Sourires gênés quand on l’évoque, hésitations ou blagues déplacées, peu d’entre nous savent vraiment de quoi il s’agit lorsqu’il est question du périnée.
Lumière sur ce grand méconnu du corps humain! Car en effet, sourires gênés quand on l’évoque, hésitations ou blagues déplacées parfois, peu d’entre nous savent vraiment de quoi il s’agit lorsqu’il est question du périnée et encore moins, ce qui fait son importance dans le corps.
Il n’est plus à démontrer que la connaissance est un facteur d’autonomie et de liberté. Ce que nous savons de notre corps (pas seulement avec notre tête, mais aussi de notre ressenti physique propre) fait partie des éléments importants d’équilibre général, de gestion de la fatigue et de la récupération, de celle des émotions et du stress. Ce « savoir » intérieur intervient dans notre liberté de décision en terme de prévention et de santé notamment. Dans ces domaines préventif et curatif, le périnée fait partie des grands méconnus du corps humain pour le tout un chacun. Comment il est fait, ce qui l’influence et parfois même où il se trouve est obscur pour beaucoup. De nombreuses femmes le découvrent pendant leur grossesse ou parfois même au moment de l’accouchement ou juste après. Et nombre d’hommes sont surpris d’apprendre qu’ils en ont un.
Voici ce qu’il est essentiel de savoir:
- Les fonctions du périnée sont vitales, qu’il s’agisse d’élimination ou de reproduction, il ne fait aucun doute qu’il est un « passage obligé »!
- Le périnée est un ensemble de muscles sensibles et réactifs relié à une organisation et une intelligence corporelle globale. Il comprend tissus conjonctifs et muqueuses tout aussi sensitifs. Il n’est pas une simple « mécanique » locale qu’il faudrait traiter comme telle.
- L’équilibre postural notamment est stratégique pour lui. De la position du bassin, du sacrum, du coccyx tout comme de la mobilité des hanches, des chevilles et des pieds dépendent son mouvement. De plus, il se met aussi en réaction avec le verrouillage des mâchoires par exemple (ou bien l’inverse car il y a influence réciproque), les cambrures ou la mobilité des yeux.
- Sa bonne santé sur le long terme dépend également de la gestion de nos émotions et de nos croyances. Il enregistre, en effet, dans ses tissus chocs, peurs, traumatismes parfois même de génération en génération. Les mémoires, croyances et non-dits se logent parfois aussi là, entre nos jambes.
- Il a des qualités d’adaptation exceptionnelles. L’adaptabilité est peut être même sa qualité principale. Toutefois, à force de s’adapter, il peut s’épuiser et dysfonctionner. Ce n’est pas le moment de lui en demander plus, mais plutôt de s’interroger sur là où nous nous en demandons trop, à notre niveau d’exigence avec nous-même par exemple.
- Il garde en lui la mémoire de comment nous avons été portés et soutenus enfant car il représente notre base, notre fondement.
- La notion de place, la façon dont nous occupons celle-ci (ou pas!) est influencée par notre plancher pelvien tout autant qu’elle l’influence.
- Le fonctionnement des intestins tout comme la qualité des bactéries ou les champignons qui y séjournent jouent un rôle essentiel pour le périnée. Être attentif à notre alimentation en limitant les sucres, les graisses saturées notamment, prendre soin de sa flore intestinale et veiller à l’équilibre acido-basique favorisent un bon fonctionnement « en bout de chaîne ».
- Stress, fatigue, épuisement ruinent la santé du plancher pelvien sur le long terme. En effet, des compensations liées aux tensions musculaires, aux fringales en passant par les insomnies, le système nerveux s’épuise contrariant l’équilibre global mettant en place une désorganisation qui ne cesse de perturber davantage tous les systèmes corporels, notre base y compris.
- La tonicité des tissus du périnée varie au cours du cycle menstruel pour les femmes.
La bonne forme du périnée est liée à tous ces facteurs entrecroisés et d’autres plus subtils (notre relation à la terre, à nos ancrages, aux éléments etc). Ceux-ci représentent autant de facteurs sur lesquels il est possible d’intervenir dans le respect de l’intelligence de l’être. Le ressenti et la connaissance de soi sont des aspects essentiels au maintien d’un contact concret avec notre base, la base mobile et souple de notre bassin. Sa mobilité, sa souplesse et sa tonicité sont ainsi favorisées. S’observer au quotidien, écouter les messages de son corps et faire des liens sont précieux dans cette connaissance intérieure. Comme tous les muscles, le plancher pelvien aime le mouvement. Il est particulièrement sensible au plaisir fonctionnel, cette satisfaction que notre corps connaît à réaliser ses fonctions physiologiques confortablement, sans gêne ni entrave.
Efféa Aguiléra – Un périnée heureux, c’est possible! – Editions Le Courrier du Livre
Source: https://www.huffingtonpost.fr/