par Sarah Boucault

Beaucoup d’entre nous avons déjà entendu la phrase «L’argent ne fait pas le bonheur, mais je préfère pleurer dans une Ferrari».

Cela paraît être une phrase sympathique et ironique, et elle l’est, effectivement, mais à sa lecture profonde, pas tant que cela.

Ce type d’idées provient d’un néocapitalisme sauvage, qui fait que nous détestons parfois notre vie, que nous nous sentions en échec et que nous pensons que tout serait nettement mieux si nous avions «X» pour être heureux.

On dit que les peines, quand on a de l’argent, sont moins grandes. Pourtant, ce sont les mêmes. C’est seulement que l’on évolue dans un environnement plus attractif pour les autres, mais pas pour soi.

D’un côté, il est évident qu’un travail et un bon niveau économique aide à se sentir plus détendu. Mais, l’argent n’apporte pas la santé mentale, bien au contraire. Dans certains cas, il ne fait rien sinon aggraver certains problèmes et remplacer certaines carences de manière erronée.

Si vous n’êtes pas heureux avec ce que vous avez, vous ne le serez pas avec ce qui vous manque, ou ce que vous pensez qui vous manque.

Car vivre dans cet état n’est pas une ambition saine, mais un état d’inquiétude qui fait que vous passez à côté des meilleurs moments de la vie.
“Faites confiance au temps qui offre souvent des dénouements doux à beaucoup de difficultés amères”
– Miguel de Cervantes Saavedra-
La vie ne commence pas au moment où vous obtenez ce que vous voulez

Le taux de chômage dont souffrent aujourd’hui de nombreux pays a des conséquences psychologiques à court, moyen et long terme.

Mais, outre la question sociale et économique, il faudrait mettre l’accent sur les facteurs qui expliquent le besoin constant -si présent dans la société occidentale- de renouveler les désirs matériels en permanence.

Pensez à cette personne qui attend d’avoir l’argent suffisant pour passer quelques jours sur la plage avec sa famille ou obtenir un poste ou un travail déterminé pour pouvoir réunir ses amis dans une fête et célébrer.

Que se sera-t-il passé avec l’enthousiasme et le moral pendant tout ce temps ? Ils auront sûrement congelés et se seront subordonnés à un acte futur, à cette possibilité, au rythme des aiguilles de l’horloge qui tournent.

Alors, si vous attendez quelque chose d’extérieur pour en finir avec cette sensation de vide intérieur, vous êtes en réalité en train de gaspiller un moment qui ne reviendra jamais.

Peut-être que quand cette grande nouvelle arrivera, si elle arrive, vos ardeurs se seront dégonflées sur le chemin de l’attente.

“J’appris au moins ceci par mon expérience : que si l’on avance avec confiance dans la direction de ses rêves, si l’on s’efforce de vivre la vie que l’on a imaginée on trouvera un succès inattendu dans la vie ordinaire.”
-Henry David Thoreau-

Personne ne dit que nous ne devons pas avoir d’aspirations, mais elles ne peuvent pas être reléguées en permanence, à cause de la réalité que nous avons face à nous.

N’oublions pas que l’affronter requiert beaucoup de courage et une extrême tolérance à la frustration et à l’incertitude.

Il est confortable de sortir en sachant que tout ce qu’on laisse derrière est en ordre, mais la vie n’est pas qu’une question de sécurité ou d’avoir tout bien réglé. C’est aussi l’habileté à cohabiter avec le risque.
La certitude donne de la tranquillité, pas du bonheur

Il faut oser tirer profit de son énergie sans que celle-ci ne mette trop de temps à apparaître et à être utilisée.

Pensez qu’en explorant tout simplement celle que vous avez déjà, vous trouverez de nouvelles sources pour avancer.

La vie se compose d’étapes et elles ont toutes leur enchantement, dont on se rend souvent compte après coup, des années après.

Être heureux avec ce que l’on a, ce n’est pas être conformiste. Savoir tirer profit des choses positives de votre vie, ce n’est pas avoir une mentalité subsidiaire et défaitiste.

Savoir reconnaître le beau chez les personnes et les situations quotidiennes qui vous entourent, c’est apprendre que nous sommes qui nous sommes grâce à la paix que nous transmettons, même si nos poches sont parfois vides. Être heureux avec ce que l’on a, c’est aspirer à être une meilleure personne, pas un meilleur objet.

Apprendre à ne pas perdre le contrôle ne se négocie pas dans les banques. Cela s’acquiert avec des leçons, se perçoit avec les yeux, se combat avec les ressources de l’intellectuel et s’accepte avec le cœur.

Le plus précieux, dans cette vie, c’est la paix intérieure et cela demande aussi de passer par des périodes de totale incertitude. Et ce n’est pas quelque chose que l’on acquiert avec un salaire ou un emprunt. C’est un long travail émotionnel.

S’il est évident que toute personne souhaite atteindre ce qu’elle pense nécessaire pour être plus heureuse, si ce désir lui enlève toutes ses passions du présent, ce n’est plus un désir, c’est une auto-imposition nocive.

Nos rêves doivent nous permettre de nous porter et nos buts doivent être le combustible, pour ne pas que la vie soit un va-et-vient dénué de sens, mais un enjeu pour obtenir un travail ou une responsabilité sérieuse dans quelque chose qui nous fait vibrer.

Être heureux avec ce que vous avez, c’est tout un défi sur le présent qui se reflétera dans le futur.

Source: https://nospensees.fr

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