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L’automne marque la fin d’une période de croissance et de récolte. Elle insuffle un vent d’intériorité, de repli salvateur et de déclinaison de ce qui n’est plus utile. Les feuilles rendent leur énergie au corps de l’arbre et acceptent de changer de couleur , de se dessécher puis de choir pour fertiliser le sol nourricier. L’air se rafraichi, le ciel se met en mouvement et se teinte de nouvelles couleurs, les nuits s’allongent. Si l’été est bruyant et actif, l’automne prépare le silencieux et calme hiver.

Dans de nombreuses médecines traditionnelles, les saisons sont comprises comme ayant une grande influence sur nos corps mais également sur notre santé émotionnelle et psychique. L’énergie propre à chaque saison entre en interaction avec notre organisme, exacerbant certaines de nos humeurs, entraînant parfois un déséquilibre. Nous pouvons ainsi ressentir une baisse de régime, de la fatigue, un effet coup de mou, ou d’une manière plus pragmatique, une baisse d’immunité, des carences, une digestion parfois difficile, des douleurs diffuses etc.

Les animaux l’ont bien compris, l’automne est une période de ralentissement à laquelle il est préférable de s’adapter pour ne pas brûler trop vite nos réserves d’énergie acquise durant la saison chaude. L’intelligence intuitive des animaux les pousse à changer de régime alimentaire et de rythme de vie. Ils s’harmonisent à la nature. Nous autres, humains, avons sensiblement perdus cette harmonie à la nature et adoptons un mode de vie uniforme sans vraiment tenir compte de nos besoins.

Comment s’adapter au mieux et s’harmoniser à la belle saison qu’est l’automne ?

Voici une petite synthèse non exhaustive des pratiques bien être à mettre en place dès maintenant pour entrer en parfaite résonnance avec les énergies propres à l’automne. Dame Nature poursuit sa lente respiration, et avec l’automne nous entrons dans l’expiration, à nous de nous adapter à elle.

  1. Adapter son alimentation : vers un bol alimentaire plus chaud, plus dense et plus humide

Avec l’automne, nous entrons dans une période considérée en ayurvéda comme propice à Vata. Ceci a pour particularité d’amener un refroidissement, plus d’air et de sècheresse. L’automne est la saison des vents froids et selon les régions dans lesquelles nous vivons, Vata peut devenir excessif.

Par exemple, lors d’un déséquilibre de Vata en lien avec ce changement de saison, la peau et les muqueuses se dessèchent, le corps commence à sentir le refroidissement, les intestins se remplissent d’air amenant à des ballonnements, des constipations et l’ensemble du corps est moins souple et lubrifié.

Par ailleurs, Vata en excès accroît les sentiments d’inquiétudes et l’instabilité émotionnelle.

Ainsi, l’Ayurveda préconise de manger et boire chaud dès le matin. Outre la chaleur des aliments, il est recommandé de consommer des aliments plus dense et humides. Il est ainsi préférable de limiter les aliments refroidissants comme les produits laitiers ou encore les aliments légers comme les salades.

Pour les personnes qui ressentent particulièrement le refroidissement de l’automne, l’utilisation d’épices dans l’alimentation ou les boissons est une manière de stimuler le feu digestif et de favoriser la thermogénèse en aidant à la production de chaleur et à la circulation de l’énergie. Attention néanmoins à ne pas manger pimenté (préférez des épices douces) car l’intestin est un organe particulièrement sensible en automne et le piment lui est défavorable car irritant.

En énergétique chinoise, les organes liés à l’automne sont les poumons et les intestins. Ainsi, boire chaud est bienfaisant pour les organes respiratoires car la chaleur se diffuse dans la gorge et favorise le réchauffement des poumons.

La préparation de thé Tchai est recommandé, en utilisant de préférence un lait végétal.

Les inhalations sont très réchauffantes et humidifiantes pour les poumons sensibles. Nourrir l’énergie des poumons en automne prévient l’apparition de bronchites, des rhumes, des toux, de toutes les pathologies liées à la respiration.

2. Revenir à son corps : auto massage, méditation, repos et sommeil

D’une manière générale, nous ne nous reposons pas assez. Un vrai repos n’est pas celui passé devant la télévision ou son ordinateur car ces activités excitent le cerveau pré frontal, celui qui est à l’origine d’un excès d’activité mentale. Toute notre énergie se concentrent alors dans cette partie du cerveau et amoindrie nos capacités intuitives à s’adapter aux changements de saisons, à comprendre la Nature et notre corps.

Par ailleurs, à l’approche de l’automne, l’activité mentale, très éthérique, peut rendre infructueuses nos tentatives d’ancrage. Afin de s’enraciner, les activités corporelles constituent des moments de repos bien plus bénéfiques. Privilégiez ainsi des moments de détente et de cocooning avec les auto massages, les étirements, certaines postures de yoga, le Qi Gong, la méditation sans but ni profit (celle qui ne mobilise pas le mental), mais également les activités manuelles ou de création qui vont vous aider à revenir à vous-même, dans l’instant présent. Accordez vous un moment pour vous enveloppez d’une grosse laine ou d’un plaid bien chaud, et méditez en laissant votre mental au repos. Revenez en vous même, à votre essence.

