par Nassrine Reza
Participant 1 : Je partage les enseignements de Krishnamurti à mes semblables qui ont besoin d’aide.
Nassrine : Est-ce que l’autre a besoin d’aide ? Penser cela, revient à créer l’illusion d’un manque en vous et chez l’autre. Pourtant, vous êtes déjà parfait maintenant. Si vous prenez conscience de cela, les autres le réaliseront également, et ce, sans que vous n’ayez besoin d’expliquer quoi que ce soit.
Participant 2 : Vous nous avez transmis de précieuses clés qui doivent être intégrées.
N : Pourquoi vouloir intégrer ? C’est déjà trop faire d’effort et c’est surtout inutile.
P 2 : C’est vrai. Ce qui doit être intégré le sera de toute évidence.
N : Observez les mots qui jaillissent de votre bouche et qui vous trahissent sournoisement. À nouveau, nul besoin d’intégrer quoi que ce soit, parce que rien ne vous a jamais manqué ! Votre véritable nature est complétude à chaque instant.
Participant 3 : Quel genre d’enseignement offrez-vous ?
N : Vous n’êtes pas un élève et je n’ai rien à vous enseigner, parce que rien ne vous manque jamais. Voilà mon enseignement.
P 3 : Pourquoi suis-je là alors ?
N : Mais de qui parlez-vous et où croyez-vous être ?
P 3 : Je vous parle de moi, qui suis assis ici, qui vous vois, qui vis cette expérience.
N : Regardez le reflet dans ce miroir et demandez-vous comment il vous est possible de dire qu’il s’agit de vous et non pas de quelqu’un d’autre.
P 3 : Je me reconnais !
N : Alors, vous ne me parlez pas de vous, mais de votre mémoire. Il vous est uniquement possible de vous reconnaitre, parce que la mémoire est présente. Elle s’est immiscée dans le corps, ainsi que dans ses sensations, ses pensées et ses émotions. Vous vous êtes identifié à cette mémoire, qui n’est qu’une construction d’idées illusoires à votre sujet. Quand vous dites « je suis ici », c’est seulement la mémoire qui parle et qui se reconnaît à cet instant à travers cette forme humaine. Mais cette forme humaine n’a rien en commun avec ce que vous êtes véritablement. Votre essence se situe hors de l’espace-temps et par conséquent, elle ne possède aucune bribe de mémoire.
Participant 4 : On nous parle souvent de la non-dualité. Qu’en pensez-vous ?
N : Je ne sais pas qui a inventé ce mot. Mais il est évident que ce terme est né à partir d’une profonde illusion de séparation. Voyez-vous, c’est comme pour la pensée positive. La pensée positive est perçue à partir d’une pensée négative. C’est un cercle vicieux. Dualité ou non-dualité, c’est la même illusion. Ce que vous êtes se situe au-delà de ces deux pôles.
P 4 : La non-dualité nous permet de réaliser que nous sommes tous interconnectés, que nous ne faisons qu’UN.
N : Observez le paradoxe. Si tout est UN, rien ne peut être interconnecté. Lorsque vous dites ressentir l’unité, de ne faire qu’UN avec le reste, c’est fondamentalement parce que l’illusion de séparation prédomine avant tout. Si cet état imaginaire disparait, l’interconnexion n’a plus aucun sens. À cet instant, le terme « Tout est UN », ne veut plus rien dire. Vous pouvez continuer à remplir un espace d’innombrables choses, aussi alléchantes soient-elles ou commencer à regarder l’espace lui-même et non son contenu, qui va et qui vient selon ce qui est lu ou entendu.
P 5 : Des portes s’ouvrent et je commence à percevoir…
N : …une nouvelle illusion. Laissez-la tranquille et réalisez que toutes les portes sont toujours grandes ouvertes. Oui, ces portes qui n’existent pas non plus, puisque vous n’avez jamais été séparé de ce que vous êtes…
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