Vous connaissez sans doute les aurores boréales, ces rideaux de lumière scintillants dans les cieux au-dessus des pôles de notre planète causés par des flux de particules chargées et canalisées par le champ magnétique de la Terre. Mais connaissez-vous Steve ?
Un étrange phénomène atmosphérique interloque la communauté scientifique depuis quelques mois. Baptisé « Steve » en l’honneur du film Over the Hedge dans lequel un personnage appelle Steve un objet qu’il ne connaît pas, ce phénomène lumineux fut découvert grâce au travail des amateurs d’aurores et de scientifiques spécialisés dans l’étude de l’atmosphère. Cet étrange ruban violet et vert fut en effet observé pour la première fois en 2016 par le groupe Facebook Alberta Aurora Chasers. Depuis, plus de cinquante rapports d’observateurs ont été publiés. Il ne s’agit ni d’une aurore boréale ni d’une aurore photonique. Mais alors, de quoi s’agit-il exactement ?
Interrogés par les réseaux sociaux, des chercheurs de la NASA, de l’ESA et de l’Université de Calgary tentent aujourd’hui de cerner le phénomène. En combinant des informations sur les heures et les emplacements de Steve avec les données recueillies par la mission Swarm de l’ESA, les chercheurs ont commencé à intégrer certaines des caractéristiques inhabituelles du phénomène. Comme vous pouvez le voir ci-dessus, un arc de 25 à 30 kilomètres apparaît dans le ciel et s’étend sur des centaines, peut-être même des milliers de kilomètres à environ 6 km/s. Il peut durer jusqu’à une heure ou plus et semble être saisonnier, disparaissant d’octobre à février. Quand Steve est apparu, la température à 300 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre a également bondi de 3 000 °C.
Pour Eric Donovan, professeur agrégé au Département de Physique et Astronomie de l’Université de Calgary, le phénomène Steve semble suivre le même procédé que les aurores dites « classiques », mais serait un cas particulier d’aurore. Bien que ce joli cousin soit nouveau pour les scientifiques, ce n’est certainement pas un phénomène rare : « Il s’avère finalement que Steve est remarquablement commun, mais nous ne l’avons pas remarqué auparavant. C’est grâce aux observations terrestres, aux satellites, à l’accès aux données et à une armée de scientifiques citoyens qui se joignent à nous que nous sommes aujourd’hui en mesure d’appréhender le phénomène, même si ce dernier soulève encore de nombreuses questions », explique le chercheur.
Exoplanètes et phénomènes météorologiques, la science collaborative a décidément permis de nombreuses découvertes. Et ça ne fait que commencer.
Trouvé sur http://sciencepost.fr/
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