Enfin, allongez la durée de vos nuits d’une heure afin de permettre au corps de suivre le rythme naturel du ralentissement et d’économie d’énergie en harmonie avec la saison. Le sommeil ressource les poumons. L’énergie du poumon est à son paroxysme entre 3 et 5 heures. Il est d’ailleurs dit que les réveils nocturnes aux alentours de 4 à 5 heures sont en lien avec une tristesse non formulée, qui a besoin d’être extériorisée et de circuler.

Par ailleurs, lorsque les poumons manquent d’énergie, nous avons tendance à nous voûter, à respirer de manière superficielle, à contracter les épaules, les trapèzes. Certaines postures de yoga qui permettent d’amplifier la respiration, d’ouvrir le thorax et d’étirer toute la zone respiratoire sont bénéfiques.

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3. Accueillir les émotions de l’automne : tristesse, découragement et mélancolie

En médecine traditionnelle chinoise, les poumons et les intestins sont sujets à déséquilibres durant l’automne.

Les poumons contiennent notre tristesse et notre chagrin, ainsi que les regrets et la démotivation. L’automne réveille donc ces émotions et nous permet de travailler dessus. Une déprime passagère qui n’est pas vécue en conscience et soignée peut s’aggraver en dépression ou burn out au creux de l’hiver.

Un personne dont l’énergie des poumons est stable et équilibrée se sent confiante et joyeuse. A l’inverse, si les premiers jours de pluie et de froid vous conduisent vers une certaine mélancolie, vous pouvez agir  dès maintenant pour rééquilibrer cette énergie.

L’énergétique chinoise précise que l’automne exacerbe le manque de volonté et de détermination, mais également nos angoisses et peurs viscérales, coincées dans nos intestins.

Se retrouver face à ces émotions est une opportunité de les apprivoiser, de les accueillir et pourquoi pas de les intégrer en nous. En effet, une émotion est toujours plus douloureuse et inconfortable lorsqu’elle est rejetée, séparée de nous. L’accueillir et l’intégrer nous permet de nous familiariser avec et de la rendre amicale. L’émotion diminue lorsque nous ne la craignons plus. Elle finit par se dissoudre en nous et nous regagnons notre sérénité.

4. Laisser partir ce qui n’est plus, dans la douceur

L’automne est une période propice à la désintégration de ce qui ne nous sert plus. Qu’il s’agisse de la végétation ou des énergies, cette période leur permet de se désagrégées pour être recyclées au printemps.

Nous pouvons consciemment faire le tri en nous et autour de nous, nous pouvons laisser tomber des schémas de fonctionnements désuets, les laisser se dessécher sans les alimenter afin qu’ils disparaissent. Nous pouvons adopter un repli salvateur et regarder notre intérieur afin d’y faire un tri, de ne garder que les graines que nous voulons voir éclore au printemps prochain et composer un nouveau jardin intérieur.

La symbolique de l’automne est formidable et belle pour celui et celle qui ne craignent pas de voir certaines choses disparaître, de connaître des petites morts intérieures. Après l’effusion d’énergie du printemps et de l’été, certaines parties de nous doivent se reposer, et d’autres, se recycler, muter.

Ces petites morts ne sont pas des fins en soi mais des transformations, des périodes de transition d’un état d’être à un autre. Alors prenez soin de vous, soyez indulgents avec vous-même et avec les autres, nous sommes tous logés à la même enseigne, bien que nous ayons des capacités variées pour dissimuler un moment de doute et d’angoisse.

5. Entrer en harmonie avec Mère Nature : la comprendre c’est nous comprendre

Loin d’être inaccessible , cette compréhension émane de la simple observation de la Nature. Promenez-vous dans les forêts, les parcs, au bord de l’eau, et observez comme tout est parfaitement organisé dans la Nature. Observez cette lente expiration qui amène au silence qui précède l’inspiration, celui de toutes les possibles, celui dont la fertilité fait croitre les plus somptueux jardins de printemps.

Avec cette expiration de Dame Nature, il nous est donné de comprendre bien des mécanismes de fonctionnement et de s’ouvrir à des potentiels, à une énergie bien spécifique.

Touchez la terre d’une forêt, vous y verrez tous les automnes qu’elle a connu. Toute cette végétation qui s’est transformée en humus fertile, permettant à de jeunes pousses de croitre. C’est ça l’automne, c’est s’harmoniser à cette Nature, en laissant partir ce qui doit partir, avec tendresse et douceur.

Prenez soin de vous ! foret-automne

Source: https://meditations-magazine.com/

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