par Marie Le Pennec
Un ami m’ a récemment demandé: «et après?» «N’est-on pas en boucle sur ces histoires de développement personnel, de spiritualité, d’ascension et surtout au sujet du nettoyage énergétique et de la dissolution de l’ancien, qui semblent n’avoir jamais de fin? Et après alors? Comment ça se passe? Y a-t-il réellement quelque chose à atteindre?». Autrement dit, en version courte: A quoi ça sert de s’éveiller si on ne voit jamais le bout de la traversée ?
Il est vrai qu’il y a des moments où on peut avoir l’impression de tourner en rond et de stagner, au sujet de notre évolution personnelle et même collective.
En général, ces moments où nous nous sentons en boucle, correspondent à des périodes d’introversion profonde, où on a la sensation qu’il ne se passe pas grand chose. On peut comparer ces mouvements, et ces apparents non mouvements, à une vague avec ses creux et ses pleins. Eh bien la vie est ainsi faite et il est important de traverser les périodes de creux et de bas, pour pouvoir arriver à la phase suivante faite de hauts et de pleins, et ainsi de suite.
Il est vrai aussi que ces temps «down» peuvent parfois paraître très longs, voir interminables, dans certains moments d’impatience.
Alors je vous rassure, tous ces doutes, ces questionnements et ce ras le bol ponctuel sont vécus par absolument toutes les âmes en chemin. Et même, cela fait partie intégrante du chemin.
Dans mon esprit, avancer vers Soi, ce n’est pas vouloir gommer à tout prix les parts de nous qui ne nous plaisent pas ou nous causent de la douleur. Avancer vers Soi, c’est au contraire accepter pleinement tout ce que nous jugions et rejetions de notre part humaine,jusqu’alors.
C’est à dire que tout ce qui compose notre identité humaine est beau et parfait dans son ensemble. Il n’y a rien à blâmer ou rejeter, mais tout à accueillir en Soi, contre soi, avec bienveillance, pour l’humain que l’on incarne. L’évolution passe par là. C’est en fait un mariage, une alchimie, entre le haut et le bas, dans un équilibre parfait, pour apprendre à être qui nous sommes, ni plus ni moins, et à être en paix avec nous-mêmes. Et cette paix passe obligatoirement par l’accueil de tout ce qui nous compose, donc de notre ombre. Il n’y a qu’en faisant la paix avec cette ombre qu’on lui donne l’opportunité de disparaître, d’elle-même, sans rien forcer du tout.
Alors oui le chemin est long, le chemin est tortueux, mais quoi que l’on traverse, on ne peut pas se mentir très longtemps sur le fait que chacun de nous avance.Et à chacun son rythme; c’est important de se le rappeler très souvent, surtout quand on est au creux de la vague. Dans ces moments-là, retournez-vous et voyez tout le chemin parcouru. Ne regardez-pas où se trouve la fin, il n’ y a pas de fin. Ni d’après.
Notre vie sera toujours faite de haut et de bas. Ce fameux ‘après’ n’est rien d’autre que le moment où vous vous apercevez que les vagues sont de moins en moins grosses au fur et à mesure où vous avancez. Après, c’est quand on n’espère plus rien et quand on comprend qu’il n’y a rien à chercher. Qu’il y a juste à se laisser glisser sur le courant de la Vie, Intelligence Divine, qui sait mieux que personne où le flot veut nous mener. Lorsqu’on arrête de lutter pour changer le cours d’un événement et qu’on arrête de ramer avec notre mental sur des questions qui nous font plus de mal que de bien, alors les vagues rapetissent jusqu’à ne devenir que de petits remous et ce n’est pas qu’on ne sent plus la différence entre les hauts et les bas mais quelque chose en nous, ne peut techniquement plus être atteint de la même manière ni par les hauts,(qui ne sont pas tout rose non plus à la base car plus la vague est haute, plus la redescente ressemble à une chute vertigineuse), ni par les bas.Et même, on apprécie autant les moments moins que les moments plus parce qu’alors on se rend compte que les deux sont indispensables à notre équilibre interne; histoire de polarité.
Ce quelque chose en nous rendu soudain moins atteignable par les fluctuations de la Vie, n’en n’est pas pour autant devenu moins sensible, bien au contraire. C’est en fait une sensibilité d’avantage développée qui permet le discernement et le recul nécessaire, pour ne pas créer d’amarres avec une situation vécue au moment T. Cette non attache permet de lâcher prise beaucoup plus vite, puis de plus en plus vite, avec ce que l’on vit et ressent à chaque instant.
Donc il n’y a pas d’après, en ce qui concerne l’éveil. C’est toujours au présent que cela se passe. C’est un perpétuel présent qui est constitué de milliards de «après».
Mais voilà, c’est évident que plus on avance vers Soi, et plus on s’éloigne des grosses vagues, encore une fois. On peut apparenter cela à une image; il y a un homme ou une femme sur une barque, qui semble vouloir traverser la mer d’un point A à un point B. Le point A, c’est votre petit moi. Le point B, c’est votre grand Soi. La mer, c’est votre vie et le chemin à parcourir pour rejoindre les deux points. La personne sur sa barque forme un vortex autour d’elle. Plus la personne se laisse conduire par la Vie, plus elle vivra d’interactions enrichissantes déjà, et plus vite elle se laissera guider facilement jusqu’au point B.Si en revanche, la personne lutte de toutes ses forces face aux tempêtes, ou si elle rame tant et tant pour essayer d’arriver plus vite, elle va soit brûler des étapes essentielles, soit au contraire freiner son avancée, et dans tous les cas elle mettra plus de temps pour arriver au point B, et elle arrivera sûrement toute cabossée.
La Vie n’est pas une course. C’est bien de savoir prendre son temps en voguant sur les flots, de savoir savourer, profiter de chaque instant, les bons comme les mauvais, car en vérité il n’y a pas de mauvais. C’est juste du bon déguisé!Quelque chose à dépasser pour aller vers du bon plus durable. Il n’y a rien à accomplir d’autre qu’en soi, pour soi. La Vie n’est pas une bataille mais une Mèr(e) Divine à intégrer en soi. Prendre son temps et profiter est la seule clé pour atteindre le point B, la Nouvelle Terre, le paradis perdu.
Une fois qu’on y est…Après…tout continue. Toujours. C’est une danse perpétuelle, une transe avec la Vie. Cela devient de plus en plus profond, habité, palpable et palpitant. Mais ça ne s’arrête jamais;cela se vit et s’affine à l’Infini. En vérité, des paradis perdus et des frontières nouvelles, il en existe des milliards, sur des milliards de plans différents.
Je vous souhaite, en cette vie mes amis, la plus belle et la plus exotique des traversées, car chacun a le droit à sa propre contrée, et à son propre phare dans la nuit.
Amour et Lumière
Marie
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