voyageIII

L’acte III de cette invitation au voyage débute par une citation de J. Krishnamurti :

 

« J’affirme que la Vérité est un pays sans chemin, et qu’aucune route, aucune religion, aucune secte ne permet de l’atteindre »

 

Ce qui est décrit ici reste un témoignage. Il n’est rien à expliquer, ni à justifier. C’est la traduction écrite d’un voyage qui ne trouve écho dans aucune des théories que fomente le mental. C’est un voyage d’émerveillement. Il importe peu de convaincre. L’essentiel est d’être chemin…

 

Il n’est d’écrire que pour convier l’homme a plus grand que lui-même.
Il n’est de regarder que pour s’ouvrir à plus grand que soi-même. Il n’est de communiquer que pour asseoir les fondations de la fraternité.

Coucher des mots sur le papier dans le monde visible, c’est construire des ponts sur les plans de l’invisible…

 

C’est parce qu’il y a des rires que le monde s’enfante de promesses. C’est parce qu’il y a des sourires que le monde se construit d’offrandes. Et c’est ainsi que va le monde : de rires en partages, de regards en sourires, il se construit de grâce et nous hisse au-delà des apparentes séparations auxquelles nous nous heurtons quotidiennement.

 

Parfois s’ouvre en plein ciel des fenêtres ou la lumière s’engouffre…

 

*

Parce que la lumière est partout et que nous ne la percevons pas en totalité, le voyage nous invite à ouvrir le regard. Et c’est ainsi que nous voyons soudainement la lumière là ou elle n’était pas. Non qu’elle se cachait, mais que notre regard n’était pas capable de la voir. Le voyage permet d’ouvrir son regard à la lumière et de la percevoir là ou elle semblait absente.

 

Et c’est ainsi que nous comprenons que ce qui constitue la qualité du monde c’est la qualité du regard que nous posons sur lui…

 

Un ciel chargé de nuage ne peut effacer la lumière de l’astre solaire. Il ne fait que voiler cette lumière pour quelques instants. Mais la nature même de l’astre solaire est d’être présent et d’éclairer.

 

C’est ainsi que le voyage nous invite à une qualité du regard qui est d’une qualité de l’air après une forte pluie… Lavé de pluie, l’horizon transpire une qualité de lumière qui manifeste la beauté et l’harmonie d’un monde de joie. Cette qualité de lumière apporte une qualité des couleurs. Et voici que le monde et tous les règnes qui l’accompagnent se révèlent de lumière et que les apparentes séparations entre nous et le monde s’amenuisent.

En cette révélation, les règnes minéraux, végétaux et minéraux commencent à prendre vie. Les étoiles elles-mêmes semblent danser de plénitude…

 

*

Le voyage nous apprend à voir au-delà des formes et de la matière. A voir la lumière qui émane de chaque chose et chaque être. Et voici que notre regard devient vision. Il discerne au-delà des formes la lumière qui habille toutes choses.

Par-delà l’être de matière nous percevons l’être de lumière qui émerge. Parce que le monde s’éclaire d’une nouvelle lumière, nos relations avec les autres s’éclairent. Notre rapport avec le monde se transforme. Nous nous ouvrons au monde sans crainte ni retenue.

Le monde n’est alors plus composé de chair et de matière, mais de lumière et d’interactivité.

 

*

 

Je vous invite maintenant à vous asseoir et à vider votre mental. Les bruits du mental se taisent et le regard se pose sur un monde de paix…

Nous sommes simplement là, ici et maintenant. Nous sommes présent au monde et à nous-mêmes, et nous contemplons le monde se lever. En cette contemplation nous devenons le monde qui se lève…

Au loin le soleil perce l’horizon et éclaire le monde. Quelques oiseaux accompagnent de leurs gazouillis le levé du jour.

Les arbres bruissent et dansent sous le vent.

Devant nous une surface liquide ondule doucement et quelques poissons traversent silencieusement l’espace aquatique.

Une odeur d’écorce et de sève nous imprègne et murmure le chant du monde végétal.

Notre respiration est profonde et régulière.

Nous percevons la profonde et inconditionnelle connexion qui existe entre nous et le monde. Le monde est nous et nous sommes le monde. Nous pouvons percevoir ce qu’il porte en lui de plus profond, de plus précieux…

 

Et c’est alors un miracle de sérénité qui nous touche de grâce et nous convie à poursuivre notre voyage…

 

 

Fraternellement,

 

Alain