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Ce matin, je me suis levée et j’ai regardé mon image dans la glace de la salle de bain. Remplie de compassion pour mon auguste personne (c’était un jour « avec »), je me suis dit tout haut : « mon dieu que je suis belle ! ». Et comme j’avais vraiment besoin de m’en convaincre, j’ai insisté : « mais oui, tu es belle ma chérie ».
Une fois, deux fois, trop fois, puis j’ai amorcé : « tu serais tout de même plus belle si tu avais les yeux bleus. Ma maman aurait tant aimé que j’ai les yeux de mon père ». Voyant que je commençais à flancher dans mes affirmations, j’ai repris là où j’en étais, me persuadant que j’étais belle, mon dieu que je suis belle … Cela n’a pas duré très longtemps, car mes pensés ont dévié sur : le temps qu’il me restait pour accomplir tout ce que j’avais prévu, puis de ne pas oublier ça et de penser à ça aussi… Un vrai cerveau de femme, me direz-vous. Et vous aurez raison…
Pourtant, la première des choses qui m’a intrigué, c’est de me demander « pourquoi les affirmations ne fonctionnent-elles pas ? »
Depuis, un nombre incalculable d’années, on nous appris à rabâcher les choses, pour bien les « enfoncer dans le crâne », dès que nous étions enfants et en classe, par exemple. Mais, vous rappelez-vous pour autant ce que vous avez dû écrire 100 fois, pendant que les autres élèves étaient en récréation ?
En étant honnêtes avec vous-mêmes, j’en connais qui essaient chaque jour de s’autosuggestionner pour se débarrasser des encombrements de leur vie ou pour la créer plus belle.
Si l’on devait citer les plus populaires, pour nous les dames, ce seraient : « Je perds 3 kilos par semaine. Je perds 3 kilos cette semaine …. » Mais le corps ne veut rien perdre, lui ! Avez-vous conscience que tout votre être craint le vide, même et surtout votre cerveau ?
Nous sommes si bien faits que l’équilibre règne en maître dans tout notre physique ou notre intellect. Tout est aussi bien rangé que dans les armoires de nos grand-mères. Pour appuyer ceci, repensez juste à l’effort que vous devez déployer pour passer d’une croyance à une autre. Il n’y a rien de plus complexe que de défaire l’écheveau de notre mental pour lui proposer du neuf. La seule bénédiction que nous ayons, c’est d’être encore assez « jeunes » pour accepter tout ce qui se présente à nous ou, tout au moins, prendre le nécessaire du moment. Notre disque dur n’est pas encore saturé.
Mais, alors, comment modifier mon comportement si ce que je rabâche ne me sert à rien ? Comment faire pour alléger ce cerveau qui ne veut pas me permettre de lâcher ce lest, de m’émerveiller de moi-même, d’aimer ma vie tout simplement ?
La réponse serait : nous avons oublié le plaisir. Le plaisir d’être, le plaisir de faire, le plaisir de vivre.
Est-ce que si je me déleste de ces fameuses rondeurs, je vais me faire plaisir ? Ou est-ce juste, et peut-être inconsciemment, pour modifier le regard des autres sur moi ? Est-ce que je vais éprouver du plaisir à me nourrir tellement différemment, et sans doute un certain temps, tout en n’étant pas assurée de garder à vie ce « résultat » ?
Ma vie devrait être un plaisir de chaque instant !
Celui de m’éblouir de ma bonne santé, comme des progrès que je fais après mes soucis de santé. De me délecter d’une douceur, de temps à autre, afin de m’éviter de ronger mon frein inutilement. Le plaisir qui pourrait amener le désir de me plaire ainsi.
Et lorsque je pense à tout ceci, je m’aperçois combien j’ai été conditionnée, par mon entourage, par tout ce que j’ai vu, appris ou laissé s’immiscer en moi sans que je m’en aperçoive.
Aujourd’hui, je comprends combien il est indispensable de laisser tomber tout ce qui ne me rend pas joyeuse, tout ce qui m’enferme, tout ce qui me demande d’être autrement que comme je suis, tout ce qui pourrait m’apporter « quelque chose » dont je n’ai même pas besoin. Je comprends d’autant mieux la splendeur que je suis sans développer un ego surdimensionné, car je suis unique, comme chaque parcelle d’Amour que vous êtes.
J’éprouve ce plaisir en me régalant d’une douceur, sans être effrayée des conséquences faussement désastreuses qui risqueraient ruiner ma journée de demain, après mon passage dans la salle de bain. Quelle importance ?
Une des affirmations les plus populaires que je connaisse est sans doute : « je m’aime et je m’accepte telle que je suis ». Mais, là encore, pourquoi m’accepter ? Je lui trouve une pointe de jugement, un léger conflit, une résignation, alors que « je m’aime telle que je suis » me suffirait tellement ….
Le monde dans lequel je vis a tellement tendance à stéréotyper toute sa création, qu’il en perd son authenticité. Pourtant ce sont bien nos différences qui font de nous des êtres à part, uniques et parfaits dans leurs rôles. Alors, pourquoi changer, pourquoi se transformer, pourquoi vouloir être autrement que comme nous sommes ?
S’il existe une seule exception, ce serait juste de nous réveiller à notre Beauté, à notre perception d’êtres uniques, car personne ne sera jamais nous !
On vous a peut-être dit que « personne n’est indispensable », alors je vous proposerai plutôt que, chaque être est unique, qu’il a son rôle à jouer sur la scène de votre vie, comme celles des autres aussi. Qu’aucun autre individu ne vous ressemble et que c’est ça qui fait de vous des êtres sacrés.
Fermez les oreilles à ceux qui voudraient vous changer, même pour de bien célestes raisons. Fuyez les publicités qui vous « obligent » à devenir ce que vous n’êtes pas venus expérimenter. Et si votre miroir vous renvoie une image bizarre ou non conforme aux stéréotypes de la mode, changer de magasin. Il y aura toujours quelques étals colorés qui mettront en valeur toute votre Beauté.
Enfin, retrouvez de suite le plaisir d’être Qui vous êtes et celui de faire ce que vous êtes.
Mais, ne serait-ce point la voie du milieu qui nous rappelle d’être heureux de tout, de rien et fiers d’avancer tranquillement et en sifflotant sur le fil de la Vie ? Elle est belle … à notre image …