sommes à notre tour bien plus ouvert pour faire l’expérience de la gratitude.
Puisque l’on se permet une plus grande connexion avec les autres ; au travers de la confiance et de la compréhension, en laissant de côté la crainte que l’on puisse nous trahir.
La peur et la méfiance nous empêchent d’accéder au sentiment de reconnaissance, puisque l’on reste alerte face à la possibilité de l’éventuelle existence d’un intérêt caché
Quand un personne nous flatte, reconnaît notre travail dans un domaine ou nous adresse des mots gentils, l’alarme se déclenche immédiatement.
On se dit que cette personne ne peut pas être bienveillante envers nous de façon tout à fait gratuite, qu’elle y trouve forcément des intérêts cachés, et qu’elle ne nous dit pas la vérité.
A ces occasions, nous cessons alors de faire preuve de reconnaissance, et nous dévions notre attention toute entière sur nos peurs, celles qui demeurent constantes et qui nous empêchent d’apprécier chacune des marques d’affection et d’estime que l’on pourra nous adresser.
Ainsi, nous boycottons nos vies en entassant toujours plus de capes de protection, qui deviennent alors imperméables face à l’expérience amoureuse.
Donner du sens à notre vie
Remercier est synonyme de s’aimer soi-même, puisque cela suppose de donner sans attentes et sans peur.
Etre ouvert à tout ce qui arrive autour de nous, observer les conséquences sans culpabilité ; sans les juger comme bonnes ou mauvaises, simplement en apprenant d’elles au travers de l’humilité.
«S’aimer soi-même, c’est recevoir l’amour qui est toujours autour de nous. S’aimer soi-même, c’est éliminer toutes les barrières. Il est difficile de voir les barrières que l’on érige autour de nous, mais elles sont là, et elles interfèrent dans toutes nos relations.»
-David Kessler et Elisabeth Kübler Ross – Leçon de vie-
La vie a encore plus de sens si tant est qu’on soit disposé à la vivre, et qu’on se débarrasse des capes que l’on a posées sur nos blessures.
Remercier, cela suppose de se risquer, de s’écouter, de ressentir, d’être ému : on se connecte avec notre entourage et avec les relations que l’on maintient. Finalement, remercier, c’est s’ouvrir à l’expérience d’aimer et d’être aimé.
Source: http://nospensees.fr/
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