par Sarah Boucault
Vous êtes-vous déjà senti-e terrorisé-e car vous deviez sortir de votre zone de confort ou de contrôle, car vous perceviez que le risque de vous tromper augmentait ? Selon Paulo Coelho, «Il n’y a qu’une seule chose qui rend un rêve impossible : la peur d’échouer.» Sommes-nous si paniqués face à l’échec et à l’inconnu ? La terreur peut-elle être un instrument si puissant qu’elle nous paralyse et la peur une émotion si forte qu’elle démolit tous nos rêves ?
Les questions sont très nombreuses, et les réponses ne sont pas toujours claires. Il ne faut pas oublier que la peur est un mécanisme de défense et de protection inhérent à l’être humain. Elle ne cesse jamais d’être cela, un outil, un instrument, un instinct de conservation face au danger… mais elle ne devrait jamais être une manière de vivre.
«La peur est naturelle dans la prudence, et savoir la vaincre, c’est être courageux».
-Alonso de Ercilla et Zúñiga-
Clés psychologiques pour vivre sans peur
Beaucoup de chercheurs, de psychologues et de scientifiques ont essayé d’étudier les racines de la peur. Dans leur travail, on trouve des idées vraiment intéressantes. Nous cherchons des clés qui nous permettent de vivre sans être attaché à la peur de l’échec, au qu’en dira-t-on ou à ce que nous craignons ?
Choisissez de vivre sans peur ou vous mourrez avec des regrets
Une travailleuse en soins palliatifs qui traitait des malades en phase terminale a découvert que les regrets étaient très présents lors de leurs derniers jours. Ces personnes qui étaient sur le point de mourir se plaignaient de ne pas avoir réalisé nombre de leurs rêves et se sentaient profondément tristes d’avoir abandonné face à la peur.
Elles avaient cette sensation de ne pas avoir exprimé leur vie au maximum, d’avoir relégué cela à plus tard, d’avoir replié leur coeur. Beaucoup d’entre elles affirmaient que si elles avaient eu une deuxième opportunité, elles n’auraient pas attendu demain pour faire ce qu’elles souhaitaient aujourd’hui… et qu’elles auraient souvent préféré voler un baiser, un câlin ou une journée de travail, et demander pardon ensuite.
Souvenez-vous que le succès n’enlève pas la peur
Beaucoup confondent le succès avec le bonheur. Cependant, iels ne vont pas forcément main dans la main. Certain-e-s croient qu’un portefeuille ou une maison plus luxueuse sont des requis indispensables pour une vie comblée et iels enterrent leur vie dans cette conviction. Même si l’argent aide, il représente toujours moins que ce que la pensée collective veut bien faire croire.
D’autre part, sachez que le succès peut provoquer beaucoup de peur. La terreur de perdre tout ce que l’on a construit peut être un piège terrible. D’où le fait que les conclusions de l’étude de Sonja Lyubomirsky, de l’Université de Californie, reflètent l’importance de maintenir une attitude optimiste et de foi envers soi-même. Sinon, on peut entrer en panique et perdre tout ce que l’on a obtenu.
Dis-moi avec qui tu vis…
…Et je te dirais qui tu es. On dirait un dicton rebattu mais l’étude du groupe BMJ conclut que les personnes qui s’entourent de gens positifs vivent avec moins de peurs. Ainsi, sélectionner sagement qui se trouve à nos côtés est d’une excellente aide pour être plus heureux-ses et moins craintif-ve-s.
Le futur est demain
Sénèque l’a dit «le véritable bonheur est de profiter du présent». Cette phrase nous rappelle la peur que l’on a tou-te-s de demain. Si nous vivons constamment dans la préoccupation de l’avenir, il est très probable que la terreur prenne possession de notre esprit.
«La peur est toujours disposée à voir les choses pires que ce qu’elles sont».
-Tito Livio-
Selon l’étude que la revue Sciencemag, qui divague à l’excès perd plus de temps et a l’impression que tout passe très vite. Cela mène à vivre excessivement rapidement et à ressentir la panique du vertige, car la vie s’échappe des mains.
L’activité physique est très utile
Rappelons-nous le dicton populaire romain : «mens sana in corpore sano» («un esprit sain dans un corps sain»). Malgré son âge, elle n’est jamais passée de mode. De fait, l’activité physique a un effet très important sur notre activité mentale : elle permet de nous faire oublier pendant un moment les peurs, les inquiétudes et les problèmes.
C’est ce qu’estime l’étude qu’a mené Daniel Lenders, de l’Université d’Arizona. Des exercices tels que la méditation, la musique, le sport ou n’importe quelle autre activité physique aident à détendre notre cerveau. C’est-à-dire que c’est une excellente thérapie pour vivre avec une plus grande conscience et moins de crainte.
Soyons reconnaissant-e-s
Même si cela semble être très simple, c’est tout à fait réel. C’est ce qu’affirment les chercheurs dans le Journal of Happiness Studies : ils ont conclu qu’un exercice aussi simple qu’écrire des lettres de reconnaissance a un impact positif sur les personnes qui écrivent. Toutes les personnes ont montré des améliorations dans les niveaux de satisfaction et dans la valeur de leurs émotions.
Sachez qu’écrire a un effet cathartique. D’où le fait que ce soit une activité particulièrement appétissante lors des moments d’inquiétude et de tristesse. Quand nous nous asseyons pour ordonner des mots de manière à refléter ce que nous ressentons en réalité, nous consacrons un temps précieux à nous écouter et à analyser nos ressentis.
Aider d’autres personnes
Puisque nous sommes reconnaissants, nous finissons par aider les autres. La chercheuse Cassie Mogilner considère que consacrer du temps à d’autres personnes donne la sensation de mieux en profiter. De plus, c’est une source de satisfaction qui sert aussi de calmant contre l’angoisse et l’inquiétude.
Vous le savez, selon ces auteurs, la peur comme émotion sera toujours dans nos vies, et nous avons le pouvoir, entre nos mains, de décider de la place que nous lui concédons. Il ne reste pas grand chose à dire mis à part qu’en essayant, on n’a rien à perdre. Il semble évident que sortir de sa zone de confort et surmonter la terreur a des effets thérapeutiques évidents. Oserez-vous ?
Source: https://nospensees.fr